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3.55/5 (sur 303 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Béziers , le 26/05/1936
Biographie :

Marie Rouanet (Maria Roanet), née en 1936, à Béziers d'un père mécanicien, est une femme de lettres, une ethnologue française, auteur compositeur et chanteuse en langue d'Oc, historienne, chroniqueuse et réalisatrice de huit films documentaires sur les phénomènes religieux.
Ancienne élève de l'école normale d'institutrice, elle a commencé une carrière de chanteuse (1971-1976), puis été déléguée au patrimoine à la mairie de Béziers.

En 1995, elle quitte sa ville natale pour s'établir à Camarès dans le Rouergue d'où est originaire son mari Yves Rouquette. Elle y écrit Petit traité romanesque de la cuisine et une apologie de la vie citadine dans La Douce chair des villes.

Elle a écrit une quarantaine de romans, d'essais et de chroniques. Ses ouvrages les plus remarquables sont sans doute Nous les filles (avec son pendant Du côté des garçons) et dernièrement Luxueuse austérité.

Dans Apollonie, reine du monde, écrit à partir des carnets de souvenirs d'Henri Jurquet et écrit avec lui, elle rapporte avec pudeur et vérité le quotidien de la France rurale à son crépuscule, et notamment le rôle des veuves de 1914-1918, à travers la vie d'un hameau de l'Aveyron au début du XXe siècle.
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Marie Rouanet
Ni le froid ni le gel ne m'incommodent.
La neige peut tomber, inaudible, comme le temps.
Dans le silence immense j'écoute avancer les morts qui nous attendent.

Les dits du paon
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Le vrai manger de l'enfance, toutefois, c'est le goûter. Tout le monde déjeune, dîne et soupe. Seuls les enfants goûtent.
Je ne puis voir le dessin d'une marelle comme une ombre portée d'oiseau au sol, entendre une balle rebondir, une fillette fredonner une chanson de corde, sans que monte dans ma bouche le goût du pain de quatre heures. Il ne ressemblait à aucun autre. Il avait une saveur de dehors et de jeu, de récréation, de plaisir qu'on fait durer, de faim violente enfin rassasiée.
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Dès que je quittais la portion de rue où j' habitais, j' étais frappée par la totale nouveauté du monde.

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J'ai pris aussi la décision de me défaire en chacun de ces jours d'objets significatifs, symboliques de moi. Je n'ai jamais oublié ce dessin sur l'un des murs d'un couvent où je faisais une retraite. Un homme poussait dans le ravin une pleine brouette de biens. "Désencombrez-vous !" disait l'image.

Car c'est à la nudité qu'invitent ces jours courts de la nuit hivernale. Quand le temps est si serré qu'il est crépusculaire, quand les aubes sont de givre et les soirs de glace dès que le soleil a chu, quand les arbres sont graciles, les jardins déserts, les champs labourés, les haies presque effacées, on va droit au centre. Au centre des buissons, au centre de la maison, au centre de soi. (p.11)
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A l'abattoir, le cochon doit peser quatre-vingt-dix kilos-cent au maximum. Les côtelettes doivent peser cent grammes et les filets ne pas dépasser sept à huit centimètres de diamètre. C'est l'exigence des supers et hypers qui affirment qu'il s'agit là du goût de la clientèle. On a tellement répété à l'acheteur qu'il désirait ces dimensions qu'au bout de quelque temps il le croit et répète que c'est cela qu'il lui faut.
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C'est cet ami qui m'alerta sur la ressemblance du gavage avec un viol. Et sur le fait que ceux qui le pratiquaient vivaient des émotions ambiguës et malsaines. Cet entonnoir qui pénètre, cette bouillie qui fait gonfler un rejeton monstrueux...
- Autrefois, seules les femmes gavaient. Accroupies, elles serraient l'animal entre leurs cuisses...
Il raconte comment leur main faisait couler la nourriture de haut en bas d'un geste qui ressemblait à une caresse sur le cou long et musculeux. Comment ne pas penser à l'homme, comment ne pas penser avec l'entonnoir à ce qu'elles avaient si longtemps subi sans s'imaginer qu'elles puissent s'y dérober : recevoir la semence à contrecoeur. Et elles continuaient à enfoncer le maïs.
- Comme si elles disaient : "Toi aussi, là, tu y passeras." Une sorte de vengeance par personne interposée. Sans qu'il y ait de mots, bien sûr.
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Dans la nuit il était tombé quelques poignées de neige, et sur les bords abrités du soleil, sur les versants à l'ubac, les creux en gardaient un peu, très peu, comme une main retient un peu d'eau. C'est cette petite neige qui rendait éclatant le paysage et donnait à l'air sa fraîcheur claire.
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A table le désir s'appelle la faim.
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Je regardais, ces jours-ci, l'image d'une ouvrière chinoise endormie au milieu des morceaux de poupées qu'elle avait la charge de monter, bref repos durant une épuisante journée. Quand elle mourra, quelle aura été sa vie ? Et j'ose mettre, en face de cette vie de femme, celle des volailles dont elle se nourrit dont la chair garnit le sandwich qu'elle avale entre deux gestes pour assembler têtes et corps, jambes et bras, pour un euro la journée.
Misère sur misère, morceaux de poupées, morceaux de poulets. Lorsque l'on songe à la mort on ne peut que s'interroger sur la vie.
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Le premier porcelet frétillant vient au monde, tout de suite doté d'un vif regard, le nez chercheur, courant sur ses petites pattes de rat. Bientôt, la mère est entourée du fourmillement de ses petits. Truies et gorets sont d'une propreté de bonbon à la guimauve. Un éclairage doux baigne une porcherie qui sent bon-il ne faut d'ailleurs plus dire porcherie mais nurserie.
La fermière en tenue stérile, paisible et compétente, surveille soigneusement. Elle inscrit sur une ardoise, à la craie au-dessus de chaque nid-ou berceau-le nombre de porcelets et le modifie, au fur et à mesure des changements, décès ou augmentation lorsque l'on confie à une truie moins prolifique des petits venus d'une autre qui en a trop pour le nombre de ses tétines.
A deux heures, le porcelet est édenté. Sinon il pourrait blesser sa nourrice et, devenu adulte, ses compagnons de destin.
Dans les quarante-huit heures, tant qu'il est sous la protection du colostrum, il est équeuté. Le petit-ou gros-cochon à la queue en tire-bouchon n'existe plus. Si l'on vous sert au restaurant une queue de porc aux lentilles, vous trouverez une queue toute droite. Mais qui regarde son assiette en songeant que le morceau de viande qui la remplit vient d'un animal vivant ?
Le petit tortillon, dépourvu de terminaisons nerveuses, pourrait être mordu-ou du moins mordillé-plus tard par une camarade de captivité. C'est tentant ce petit machin qui remue quand on s'ennuie. Mais si une goutte de sang arrivait à la plaie, le jeu se transformerait en cannibalisme. Donc équeutage de la partie vrillée. Il protège le porc de ses mauvais instincts. Vous avez quoi contre la camisole physique ou chimique ? contre la lobotomie ? Vous ne voulez pas être protégé contre vous-même ? Comment ? Ah ! Orange mécanique et Vol au-dessus d'un nid de coucou. Je vois. Vous êtes un idéaliste. Donc un obscurantiste. Ne sommes-nous pas chez les cochons ?
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