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Citation de pyrouette


En termes de douleurs, la palette est très riche. Il y en a qui rongent et d’autres qui déchirent. Il y en a qui pressent, qui broient. Il y a la lancinante qui ne vous lâche pas. L’invasive, qui monte, qui monte, qui installe en sourdine son petit matos avant de déchaîner la grosse caisse et les cuivres. Celle qui vous pulse dans la pulpe. Celle qui vous plie en deux. Celles qui viennent outillées comme l’Inquisition, ici la hache et là, la scie…

Il y a les douleurs salopes, qui vous réveillent en pleine nuit et attendent avec vous que le soleil se lève. Les douleurs viscérales et les douleurs osseuses. La familière, qui a fait son nid depuis longtemps, qui fait partie des habitudes… Celles qui se pointent au bal toujours accompagnées, qui entraînent les nausées à leur suite, ou les essoufflements, es oppressions, les vertiges, les frissons.

Celles qui arrivent en fanfare de 14 juillet, le grand chambard du corps et toutes ses débâcles de ventre et d’estomac. Les grosses douleurs lourdes, qui lâchent leur boulet du quatrième étage. Les violentes, qui vous disloquent. Les petites douleurs putes, qui font leurs innocentes et jouent avec vos nerfs. Qui vous vrillent, vous agacent, vous tournent à l’intérieur comme une mouche à merde autour de votre tête.



Au-delà d’un certain seuil, d’une certaine durée, on n’est plus rien, à part ce corps qui souffre.

Plus d’idées, de patience, d’envie de se marrer.

Quand on a vraiment mal, on n’a même plus, on n’a même plus d’endroit où pouvoir se réfugier.

On est exproprié.
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