Citations de Marie Sélène (18)
Et lorsque l’on se sent à sa place, la mélancolie a beaucoup plus de mal à se frayer, un chemin dévastateur en nous
P195
La zone de confort : les peurs sont le piège de Saturne
[...] Si l'ennui te guette ou que tu ressens un manque de sens : il est temps de sortir de ta zone de confort.
Plus de cloches, presque plus de moteurs qui vrombissent, plus de rires et de discussions dans les rues, toutes fenêtres closes: le bruit de l’Est n’est plus que le long sifflement lancinant d’une bise qui ne s’arrête pas.
En Vénus se loge aussi cette capacité d'effet-miroir. C'est lors des rencontres que t'offre la vie que tu découvres l'étendue d'un monde hors de toi qui se distingue par des différences. Se lier jusqu'à l'amour, c'est toujours se transformer : au sein d'une relation se joue régulièrement une dynamique qui te fait découvrir de nouvelles facettes de ton être. Ce que tu admires chez l'autre est bien souvent un trésor que tu portes en toi sans le réaliser. Ce que tu détestes en ton prochain est probablement un détail que tu ne te pardonnes pas à toi-même. Et c'est alors que Vénus, au gré d'aventures qui peuvent passer pour dérisoires, superficielles ou inutiles, va t'amener à la conquête du territoire sacré de ton être.
P97
La mythologie nous aide, comme les contes et les légendes, à nous projeter dans des extrêmes pour aller au bout des pensées que l'on n'ose parfois pas regarder en face. N'hésite pas à plonger dans les histoires des dieux antiques qui sont des visages fascinants de nos psychés, sous toutes leurs facettes ambivalentes.
P97
Chaque don vient avec sa faiblesse, comme une garantie que le chemin de tout être humain, passe par l’expérience de l’humidité
P 80
Tout miser sur l'autre n'est pas un refuge efficace à la mélancolie : c'est perdre ton pouvoir. Voici le lit de la dépendance affective...
Personne n'a répondu présent à la proposition d'Hitler qui voulait prendre sa revanche. Mais qui ne dit mot consent... Et Hitler a pris possession d'un territoire qui ne lui appartenait pas. A-t-on dit au procès de Nuremberg que Marianne, un sein à l'air, l'avait tout de même bien cherché ? [p. 110]
À ses yeux, la guerre n'est que le simple reflet d'un travers en-dedans qui se propage au dehors. [p. 93]
Son café fumant à côté du livre ouvert, elle découvre que le discours de l'absence en littérature a toujours été tenu par des femmes, et que le silence n'est jamais entendu que par celui qui le subit. Pour celui qui part, l'absence n'existe pas. Anna est avalée par l'inconscient collectif. Lui faut-il ressentir du désir dans l'absence pour ressentir du désir tout court ? Anna finit par espérer que ce n'est pas son silence qu'est venu chercher Auguste, le silence d'une femme qui serait la condition pour faire de lui un homme. [p. 91]
Le vent est devenu l'acouphène permanent de l'Est. [p. 75]
Il est revenu du front sans la fougue de la victoire, atrophié d'une innocence et d'une spontanéité qu'il n'a eu de cesse de retrouver. On lui a donné le pouvoir de tuer, à en perdre la tête. Les années défilant, il a dû négocier avec ce monstre traumatisé en lui qui quémandait davantage pour oublier. Il voulait à la fois juste du simple et du tendre, mais de temps en temps céder et apaiser la bête qui réclamait du sang. Avec son chien, il partait pour de longues parties de chasse, afin de se souvenir qu'il était capable de tuer, et que c'était grave. À chaque coup de fusil, il faisait son devoir de mémoire. [p. 70]
Anna espère secrètement réussir à faire son travail, résoudre l'énigme du vent sans avoir à franchir le seuil de la propriété. Elle serre les mâchoires, déterminée à archiver sa mission sans soulever trop de tapis intérieurs, sans se prendre de plein fouet toute la poussière du secret. [p. 45]
Anna ne connaît pas le mal de mer, c’est même tout le contraire. Lorsqu’elle s’éloigne des terres, la symphonie se poursuit: dès que l’amarre ne la retient plus, le corps d’Anna, léger comme une plume, s’exalte, devient roc, s’ancre solidement dans le mouvement des flots. Sur l’océan, Anna se préserve des remous de son passé, bien plus menaçants que ceux que provoque la houle.
La Lune est un lieu intime où se logent tes émotions el ressentis. C'est tout un pan de ton être à protéger et à chérir. Personne n'a à exiger de toi d'être aussi transparent qu'une journée sans brume... Et pour savoir protéger ton espace intérieur sacré, tu peux t'inspirer de la Lune : ce n'est pas parce qu'elle est toujours ronde et entière qu'elle se montre Pleine Lune à chaque regard que nous lui adressons. Tu as le droit de te faire Nouvelle Lune face à un inconnu envahissant, tu as le droit d'être demi-Lune lors d'un premier rendez-vous et de te rétracter croissant de Lune en une seconde parce que tu sens que tu devrais te méfier. Grâce à cette capacité, tu choisis ton degré d'intimité avec quelqu'un. Les rares moments où tu te découvres Pleine Lune en bonne compagnie deviennent alors des moments de grâce... Conserve cette part mystérieuse de toi, elle est un accès à ton imaginaire, ce lieu où tu ne peux qu’aller seul pour y découvrir tes trésors créatifs.
P54-55
Uranus est ce coup de pied au derrière qui vient te réveiller lorsque tu te reposes sur tes acquis, et que tu oublies combien il est vivifiant de faire des choses qui sortent de l'ordinaire.
À Strasbourg, les aiguilles se sont arrêtées, l'heure est bloquée. Le ciel ne parle plus bleu, trouve midi à quatorze heures ou plutôt ne trouve plus midi du tout. Là-haut, c'est noir. Le ciel de l'Est est couvert d'une combinaison de voleur, comme s'il avait dérobé tous les nuages du temps. Cumulus à son paroxysme. Anna se sent impuissante, et n'a pas d'autre idée que celle d'envoyer une carte postales aux autorités avec inscrit : « Il pleut, il y a du vent, je bois de la bière dans les winstubs ». [p. 35]
Anna voudrait parler la même langue que le vent. Alors, elle se jure de l'apprendre jusqu'à pouvoir enfin comprendre : pourquoi elle, et pourquoi le vent. [p. 11]