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Citations de Marie Sizun (340)


La chose terrible en elle, la chose mystérieuse, abominable, peut à tout moment se réveiller. Mais c’est peut-être aussi cette présence de l’ombre qui fait d’elle un être magique.
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Ta mère fait tout trop haut, fait tout trop fort. Elle n’est pas comme les autres. Elle détonne parmi les fidèles, ces gens tranquilles, sans éclat, ces gens qu’on ne remarque pas, qu’on ne voit pas ; tu entends bien comme leur voix est faible et la sienne sonore, comme elle ouvre la bouche largement alors qu’eux sont là, nez baissé sur leur chant maigrelet. Dans un monde décoloré elle est en rouge. Elle crie au milieu des muets. Elle danse parmi des gisants.
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Ils sont beaux ces nuages, ces gros nuages que les gens regardent avec mauvaise humeur sous prétexte qu’ils cachent le soleil… Je les trouve bien plus intéressants qu’un ciel d’azur, bien plus mystérieux. J’aime leur manière si particulière de défiler, de lentement passer, couchés sur le dos, indifférents, souverains ; et, pourtant, secrètement protecteurs, me semble-t-il. Fraternels. On est jamais seul quand on regarde les nuages.
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Surprise par la dureté de son regard, Livia regarde le petit garçon: " Je ne sais pas, Isidore. Mais c'est vrai que la tristesse peut devenir une maladie..." (p. 303)
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Les deux derniers jours sont étranges, dans l'appartement vidé de tout souvenir personnel et de la plupart des meubles, précipitamment vendus. C'est devenu un lieu irréel, où l'on et en transit, dans l'inconfort matériel et moral de qui n'a plus vraiment d'assise, la nostalgie de ce que l'on quitte, l'impatience inquiète de ce vers quoi l'on va. (p. 136)
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Il m’a semblé délicieux, ce café solitaire, que j’ai savouré debout devant la fenêtre. Par ennui de m’asseoir à la grande table vide. Et puis de cette façon je voyais mieux la mer : belle, incolore sous le ciel pâle, étale, en attente.
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Je me suis levée, rapprochée de la fenêtre, et j’étais là, debout près de la vitre martelée de gouttes de pluie. Au-delà on n’apercevait de la mer et du ciel qu’une seule masse grise, informe, agitée de profonds remous.
J’aurais aimé peindre cela. Cette informité. Cette force aveugle. Ce chaos. J’imaginais des noirs, des blancs, des gris. Je sentais leur mouvement. Je dessinais l’invisible. Je donnais forme au mystère.
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Elle détache les paroles de façon si triste et si violente, elle leur donne un tel sens que tu en es bouleversée. Il n’y a pas une de ses intentions secrètes qui t’échappe, et c’est insupportable. Tu as mal de sa folie, de ce trop de beauté et de chagrin.

Quand refleurira le temps des cerises…
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur…
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Longtemps on se sent seul parmi les hommes, jusqu’à ce qu’un jour on débarque parmi ses propres morts. On éprouve alors leur présence discrète – ceux-là ne sont pas turbulents, mais constants… L’apport original de chacun à sa propre personnalité apparaît bien modeste au regard de l’héritage que nous lèguent les morts. Nombre de trépassés que je n’ai même jamais vus continuent à vivre en moi : ils s’agitent, ils travaillent, ils obéissent au désir et à la crainte. 

Sándor MÁRAI
Les Confessions d’un bourgeois, 1934
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Mort. Un drôle de mot, dont la musique souffle du vide. Du froid. Un mot dont tu as saisi le sens avant de le connaître.
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Je refermai la fenêtre. Je partis en claquant la porte derrière moi. Et j’eus le sentiment que je laissais là, dans l’appartement, un monde, notre monde, le souvenir inoubliable de ce que nous avions été dans ce petit espace, les uns pour les autres, et que plus jamais nous ne retrouverions. Quelque chose qui était au-delà de la maladie et de la mort, au-delà de la vie à venir, et qui nous soudait à jamais.
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Elle rêve. Elle se voit flottant, vieille Ophélie, sur une rivière dont le courant l'emporte au fil de l'eau, très doucement, si doucement. Au-dessus, le ciel, la lente mouvance des nuages. C'est curieux, elle n'éprouve aucune inquiétude, ne se demande pas où elle va, ni pourquoi. Elle ignore depuis quand elle est là, et pour combien de temps. La notion de temps même a disparu.
Elle aime ce voyage immobile et horizontal, ce voyage dont elle ignore tout. Ce léger déplacement qui lui a donné accès à un autre ordre de choses. p 235
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Il s’était mis à pleuvoir et j’entendais les gouttes frapper doucement les vitres, modifiant insensiblement l’éclairage de la pièce. Je retrouvais l’atmosphère des jours de pluie d’autrefois, quand la saison basculait, et que cette lumière grise commençait d’annoncer l’automne.
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Qu’est ce qui m’a soudain pris de vouloir en finir avec cette histoire, quelle brusque rage ? La colère plus que la tristesse accumulée depuis des années. Avec la tristesse, on sursoit ; avec la colère, non. Moi qui avait si longtemps attendu, par négligence, par lâcheté, cette fois, tout à coup, il fallait que ce soit fait.
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Tu les regardes, ces gens sages, ennuyés et dociles, penchés sur leur missel, ou fixant sur les évolutions du prêtre à travers l'autel, sur sa gesticulation en chaire, leurs yeux vides. Elle, ta mère, toute droite, la tête haute, récite les paroles de la liturgie sans le secours du livre, flamboyante, le regard brillant d'une joie insolente. Ta mère magnifique, insupportable.
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C'est la chose la plus épouvantable qui soit, les chocs électriques ; qu'on attache les gens comme des bêtes ; qu'on les relie à des électrodes ; que la secousse est si terrible qu'ils croient mourir ; et qu'après, quand on les relâche, quand on les délivre, c'est comme s'ils étaient vidés d'eux-mêmes, qu'on leur avait volé leur âme, leur esprit , leur mémoire ; qu'ils n'existaient plus que comme des corps perdus ; que leur personnalité mettait longtemps à revenir, et qu'il en manquait toujours des morceaux : c'était ça que les médecins appelaient guérir.
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La petite attend son père. Elle l'attend comme on peut attendre dans l'enfance, comme on le fait aussi, plus tard, dans l'amour. (p. 89)
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Marie Sizun
- Je suis partie. Et puis, après, je vous ai rencontrés...Et la Seine, et les marchands de fleurs, et Notre-Dame...Et vous écouter parler de poésie, rencontrer ce vieux monsieur qui récite des poèmes comme s'il les savait tous, qui est à la fois pauvre et riche...Tout aujourd'hui, est comme un poème....

Mais ce que la petite ne dit pas, c'est la force des émotions éprouvées par elle toute cette journée. La violence du bonheur comme du chagrin. Le mystère de leur mélange. (p. 199)[ "Un jour par la forêt"]
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Marthe n'aime pas les enfants. Les enfants heureux. Les enfants repus. Les enfants gâtés. Mais elle a toujours été émue par les autres : les mal-aimés, les enfants tristes, les enfants en larmes, les enfants enragés de chagrin.
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Il me plaisait ce mauvais temps. J'aimais ce resserrement sombre autour de la maison. La nuit s'épaississait, développait des tons surprenants de noir et de violine, tandis que la mer se couvrait d'une petite écume frissonnante.
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