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4.25/5 (sur 8 notes)

Né(e) : 1978
Biographie :

Marie Surgers a été maîtresse d’école pour enfants sourds.

Elle traduit des livres, notamment ceux d’Ursula Le Guin.

Elle a reçu le Le Prix Jacques Chambon de la traduction en 2015 pour sa traduction d’Intrabasses de Jeff Noon aux éditions La Volte.

2011 "C'est le chemin qui compte"

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Merci à Marie Surgers pour la traduction.


Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Merci
Il faut, m’a dit Karen, il faut aller à Mar Moussa. Il est des lieux, m’a dit mon père, des lieux où l’esprit souffle. À Mar Moussa, l’esprit ne souffle pas, il vous chope au revers et vous allonge un pain. Partie pour une nuit j’y resterai cinq jours.
Le monastère est une forteresse au fond d’une vallée fermée, adossée à la roche. Il faut monter longtemps. On entre par derrière, on doit presque ramper pour franchir le boyau dans l’épaisseur du mur. Dedans, la terrasse offre à l’est la vallée tout entière, et la plaine au-delà et même un champ au loin, puis d’autres montagnes jusqu’au ciel. C’est du roc. Une tente sur pilotis pour dîner dans le froid, des chèvres, des dortoirs, une bibliothèque, des échelles et des ponts au-dessus du wadi.
Et l’église, l’église surtout. Un monde entier, vivant et calme, des fresques millénaires, la vapeur de l’encens et le bruit des prières. Un carré, percé d’un soupirail qui crie Jérusalem et séparé en trois par des arcs en plein cintre. On entre au coin sud-ouest. Pas de bancs, pas de chaise : on est en terre d’Islam. Des tapis étendus sur plusieurs épaisseurs, des coussins, des peaux de chèvre, et les fresques. Abîmées, arrachées, éclatantes, splendides. Des Bibles de Babel, un oud, des bougies. On croit voir un imam : c’est un moine en prière. Chez vous on s’agenouille, ici on se prosterne et on prie en arabe. Le Notre-Père affirme qu’Allahou Akbar, un Arabe chante la gloire d’Israël : ça fait un coup au cœur.
Le prêtre est un jésuite mais le rite est syriaque. Le rite est simple, humain, doré et dépouillé. Du prêtre, je ne dis rien : pas ici, c’est trop tôt.
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"Je sillone la ville en micro-bus, appelés services, aussi micro que suicidaires - donc criminels -, qui ne portent en guise d'indications que trois lettres arabes. Sans les voyelles, comme de bien entendu, ce serait trop simple, et ça m'aiderait à deviner sinon leur itinéraire du moins leur destination. Mais les vieux, qui parlent français, me prennent en pitié : "Moi avois venu chez les frères maristes il y a soixante ans, tu sais, je vais t'aider à venir dans le bon bus !", et je m'invente un vocabulaire arabe qui, ma foi, fait l'affaire auprès des chauffeurs. Dans ces micro-bus, j'ai corrigé les devoirs de français d'une petite fille, j'ai appris que, si une femme a plus de cinq enfants, "it's not big work because God help her", j'ai collecté les cartes de visite de médecins et de dentiste, j'ai certainement plongé dans plusieurs failles spatio-temporelles. Que demander de plus ?
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Si j’aurais su, j’aurais venu
Parents, amis, peuple de Rome, je suis arrivée à Damas. J’y resterai quelque temps. Je vais y vivre, y travailler, y suivre des cours d’arabe à la fac.
Ma vie, ces quatre premiers jours : j’ai à présent 1 – une carte Sim syrienne dans mon téléphone, et 2 – la clé d’une maison à Damas. Je suis parfaitement intégrée, quoi. J’ai emménagé cet après-midi. C’est petit et simple. Ce que j’ai : un lit d’une personne et demie, un petit bureau, une étagère dans l’angle, un portemanteau, un radiateur car les nuits sont encore fraîches, un ventilo car les journées seront bientôt torrides, une porte jaune, des colocataires suisses, néerlandais, australiens. Ce qu’il n’y a pas : des vitres aux fenêtres (volets et moustiquaires, that’s all), et… du bruit ! Enfin, à part les muezzins, bien sûr, d’autant que le bâtiment voisin est une mosquée – mais c’est plutôt joli, même si je changerai d’avis demain à 5 heures du mat’. On entend les minarets de tout Damas, certains très lointains, comme si la ville chantait. Je devine une voix de femme, et de la musique, et les litanies habituelles. C’est une maison traditionnelle avec carrelage, fontaine et chats, plusieurs terrasses auxquelles on accède par des escaliers ivres. C’est ocre et blanc, c’est frais et poussiéreux, c’est délicieux. Ma chambre règne seule sur la terrasse supérieure : je dispose d’un auvent pour les heures chaudes, d’une paillasse pour fumer le narguilé, d’un chat ça va sans dire, et d’un immense ciel damascène que parcourent des volées d’oiseaux. Sans doute l’équivalent du pigeon parisien, mais pour moi splendides et exotiques. Que demander de plus ?
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