Sous la dictature violente des années lycée où tout ce qui se distingue de la masse est condamné à une mort sociale immédiate, elle n'aurait, en toute logique, pas dû survivre. Mais elle avait le joker absolu : elle s'en foutait. Elle s'en foutait tellement qu'elle forçait l'admiration. Elle ne m'a jamais paru aussi charismatique que quand elle avançait dans les couloirs du lycée, son baladeur vissé aux oreilles sans jamais accorder la moindre attention aux moqueries ou aux insultes que son style atypique provoquait. Évidemment elle avait ses failles et ses doutes, mais aujourd'hui encore, en y repensant, je suis admirative de son indépendance d'esprit.