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Citations de Marie de Hennezel (532)


Alors le médecin prend le temps de s'asseoir et de parler. Il reprend l'histoire de la maladie, et explique clairement qu'il n'a plus les moyens de guérir, mais que ce n'est pas pour autant qu'il ne reste pas du temps à vivre. Au fond, le médecin restitue au malade ce qui lui appartient : son temps de vie.
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Qui peut dire à un malade le temps qui lui reste à vivre ? Cela dépend de tant de paramètres. Le goût de vivre, la force intérieure, le sentiment impérieux que l'on a encore des choses à accomplir sur cette terre. Je suis convaincue que le temps qui nous reste à vivre nous appartient. Il appartient au secret de notre destin, lui dit-je. Bien sûr, nombre de gens, lorsque des médecins, sûrs de leur savoir, annoncent un pronostic vital et un calendrier, se conforment intérieurement à ce pronostic et meurent au bout de quelques mois ou années qu'on leur avait donné à vivre.
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Une vie pleinement vécue jusqu'à son terme, travaillée, mûrie, ciselée par les pertes et les lâcher prise, traversée du souffle de la vie intérieure, est comparable à une oeuvre d'art.
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p.144 et 145 "On devrait apprendre aux vieux à vieillir. Les ré-éduquer ! Leur enseigner que la vieillesse n'est pas un naufrage mais l'occasion d'une véritable renaissance. Il (Robert Misrahi) imagine cette ré-éducation à trois niveaux. Celui de la créativité, de la joie et de la sérénité face à la mort.
Tout cela peut s'enseigner. Et plutôt que d'investir tant d'énergies dans des animations, avec des flonflons et des semblants de fêtes qui ne visent qu'à combler l'ennui d'un temps vide et passif, mieux vaudrait, dit-il, inviter les sujets âgés à voyager en esprit, penser leur vie, écouter de la musique, lire, écrire, contempler, découvrir des œuvres d'art, marcher, méditer. Bref, les inviter à vivre ! Certains psychologues le font déjà dans les maisons de retraite. Ils dénichent la vie là où elle s'est blottie, là où elle existe encore. Avec les personnes très âgées, nous n'avons pas d'autres choix que de jouer aux pêcheurs de de vie avec nos épuisettes à bonheurs. L'essentiel de notre travail consiste peut-être à surprendre les gens avec ce qu'ils n'osent plus espérer, écrit l'un d'entre eux."
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Toutes les études montrent que les personnes âgées qui ont conservé un réseau relationnel autour d'elles, familial, amical, vivent plus longtemps que les autres. Donner, recevoir, faire preuve de générosité exerce un effet positif. À l'inverse, les conflits relationnels sont un véritable poison, qui ronge comme la rouille.
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nous évoquions souvent cette image que les Améridiens donnent de la mort : un oiseau perché sur l'épaule gauche et qui, tous les matins, demande : "et si c'était pour aujourd'hui ? es-tu en accord avec toi-même? Qu'est ce qui t'importe ?
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Toutes les choses importantes de la vie sont porteuses d’un mystère. Toutes sont porteuses d’une éternité. Il y a une éternité dans l’amour entre deux êtres. Cette éternité vient du mystère de la rencontre. Soudain l’être aimé apparaît et l’on est foudroyé. Pourquoi apparaît-il? Mystère..
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Vieillir, mûrir, c'est s'ouvrir au temps de l'âme. Quand le corps est moins vigoureux, quand il répond moins à nos désirs, il ne reste pas rien. Il reste l'âme. L'âme, c'est ce qui vit en nous. C'est ce qui vit à l'intérieur de chaque chose. C'est la vie active cachée de nous-mêmes et de ce qui nous entoure. On découvre l’âme quand on s’arrête et que l’on écoute. Alors dans l’immobile et le silence, on entend monter la musique de la vie.
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Ceux qui ont le privilège d'accompagner quelqu'un dans ses derniers instants de vie savent qu'ils entrent dans un espace de temps très intime.
La personne, avant de mourir, tentera de déposer auprès de ceux qui l'accompagnent l'essentiel d'elle-même. Par un geste, une parole, parfois seulement un regard, elle tentera de dire ce qui compte vraiment et qu'elle n'a pas toujours pu ou su dire.
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On peut aider à mourir sans tuer. On peut permettre la mort sans la donner. Quand une personne est au seuil de la mort et qu'elle peut achever sa vie dans la tendresse des échanges avec les siens, quand ses souffrances sont soulagées, qu'elle peut dire au revoir, la mort désirée, parce qu'on est au bout du chemin, ne met jamais longtemps à venir. (p.46)
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Je dis souvent aux infirmières qui gardent les bras raides et tendus tout en faisant des soins qu'il suffit d'arrondir les bras, de faire une corbeille de ses bras, pour qu'un peu de délicatesse et de tendresse passe dans leur geste. Toute la chaleur du cœur peut s'éveiller et se répandre jusqu'aux mains.
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On a beau chercher la distance juste, il arrive qu'on soit submergé. C'est sans doute aussi le prix à payer pour ne pas devenir insensible et rester tout simplement humain.
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J'ai constaté dans mes enquêtes, que lorsque les soignants ont une vie privée riche, qu'ils savent ainsi se préserver et se ressourcer, soit dans leur famille, soit dans l'amour de l'art ou de la nature par exemple, ils parviennent à trouver un équilibre.
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Nous ne sommes pas là pour pleurer les morts mais pour les prolonger,les continuer.

François Mitterand
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Accepter de vieillir tout en restant jeune intérieurement. Jeune de cœur et d'esprit. Ouvert à tout ce que l'âge apporte de nouveau.
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Page 140

La question n'est donc pas pourquoi une maladie, une dépression, une séparation, un deuil mais vers quoi nous conduisent t ils. Ce que l'épreuve nous fait découvrir de nous, qui nous était jusque là invisible voila le véritable objectif.
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Marie de Hennezel
Tant que notre regard restera peureusement rivé aux critères esthétiques de la jeunesse, tant que nous n'aurons pas opéré une révolution narcissique en découvrant l'extraordinaire liberté qu'il y a à ne plus être préoccupé de son image, du regard des autres sur soi, nous vieillirons dans la crainte, avec le sentiment de ne plus être aimé, d’inspirer aux autres du dégoût et de la peur. Il me semble beaucoup plus intelligent et épanouissant d’exercer notre regard à voir avec les yeux du cœur.
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Le coma est un état étrange. Nous en savons peu de chose, mais les personnes qui sont sorties de cet état disent qu’on entend ce qui est dit autour de soi et que l’on sent la qualité affective des paroles et des gestes. Il semble aussi qu’un travail intérieur se poursuive dans les souterrain de l’être. C’est un état mystérieux que l’on a envie de respecter car il s’y passe peut-être des choses importantes, et il faut être assez humble pour accepter de respecter ce que l’on ne comprend pas. J’ai pour ma part quelques hypothèses. Je pense notamment que le coma est une sorte de refuge quand les choses deviennent trop lourdes à porter, mais qu’il est encore trop tôt pour mourir, parce que tout n’est pas réglé. J’ai souvent eu l’impression que les personnes dans le coma donnaient ainsi le temps à leur entourage de se préparer à la séparation ultime. Certains attendent aussi la visite de quelqu’un, ou bien une réconciliation qui ne s’est pas encore faite. Je raconte à cette femme en face de moi comment un homme a attendu ainsi trois mois, dans un coma profond, la visite de sa fille de quatorze ans, dont la famille empêchait sa venue, craignant qu’elle ne soit trop impressionnée par le changement physique de son père. Cet homme a pu mourir le lendemain du jour où sa fille est venue lui dire adieu. Comment ne pas interpréter ce coma comme une longue attente ? D’autres attendent tout simplement qu’un être cher, qui leur est douloureusement attaché et les raccroche à la vie, leur donne la permission de mourir. Je fais donc part de mes observations à la mère de Valérie, qui se demande en effet pourquoi sa fille, qui exprimait il y a trois semaines son désir de mourir, juste avant de tomber dans le coma, est toujours en vie. « Y a-t-il quelqu’un dans votre entourage qui ne soit pas prêt à la mort de Valérie ? ». La femme semble chercher, mais ne trouve pas. […] Le lendemain de cette conversation, Valérie est toujours là dans son sommeil. Elle ne réagit plus depuis longtemps, ni quand on l’appelle par son prénom ni quand on la touche. Elle semble être vraiment dans un coma profond. A midi, son père et sa mère arrivent [...]. Ensemble, autour du lit, ils entourent Valérie. Sa mère, prend alors la parole et s’adresse à sa fille, avec chaleur, avec émotion : « Ma chérie, nous sommes là autour de toi, nous t’aimons. Tu nous as apporté à travers ta vie, et surtout les derniers temps de ta maladie, tant de choses que nous ne pourrons jamais assez te remercier. Sois bénie et va ton chemin, nous restons avec tout ce que tu nous as laissé de si précieux et qui aidera à continuer notre chemin sans toi, va, va maintenant. » A cet instant précis, Valérie est sortie de son profond coma. Elle a ouvert les yeux, a regardé ses parents. Puis elle leur a fait un petit signe de la main, en disant « ciao », d’une manière un peu désinvolte, comme elle le faisait toujours, et son souffle s’est suspendu sur ce dernier au revoir. C’était fini.
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L'être humain vulnérable, aux mains d'un autre qui le porte et le soigne avec attention, est une métaphore du lien de confiance qui nous relie à la vie. La confiance est réciproque. Yvan nous le rappelle : "Prenez ce risque magnifique de sentir que, si vous êtes là, c'est parce que la vie a sacrément confiance en vous. Ce n'est pas à vous de faire confiance à la vie. Si vous êtes là, c'est la preuve que la vie vous aime, que la vie a confiance en vous et que la vie a besoin de vous.
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(...) Je peux maintenant lui masser doucement la zone douloureuse et le bercer légèrement.
Il semble apprécier et pousse des soupirs de soulagement. "Cela me fait du bien, dit-il, vous savez, j'ai l'impression de souffrir comme une femme en couches." A peine a-t-il prononcé ces mots que le voilà pris de sanglots convulsifs. Je reste-là, calmement. Je sais pour l'avoir observé si souvent, que le seul fait d'être touché avec respect et tendresse déclenche parfois de fortes réactions émotionnelles. C'est que la peau a une mémoire, et il arrive qu'un contact bon et confirmant réveille une peine, un manque très anciens.
"Que se passe-t-il?" lui demandé-je?
- En vous disant cela, j'ai pensé à ma mère, et cette pensée me fait très mal. Je suis un enfant non désiré, et ma mère a tenté tout ce qu'elle a pu pour se débarrasser de moi, dans les premiers mois de sa grossesse. Elle ne m'a jamais aimé, et je crois que je mourrai sans en être consolé."
Comment mourir, ai-je pensé, quand on a le sentiment de n'avoir pas été accueilli dans la vie? (...)
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