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Critiques de Madame de Sévigné (61)
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Lettres

J'ai une tendresse particulière pour Madame de Sévigné. Cette pauvre femme a accumulé les malheurs dans sa vie. Jugez plutôt : Née le 05 février 1626, celle qui se nommait alors Marie de Rabutin-Chantal perd son père un an plus tard et sa mère à l'âge de sept ans. Elle est alors élevée par sa famille maternelle et recevra son éducation des religieuses de la Visitation dont la fondatrice n'était autre que sa grand-mère paternelle, Jeanne de Chantal.



Belle et cultivée, (et je ne parle pas de sa fortune), elle attire inévitablement les partis. A dix huit ans, elle épouse le marquis Henri de Sévigné. Hélas, il la ruine à moitié et la délaisse. Une des ses aventures amoureuses le conduira d'ailleurs en duel au cours duquel il perdra la vie. La Marquise devient veuve à vingt cinq ans avec deux enfants à charge, Charles et Françoise.



Dès lors, elle n'aura de cesse de bien élever sa progéniture et de remettre de l'ordre dans ses affaires. Lorsque sa fille épouse M. le Comte de Grignan et que le couple déménage en Provence, Madame de Sévigné en éprouve une tristesse extraordinaire, un déchirement des plus douloureux. Les lettres à sa fille sont parmi les plus émouvantes. Cependant, le genre épistolaire ne lui servait pas qu'à communiquer avec sa descendance. Elle lui permettait également de retranscrire tous les événements que vivait sa société.



Cette correspondance, d'une richesse inouïe, ne fut publiée que bien après sa mort (celle-ci étant survenue en 1696, ses lettres ne furent publiées qu'à partir de 1725). J'aime beaucoup lire et relire ces textes.


Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Lettres

Un grand classique de la littérature du XVIIe et un grand classique de la littérature française tout court. Grande dame de la bonne société fréquentant la cour, aux premières loges pour suivre les évènements de son siècle, Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, n’était à priori pas un écrivain, mais a écrit beaucoup de lettres, ce qui n’avait rien d’exceptionnel à son époque. Une partie de cette correspondance a survécu, presque par hasard, car au XVIIe on ne gardait pas les manuscrits ni les lettres. Ainsi, sur les milliers de lettres écrites par Racine, seules 225 nous restent, grâce à ses fils, très dévoués à la mémoire de leur père. Dans le cas de Madame de Sévigné, c’est sa fille, Madame de Grignan, qui a gardé toute la correspondance envoyée par sa mère. La marquise a pourtant écrit toute sa vie à toute sorte de gens, mais peu de ces missives nous sont restées. Parmi elles, certaines des lettres adressées à son cousin, Bussy-Rabutin. C’est le premier à avoir publié sa cousine, il a inséré dans ses Mémoires quelques lettres de la marquise. Et ce sont ces dernières qui ont été remarquées, au point d’éveiller la curiosité et donner envie d’en éditer d'autres. Quelques éditions d’un nombre restreint de lettres paraissent, d’une manière quelque peu anarchique et sans l’accord de la famille. Pauline de Simiane, sa petite fille, charge donc un certain Perrin d’établir une édition « autorisée ». Un choix de 772 est établi, et les originaux sont brûlés. Perrin se permet des grandes libertés avec le matériel d’origine : il coupe, réécrit. Il faut être conscient que ce qui nous reste n’est qu’une sélection, et parfois infidèle à l’original. Il ne reste actuellement que 1120 lettres dont 764 à sa fille, 126 à Bussy-Rabutin et 220 à vingt-neuf autres destinataires. Pour seulement 15 % d’entre elles, le texte autographe a survécu.



L’essentiel de ce qui reste sont donc les lettre à Madame de Grignan. Tout simplement parce qu’elle les a conservées, ce qui n’a pas été le cas de tous les correspondants de sa mère. Et puis, parce qu’écrire à sa fille a été la grande occupation de la marquise, à partir de la séparation, suite au mariage et au départ dans le sud de la jeune femme. Deux, puis trois services postaux par semaine, aucun sans une lettre. Et cela pendant 25 ans. Les lettres ne s’interrompent que lorsque les deux femmes sont réunis, soit à Paris, soit en Provence. On a beaucoup écrit sur cet amour fou de la mère pour sa fille, qui s’oppose tellement à l’attitude raisonnable de la marquise par ailleurs, qui semble prendre la vie comme elle vient, avec une forme d’optimisme et d’enjouement. Les lettres à son cousin révèlent beaucoup d’esprit, une sorte de coquetterie élégante, une mise à distance. C’est une fine observatrice, par exemple ses comptes rendus du procès de Fouquet sont remarquables d’intelligence et de finesse. L’air de rien, sa vision de la cour, des maîtresses royales, montre qu’elle n’est pas dupe, qu’elle juge, mais tout est en suggestion, dans le choix des mots, qui laisse entendre, n’assène pas. Évidemment, on imagine que si certaines ont été plus explicites ou plus féroces, elles n’auraient pas été publiées, mais cela ne semble pas être dans la manière de la marquise.



Celles qui restent, disent le grand amour qu’elle éprouve pour sa fille. Elles sont plus caustiques vis-à-vis de son fils, et d’autres personnes. Étonnement libres aussi : elle n’hésite pas à évoquer les maîtresses du jeune homme, les maladies vénériennes, à se moquer de son peu de succès dans ses amours. On suit son existence, l’âge qui avance, les difficultés de gestion, les soucis d’argent aussi, la vie quotidienne dans sa propriété de Bretagne, les potins parisiens. Les petites choses de la vie en somme, qui rendent le XVIIe siècle si concret, qui le rapprochent de nous.



A découvrir, peut-être dans une sélection, si on ne sent pas le courage d’une trop longue lecture.

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Je vous écris tous les jours

Deuxième livre de lettres que je lis, après Mozart à Paris, et je dois dire que ce type de lecture apporte quelque chose qui restera toujours hors de portée des livres d’historiens. Ce sont des documents qui montrent la vie au jour le jour, qui rendent les êtres vivants, nous les font reconnaître comme tels, avec lesquels on peut se comparer. Ils offrent aussi un angle unique sur l’Histoire.



Ce petit Folio 2€ (bientôt 3) compile les lettres que la marquise de Sévigné écrit à sa fille récemment mariée, madame de Grignan, alors que cette dernière a quitté Paris pour s’en aller retrouver son mari en Provence.

C’est tout le petit monde des aristocrates de cour, qui butine autour du jeune Louis XIV, que l’on voit vivre ici. Madame de Sévigné est une personne avisée et érudite, qui fréquente des salons aussi bien que la reine, qui est amie de La Rochefoucauld et de Mme de Lafayette. Elle et ses pareils aiment aller au théâtre ou écouter avec ferveur les sermons du prêcheur Bourdaloue. Ils aiment aussi, plus communément, jouer aux cartes ou essayer la nouvelle coiffure à la mode. Une vie certes privilégiée par rapport à la moyenne française de l’époque, mais que je ne trouve pas si éloignée de la nôtre, dans le sens où les besoins essentiels sont satisfaits et que l’on peut se construire des problèmes avec du superflu et remplir sa vie de divertissements.



Très différent de notre époque en revanche, la succession de lettres permet de sentir la durée d’un voyage. Partie début février, Mme de Grignan n’arrive en Provence que fin mars. Les lettres de sa mère accompagnent le mouvement avec des décalages. Parfois elles partent par la poste, parfois avec untel qui descend sur Lyon ou Avignon et va tenter d’intercepter la voyageuse. Ce que nous mettons trois heures à parcourir en TGV devient ici une véritable aventure. Pour preuve, la traversée du Rhône de Mme de Grignan par mauvais temps, où la dame risque carrément sa peau, fait l’objet de plusieurs lettres affolées et d’un récit épique que Mme de Sévigné fera à la reine elle-même.



Mme de Sévigné est érudite, je le disais plus haut. Et elle sait écrire. On a perdu ce talent de nos jours. Elle glisse sans difficulté des citations de Racine ou Boileau aussi bien que de l’antique dans sa rhétorique épistolaire. Ses lettres sont riches d’expressions que je ne connaissais pas comme « Je lui donnerai de quoi boire » pour « je le remercierai en lui donnant de l’argent », ou « je me fais des dragons » pour « je me fais du souci ». La construction des lettres, dont on a l’impression qu’elles sont écrites en permanence, m’a parfois surpris ; telle cette fin : « Je vous aime, mon enfant, et vous embrasse avec la dernière tendresse. M. Vallot est mort ce matin. »

Mais l’essentiel du texte est consacré à la déclaration de l’amour infini que la mère éprouve pour sa fille. Elle n’en finit pas de le consigner de mille façons, au point qu’il est difficile d’accepter l’hypothèse qu’il s’agit seulement d’un standard d’écriture. Mme de Sévigné présente aussi souvent les bons vœux et les embrassades de ses amis à sa fille. C’est un peu répétitif et fatigant à lire pour le lecteur que je suis, mais l’auteure des lettres n’écrivait pas pour moi, pas vrai ?



L’éditrice du livre a eu l’extrêmement bonne idée d’ajouter un petit lexique des personnages mentionnés dans les lettres. Il est indispensable à une lecture éclairée.

Un livre en appelant un autre, j’ai commandé un livre des maximes de La Rochefoucauld, histoire de retrouver bientôt ce petit monde.

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Lettres choisies

N.. le 2 juin 2015

A X.., lectrice et voyageuse de Babelio

Phébus m'accable, la chaleur m'alanguit déjà, alors que la saison d'été s'annonce seulement depuis deux jours. C'est à peine si je trouve des forces pour saisir au clavier ma chronique de ce recueil de lettres choisies. Rien, cependant ne saurait me faire reculer devant si noble tâche: il s'agit rien moins que vous rendre compte du plus amusant, du plus impertinent, du plus piquant, du plus étourdissant des récits de la vie de cour, accompagné du plus émouvant, du plus envahissant, du plus affolant des témoignages d'amour maternel.

Ah, ma bonne! Jamais je n'eusse pensé de tels transports possibles entre une mère et sa fille! M. de Grignan qui n'est point un sot ,n'eût pu ignorer que de la gaîté de la fille dépend le bonheur de la mère; aussi laissa-t-il la première libre d'échanger épistolairement tout à son aise avec l'auteur de ses jours. J'ai cependant ouï une rumeur selon laquelle les fréquents séjours de la Marquise de Sévigné à Grignan eussent pu projeter quelque ombre entre les époux.

Qu'importe! Ces lettres sur lesquelles nous pouvons aujourd'hui jeter un regard indiscret font oeuvre de piété familiale autant que d'historiographie. Je gage qu'ils feront encore longtemps les délices des amateurs de beau langage. Je baise vos belles mains, ma chère. Je vous aime d'amitié babeliote et guette avec fièvre vos commentaires. Le courrier va partir, Adieu.



Madameduberry
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Lettres

Une critique à chaud alors que je viens à l'instant de refermer le livre: ce fut un véritable plaisir de plonger au coeur de ce 17ème siècle par l'intermédiaire des fameuses Lettres de Mme de Sévigné à sa fille, la comtesse de Grignan, partie vivre en Provence.

Dans chacune de ses lettres, la marquise fait part à sa fille bien-aimée de ses états d'âme, elle lui raconte aussi bien les derniers ragots que les grands événements tels que le procès de Foucquet, elles discutent de mode, d'enfants, des voisins, des activités de l'une et l'autre.

Le lecteur s'enrichit ainsi énormément de tous ces détails, apprend aussi que le courrier était distribué 2 fois la semaine et...tiens donc! que parfois les lettres ou les colis se perdaient! Bref, rien n'a changé, ou du moins pas grand chose, ces Lettres sont finalement d'une modernité incroyable.

Un petit mot sur la collection Etonnants Classiques (GF Flammarion): les Lettres sont regroupées selon des thématiques et chacune d'elle est précédée de quelques explications sur le contexte d'alors. Des précisions bien utiles. Un dossier en fin d'ouvrage présente d'autres écrits épistolaires de différentes époques.

C'est donc un livre à la portée de tous que je recommande vivement!

Ne serait-ce que pour se délecter à la lecture de ces courriers écrits dans un français à couper le souffle...



PS: j'ai adoré le passage où pour expliquer la nouvelle coiffure à la mode à Paris, Mme de Sévigné expédie à sa fille une poupée qu'elle a faite coiffer de cette manière!
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Le Sévigné

Immergée dans des rangements et tris drastiques, en vue d'un déménagement d'ici la fin 2019...

mais vu la masse des livres, des dossiers de notes bibliographiques, de recherches multiples pour des projets d'écriture...je m'y prends dès maintenant !!. ...



Et je retrouve cet album qu'un de mes cousins préférés m'avait offert pour un anniversaire, en septembre 2000- Album dit pour la jeunesse mais qui s'adresse à mon avis , à tous les âges !!!



19 artistes répondent à 19 lettres de la Marquise---De l'Art postal, du "Mail Art" très réussi, avec 19 enveloppes - réponses originales , en couleurs, des plus fantaisistes, imaginatives et créatives d'artistes , accompagnant 19 missives de la Marquise. ...



Une manière des plus ludiques de découvrir les talents épistoliers de Madame de Sévigné. Sur ces 19 lettres, la majorité (choisie) est adressée , bien sûr, à sa chère fille, Madame de Grignan...

In-fine, Table des lettres avec le sujet évoqué et liste des noms des artistes contemporains...qui ont participé à ce projet attractif !



-Sur le procès Fouquet [ 27 novembre 1664)

-Mariage annoncé [1670]

- Le Roi retire son consentement au mariage [ déc. 1670]

- Les causes de la mort de Vatel [ 26 avril 1671]

- Sur la fenaison [ 22 juillet 1671 ]

- Sur la vie et sur -Bajazet [ 16 mars 1672 ]

- Départ pour la guerre de Hollande [ 27 avril 1671 ]

-Départ manqué pour Grignan [ 20 décembre 1672 ]

-La mort de Turenne [28 avril 1673 ]

(...) -Prendre les eaux à Vichy [ 20 mai 1676]

(...) -Mort de La Brinvilliers [ 17 juillet 1676]

(...) - La première de -Esther- par les demoiselles du pensionnat de Saint-Cyr

[ 21 février 1689 ]

- La Mode à la cour [15 mai 1691 ]



Un album fort sympathique qui réunit les amoureux de l'écrit, de la correspondance et de l'Art !!



[*****Collection : "Il suffit de passer le pont"; un autre titre avait été consacré au fabuliste, La Fontaine ]
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Grosse déception, surtout après avoir lu la quatrième de couverture où il est indiqué que la marquise de Sévigné est un magnifique écrivain de langue française. Je trouve que c'est lui faire trop d'honneur. Cette dame est bien plus une chroniqueuse qu'un écrivain. A notre époque elle serait journaliste d'un magazine people. Ces lettres sont un ramassis de potins, confinés à son milieu c'est à dire les courtisans gravitant autour de sa majesté Louis XIV. Elle ne nous apprend quasiment rien sur la vie des français de l'époque. Cette lecture m'a ennuyée prodigieusement! et je réfute en ce qui la concerne le qualificatif d'Ecrivain!

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Lettres



Je vois que cette chère femme n'a pas beaucoup de lecteurs, 256 sur babelio.



Une fois n'est pas coutume, ce passage que l'on m'a cité :



LETTRE de Mme de Sévigné à sa fille, le jeudi 30 Avril 1687.





« Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris ! Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s'abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec.

Le roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements. Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoie à nos repas qu'il nous fait livrer, Cela m'attriste.

Je me réjouissais d'aller assister aux prochaines représentations d'une comédie de Monsieur Corneille "Le Menteur", dont on dit le plus grand bien.

Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode. Heureusement, je vois discrètement ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette, nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, « Les animaux malades de la peste » ! « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ».

Je vous envoie deux drôles de masques ; c'est la grand'mode. tout le monde en porte à Versailles. C'est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer. »

Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline. »



C'était il y a 333 ans ...



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Lettres de l'année 1671

L'écrivain du nom de madame de Sévigné naît véritablement en 1671, année où elle se trouve séparée de sa fille, comtesse de Grignan. Elle écrit à sa fille - entre autres épistoliers - pour combler le vide. Toutes les lettres ne se valent pas, toutes n'ont pas le même intérêt, mais toutes révèlent un talent d'écrivain.

Un des moments savoureux ? Le récit du suicide de Vatel. Les deux lettres de madame de Sévigné sur le sujet sont considérées comme une source historique fiable de l'événement (cf. encyclopédie contributive en ligne).
Lien : http://web17.free.fr/DRD01/
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Lettres

Est-ce la proximité de la rentrée des classes, cahiers et cartables entassés – déjà en désordre – sur les rayons des magasins, ou ce ciel frileux balayé par des bourrasques confuses rappelant les fenêtres d'une salle de classe en automne ? Pincé par une soûlante nostalgie de temps studieux, me voilà séduit par ce petit livre d'école, pimpant et gai comme un plumier neuf.



La marquise bien sûr, elle m'est restée avec cette moue navrée, contrainte d'avouer avec esprit ne pas toujours être de son propre avis. Et s'il s'agit de lire ou redécouvrir quelques unes de ses lettres, allez j'achète !



Ils ont de la chance les collégiens d'aujourd'hui : ces Petits Classiques Larousse sont des bijoux de présentation, avec un papier pas râpeux ni roide, un format pratique aux coins arrondis, une couverture satinée, où les caractère "Madame de Sévigné" figurent même en relief. Et le prix est donné, forcément, c'est pour l'école ?



(Suite sur le blog Marque-pages)
Lien : http://christianwery.blogspo..
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Lettres

A l'heure des mails rapides et irréfléchis, cela fait du bien de se replonger dans des textes épistoliers de grande qualité. On y traite de tout, de choses plus ou moins importantes.

En tout cas cela donne envie de reprendre du papier et sinon une plume, au moins un stylo et d'écrire à nouveau à quelques connaissances.

D'autant quand cette lecture correspond à une période de vœux.

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Lettres de l'année 1671

J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque et ce fut une erreur. Je me suis assez vite lassée de la lecture quotidienne de long passages. Pour moi, c'est un livre à avoir sous la main et à lire sur une année, un peu au rythme des lettres, pour ne pas s'ennuyer des répétitions, de l'absence d'intrigue.

Parce que ceci dit, c'est plein d'entrain et d'allant dans ces lettres qui n'ont pourtant parfois que très peu de "matière". de plus, pour un livre écrit au XVIIe siècle, il y a une liberté de style tout à fait étonnante - et appréciable. Je suis persuadée que Mme de Sévigné respecte un certain nombre de règles de l'époque dans sa correspondance mais elle semble aussi s'en affranchir lorsque ça lui paraît nécessaire. On 'a jamais l'impression d'une intention rhétorique même si, bien sûr, elle en fait usage. .

Les lettres à sa fille constitue la grande majorité des lettres mais quelques autres correspondants se glissent dans le lot.

On pourrait penser qu'au XVIIe siècle, les relations parent-enfant seraient déséquilibrées mais j'ai été frappée par le fait que Mme de Sévigné considère sa fille comme une égale. Ca ne l'empêche pas de lui donner des conseils, mais jamais à partir d'une position d'autorité absolue. Peut-être pour conserver de bonnes relations avec son épistolière préférée ;)

Je reprendrai donc ce livre après l'avoir acheté, à un autre rythme, beaucoup plus lent, pour avoir une chance de l'apprécier pleinement, parce que c'est la nécessité de lire sur une courte période qui m'a gâché cette lecture.

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Lettres

Marie de Rabutin-Chantale, plus connue sous son nom de mariée, Madame de Sévigné, est l'une des plus grandes épistolières française de l'époque (si ce n'est la plus grande). Ses lettres sont souvent étudiées dans les structures scolaires ; mais les amateurs de bons mots sont aussi ravis de lire le très grand nombre de lettres écrites par Madame de Sévigné.



La majeure partie des lettres de cette chère dame sont adressées à sa fille, devenue comtesse de Grignan, dans le sud de la France, en Provence. La correspondance avec sa fille va durer plus de 25 ans, avec un débit de deux à trois lettres envoyées par semaine. Une correspondance volumineuse, qui va être rendue public par la petite-fille de Madame de Grignan. Bien que les éditions Larousse n'aient publiées qu'une infime partie des lettres écrites, on y voit quand même nettement l'amour maternel débordant, presque excessif qu'exprime Madame de Sévigné à l'encontre de sa fille.

Il y a peu de temps, j'ai eu l'honneur de pouvoir lire un ouvrage regroupant des lettres d'artistes et/ou de personnages célèbres qui écrivaient à leur maman. Le livre s'intitule Lettres à ma mère ; il est plein d'amour, et pourrait vous intéresser.

Dans le cas de Madame de Sévigné, les lettres d'amour maternels sont assez délicates à écrire. D'un côté, elle veut ardemment écrire son amour à sa fille. Mais d'un autre, elle veut éviter un trop grand épanchement lyrique et redoute d'importuner sa fille en en disant trop. C'est là qu'on voit son talent d'écriture : elle va user de précautions et de tournures oratoires pour ne pas tomber dans le pathétique. Ainsi, l'humour et le burlesque vont être pleinement utilisés par cette charmante dame, ainsi que l'auto-dérision sur soi-même.



Mais la richesse des lettres de Madame de Sévigné est sans doute contenue dans son style d'écriture. Dans une seule lettre, de nombreuses informations sont présentes. On a tout d'abord les sentiments maternels qui apparaissent à chaque correspondance, mais nous avons aussi des nouvelles de la cour et de la vie à Paris (la mère habitant Paris, elle informe des actualités quotidiennes sa fille habitant la Provence). On trouve aussi une certaine dimension religieuse atténuée, avec un langage religieux couplé au romanesque, ce qui désacralise les passages bibliques "Nous vous aimons en vous, et par vous et pour vous". L'art de la louange à sa fille est très présent dans les lettres, tout comme l'art du persiflage mondain, qui mène en jeu la satire.

Vraiment, tout le talent de cette épistolière réside dans sa capacité à écrire. Une fois les règles et codes de l'époque absout, elle laisse place à son talent et à sa qualité d'épistolière pour rédiger de magnifiques lettres.



Bien que les lettres de Madame de Sévigné soient constituées d'éléments hétéroclites (par exemple elle met sur le même plan des réflexion profonde face aux petites histoires de la cour), le fil rouge de ses lettres est incontestablement l'amour maternel qu'elle témoigne à sa fille. Par simple curiosité, lisez au moins une lettre de cette épistolière ; le maniement des mots est imppecable et l'écriture est tellement jolie... C'est un pur régal de lire ces lettres.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Lettres choisies

On ne propose que des lettres authentiques,dont les manuscrits sont connus,alors que le Sévigné fictif ou approximatif a pullulé depuis la première édition des lettres de la marquise en 1725
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Lettres

Marie de Rabutin-Chantal épouse Henri de Sévigné en 1644, le couple a deux enfants, une fille et un garçon. Mais la noblesse ne permet pas d'éviter la mort, c'est ce qui arrivera au Marquis lors d'un duel à l'épée. On comprend donc pourquoi sa femme est très attachée à ses enfants.

Le 4 février 1671 la fille de Madame de Sévigné qu'elle aime plus que tout est devenue comtesse de Grignan après son mariage et part vivre en Provence. Affligée par ce départ la marquise semble organiser sa vie autour de la correspondance qu'elle lui adresse.



Ces lettres du 17ème siècle ont l'intérêt d'être tout à la fois une chronique familiale, une gazette de la ville, de la province et de la Cour voire un journal intime.

On croise des personnes lettrées comme Madame de Lafayette ou La Rochefoucauld mais aussi des scènes dignes de Molière comme Madame de Sévigné l'écrit.



S'il s'agit du témoignage d'une époque et de ses moeurs, ces lettres montrent aussi une mère étouffante et possessive vis à vis de sa fille alors que ce n'est pas le cas pour son fils, sujet aux déconvenues. Elle répète qu'elle aime plus sa fille qu'elle-même et sa tendresse excessive devient affligeante d'autant plus que sa correspondance est rythmée de deux à trois lettres par semaine.

Je trouve aussi que la marquise De Sévigné semble plus préoccupée par la mode dépassée du chocolat que par les conditions de vie des nourrices de sa petite-fille, noblesse oblige. Pour autant, le langage tout en finesse et simplicité qu'elle utilise dans ses lettres traduit bien ses sentiments.





Challenge Riquiqui 2023

Challenge Temps modernes 2023

Challenge Multi-défis 2024

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Lettres

Lu chez la Pléiade, cela va sans dire. Il fallait que l'extérieur soit digne du contenu. En tant que dix-septièmiste revendiquée je suis tout sauf impartiale, alors disons simplement que cette édition est comme toujours plus que parfaite, et que l'auteur, si elle n'était pas une mère plus que parfaite, fut une conteuse, une mémorialiste, une pipelette absolument délicieuse. Il faut prendre le temps de savourer la lecture, d’éplucher les notes, de rêver les costumes, les châteaux, les mets, les musiques, en essayant de reconstituer le langage étonnamment rocailleux et « terrouère » de l’époque. Vaut le voyage, vraiment.
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Lettres choisies

À l'occasion de la sortie du film sur Mme de Sévigné, je ressors mon vieil exemplaire folio classique pour en lire la préface, que généralement j'ai tendance à ignorer.



J'attends de Roger Du chêne qu'il m'apporte quelques appréciations sur la rédaction des fameuses Lettres qui ont fait la gloire de la Marquise.

Cette noble et illustre épistolière, qui a vécu éloignée de la Cour, s'appliqua à faire une chronique à la fois juste et spirituelle de son siècle. Selon Mlle de Scudéry, la Marquise "écrit comme elle parle". "C'est à dire le plus agréablement et le plus galamment qu'il est possible. "

En effet, selon les témoignages, la conversation de Marie de Rabutin-Chantal était "aisée, divertissante et naturelle." Ses contemporains ne tarissent pas d'éloges sur sa vivacité d'esprit, ses remarques spirituelles et originales. Qualités qu'elle conserve en prenant la plume.

Ces qualités ne font pas d'elle une intellectuelle, au sens où on l'entend aujourd'hui. Elle écrit au gré de son inspiration, sans se relire, sans s'efforcer de se donner un style. Les émotions l'animent, elle s'adresse à des amis, à des proches. Ce qui rend ses lettres si vivantes et touchantes.



Ces précisions corroborent l'impression très décevante que j'ai éprouvée devant le film d'Isabelle Brocard, qui nous présente une mère névrosée, dépressive et solitaire.

Les dialogues sont d'une pauvreté affligeante, et les personnages sans nuance.

Le contexte historique est à peine évoqué, alors que nôtre héroïne a vécu intensément les événements de son époque. Ce film ne rend pas justice à cette grande femme de lettres, qui fut un bel esprit tout en conservant son indépendance en ces temps de monarchie absolue.
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Lettres choisies

C'est par curiosité que j'ai lu ce petit livre trouvé dans les livres d'école de ma mère... Il est amusant de découvrir la mentalité de l'époque de Louis XIV. Ce qui m'a frappé, c'est la présence de la religion à toute les pages...

Je ne lirais pas Mme de Sévigné tous les jours, mais ce fut quand même une découverte délassante.
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Lettres choisies

Voilà une correspondance passionnante ! avec naturel et vivacité, madame de Sévigné nous dessine l'agréable tableau d'un XVIIème siècle, qui virevolte sous sa plume. Superbe !
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Lettres

Madame de Sévigné, une grande dame qui fut une infatigable épistolière, une pionnière des reportages. Un grand art du récit, qu'elle sait rendre captivant (voir citation: le suicide de Vatel).

Un grand art pour manier le sensationnel.

Que de talent déployé pour maintenir l'intérêt (et l'amour) de sa fille Madame de Grignan, exilée en Provence...!!

Le XVIIème siècle a été une période importante pour la correspondance privée: Louis XIII crée la Poste aux Lettres, qui facilite la centralisation du pouvoir mais aussi la libre circulation des idées, ce dont a bénéficié notre intarissable marquise.

Enfin pour souligner encore plus, si besoin était, le talent de notre marquise, citons Virgina Woolf qui, en 1942 s'exprimait au sujet de Mme de Sévigné:

"Cette grande dame, cette robuste et féconde épistolière, qui, à notre époque aurait sans doute été une romancière parmi les plus grands, prend plus de place dans la conscience vivante des lecteurs d'aujourd'hui que tout autre personnage de son époque disparue.." (The death of the Mother and Other Essays 1942)
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