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3.86/5 (sur 707 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Québec , le 21/02/1974
Biographie :

Marie-Renée Lavoie est romancière.

Titulaire d'une maîtrise en littérature québécoise de l’Université Laval, elle enseigne la littérature au collège de Maisonneuve à Montréal.

En 2011, elle se voit décerner le Grand prix de la relève littéraire Archambault pour son premier roman "La petite et le vieux" (2010).

Après deux romans pour adultes, dont "Le syndrome de la vis" (2012), et un troisième pour enfants, Marie-Renée Lavoie poursuit sa passion avec le premier tome d'une nouvelle série pour adolescents, "Zazie" (2015).

Elle a aussi conquis le public jeunesse avec "La curieuse histoire d’un chat moribond" (2014) et "Le dernier camelot" (2018).

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Citations et extraits (242) Voir plus Ajouter une citation
Les mensonges, c'est comme tout ce qu'on regrette dans la vie, ça s'accumule dans l'estomac pis ça finit par faire des trous.
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Sur le calendrier de tout-nues épinglé au-dessus du grand coffre Mastercraft, une femme se vautrait sur le capot d’une voiture sport shinée comme un sou neuf. Ses seins-lunes défiaient magistralement la gravité, ce qui aurait scié mon prof de physique, assez porté sur l’étude des astres. Je me suis demandé comment une fille pouvait en arriver là, aboutir à une telle déchéance, un tel anéantissement, quelles humiliations elle avait dû endurer pour finir par trouver acceptable de se geler le cul sur du métal froid afin d’enjoliver les murs crasseux d’un garage. Dans quels ailleurs lointains fuyait-elle, cette fille, pour trouver la force de sourire ?
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A l'épicerie, dans la rangée huit, une petite dame bloque le passage avec son énorme chariot qui couvre à peine la largeur de son impressionnant derrière. Qu'elle m'empêche de circuler est une chose, plutôt normal même, vu les pyramides précaires d'articles en tout genre entassés dans le milieu de l'allée, mais qu'elle ne s'en rende pas compte et ne fasse même pas semblant d'essayer de se pousser un peu me tue. Son visage est crispé dans une moue de dédain apparemment provoquée par l'insatisfaction que lui inspire la lecture des ingrédients des produits sans exception. Elle les attrape un à un, les tourne dans tous les sens, s'attarde à tous les petits pourcentages de gras, de sucre, de sel et ne semble jamais trouvé là son bonheur ou quelque chose qui satisfasse son désir de se faire du bien. Son pouce et son index pincent sa bouche aux commissures pâteuses et viennent se rejoindre au centre de sa lèvre inférieure après avoir râclé les peaux mortes, les croutes séchées d'un rouge à lèvres à moitié effacé dans les teintes de mauve. Des traces tenaces d'un mauvais vin rouge bu la veille, peut-être. Par réflexe, fort de cette seule trace probablement mal interprétée, mon cerveau la transforme en une vieille alcoolique pas fine, facile à détester. Je m'avance en me traînant les pieds, pour faire du bruit, mais elle ne bouge pas. Sourde en plus. J'ai besoin d'aller tout droit, d'atteindre la section des desserts maison, pour ramasser trois tartes aux pets-de-soeur de la boulangerie Bouchard de L'Isle-aux-Coudres. [...] Une personne qui dort à peu près normalement se résigne sans regimber à changer de rangée pour éviter le problème. Je n'en suis pas. En passant près d'elle, en la frôlant sans délicatesse, dans ma tête je lui crie de toutes mes forces : "Mange de la laitue bio, crisse !" J'ai une voix intérieure qui porte, elle bouge, se dirige vers l'allée des légumes. Je me rends jusqu'au bout de la rangée, prends mes tartes, les paie et sors, sans détruire quoi que ce soit, sans tuer personne. Je suis parfois capable d'un contrôle absolument épatant.
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- Pis ton club de lecture ? [...]
- On va faire un Margaret Atwood dans deux semaines, je vais m'essayer avec les biscuits au beurre de la fournée bio au coin de la 4e.
- Pis, Gatsby ?
- Madame Poulin était déçue.
- Pourquoi ?
- A cause du mot "magnifique".
- Ah.
- Elle s'attendait à une histoire de magicien, quelque chose de même, je pense. [...]
Ma mère ne lit pas vraiment, elle ouvre les livres pour en respirer le parfum, flatte les pages amoureusement juste avant de les avaler tout rond, sans souci d'indigestion . Ainsi, quand nous étions petits, il lui arrivait d'ouvrir un livre le matin et de ne le lâcher qu'à notre retour de l'école, le soir, alors qu'elle revenait de très loin, étonnée de nous voir déjà là, catastrophée par la fuite du temps et le souper pas prêt. Puisqu'elle s'en voulait toujours un peu, après, elle demandait à mon père de bien cacher les autres livres, ce qu'il faisait volontairement très mal pour se voir de temps en temps forcé de commander une grosse pizza bien grasse de chez Giffard Pizza. J'ai d'abord aimé la littérature pour ces moments de béatitude alimentaire où nous étions soustraits aux tentatives sincères mais bien vaines de cuisiner de ma mère.
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Sonia me le raconterait plus tard, quand sa mère et sa grand-mère s’étaient mises à se chicaner le titre de la plus endeuillée.
« C’est pire de perdre un enfant qu’un mari.
-Facile à dire quand on a encore son mari.
-Je l’ai mis au monde, cet enfant-là.
-Y est dans mon litte depuis 26 ans, ce gars-là.
-Tu trouveras ben de quoi d’autre à mettre dedans, t’avais pas de misère dans le temps.
-Crisse de langue sale, tu changes pas. »
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La tête de Paul penche vers l'avant, lestée d'inquiétudes logées dans le front.
- Comment on fait pour élever des enfants ?
- Aucune idée.
- Moi non plus.
- T'es chanceux, t'as quatre essais.
- Y m'en reste trois.
- Y'a juste quinze ans.
- Y'a presque seize ans, pis y fout rien.
- Mais y'a rien à faire à quinze ans ! T'es toujours trop jeune ou trop vieux pour tout. Fait que tu t'assois sur ton cul, pis t'attends que ça passe.
- Je voulais tout faire, moi, à quinze ans.
- Oui, toi t'as tout fait, pis t'as tout réussi. Ça y laisse pas beaucoup de marge pour t'impressionner.
- Je veux pas qu'y m'impressionne.
- On veut toujours impressionner ses parents ; quand ça marche pas, on les fait chier.
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- Y est ben de bonne heure pour boire une grosse bière de même !
- Sacrament, qu'est-ce tu veux, j'haïs le café. Ça me donne des brûlements d'estomac.
- Prends du Pepto-Bismol.
- Ha ! ha ! ha ! C'é quoi ton nom, p'tite vermine ?
- J'ai pas de nom, gros soûlon.
- Ha ! ha ! ha ! Une p'tite comique ! Je sens que j'vas aimer ça icitte.
- Tu vas-tu rester ici pour de vrai ?
- T'as-tu quèque chose contre ça, toé ?
- Ma mère aime pas ben gros le monde qui sacre comme toi. Tu vas te faire ramasser, tu vas voir.
- C'é ta mère tabarnak, pas la mienne.
- Ouin, mais ma mère est capable de runner le monde autour quand ça fait pas son affaire. Pis tu vas prendre ton trou avec elle. Tchèque ben.
- Ben content d'entendre ça, ça fait longtemps que j'ai pas pris mon trou.
A cet âge-là, je ne pouvais pas tout saisir, mais je comprenais très bien qu'il se foutait éperdument et de ma mère et de ma gueule.
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- Tiens.
- Encore toé…
- Tiens.
- C’é quoi ça ?
- Un livre.
- Un cadeau ?
- Mais non, franchement, c’est juste un livre ?
- Ah. J’en veux pas. Je lis pas.
- Pourquoi ?
- Parce que j’haïs ça.
- Pourquoi t’haïs ça ?
- T’aurais dû m’amener de la bière, une bonne ‘tite bière frette.
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....elles étaient réellement heureuses pour moi. Comme elles avaient le bonheur simple, du genre qui ne dépasse pas la paie ni les contours d’un réel étriqué, il leur restait de la place pour vouloir celui des autres, le mien.
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J'entends le ton qui monte au deuxième, William veut finir sa partie, il joue en ligne et ne peut pas se débrancher comme ça, Léo cherche sa brosse à dents Starwaze, Xavier veut sortir aller rejoindre ses amis. Quatre personnalités, quatre univers difficilement conciliables. Je n'ai essayé qu'une seule fois de les faire asseoir tous en même temps autour d'une table pour jouer au Monopoly. Regrettable débordement d'enthousiasme de ma part. Le petit pleurait parce qu'il ne savait pas compter et voulait les cartes de trains, William chialait parce que j'avais amené la version de l'Ancien Temps avec des piastres en papier au lieu de celles avec des cartes de crédit électroniques, Romain faisait une moût de dégoût quand il tombait sur des terrains "couleur de fif" qu'il ne voulait pas acheter - sans pouvoir m'expliquer ce qu'est un "fif" - et Xavier avait décidé de quitter la table après dix minutes en lançant à la ronde que c'était un maudit jeu de "fucking capitalistes à 'marde". Même s'il venait de remporter quinze dollars pour un concours de beauté.
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