- Je suis occupé, répondit-il avec quelques secondes de décalage tout en continuant à pianoter comme un forcené sur son clavier.
Il avait l'air légèrement contrarié. Je produisais souvent cet effet sur lui. J'avais l'interdiction formelle de lui adresser la parole pendant qu'il jouait sous prétexte que je le déconcentrais. Un jour, il m'avait tenu un discours de plus de quinze minutes dont l'argument phare était que ma voix insupportable, lorsqu'elle parvenait à ses oreilles, pouvait lui faire perdre jusqu'à 0,05 seconde de temps de réaction, et que la partie en dépendait. Harrison ne plaisantait jamais quand il s'agissait de ses jeux.