Hildegarde a monté les marches du perron lentement.
L’heure du repas est passée depuis longtemps et de toute façon elle n’a pas faim. Hagarde, elle a laissé son regard se refléter sur le miroir de l’entrée : cette fois, elle se voit vraiment vieille. Elle constate que tout est intact autour de sa détresse : les meubles, les objets familiers, les odeurs.
Toute sa vie est là devant elle…
Là-bas, lorsqu’elle reçoit le marais de plein fouet, Hildegarde n’est que pulsation. En station dans la pente, enveloppée de couleurs et d’odeurs qui sont siennes, elle contemple un horizon qu’elle redécouvre à chaque escapade. Heureuse, elle inspire une grande bouffée d’air et coule, liquide, jusqu’au port où elle va s’ancrer.
Ce chariot en osier a une histoire. De toute façon, tous les objets que possède Hildegarde ont une histoire qu’elle raconte à sa manière : ça peut être une lueur dans son regard ou un geste inattendu... Une légèreté à percevoir, pour qui s’y attarde. Ces choses ont pris une grande place dans sa vie.