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Critiques de Marilyse Leroux (7)
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Grains de lumière

Les boîtes à livres réservent de belles surprises parfois. Connaissant bien l'Épi de Seigle, je n'ai pas hésité et les dessins de Xureli m'ont entraîné dans une réflexion, une introspection et un voyage émotionnel dense et fluide. La poésie de Marilyse Leroux marque, interpelle, emmène. Ce recueil qui date est tout a fait dans l'air du temps. La lumière omniprésente et elle évoque très bien l'obscurité qui nous entoure, les arbres qui nous manquent et l'air de moins en moins pur... Nous en avons plus que besoin et de poésie surtout et encore !
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La chasse à la sorcière

Une histoire sur l'exclusion et les préjugés, mais aussi sur l'empathie et la solidarité, racontée avec une très belle plume. Tout se passe dans le petit village breton de Rochefort-en-Terre, où la vieille Naïa est l'objet de toutes les attentions. D'un côté, certains habitants la considèrent comme responsable des problèmes qui accablent le village et veulent se débarrasser d'elle. De l'autre, une chaîne de télévision veut en faire le personnage principal de son émission sur les sorcières. Un groupe d'enfants du village, qui la connaît bien et sait avec quelle bienveillance elle les traite, prend parti pour elle.
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Le Temps d'Ici

Un pays de lumière et d'eau, un pays fait de silences et de vents, un pays ou "l'horizon replié" flotte et tremble, un pays d'arbres et de pluies, un pays où les vagues sont des dunes, ce bord de mer, ce golfe du Morbihan est le pays de Marilyse. Dans "Le Temps d'Ici", la plume de Marylyse Leroux clame son amour à l'être qui a le "visage aimé de la douceur".





Sont-ils deux oiseaux des îles, Marilyse écrit, "tu entres au coeur de l'espace comme dans un nid, où tu poserais tes ailes, un duvet de rose à tes pieds."

Ce recueil de poèmes est le dialogue de deux amants, dont les corps s'inventent une nature, à la mesure de leur tendresse, à la texture de leurs mains, où habiter pleinement le corps et les dérives de l'autre, une nature de mouvements instables à l'éclaircie des arbres.



Tout devient prétexte à susciter le désir, à consoler les peurs, à prolonger le voyage en suivant les ombres dans le ciel, "le vent a effacé les arbres en grands mouvements d'ardoise".



"Le Temps d'ici est aussi la longue marche du temps et des doutes, page 37 Marilyse avoue « Tu t'écartes du rideau qui bouge de peur de lui donner tes yeux", "aveugle qui te détourne de ce que tu ne sais voir".





La nostalgie et la peur des vieux jours envahissent les pages et déjà, "devant nous la solitude où rien ne chante", puis "y a-t-il un temps pour fermer les yeux", et dans les dernières pages, " le temps nous oubliera dans l'affolement des arbres".



Peut-on se rassurer page 75 de, « nous mourrons parmi les pierres rassurantes et fidèles.





La douceur des mots est le langage poétique de Marilyse Leroux sa marque, son fanion, comme le flirt incessant des mains, des regards et des sourires, le désir et son effacement, l'élan et sa pudeur.

La fluidité voulue, dans l'enchaînement des mots délivre une sensualité à cette mélodie, pour un amour qui ne veut pas mourir.



Cette poésie charnelle est admirable, et les images sont troublantes comme le désir jusqu'à, "enserrer le temps dans nos filets, le maintenir corps à corps dans une étreinte qui tient tout ensemble", page 29 .

Coup de coeur magnifique.
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Les mains bleues

Le bleu peut-être une couleur douce et rassurante comme celle de l'azur ou de la mer, mais aussi la couleur des douleurs, des bleus à l'âme.

« L'air qui bleuit comme s'il pourrissait. »

Au bord du fleuve, une jeune femme se souvient des siens, de son enfance. Elle se souvient des morts et c'est une souffrance.

« le chagrin a pris ma peau »

Le temps s'écoule avec l'eau du fleuve qui « continue d'ignorer [son] nom ». La mort est très présente, « ce n'est pas la pluie mais la terre qui dégoute ses morts » à se demander si la narratrice est bien vivante. Mais elle l'affirme « je ne suis pas morte puisque mes yeux voient ».

Difficile de raconter sa propre souffrance « …mes mots ont la langue coupée. »

La mère et l'amour qu'elle offrait reviennent comme un refrain dans le chant des souvenirs et celui de sa fille la dérobe à l'oubli.

« Je me souviens du chant de ma mère qui comptait les étoiles au-dessus de ma tête. »

On ne peut être que troublé et subjugué par le portrait lumineux de la mère qui « avait des mains bleues à brasser le ciel » et une vision allégorique du monde, la mère qui aime sa fille et refuse qu'elle soit excisée avec « l'épine qui coud le corps des femmes. »

Derrière le portrait de la mère sourdent les échos d'une enfance heureuse. Mais la violence surgit, celle du viol, de la mort et de l'exil. En filigrane se lit le drame de toute femme « que vaut la vie d'une fille ? »

Le malheur s'abat « Jour noir, nuit blanche, les murs sont tombés sur nos têtes. Nos têtes ont perdu leurs yeux. »

La mère disparue, ce sont les origines même de l'existence qui disparaissent.

« Ma mère est morte. Je suis orpheline de sa vie, orpheline du regard de nos bêtes, orpheline de la terre sous mes doigts, des noms qu'elle donnait à tout ce que je voyais. »

Dans l'ombre de la mère, ce sont les femmes, toutes les femmes qui sont évoquées

« Femmes, je me souviens de vous, de vos mains habiles à semer, ramasser, couper, trancher. Vos bouches inventaient des mots ronds comme des fruits. »



Dans une langue pétrie de poésie et d'allégories, Marilyse Leroux nous confie le monologue d'une femme meurtrie mais vivante et, dans son sillage, c'est un hymne à toutes ces femmes humbles qui enfantent, nourrissent, protègent et transmettent un savoir ancestral.

Malgré les épreuves, la vie finit par triompher.

Ce long et magnifique poème est un chant émouvant, sombre et semé d'espoir.











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Les Zôs

Tout comme « Les caractères » De La Bruyère où l'auteur brosse les portraits des moeurs de son époque, Marilyse Leroux nous narre avec verve et humour l'histoire extravagante des Zôs et de leurs coutumes.

Dans un avertissement au lecteur, on apprend que les Zôs sont « adeptes du coq à l'âne et du saut générationnel » et aussi qu'ils sont un peu nous, l'occasion de « se rendre visite à soi-même ».



Tout au long de cet essai de psychanalyse drolatique fichtrement osé quant à ses concepts zarbis, on découvrira la grande famille des Zôs parmi lesquels on s'amusera à se retrouver où à retrouver ses proches.

Cette zôdiversité se divise en deux familles : Les rézôlients et les nonrézôlients. Parmi eux le Zôriginal, qui est « un artiste dans l'âme » côtoie le zôzarbi, « le plus zôriginal, le plus créatif des Zôriginaux »

Chez les Zôs, on aime la musique et les contes et on est aussi poète, ce qui n'empêche en rien de ne rien faire et c'est le Zôisif qui, à ce jeu-là, est le champion de la procrastination.

J'avoue avoir eu un coup de coeur pour le petit zôziau adepte de la rêverie et du vol libre.

« le Zôziau, être aérien tout autant que terrestre, s'épanouit au repos dans un environnement douillet, du genre cocon ouatiné ou papier bulle antichocs. On lui évitera donc tout stress, toute situation tumultueuse, au risque de le voir envoyer en l'air ce qu'il était en train de faire. »

Les personnages croqués par Consuelo de Mont Marin illustrent fort à propos cet essai en apportant le petit zeste de fantaisie.

Les citations farfelues qui parsèment les chapitres sont autant de friandises qu'on croque avec délice.

Lire « les Zôs », c'est se perdre au milieu des miroirs déformants de la fête foraine, ces miroirs qui vous renvoient une drôle de tronche.

Tout du long, on se gargarise d'une poésie décalée qui nous raille avec tendresse. le style alerte est plein de trouvailles désopilantes, on s'en amuse et nos zygomatiques en redemandent, c'est dire !

Alors, lisez, analysez, ce traité anthropologique et vous trouverez peut-être, ou peut-être pas, le Zô qui vous ressemble.

http://textureamb.over-blog.com/2022/12/les-zos-de-marilyse-leroux.html

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Longères, bombardes et ressacs

Qu’on ne s’attende pas avec cet ouvrage à quelque documentaire sur la Bretagne. La photo de couverture, prise sur le petit port de Pénerf, peut paraître aussi déroutante que le titre. Rassurons-nous, le sous-titre renseigne aussitôt : il s’agit d’un recueil de 15 nouvelles d’auteurs bretons connus et moins connus qui n’excèdent pas quelques pages chacune. La particularité de l’ouvrage tient dans le fait que tous les récits sont ancrés dans un lieu du Morbihan, de Carnac à Vannes. Quinze histoires pour quinze lieux. Des longères, il y en a, avec pierres, lierres et fougères, comme il se doit, des bombardes aussi avec danse, bagadoù et binious, des ressacs encore plus, certaines histoires nous entraînant en bord de mer à Damgan, Larmor-Plage, Ploemeur ou Sauzon. Ressacs d’océan mais aussi ressacs du temps, le passé revenant cogner le présent plus souvent qu’à son tour. Les guerres, l’Occupation, l’après-guerre n’ont pas dit leur dernier mot. L’Histoire aime se mêler aux histoires jusque dans ses embruns les plus amers. On en ressort surpris, amusé, ému.

Ces récits, variés dans leur approche et leur style (flamboyant ou pastel, électrique ou plus doux, grave ou humoristique, réaliste ou fantastique), donnent à voir un Morbihan contrasté, entre tradition et modernité, où les start-up côtoient les chapelles, l’accordéon la guitare électrique, la musique folklorique le heavy metal, la violence la résilience. On passe de la Tour des Anglais à celle de l’Argoët, du Pont-Lorois au pont de la Roche-Bernard, on cherche sur la carte telle ou telle commune qui nous aurait échappé. Le circuit vaut l’embarquement. On peut monter confiant dans le minibus : le paysage changera à chaque arrêt, offrant un kaléidoscope d’images et d’émotions fortes, parfois sauvages − la première nouvelle, de Patrick Pierre − est à ce titre très décoiffante !, quinze ressacs terre et mer à secouer l’âme du lecteur, version vents d’ouest.

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On n'a rien dit de l'océan

La rencontre entre Marilyse Leroux la poétesse et Anouk Van Renterghem l’artiste peintre s’est faite au Marché de la Poésie, place Saint-Sulpice, bien loin de l’océan. C’est ainsi qu’est né ce livre, petit par la taille mais grand par son regard sur le monde océanique.

Tout du long, on se laisse bercer par le flux, le reflux des mots, des couleurs. On plonge dans ces camaïeux de bleu, de vert et de gris où se laisse deviner le mouvement de l’eau.

Les mots de Marylise Leroux se coulent dans les images.



« Les images montrent des abîmes

Et glissent au ras de l’eau

Comme on frôle une surface

Du plat de la main. »



Toute la beauté majestueuse, toute la puissance de l’océan est contenue dans ces vers très brefs.



« Tout prend force dans la mer

Un cri porté à limite de ciel

La roche remuée dans son plus vif. »



La voix de l‘auteure se fait entendre dans le tumulte de l’océan, elle égrène tous les éléments qui font la mer : le sel, l’écume, la houle, les lames et les hauts fonds, tréfonds et abysses, tout un monde qui nous fascine. Á travers ces éléments liquides, les sensations de la poétesse nous atteignent comme des embruns.



« Nous garderons les yeux ouverts

Sur la ligne de partage

Le désir soulevé à hauteur de vague. »



Un recueil splendide qu’on a plaisir à feuilleter dans un sens puis dans l’autre, un peu comme le mouvement de la vague qui déferle et se retire sur la grève.





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