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Citations de Marin Ledun (375)


N'allez pas croire que j'ai une dent contre les retraités, hein! Je sais ce que l'industrie du camping-car leur doit.
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Emilie ouvrit la porte en grand. Simon lui tournait le dos. Il était dans la même position fœtale qu'une heure plus tôt. Des tremblements agitaient ses membres. Seule différence, les pansements qui bandaient sa cuisse avaient été arrachés et gisaient à portée de main, roulés en boule. Sa cuisse avait doublé de volume. Des marques brunes et violacées striaient la peau autour de la plaie en cercles concentriques.
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Pourquoi moi, tous les jours, depuis quatre ans, je cherche encore ma jambe gauche parce que j’ai l’impression que mon mollet ou mon pied me démange jusqu’à me faire devenir dingue!
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CHARLES et Adélaïde ne sont pas des héros, juste des amoureux qui se bécotent sur un banc public sur lequel il reste encore un peu de place pour les autres .
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Je m’apprête à traverser dans les clous , mon côté heavy metal , sans doute .
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Emilie le connaissait par coeur. Sa mère l'avait punaisé au-dessus de son lit, après le décès de son père, comme un mantra destiné à la faire tenir le plus longtemps possible - deux mois, pas un jour de plus. Il disait : " Si la vie te semble trop absurde, Si tu es déçu par trop de choses et trop de gens, Ne cherche pas à comprendre pour quoi, Recommence. "
Emilie bloquait sur le " Ne cherche pas à comprendre. " Il lui semblait que c'était ce qu'on lui avait imposé toute sa vie : passer à autre chose, subir, encaisser, prendre sur soi, serrer les poings et les dents, recommencer, recommencer encore, sans jamais chercher à analyser les bonnes questions. Surtout pas.
Pourtant, ce qu'elle souhaitait par-dessus tout tenait précisément en ce mot de dix lettres : comprendre. Embrasser le monde par la pensée. Saisir le sens de la vie.
Merde, c'était du chinois pour elle.
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N’allez pas croire que j’ai une dent contre les retraités, hein ! Je sais ce que l’industrie du camping-car leur doit . Je n’ai d’ailleurs que mépris pour les populistes qui leur reproches de ne rien foutre toute la journée, de vivre aux crochets des travailleurs et de bénéficier de réductions au cinéma et des minima sociaux. (P.149)
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Je vous explique : un calcul rénal a la forme d’un astéroïde truffé de pics et d’arêtes acérées comme celui dans Armageddon dans lequel Bruce Willis et ses petits copains mineurs doivent former un puits pour y placer une charge nucléaire afin de sauver la Terre. (P.135)
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Il fustige, Boyer. Il vitupere. Il s'insurge. Il ne pivoine pas, Boyer, il ne rosit ni ne groseille pas non plus ! Il érubesce. Il écrevisse. Il écarlate. Il cramoisit . Il incandescent. Il éructe en se frappant la poitrine du poing comme le mâle dominant d'un groupe de gorilles pour affirmer sa supériorité.
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De la peur à la haine, il n’y avait qu’un pas : les Arabes, toujours les Arabes, ces fainéants d’Arabes !
Les Arabes français, les Arabes d’Arabie, les Arabes maçons, carreleurs, manœuvres, intérimaires, avocats, fonctionnaires, journalistes, garagistes, caissières à Leclerc, les Arabes qui travaillaient, les Arabes au chômage, les Arabes et leurs chiées de gosses, toujours plus nombreux, les Arabes vieux qui glandaient sur les bancs publics, les jeunes qui gangrenaient les cités périurbaines, là-bas, loin de Begaarts, mais suffisamment proches tout de même pour que l’onde de choc des ravages de la drogue qu’ils dealaient parvienne jusque sur les bancs des lycées de la région, les Arabes féministes, les Arabes musulmans, les Arabes juifs, les Arabes athées, les Arabes catholiques, putain de merde, il y en avait aussi ! Les Arabes estivants qui se payaient des vacances sur les plages et qui déambulaient sur les chemins forestiers de Begaarts, les Arabes surfeurs, les Arabes pas tout à fait arabes, un peu gitans, un peu noirs, un peu blancs, un peu métissés, un peu tout, quoi ! Les Arabes qui votaient nationaliste comme Alezan, patriotes de mes couilles d’un pays amnésique qui n’aurait jamais dû les laisser entrer.
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Emilie se dit que, décidément, personne ne la prenait jamais au sérieux et ça la mit dans une rage folle. Elle réprima l'envie de tout déballer. "Il est là, votre disparu ! Dans ce hangar, là, derrière moi, sur une table d'opération pour chiens. Vous ne m'en croyez pas capable ? Vous voulez vérifier par vous-mêmes ? "
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Jeudi 7 mars. Dans son bureau du commissariat de Bayonne, Meyer carburait à la caféine pour enrayer les effets dévastateurs d’une nuit blanche. Le téléphone de Maldjian sonnait occupé depuis vingt-quatre heures. Emma Lefebvre allait et venait, le front barré d’un pli soucieux. Simon Garnier était la définition même du courant d’air. Il ne restait jamais plus de cinq minutes dans la même pièce qu’eux. Il émanait de lui une odeur étrange de tabac froid, de sueur aigre et de « sauve-qui-peut ».
Vers 10 heures, Meyer téléphona à Marie-Line pour lui annoncer qu’il risquait de ne pas pouvoir rentrer ce week-end. Il tomba sur le répondeur. Il laissa un message bref qui se terminait par un coupable « Tu me manques, ma chérie ».
C’était la merde.
Mais c’était bigrement stimulant.
Sa petite enquête de plage – Oh, tiens, une valise contenant un cadavre au milieu des coquillages et des crustacés ! – prenait des allures d’opération Mur de l’Atlantique – Sortez l’artillerie lourde ! Le masque qui recouvrait le visage del señor Domingo Augusti se drapait de mystère et changeait d’aspect chaque minute.
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Elles sont entourées de machines à détruire mes gamines. L'école, d'abord, puis le marché du travail, ensuite. Et même leur père, c'est une putain de machine à détruire. Dans ces conditions, la mort est délicieuse, crois moi. Et c'est ce que l'alcool me procure ; une mort à petit feu.
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Des procès vite expédiés. Certains flics tombaient. Javier Cruz, jamais.
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Alexandre (dépité):
Encore vingt-quatre heures à tenir ici!

Vincente:
Le jeu continue.

Ann (soudain en colère):
Tu trouves vraiment qu'on s'amuse, Vincente?



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Le jour de mon inhumation, alors que les vers et l'oubli achevaient de se partager mon cadavre, aucune des personnes présentes n'imaginait un instant que j'étais mort pour rien. Voilà pourtant la seule vérité qui vaille d'être inscrite sur ma tombe.
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Dépité, il se remémore l'histoire d'Eléa et ses propos sur la politique répressive et vengeresse de la France et de l'Espagne. Qu'est ce que cherchent ceux qui enlèvent et qui torturent. Que la jeunesse cède au désespoir? Qu'elle entre dans un long cycle de résistance comme ses aînés des décennies plus tôt? Qu'ont ils à y gagner. Les Basques n'ont pas de pétrole...
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Mona croise son reflet dans la baie vitrée du bar et ne peut contenir une grimace de dégoût. Elle passe la main dans ses cheveux, un rayon de soleil vient égayer son visage, mais le cœur n'y est pas.

Sa silhouette élancée et son décolleté donnent le change, mais quiconque plongerait une fraction de secondes dans le vert de ses yeux lirait toute la fatigue qui l’habite aujourd'hui.

La lassitude.p 35
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Je frotte mon arcade sourcilière du dos de la main. Mes implants me font souffrir le martyre. Je sors deux comprimés de ma poche et les glisse sur ma langue. La gorge sèche, je déglutis avec peine. Leur effet chasse une partie des nuages qui m'obscurcissent l'esprit.
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Un salarié qui tente de se suicider sera presque soupçonné de vouloir nuire à l'image de son employeur.Ou, plus grave, au monde du travail en général.
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