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3.57/5 (sur 95 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Marinca Villanova est psychologue clinicienne, auprès d’enfants et de leur famille.

Elle a d’abord travaillé l’écriture en lien avec l’image, en réalisant des courts métrages de fiction et des documentaires sur le thème des liens familiaux.

"Les dévorantes" (2019) est son premier roman.

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Entretien avec Marinca Villanova à l'occasion de la parution de son roman 'La Vie dissimulée' aux éditions Eyrolles. Découvrez les 5 mots choisis par l'autrice pour évoquer ce livre. Retrouvez toutes les critiques de 'La Vie dissimulée' sur Babelio : https://www.babelio.com/livres/Villanova-La-vie-dissimulee/1333750 Abonnez-vous à la chaîne Babelio : http://bit.ly/2S2aZcm Toutes les vidéos sur http://bit.ly/2CVP0zs Suivez-nous pour trouver les meilleurs livres à lire : Babelio, le site : https://www.babelio.com/ Babelio sur Twitter : https://twitter.com/babelio Babelio sur Facebook : https://www.facebook.com/babelio/ Babelio sur Instagram : https://www.instagram.com/babelio_/

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Marinca Villanova
Karine ne sait jamais si sa mère est sincère ou non, ce qui lui est véritablement adressé ou pas, si une attaque va suivre ou non. Elle accepte le petit compliment sans se laisser amadouer pour autant.
Héloïse veut jouer avec sa "mamie", Angèle n'a pas l'air ravi.
- Mamie ! Mamie ! Mamie !
Angèle sursaute, contrariée, Héloïse lui tend un pyjama qu'elle n'arrive pas à attacher dans le dos de son bébé. Angèle s'exécute de mauvaise grâce, elle en a déjà marre.
- Tu joues avec moi, Mamie.
Héloïse ne demande pas, elle ordonne….. Angèle regarde, mais elle ne sait pas quoi faire, comment s'y prendre pour jouer, non, elle ne se souvient pas d'avoir joué à la poupée avec Karine non plus.
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Emma,folle de rage,rugit, furieuse de l’inconscience de l’enfant qui cherche à la provoquer et risque à tout moment de se retrouver brutalement en bas.
Descends !Angele,tu vas tomber!
Angèle obéit à sa mère, elle s’ecrase au sol.
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L'éducateur ne se doute pas que dans la cuisine, à un mètre à peine de la scène où nous nous attachons à ne commettre aucun faux pas, les placards sont vides, le contenu du frigo largement insuffisant pour une famille de trois personnes. il n'a pas compris que maman s'est costumée pour lui et que le jus d'orange que nous lui offrons est un luxe. Nous cachons notre pauvreté, un secret bien gardé, une solidarité sans faille qui nous maintien dans notre malheur car elle nous fait honte.

p.174
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Marinca Villanova
Emma, folle de rage, rugit, furieuse de l'inconscience de l'enfant qui cherche à la provoquer et risque à tout moment de se retrouver brutalement en bas.
- Descends ! Angèle, tu vas tomber !
Angèle obéit à sa mère, elle s'écrase au sol.
Il n'y a aucun cri, aucun pleur. Angèle est en bas, inerte, le visage dans la poussière rouge. Emma reste stupéfaite, un calme énorme, disproportionné, le jardin vide. Emma n'ose plus bouger. Elle reste derrière la fenêtre, les yeux fixés sur le corps d'Angèle, il n'y a plus de bruit, plus rien, c'est apaisant. Est-elle vivante ? Etre libérée de cette tension permanente, retrouver l'insouciance et l'espoir de sa vie d'avant avec Louis, oublier qu'Angèle est née.
Un court répit, mais la panique et la culpabilité prennent le dessus. Emma quitte son poste de surveillance, ouvre la porte en courant, en deux enjambées elle est à côté d'Angèle, l'enfant respire, elle est sans doute juste évanouie. Emma la porte dans sa chambre, Angèle reprend connaissance, quelques secondes puis hurle, le nez, la tête, elle doit souffrir atrocement….
Sans un mot, Emma la repose sur le lit, croise le regard à la fois surpris et affolé de l'enfant, la peur mêlée d'impuissance et de détresse. Les yeux d'Emma se ferment un instant. Alors les cris s'arrêtent net, à quoi bon. Emma vient de quitter la pièce en courant. Un long gémissement, comme un entêtant bruit de fond qui viendrait couvrir un vide sourd et mat, sort de la bouche de l'enfant.
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Peu avant la fin du rendez-vous, l'éducateur annonce qu'il va "quitter l'institution", un de ses collègues prendra le relais. Maman se désole mais nous pensons secrètement que le simulacre ne sera que plus simple à répéter. Il nous serre la main et m'abandonne à mon sort, rassuré de "cette bonne alliance de travail", aussi aveugle que sourd. Il a emporté la gaité que nous avions réussi à installer avec notre petit théâtre, à laquelle j'aurais voulu croire.
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Je n'entends plus rien, pourtant Papa n'a pas éteint la lumière. Ma natte pend dans le vide lorsque je me penche côté échelle, mais Papa ne me voit pas.
Il est installé sur la banquette en fleurs et n'a pas encore replié la table. Il tient dans la main un verre de vin, la bouteille est posée face à lui. Il boit une petite georgée puis reste ainsi, les yeux dans le vide.
D'ici,i je remarque qu'il a moins de cheveux sur la tête, la peau de crâne semble rose et brillante comme celle d'un bébé.
Papa se ressert un deuxième verre, ses gestes sont très lents. Je ne devrais pas l'observer sans qu'il le sache, je ne peux pas m'en empêcher.
Sa chemise est froissée,.il porte celle d'hier, maman n'aurait jamais permis cela car elle repasse très bien et tout est propre chez nous. Le travail de maman, c'est de s'occuper de notre famille à la maison. Les mères de mes camarades ont un métier.
Papa traîne pour terminer son verre,.j'ai peur qu'il en prenne un troisième, ce serait trop. Je reste à mon poste de surveillante, comme les maîtres-nageurs avec leurs lunettes de soleil sur des chaises à échelle.
Ils ont l'oeil sur tout. Soudain il soupire, et ce n'est plus mon papa, mais un petit garçon seul et perdu.
Je voudrais lui envoyer mes meilleures pensées, sincère affection, félicitations pour cet heureux événement, happy birthday toutes ces phrases merveilleuses écrites sur les cartes de voeux aux caisses du supermarché. J'adore tourner le présentoir et les lire chacune leur tour, rêvant que l'on m'en envoie une un jour.
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Marinca Villanova
Ils reconnaissent les lieux de jadis, le soleil, les cailloux sur la terre rouge. Il se tiennent par le bras, avancent lentement vers les anciens douars, désertés depuis longtemps par leurs occupants. Ils ont chaussé pour la marche ces baskets à crampons aux couleurs un peu criardes, elles jurent comme une anachronie, elles ne vont pas avec la terre d'ici, les lieux, les images qui leur reviennent, et cette fine et volatile poussière rouge qui recouvre tout. Mahjouba. Emma a aussitôt honte d'associer l'image de Mahjouba à la poussière, au ménage, elle qui lui a tellement plus apporté. Qu'est devenue Mahjouba ? Elle n'a plus pensé à elle pendant toutes ces années, ça n'aurait pas été raisonnable, on se sépare facilement d'une petite bonne, elle n'en a plus jamais parlé….
Elle se souvient lorsque Mahjouba l'avait prise dans ses bras alors qu'elle venait d'apprendre le drame de sa seconde grossesse, Mahjouba en avait compris quelque chose, elle avait vu sans juger, elle avait rencontré Emma derrière la patronne et Emma s'était laissée être un instant une petite fille consolée par cette mère. Une mère qui sait regarder, une mère qui voit.
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Louis a été surpris au début par la médecine traditionnelle qu'il avait exercée dans le douar mais finalement il s'aperçoit que pour certaines pathologies, ce n'est pas ce que l'on fait qui fonctionne, mais comment on le fait et s'est amusé de ces techniques qui lui sont apparu pittoresques [ ... ] comme soigner les coliques en faisant pratiquer le pont arrière complet au patient.
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Maman est en couchée. Elle a le bras dans le plâtre, quelque chose se pince en moi. Je me glisse precautionnement contre sa taille.Cette chemise de nuit ne lui appartient pas, heureusement l'odeur de sa peau dans le cou est restée la même.
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(p. 210)
... On entend le ronflement gras et chaud du car, puis son démarrage. La grappe de parents s'anime comme une seule et même foule, les bras et les mains s'agitent pour dire au revoir de part et d'autre de la vitre, surtout à l'extérieur où quelques visages de mères se crispent. Ce sont les derniers adieux, ma voisine lance quelques baisers discrets au loin, on ne voit pas qui l'a accompagnée. Alors, moi aussi, je lève la main pour dire au revoir, une fois, deux fois. Puis notre véhicule tourne le coin de la rue, le voyage en Espagne commence. Nous sommes enfin tous à égalité, sans nos parents.
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