Si discret fût-il, le dauphin a suscité une double représentation contradictoire qui s’est forgée très tôt, avant les premières bio-hagiographies, au creuset des oraisons funèbres et des panégyriques prononcés dans les mois qui suivirent son décès. Les uns érigeaient en modèle le prince dévot, bon mari et bon père, protecteur des jésuites, opposé aux entreprises des parlements, cultivé mais adversaire déterminé des philosophes. D’autres orateurs brossaient en revanche le portrait d’un homme plus en phase avec les « Lumières ». Loménie de Brienne à Notre-Dame de Paris le 1er mars 1766, fit à travers lui l’éloge du progrès des sciences, de la perfection des arts, de l’adoucissement des mœurs, du triomphe des vertus domestiques et privées, des idées de bienfaisance et d’humanité.
La religion du dauphin n’était pas la religion baroque, elle n’était pas non plus un catholicisme éclairé. À ses yeux, être catholique et pieux faisait partie de son devoir de prince héritier. Mais cette perspective lui imposait aussi des limites : en particulier dans les pratiques de dévotion et de prière. Son catholicisme était raisonnable, plus préoccupé de morale et de liturgie que de spiritualité, peut-être assez proche de l’enseignement sulpicien.