Extrait du double recueil de Marine Rose publié aux éditions Stellamaris
http://editionsstellamaris.blogspot.com/2021/12/lange-du-silence.html
Images : Pixabay
Je me suis penchée au lac des mots
où les cygnes faisaient le gros dos
Ils ne voulaient pas me livrer tout
tout de suite
je ne pouvais grimper
sur leurs ailes fragiles,
et leurs becs tenaient le pain
dont j'étais affamée !
Alors j'ai appris à pêcher
les miettes qu'ils laissaient glisser,
des fragments d'un idéal insaisissable
qu'eux seuls connaissaient ...
Je les mirais comme un puzzle qui s'assemble
celui, interminable,
d'une compréhension totale,
d'une fusion dans le sens ...
et les beaux cygnes,
narquois et cléments,
m'offraient leurs danses
Une colombe s'est envolée
ainsi qu'une fée vers la céleste jarre renversée
d'un large incertain ...
ses ailes aux écailles de lunes avaient goûté
au drame à la saveur inéclose du matin
Une rose glacée glisse sur tes lèvres
J'aimerais l'attraper
avec mon coeur allongé
et dire l'impalpable de ses sonorités,
sa proximité souveraine et ignorée
Mes lèvres brûlent de rêves
devant Toi,
cierge d'éternité,
d'omniprésence cachée
Les cités s'engourdissent sous une mousse de larmes
par cent néants étouffées
mais Tu grandis, dans Ton mystère entier,
devant mes yeux qui supplient
Ton délire sain
Tu grandis et T'envoles
dans le lointain de moi-même,
dans la véracité profonde,
l'étrangeté
d'un présent expérimental
Laisse moi irradier Ta rose
pour la libérer
Avec tout ce que je ne sais encore,
Tout ce que ne n'ai vécu
qu'en enthousiasme,
laisse-moi la délivrer de sa glace
par le feu d'un baiser sincère
La Statue de la Poésie est un attelage
aux rênes d'éther
cavalant dans les paysages
nouveaux et ancestraux
les sphères astrales
où la chair devient chimère,
la spirale du coeur
puis le Colisée des pages
Ses chevaux sont d'esprit
- et son carrosse d'âme
demeure relié au tout
roulant sans pesanteur
dans l'encre qui glisse -
piaffant, éternels,
dans le recueil imprimé
Et si les chevaux se couchent
le soir, avec le soleil,
certains, dans l'ombre vespérale
restent debout, tels des espoirs
qui ferment les yeux
et encore voyagent.
La Statue de la Poésie coiffée de
grappes de soleil vert mordoré
et de feuilles de vignes de dentelle
est une Madone blanche
blanche comme la pluie d'un cristal de lait,
la larme du flocon,
blanche telle l'écume du vol du faucon
elle danse
en Basket d'améthyste attirée par la lune
longiligne telle une vague
qui surplombe la mer ainsi qu'un plongeon
ne connaissant début ni fin
éternelle alliance
toupie composée de compassion
elle est la crème des astres de douceur
la mélopée franche de
son regard fixe mon coeur
d'une hypnose en éclosion de mains
omniprésentes qui me câlinent
Subtile et céleste rosée des nuages
elle s'est émancipée depuis toujours
des pensées humaines et voyage
dans leurs méandres et leurs rivages
faisant naître des mélodies de leurs cendres
déposant le baiser divin
aux lèvre infinies et diluviennes
elle est la demeure invisible du lotus
son sein est béni de perles de lumière
le lever diaphane et l'étincelle
de toutes nos nuits
elle est la marmoréenne rose brûlante
Quand tu m'étreins dans Ton langage,
un autre vin ... un infini rivage
les nuages sont de nacre
d'un universel coquillage
où les vaches en cyan galopent !
dans la campagne de la lune
et du soleil fondus comme deux parfums
de fleurs, le Ciel s'ouvre et se voile
de sa belle étole de mystère , et ses yeux d'étoiles
tombent dans le fontaine en pierre
d'un village vintage
auréolé de forêts en poumons de jade
et de Terre aux songes bruns
Ne T'ai je vu, clin d'oeil du matin,
entre les troncs et leurs voix de prières
de lierre, innocentes lettres de souffle,
ne T'ai je reconnu
sur la ligne dévoilant ses cristaux
de raisin sauvage
sur la bâtisse abandonnée
aux mémoires de pierres spectrales ?
Je voudrais glisser
mon oeil dans Ta paupière ovale
comme le losange
d'une salvatrice curiosité,
la boussole d'un esprit sans âge
Ma destinée :
un papillon dans sa cage.
Ma porte de nacre
est suspendue à Ton pouvoir
Je lève les yeux,
toute hypnotisée,
je m'enroule dans la promesse de Te voir
avec mon âme oubliée,
puis je dois briser ce charme
et courir
dans les parcours épais ...
Ma porte de nacre se balance sous mes yeux
comme une main à saisir
Eh ! Oh!
Ouvre toi,
Unité !
Mes mains se joignent
et grimpent comme des lierres
aux sons étourdissants des prières
Alors, finalement allongée
dans Ta paume céleste
je contemple le jardin qui m'attendait
Elle se balade à nouveau dans la forêt
avec une robe de soie verte
qu'il ouvre, par derrière, comme un tendre feuillage écarté
tandis que bondit comme un léopard de menthe
son esprit libéré dans les Cieux
et ses paumes touchent de l'arbre doublé
le duvet de mousse enivrante !
Forêt somptueuse de la pureté,
trésor des jeux de la connaissance
elle te parcourra avec sensualité,
à genoux depuis le coeur en son temple,
alors comme une biche tranquille et alertée
elle créera la douceur dans ses pas abandonnés
à l'Ame des Lieux, Ton omniprésence
Elle voudrait Ton joyau vert,
la précieuse simplicité du surnaturel,
elle voudrait humer ses flots de landes
en bord de mer invisible ...
et que l'émerveillement Tu distilles
comme dans un laboratoire de verre
Alors nous chérirons ensemble cette osmose translucide
Elle est fière d'avoir Tes mots dans ses oreilles
tes berceuses douces d'étincelles
elle écrit simplement car cela ne sert à "rien",
c'est son délice de liberté !
Elle voudrait se pencher sur Tes orteils
et ré - apprendre encore à marcher ...
cheminer dans les orties dorées de la disponibilité
allumant son coeur de cire
somnambule inondé par Ton songe
oiseau T'absorbant comme une éponge
pour faire naître des vols de santal
des caresses de bonté en pétales
et même si c'était juste un songe éphémère
de Toi il aurait l'air.
Une rose glacée glisse sur Tes lèvres
J'aimerais l'attraper
avec mon coeur allongé
et dire l'impalpable de ses sonorités,
sa proximité souveraine et ignorée
Mes lèvres brûlent de rêves
devant Toi
cierge d'éternité
d'omniprésence cachée
Les cités s'engourdissent sous une mousse de larmes
par cent néants étouffées
mais Tu grandis, dans Ton mystère entier,
devant mes yeux qui supplient
Ton délire sain
Tu grandis et T'envoles
dans le lointain de moi-même,
dans la véracité profonde,
l'étrangeté
d'un présent expérimental
Laisse-moi irradier Ta rose
pour la libérer
Avec tout ce que je ne sais encore,
tout ce que je n'ai vécu
qu'en enthousiasme,
laisse-moi la délivrer de sa glace
par le feu d'un baiser sincère