Citations de Mario Benedetti (78)
Dans la vie, il faut éviter trois figures géométriques: les cercles vicieux, les triangles amoureux et les esprits trop carrés.
..... même s’il ne riait jamais de façon tapageuse et ne participait pas au traditionnel chahut de la classe,il semblait en accord avec la vie et avec son prochain, comme s’il n’avait jamais subi l’incohérence de la première et l’égoïsme du second.
Il est certain que le monde regorge de gens banals, mais certainement pas de personnes banales qui reconnaissent l’être.
De temps en temps il est bon
d’être conscients
qu’aujourd’hui
que maintenant
nous fabriquons
les nostalgies
qui dégèleront
un futur.
(Conjugaisons - 8 prévisions)
Stratégie et tactique
Ma tactique est de te regarder
apprendre comment tu es
t'aimer comme tu es.
Ma tactique est de te parler
et de t'écouter
construire avec des paroles
un pont indestructible.
Ma tactique est de rester
dans ton souvenir
je ne sais comment ni ne sais
avec quel prétexte
mais rester en toi.
Ma tactique est d'être franc
et de savoir que tu es franche
et que nous ne nous vendons pas
des simulacres
pour qu'entre nous deux
il n'y ait pas de rideau
ni abîme.
Ma stratégie est
en revanche
plus profonde et plus simple.
Ma stratégie est
qu'un jour quelconque
je ne sais comment ni ne sais
selon quel prétexte
à la fin tu aies besoin de moi.
****** JE NE SAIS QUI ELLE EST ********
Il est probable qu'elle vienne de très loin
Je ne sais qui elle est ni où elle se dirige
C'est seulement une femme qui se meurt d'amour
On le remarque à ses pétales de lune
A sa patience de coton , à ses
Lèvres sans baisers ou autres cicatrices
A ses yeux d'olive et de pénitence
Cette femme qui se meurt d'amour
Et pleure protégée par la pluie
Sait qu'elle n'est pas même aimée dans les rêves
Elle tient dans ses mains ses caresses vierges
Qui ne rencontrèrent nulle peau où se poser
Et , comme elle fuit du temps , sa luxure
Se déverse en une terrine de cendres .
Le coin des haïkus / Rincón de haikus - extrait, 17 :
ce sont des mains folles
de pianiste ou de forgeron
celles qui nous parlent
son manos locas
de pianista o de herrero
las que nos hablan
« Inventario tres », Santillana Ediciones Generales, Mexico, 2005.
Traduction inédite de Nathalie Vuillemin, 2009.
Quelle belle insomnie si je reste éveillé sur ton corps...
Serais-je desséché ? Sentimentalement parlant j'entends.
Quelqu'un a dit que l'oubli est plein de mémoire.
Lorsque nous croyions qu'on avait toutes les réponses, soudain, ils ont changé toutes les questions.
Cuando creíamos que teníamos todas las respuestas, de pronto, cambiaron todas las preguntas.
Mi estrategia es que un día cualquiera no sé cómo ni sé con qué pretexto por fin me necesites.
Ma stratégie est qu'un jour je ne sais comment ni par quel prétexte vous ayez finalement besoin de moi.
La perfection est une correction soigneuse d'erreurs.
La perfección es una pulida corrección de errores.
Je me sens malheureux, c’est tout. Plus de bureau. A partir de demain jusqu’au jour de ma mort, j’aurai le temps à ma disposition. Après une si longue attente, voici le temps des loisirs. Que vais-je en faire?
Il n'est ni très intelligent ni sensible ; il jouira de la vie avec insouciance, vivra sans se rendre compte de sa médiocrité, et c'est là une variante, sans doute la seule possible, du bonheur.
En réalité, seule existe la direction que nous décidons de prendre. Ce que j'aurais pu être n'a plus cours.
Le silence de la mer
souffle un jugement infini
plus concentré que celui d'une cruche
plus implacable que deux gouttes
, qu'il rapproche l'horizon ou nous donne
la mort bleue des méduses,
nos soupçons ne le quittent pas
, la mer écoute comme un sourd personne,
il est insensible comme un dieu
et survit aux survivants
je ne saurai jamais ce que j'attends de lui
ni quel sortilège il laisse sur mes chevilles
mais quand ces yeux en ont marre des tuiles
et attendent entre la plaine et les collines
ou dans les rues qui fermer plus de rues
alors je me sens naufragé et seule la mer peut
me sauver
Ce qu’est la solitude.
J’ai pris avec moi des vieilles choses pour regarder les arbres :
un hiver, les dernières feuilles sur les branches, un banc désert.
J’ai froid comme si je n’étais pas moi.
J’ai pris un livre, je me dis que je me suis pensé dans un livre
comme un homme avec un livre, naïvement.
On aurait dit un jour lointain, ce jour, pensif.
Il me semblait que tous avaient vu le parc dans des tableaux,
ce Noël dans des récits,
les gravures sur ce parc comme son épaisseur.
Ce qu’est la solitude.
La femme a étendu la couverture sur le plancher pour ne pas salir,
elle s’est étendue en tenant les ciseaux pour se frapper à la poitrine,
un marteau parce qu’elle n’avait pas cette force, une grande obscénité.
Je l’ai lu sur une page de journal.
... Quand la poésie ouvre ses portes
une vérité libre et nouvelle
renouvelle notre douceur autour de nous
quand la poésie ouvre ses portes
tout change et nous changeons avec le changement que
nous apportons tous de notre enfance
un ou deux vers qui sont comme une devise
et nous les gardons dans notre la mémoire
comme réserve qui nous fait du bien ...
Pudiendo hacer otra cosa prefiero pensar en ti,
No sé, tal vez por desahogo, o por mi capricho de no olvidarte,
Tal vez sea por estas ansias de no sacarte ni del pensamiento
Ni de mi vida.
Tal vez unos piensen que estoy loco,
Pero si pienso en ti un poquito
El mal estar se va de mi vida;
Porque yo pudiendo hacer otra cosa,
Prefiero pensar en ti antes que en otras cosas.