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4.06/5 (sur 8 notes)

Biographie :

Mario Zunino a une maîtrise en communication.


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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
« — Alors comme ça, vous écrivez ?
Le jeune homme écarta l’étui et répondit sur un ton boudeur.
— J'essaie.
Puis, sans quitter des yeux la fascinante lune :
— Mais un genre d'histoires qui ne correspond en rien à votre politique éditoriale qui condamne les vrais écrivains et privilégie les pisse-copies à scandale, les nègres littéraires de «stars» bidons, en particulier les «stars» des faits divers…
Max sourcilla d'étonnement.
— Nos livres sont le reflet de l'époque actuelle. En d'autres termes, nous sommes les dignes héritiers de Stendhal qui s'est inspiré d'un sordide fait divers pour écrire son œuvre la plus prestigieuse.
Djépy pivota vers son interlocuteur. N’eût été sa dégaine, l’auréole lunaire dans son dos lui aurait presque donné l’air d’un saint.
— Vous n'allez quand même pas comparer Le Rouge et le noir avec les mémoires de l'autre boniche qui a fini sur la scène de l'Olympia de Paris ?
Max sourcilla.
— Qui ?... Ah oui, l’autre immigrée ! Mais on sort des faits divers. De toute façon, sa carrière s'est terminée dans les corbeilles qu'elle se vantait jadis de vider.
— Et Montignac ? Avec ses bouquins de régime...
— Quoi, Montignac ? J'ai essayé, dit-il en se tapant la bedaine, puis en dégainant son sexe pour pisser bruyamment dans une jarre fleurie. Ça marche moins bien que les diurétiques. Mais c'est un vrai docteur. C'est pas comme la boulotte qui est passée de la chanson insignifiante à la vente de tisanes insipides avant de faire faillite et se retrouver «sans chemise, sans pantalon...».
Ces dernières paroles furent chantées sur un air célèbre mais cela n’amusa pas Djépy.
— Ça ne vous a pas empêché d'éditer La Médecine douce de la «boulotte», guérisseuse à ses heures, et même de sortir un second volume.
Max fit siffler sa poitrine de rire.
— Mais tout ça, c'est comme Paco Rabanne et ses prédictions de fin du monde, ou Shirley MacLaine et ses réincarnations, c'est du guignol ! C'est pour donner de la matière aux magazines féminins.
— Vous alors, vous ne devez pas être copain avec le jury du prix Femina !
— C’est bien le seul, se marra Max. »
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« Sur l’écran de la tablette, je reconnais les images de mon ancienne et historique entrevue avec le juge Yvon. Le cabochon de l’INA est en surbrillance dans un coin.
— Ah non, râlé-je, encore l’histoire de ce pauvre gamin et les allégations mensongères sur mon compte !
— Pourtant, observez bien cette séquence...
Il approche davantage l’écran vers moi et poursuit :
— Quand vous demandez au juge pourquoi il retournera sur les lieux du crime une fois le dossier refermé… aussitôt, votre caméraman -monsieur Aslin qui, peu après et de manière étonnante, deviendra PDG- effectue un gros zoom sur le visage du juge. Cela tout juste avant que celui-ci s’émeuve, fuie votre regard et baisse la tête.
— Ben oui, et alors ?
L’enquiquineur impose un silence pesant même s’il sourit. J’ai à peine le temps de remarquer ses dents toutes grises derrière leur émail qu’il redresse sa tablette face à moi. Un voyant rouge s’allume. Me voilà filmé.
— Comment expliquez-vous que votre caméraman ait su que, au moment précis où vous poseriez votre fameuse question, le juge fondrait illico ? Aviez-vous répété la scène tous les trois ensemble ?...
J’essaie de conserver mon calme malgré le fait que mon sadique mauvais ange m’imagine déjà les menottes aux poignets.
— Je ne vous ai pas autorisé à me filmer ?
— J’ai le droit : c’est d’intérêt public !... Votre entrevue a-t-elle dépassé une visée marchande pour flirter avec une stratégie policière qui visait à piéger les coupables ? Ou à les forcer à se dénoncer en leur faisant miroiter une peine moindre ?
J’écarte sa tablette d’un revers de main. Dans un brusque recul, il ramène l’œil de l’appareil vers moi. La ruche d’employés s’en aperçoit. Elle se fige et se tait comme une seule personne. Je me dois de rester stoïque. Mon vis-à-vis poursuit sur un ton inquisiteur :
— À la fin de l’entrevue, vous précisez la pensée du juge : vous dites qu’il a une dette envers le «petit». C’était aussi arrangé ? Ou le juge avait-il oublié son texte ? Ou il ne voulait plus se mouiller ?... »
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Cette dernière pleurniche et supplie pour qu’on la libère. Elle jure qu’elle ne portera pas plainte. Ses paroles demeurent sans réponse.
Au bout de quelques minutes, elle change sa litanie : pourquoi est-elle ici ? Que va-t-il lui arriver ?... Elle se dit malheureuse ; elle n’a pas eu de chance dans la vie. Elle a même perdu son gamin dans un… dans un accident. Il était la prunelle de ses yeux…
Ces derniers mots semblent enclencher quelque chose : on perçoit un grésillement de disque, puis les applaudissements grossissants d’une foule. La séquestrée se fige et cesse de renifler. Les applaudissements sont suivis d’une musique festive très prisée dans les corridas : El gato montès de Manuel Penella.
Au bout d’une vingtaine de secondes, la musique cesse. Puis on entend une effervescence dans le public. Les charges sonores d’un taureau alternent avec les «Olé !» enthousiastes des aficionados.

Tout à coup, la lumière de la pièce s’éteint ; celle d’un stroboscope prend le relais.
Alors qu’un nouveau «Olé !» résonne, on voit dans une série de brefs éclairs une main gantée de noir qui retire d’un coup sec le torchon sur la tête de la séquestrée. Elle est dans la mi-vingtaine. À cause de ses larmes incessantes, son rimmel coule et un faux cil s’est décollé.
La fille trouve à peine ses repères que le torchon la recouvre à nouveau. Le «jeu» est facile à comprendre. À chaque «Olé !», le torchon est retiré, puis aussitôt remis. Ce faisant, on voit le visage féminin afficher toute une série d’airs épouvantés. Serait-on dans un diabolique shooting photo ? Bientôt, on entend un léger bruit de castagnettes. Cela ne vient pas de la foule enregistrée. C’est la suppliciée qui claque des dents...
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Des confessions sous la menace ou la torture n’ont aucune valeur juridique. Cela signifie qu’une fois nos lettres écrites, vous nous tuerez tous, en maquillant vos crimes en je ne sais quoi.
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— Mon pauvre ami ! contre-attaqua la condescendante directrice, mais de quel siècle sortez-vous ? Aujourd’hui, ce que veut le public, ce n’est plus du talent, mais les frasques de Michael Jackson, l'inventaire médical et marital de Liz Taylor, les coucheries des Windsor à Londres ; celles des Grimaldi à Monaco...
— Et l’affaire Bernardo au Canada ! se permit Léa.
Lise, pour une fois, apprécia l'intervention de sa subordonnée :
— Ah oui ! Paul Bernardo, le disciple du divin Marquis. A son procès, les bonnes gens étaient si friands de découvrir la vidéo de certains de ses viols, en compagnie de sa chère épouse, qu’ils ont passé la nuit aux portes du tribunal.
— Ils se disaient horrifiés mais voulaient être aux premières loges, comme pour un concert des Rolling Stones ! fayota la secrétaire.
— Oui, ricana Lise. Et s’ils avaient pu, ils auraient acheté à prix d’or les photos des cadavres retrouvés !
Elle planta l'index sur le torse de son détracteur et le retira aussitôt pour l'essuyer du pouce.
— Aussi, ce n’est pas à moi qu’il faut vous en prendre. C'est à la race humaine tout entière.
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— Mais qu’est-ce que c’est ? demanda Dolorès au bambin.
Il ne sut quoi répondre. Il paraissait tout aussi intrigué que son entourage. Gagnée par la joie, Dolorès rapprocha le cadeau et dénoua le ruban décoratif. Elle ôta le couvercle peu à peu afin de prolonger son plaisir. Mais elle déchanta vite en recevant une bouffée nauséabonde en plein visage ; puis en découvrant à l’intérieur de la boîte, et sur un lit de coton hydrophile, une boule de chair d’où se détachaient de minuscules doigts et orteils. Horrifiée, Dolorès referma le récipient en catastrophe, à la grande frustration des autres qui n’avaient rien vu ; juste senti, peut-être, une vague odeur douteuse…
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— Mais qu’est-ce que c’est ? demanda Dolorès au bambin.
Il ne sut quoi répondre. Il paraissait tout aussi intrigué que son entourage. Gagnée par la joie, Dolorès rapprocha le cadeau et dénoua le ruban décoratif. Elle ôta le couvercle peu à peu afin de prolonger son plaisir. Mais elle déchanta vite en recevant une bouffée nauséabonde en plein visage ; puis en découvrant à l’intérieur de la boîte, et sur un lit de coton hydrophile, une boule de chair d’où se détachaient de minuscules doigts et orteils. Horrifiée, Dolorès referma le récipient en catastrophe, à la grande frustration des autres qui n’avaient rien vu ; juste senti, peut-être, une vague odeur douteuse…
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— Ici, l’alcool roi, c’est le pastis. Le pastaga, pour les intimes. Mais, à mon âge, le douze degrés est moins ravageur que le quarante-cinq.
Ce qu’il ne dit pas, c’est que le pastis se buvait en général à partir de midi alors que, lui, il avalait son premier verre de vin peu après le café du saut du lit.
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Son rêve de jeunesse était de «dégoter un type plein aux as» pour lui faire mener la belle vie quand celui de Dolorès était tout simplement de fonder une vraie famille ; avec des enfants à qui elle donnerait toute la tendresse en elle, plus celle qu’elle aurait aimé recevoir.
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En effet, elle estimait qu’une épouse est plus encline qu’un époux à respecter le serment de fidélité conjugale. Et puis, toujours selon elle, même une femme mariée sans trop de conscience morale n’oserait tout de même pas recevoir son amant dans le lit conjugal…
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