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Citations de Marion Achard (84)


C'était la première fois que j'entendais ce mot : génocide. Inventé en 1944, pour l'occasion... Si je puis dire... Génocide... Holocauste... Shoah... Tous ces mots pour essayer de nommer ce que rien ne peut décrire. L'horreur humaine la plus absolue. L'abomination.
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Les souffrances de ceux qui étaient revenus des camps n’intéressaient personne.

Pire, elles gênaient !

Un sentiment de culpabilité habitait ceux qui étaient restés vivants !

Cette incapacité d'entendre et de comprendre nous a amenés à imposer le silence à ceux qui auraient dû témoigner.
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Je me suis souvenue qu’un jour, mon père m’avait dit que ce qui faisait la différence entre deux contorsionnistes, c’était la volonté.
Mais en serrant Arioma puis Yömör dans mes bras, je me suis dit que si la volonté comptait, l’amitié, elle, était là pour nous aider à tenir bon et à nous relever.
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Moi, je m'appelle Daboka.
Je suis l'enfant du ventre de la grande forêt.
Les étrangers ne savent pas sonder mon cœur. Ils ne voient pas ce qui palpite.
Jamais je n'apprendrai la langue de ceux qui tuent !
Jamais je ne les laisserai m'apprivoiser.
Car je n'oublie rien.
Je scrute la rive.
J'examine l'enchevêtrement inextricable d'arbustes, de palmes, de lianes.
Et j'attends. Inlassablement.
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Au fil des jours, j'ai appris ce qu'il fallait pour vivre avec ma maladie.
Je devais faire attention à tout ce que j'allais manger et je devais me contrôler en prenant une goutte de sang au bout de mon doigt. Six fois par jour. Tous les jours.
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La brume, les vivants, les morts.
Et ces petits trous que les hommes ont fait dans le corps de mes parents.
Ces petits trous noirs d'où s'échappe le sang.
D'où s'échappe le sang. Sans s'arrêter. Jusqu'au tapis de feuilles d'humus.
Je vois la brume.
Les vivants.
Les morts.
Et dans mon crâne, ce bourdonnement sombre et menaçant.
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"Le diabète n'empêche rien, on peut vivre sa vie."
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On a toujours vécu en parlant un minimum : certains jours, on n'a même pas dit un mot à table. Ce jour-là, j'étais dans la voiture et je parlais de la découverte que j'avais lue dans une revue, parce que j'avais envie qu'on échange autre chose que du silence. Et il m'a dit : "Tu veux pas te taire cinq minutes !". Tout de suite après, son téléphone a sonné et on a eu l'accident.
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Ils ne pourront pas couper tant d’arbres. Ils ne pourront pas ouvrir tant de routes.
La jungle est immense. Ils n’arriveront pas à tout abîmer.
Ils savent bien que pour préserver la vie, ils ont besoin de la forêt.
Ne t’inquiète pas, Mayta. Ils le savent et ils ne détruiront pas tout.
Crois-tu qu’ils soient fous ?
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Quand j'arrive, je ne comprends pas. La fumée des feux peine à s'élever à travers les feuillages et se mêle aux lambeaux de brume. La forêt est d'une pâleur inhabituelle, comme délavée par le brouillard.
Et puis je vois les corps par terre.
Mon père, ma mère, Akara près du feu, Shana, Mamata, Sissipi sous les palmes.
Immobiles.
Leur sang s'échappe de petits trous noirs creusés dans leur peau.
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Vendredi 12 juillet

Cher journal,
Je te laisse deviner quel temps il fait ce matin.
Le pire c'est que depuis le début de la semaine, j'espère que la pluie va forcir et nous obliger à annuler le spectacle.
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Dans l'après-midi, quand la pluie s'est arrêtée, Papa nous a quand même punies. Pour le principe. Il nous a désigné un coin du camping et a dit:
- Allez vous mettre au soleil, ça va vous faire mûrir un peu!
Puis on a dû raccompagné Adèle à la gare. On a encore pleuré. Et elle est partie.
C'était bien de la voir. C'était court, c'était triste, mais c'était bien.
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Le vieux Popoké ouvre la marche, mon père la ferme et nous partons en file indienne.
J'avance derrière ma mère sur le fin sentier. Il ondule à travers la forêt comme un serpent fragile et invisible. Quoiqu'il puisse arriver, je reconnaîtrai ce chemin. Les pieds de mes ancêtres ont foulé ses pierres et, sur les feuilles des fougères, leur odeur s'est accrochée. ...
Nous progressons, silencieux comme des ombres, avançant comme un seul homme. Ma mère pose ses pieds dans les traces de l'homme qui marche devant lui, qui pose ses pieds sur les traces effacées des marches passées.
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Pas à pas, nous avançons, nous approchant de l'odeur qui grandit et s'accroche à nous, chaude et écœurante.
Et quand la puanteur est totale, tellement forte qu'elle presse nos poumons et pique les yeux, l'impensable est devant nous.
Juste là.
Le chemin s'arrête.
Coupé en deux.
Par un ruban noir bleuté si large que personne ne pourrait par-dessus.
Si long qu'on n'en voit pas la fin.
Et quand je penche la tête pour mieux regarder, je constate que cette bande étrange se déroule et disparaît tout au bout de l'horizon.
La forêt se divise de part et d'autre du ruban.
Éventrée.
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Mercredi 17 juillet
Cher journal,
Tu sais, ce n'est vraiment pas drôle ici. Tous les jours il faut changer de ville, faire des kilomètres, vomir, puis trouver un lieu pour poser la caravane.
Après. il faut aller voir les programmateurs qui sont frôlements accueillants avec les parents et veulent toujours leur offrir un café ou un restaurant pour discuter avec eux alors qu'on pourrait aller au musée ou à la bibliothèque. Au pire, au cinéma...
Ensuite on va voir le lieu ou le spectacle va se jouer et là... Papa et maman se transforment. Tout devient "technique" et travail...

.....

Jeudi 18 juillet

Cher journal,
Je n'ai rien à raconter, c'est toujours pareil.

Samedi 20 juillet

Cher journal, Toujours pareil, hélas ....

Mardi 23 juillet

Cher journal,
Toujours....aaaaarrghhhh!!!!
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[Adèle, amie de Taloula, est venue de Normandie pour enterrer le chat « clandestin » de Taloula dont elle avait la garde, mais qui est mort. Scène avec la mère de Taloula]
Elle a posé son pied sur la marche de la caravane, puis elle est redescendue. Elle a humé l’air et a pris un air dégoûté. On aurait dit que son nez la guidait. Elle s’est approché de nous, de plus en plus, puis elle a demandé :
- Mais c’est quoi cette odeur ?
Et Adèle a marmonné, penaude :
- C’est le chat qui décongèle…

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Mme Dervin demande aux élèves de lire. Chacun y va de son idée, jusqu'à ce que Fatou déclare:
- Plus tard, je serai la femme du fils du président.
Je tourne la tête vers elle. Quelle drôle de formulation !
La femme du fils du président...Pourquoi pas la femme du président tout court ? Et puis je comprends : le fils du président, dans quelques jours...ce sera moi !
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Cher journal,
J'ai des pistes pour avoir un comportement ir-ré-pro-chable ( tu sais, pour que la maîtresse m'adore !).
Par exemple, j'ai remarqué l'année dernière qu'une maîtresse déteste qu'on réponde avant les autres. Ou pire: à la place des autres. J'ai donc appris une chose très importante : garder ma langue dans ma bouche quand un camarade un peu stupide ne connait pas la réponse.
De même, il est inutile de lever le bras en sautillant sur son siège et en poussant des petits : "HUm, hum, moi je sais, moi je sais !" La maîtresse n'aime pas non plus.
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Des filles souples, il y en avait des tas.
Des filles souples et obstinées, il y en avait pas mal.
Des filles souples, obstinées et aussi créatives qu’Arioma et moi, il n’y en avait pas tant que ça.
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Dehors, la vie palpite. Mais ici, tout est suspendu.
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