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Citation de petitsoleil


Jeanne se tait. Parfois, elle se sent comme une éponge.
Une oreille géante. Ca coule en elle, la vie des autres.
Elle pense que sa vie à elle n'a pas été troublée de heurts affreux. Sa vie à elle a été si courte, et sans mort, et sans drames. Elle pense qu'elle n'a rien à raconter.

Au pire : le divorce de ses parents, et sa mère installée loin, pour le boulot d'abord. Sa mère qui a refait sa vie, c'est comme ça qu'on dit, comme si la première était défaite. Dix ans d'écart avec un petit frère qu'elle connaît à peine, la rancœur au début, et puis le lien effiloché, l'absence.
Des brutalités intimes comme n'importe qui d'autre, quand passent les années, se passent les étapes.
Quelques humiliations et des échecs sans conséquences.

Pour Jeanne, ce qui arrive aux autres est toujours pire.
Alors elle écoute, et c'est là son courage, son importance. (...) Elle se dit que peut-être, elle est là pour ça : recevoir le trop-plein, le pas-assez, le vitriol qui a blessé les autres, et leurs larmes d'anciens enfants.
Chacun y trouve son compte, et elle devine sans en saisir tous les contours ce que cela a de terrible.
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