Marion Laurent

Mon esprit bien qu’encore endolori s’est permis quelques folies en songeant à l’avenir. Il m’est bien impossible d’imaginer retourner faire mes études à Harvard. Je ressens un profond sentiment d’injustice, de déception et de honte face à l’abandon d’un cursus universitaire aussi prestigieux, mais au plus intime de mon cœur je sais que je ne serais pas capable d’affronter ce qui m’attend là-bas. De retour à l’auberge et après une bonne douche, je décide d’aller m’allonger au soleil. Nous sommes dimanche et visiblement il n’y a rien d’autre à faire. Il est midi passé quand je croise dans le hall, un jeune couple d’amoureux à la recherche de sensations fortes. Madame Walton leur conseille d’aller dès le lendemain visiter le musée de la sorcellerie en centre-ville. La jeune fille s’agrippe au bras de son copain et je les observe sans pour autant ressentir quoi que ce soit. Mon cœur semble sur pause et aucun sentiment ni sensation ne semble pouvoir l’affecter. Je me rends compte alors que mon pouvoir de compassion est en stand-by, et que c’est vraiment, mais alors vraiment, reposant. Je ne me souvenais plus à quel point c’était agréable d’être dénuée de tous sentiments extérieurs.