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3.36/5 (sur 135 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1990
Biographie :

Titulaire d'un BTS agricole, Marion Messina a été pigiste et étudiante en science politique.

"Faux départ" (2017), son premier roman, est une ode à l’espérance pour une génération frappée de plein fouet par le déclassement et la crise économique.

Aujourd'hui, elle collabore à Marianne, Socialter et à la revue Le Comptoir.

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En cette rentrée littéraire, Marion Messina publie "La peau sur la table" aux éditions Fayard. Elle y dépeint un cheptel humain trop prompt à troquer la liberté contre l'illusion de la sécurité. À cette occasion, la romancière s'est prêtée au jeu de notre interview Lire et écrire. En savoir plus https://www.hachette.fr/videos/lire-et-ecrire-avec-marion-messina


Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
On vante le libéralisme à l'américaine, la liberté de mener sa barque mais le modèle émergent est un hybride de laisser-faire et de despotisme administratif - on reste de grands enfants levant le doigt pour demander la permission d'aller pisser.
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Retourner travailler lundi est impossible. Les arrêts de travail se négocient comme des otages. Elle doit démissionner. Elle n'a plus envie de composer avec une administration lâche qui lui envoie des courriels truffés de fautes. Elle n'est plus en mesure de supporter des parents odieux convaincus d'avoir enfanté Einstein ; endurer la compagnie de parents gentils mais qui ne comprennent pas un mot de français ; mettre à jour son lexique professionnel comme une commerciale ; accueillir des enfants qui auraient été mieux ailleurs ; essuyer les remontrances des uns et des autres ; passer pour une privilégiée ; faire un peu de tout, mal, sauf son travail correctement.
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Alejandro s’était réveillé avec la bouche sèche et la mi-molle des matins maussades. Il s’était étiré péniblement, la paume dorée de ses mains fines avait touché la poutre qui traversait l’unique pièce de son appartement. Il avait faim, le frigo acheté chez les Compagnons d’Emmaüs dégageait une odeur âcre de pâtes aux lardons. Il avait remis le même caleçon que depuis trois jours, enfilé un pull trop fin pour supporter les hivers grenoblois et regardé la liste de ses téléchargements. Il observa d’un œil torve et d’une main agitée la sodomie d’une quadragénaire en porte-jarretelles et talons aiguilles, sortit s’acheter un kebab avec un ticket-resto et rentra dans son dix-huit mètres carrés poussiéreux. Il était déjà 17 heures, c’était un samedi pluvieux et froid de décembre. Il ne travaillait pas les week-ends. La prochaine beuverie chez ses amis compatriotes ne commencerait pas avant 21 heures. Il se roula un joint et s’allongea.
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Les conversations au téléphone s'articulaient autour de ruptures que l'on voyait venir dès le premier jour, d'envies d'enfants pas vraiment sincères- un moutard sur le tard, pour ne pas mourir idiote, pour voir ce que ça fait: une nouvelle expérience consommateur à évaluer. Un gosse banal au prénom extraordinaire, un petit être fabriqué dans le moule unique duquel on extrait les éléments de la société tertiaire, un être humain monitoré dès la conception, assommé de musique classique censée rendre intelligent, conditionné pour racheter les échecs des parents, formaté pour être présenté au monde comme un génie, biberonné à l'ambition et au fiel, amorti comme un investissement dans les clubs de sport dès 3 ans, invité à tous les anniversaires, à l'aise dans la foule et le bruit, future star de n'importe quoi pourvu qu'il eût été une star. Le genre de gosse absolument normal, sursocialisé, que les parents rêvaient de faire un jour diagnostiquer haut potentiel intellectuel. Un enfant pataugeant dans la dissonance cognitive dès le berceau, encouragé à être le meilleur partout mais bercé par des discours anti-compétition.
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Constance était tombée amoureuse comme on tombe dans les escaliers.
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Dans cette civilisation du faux-semblant, l'homme sain est condamné à l'asile. Seule la culture de la liberté pourrait l'en extirper. Mais Sabrina a bien vu dans quel état sont les enfants, désireux, avides d'intégrer cette ronde macabre.
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On n'avait jamais autant parlé de cul de manière libérée mais elle ne voyait que des célibataires décomplexés, obligés de consacrer une part non négligeable de leur revenu dans des sorties en quête du partenaire de débauche d'un soir ou d'un mois, délai maximal toléré. p. 104
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Heureux de se délester de leurs mioches, bambins sur-stimulés dès le stade fœtal par des procréateurs compétitifs et hargneux, ils ne manquent pas de comparer l'école à un système carcéral tout en concoctant à leurs lardons des agendas de ministre. Ces semi-éduqués, seconds couteaux de boîtes de communication ou de publicité, ne cachent pas leur mépris pour Sabrina qui a enduré le même nombre d'années d'études qu'eux; ils la considèrent comme une nourrice que l'Etat met à leur disposition et entretiennent avec elle un rapport de client insatisfait.
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Il y avait un blocage, une envie de ne pas s'exhiber, un désir profond de ne pas tout donner à des inconnus, ni son amitié ni son cul trop facilement.
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Il n'y avait que des citoyens libres de s'amuser et de choisir leur solitude en se pensant maîtres de leur vie, quand celle-ci était rythmée par l'heure des passages du train de banlieue. Il y avait quelque chose de mortifère dans toutes ces pintes de bière exhibées sur les photos de soirées, dans les meutes de festivaliers qui criaient dans la rue, dans la recherche de l'approbation de centaines d'amis virtuels, dans les fêtards de trente cinq ans qui draguaient des élèves de terminale dans les bars, dans les cursus universitaires sans fin et dans l'adulescence jusqu'à la mort.
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