AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Marion Messina (46)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Faux départ

Un roman qui enfonce des portes ouvertes à grands coups d'idées reçues et compulse tous les poncifs les plus éculés sur la société.

L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
Commenter  J’apprécie          31
La peau sur la table

Livre de la rentrée littéraire de septembre, la quatrième de couverture m'a interpellée. Je me suis lancée dans cette lecture dont je ne pressentait pas autant de désespoir, de noirceur social et du peu d'espoir. Donc si vous n'avez pas le moral, ce roman n'est pas pour vous.



Le récit début par le suicide d'un jeune homme s'immolant devant un bâtiment représentant le pouvoir du gouvernement français. Pourquoi un tel geste de désespoir ? Une vidéo tournée par cet homme dénonçant la société, les riches et les jeunes bien nés intouchables. Il dénonce aussi le viol qu'il a subit par justement plusieurs de ces jeunes jamais inquiétés.

Ce geste va être la flamme allumant une mèche de dynamite. La société de ceux qui subissent, courbe l'échine, essaie de s'en sortir malgré tout, se révolte. Une révolte qui fait peur à la présidente française car elle met à mal sa politique. Il faut que cela cesse et vite.

C'est un chassé croisé de plusieurs personnages nous livrant leur vie, leur abattement et leur réaction suite à cet acte.



Ce roman est une anticipation car elle montre une société française proche de la notre dans le temps où tout espoir en l'avenir est étouffé dans l'œuf. Beaucoup de passages font échos à l'actualité mais à force de vouloir montrer le pessimisme on se perd et on ne comprend pas où veut en venir l'autrice.

Les personnages n'ont aucune interaction entre eux à un moment donné du récit. Ça en devient très pesant à lire.

Une fois refermé ce livre, je ne sais quoi penser de cette lecture. Je ne peux pas dire que j'ai detesté mais je ne l'ai pas apprécié pour autant. Avis mitigé.
Commenter  J’apprécie          20
La peau sur la table

La lecture de "La peau sur la table" a été éprouvante, oui, je vous le dis, tant ce roman est empreint de réalisme, tant il sent l'injustice et la rance de notre société.



L'histoire se déroule pas si loin de nous dans le temps et ce qu'elle dit de notre époque est saisissant.

On y parle de citadins perdus, précaires, oscillant entre des injonctions au "faire ensemble" et le nécessaire individualisme orchestré par le système en place. On y parle de ruraux qui ne posent pas toute ces questions car pour eux, c'est de leur (sur)vie-même qu'il s'agit. On y parle de toutes celles et ceux qui n'ont plus grand-chose à perdre, de part et d'autre du pays, et pour qui l'honneur et la colère sont les derniers remparts.



Un étudiant de province, Enzo, s'immole devant l'Assemblée Nationale, dénonçant une vie de sacrifices pour ceux que les nantis, les fils de, et la Présidente considèrent comme des moins que rien (ce n'est pas le tout d'élire une femme à la tête de l'État, encore une qui veut que l'on pense - au - printemps).

Sabrina, elle, se regarde et se raconte avec fatalisme et lassitude, face à ses rêves et ses idéaux déçus. Crise de la vocation, des valeurs, et puis finalement dégoût et goutte de trop.

Quant à Paul... je ne vous dis rien, c'est mon préféré. Il dit tant de choses en si peu de phrases. La commune du Cheylard et ces terres ardéchoises qu'il a appris à respirer, à aimer, prennent une place importante dans ce récit, comme un personnage, central.



J'ai lu ce livre vite, très, comme pour répondre à l'urgence du style de Marion Messina, dans un texte où "la rage redouble [et] la panique est marginale".

Admirablement bien écrit, il nous embarque, nous laissant à peine reprendre notre souffle, et nous questionne. C'est gris comme le monde dans lequel on vit, avec cette nuance à peine tiède à laquelle on s'accroche histoire de.



Et c'est franchement très réussi ❤



Merci vivement aux éditions Fayard de m'avoir adressé cet ouvrage!



   《La phrase à retenir》

"Il y a trop d'ennemis insaisissables, une impossibilité à nommer ce qu'il faut combattre."
Commenter  J’apprécie          20
Gilets jaunes, pour un nouvel horizon social

Les récentes élections ont relayé le ras-le-bol d’une grande part de la population et, en place de la marée verte annoncée un peu partout en Europe, le populisme a ostensiblement conquis le terrain. Pourquoi les politiques font-ils la sourde oreille aux revendications des gilets jaunes qui se sentent délaissés par le pouvoir, abandonnés par les dirigeants de la nation ? Mouvement spontané né en novembre 2018, il appelle des réponses, mais ne voit pas grand-chose venir. Mutisme total des élus en Belgique. Débat national en France aux effets très modérés. L’idée a donc été d’inviter vingt-quatre auteurs à imaginer une nouvelle, une tribune ou un poème consacré aux membres de ce collectif. Parce qu’il n’y a pas de récupération et que les slogans portent essentiellement sur davantage de justice sociale, il engendre une aura de sympathie. Dans des formes très diverses et avec une plume personnelle, Arno Bertina, Laurent Binet, Bernard Champaz, Jérôme Leroy, Denis Robert et beaucoup d’autres ont accepté de relever le défi et de rédiger à chaud des textes inédits pour témoigner de leur solidarité, s’insurger contre un monde à deux vitesses ou s’enthousiasmer. Le résultat se situe à la hauteur du défi : une écriture qui présente de grands écarts d’une signature à l’autre, disparate et chargée de sincérité. UN acte citoyen plus qu'une oeuvre littéraire pure !
Commenter  J’apprécie          20
Faux départ

Mauvaise foi, cynisme, dérision ? La question reste entière après avoir lu ce roman. Est-ce l'auteure qui est négative et pleine d'amertume ou uniquement ses personnages ?



Faux départ est caustique et bourrée d'ironie. Il évoque la France actuelle, la France peu décrite, la France délaissée et le constat est peu reluisant. Un bémol cependant, écrire au nom du peuple parait présomptueux, certaines choses semblent justes, d'autres moins. Ce qui est certain c'est que la vérité de l'auteure n'est pas la mienne sur tous les plans. Affirmer qu'aucuns enfants ne souffrent de malnutrition en France est a priori mal méconnaître certains milieux, étonnamment d'ailleurs, puisque le sujet porte justement sur ses oubliés. Aucuns enfants ne souffrent de famine en effet mais beaucoup d'enfants vivent sous le seuil de pauvreté et la malnutrition fait partie des problématiques de santé publique en France.



La lecture de ce roman est peu engageante voir limite déprimante. C'est intéressant, on y trouve des qualités littéraires certaines mais c'est franchement plombant, un trop plein de pessimisme s'abat sur le lecteur. Un miroir de mes désillusions ?


Lien : https://unmotpourtouspourunm..
Commenter  J’apprécie          20
Faux départ

Métro, boulot, dodo !

Le premier roman de Marion Messina est une pépite. Elle pose un regard cru sur la vie et l'amour. L'auteure a su capter Paris et ses habitants las. Son style décoiffe et ses descriptions sensibles rendent la lecture de ce petit livre haletante. A lire absolument !
Lien : https://lilietlavie.com/2019..
Commenter  J’apprécie          20
Faux départ

On suit Alejandro, avec sa vie pâlounette. On suit Aurélie, qui a du mal à se faire à la fac. On suit les autres aussi.

Comment faire une soupe avec les ingrédients habituels du roman français ? Marion Messina s’en sort comme une chef : elle offre à lire des histoires glauques, sème des portraits et remplit ses pages, et ajoute des touches de sexe pour le côté moderne. On a l’ambiance parisienne, grise à souhait, on a les personnages réalistement banals et insipides et le tout donne envie de se tirer une balle comme pour rendre honneur au précepte « c’est ça la vraie vie ». Ou pas donc. Les amateurs de glauquitude et de petits mots de sexe qui les titillent seront ravis de ce pêle-mêle de déjà-vus, déjà-lus. Les autres s’abstiendront bien sûr.
Lien : https://chezmirabilia.wordpr..
Commenter  J’apprécie          20
Faux départ

Pour un premier roman, c'est un coup de maître.



Dans la droite ligne de ces écrivains tranchants et critiques que sont Houellebecq, Taillandier et Patrice Jean, Marion Messina ne prend aucune pincettes, le propos se veut résolument pessimiste.



L'origine sociale détermine-t-elle encore les chances de réussite ?



Très au fait de la société et des difficultés rencontrées par ces jeunes gens issus des milieux populaires, l'auteure nous emmène dans le sillage d'une jeune femme déstabilisée par le manque d'ambition de ses parents et par les limites d'un système éducatif à bout de souffle, incapable d'offrir aux jeunes générations de réels perspectives ou du moins un sillon qu'il conviendrait d'approfondir. La société française, comme la quasi totalité des sociétés occidentales et occidentalisée, est engluée dans le consumérisme et l'école failli à sa tache d'émancipation.



C'est dur, sombre et terriblement démotivant. Mais c'est aussi nécessaire. On peut être d'accord ou farouchement opposé à ce tableau noirci de la jeunesse, peu importe, cet ouvrage n'est qu'un reflet d'un ressenti d'une auteure très talentueuse.



Ce roman, au style percutant, tantôt drôle et parfois mélancolique ne m'a pas laissé de marbre, peut-être y ais-je vu et surtout lu un constat sur lequel je ne parvenais pas à mettre des mots. Pas manichéen mais pas non plus dénué d'un franc message, ce roman ose et triomphe.



Une jeune romancière est née, et il me tarde de découvrir ses prochaines oeuvres.



Commenter  J’apprécie          20
Faux départ

Aurélie tente de terminer ses études de droit à Grenoble, sans grande motivation. Un soir, elle rencontre Alejandro, un colombien dont elle tombe follement amoureuse. Il lui fait tourner la tête jusqu’à l’abandonner comme une chaussette sale pour étudier à Lyon. La jeune femme décide alors de tout plaquer et tenter sa chance à Paris. Mais très vite elle se rend compte que sa précarité la met dans une situation très inconfortable. Aurélie rêve de stabilité, d’amour, d’enfants mais est-ce possible dans une ville où la démesure prône ?

« Ces gens n’étaient pas détestables mais nullement intéressants, leurs sujets favoris de conversation étaient la cuite passée et la biture du futur, parfois une allégorie engagée peu subtile sur Hitler et Sarkozy. »



Je cherche mes mots pour vous exprimer mon ressenti sur ce roman qui pour moi n’en est pas un. Je dirais plutôt un procès-verbal d’une jeunesse entrant dans la vie active sans bagages. Le ton est plombant, dur, décourageant. Les mots sont bruts, cash. Oui, aujourd’hui, il est difficile de trouver un job en sortant de l’école. Étant jeune (et oui ! 32 ans c’est jeune !) lire ce texte m’a désespérée. Comment nos enfants s’en sortiront ? Une lecture trop sombre pour moi.

Ah si j’ai souris, pourquoi ? La petite note pour la Sarthe et plus particulièrement Mulsanne où j’ai grandi m’a amusée mais juste le temps de la phrase !


Lien : http://www.mesecritsdunjour...
Commenter  J’apprécie          20
Faux départ

M.Messina dénonce l'injustice des classes sociales qui collent à la peau dans ce roman d'apprentissage. Entre galères, petits boulots, parents dans l'incompréhension, histoires de cœur, Aurélie ne trouve aucun repère dans ce monde aux règles pitoyables d'une société arbitraire. Un texte qui nous offre un regard réaliste sur notre monde.

Commenter  J’apprécie          20
Faux départ

Un départ des plus classiques: le roman apprentissage d'une jeune provinciale de Grenoble venu se frotter à l’ascension sociale de Paris en suivant les pas d'une passion amoureuse contrariée avec Alejandro venu de Colombie. L'abordage de la Capitale est (presque) naturellement est un désenchantement , beaucoup d'ambitions et bien moins de réalisations à atteindre. L'ambition sociale, c'est l'école de la frustration. La vie amoureuse et sexuelle se décline avec la même aridité que dans "Extension du domaine de la lutte".

Le roman nous touche à nous faire sentir l'atomisation de la vie sociale, tout est liquide rien ne fixe sans perspective d'une transcendance à entrevoir.

Commenter  J’apprécie          20
Faux départ

Un must de la littérature d'observation sociale.

Marion Messina décortique les aspirations et les contradictions des injonctions sociales à travers l'histoire d'amour qui lie l'héroïne avec Alejandro.

Départ de Grenoble puis retour au bercail après une halte à Paris. Faux départ donc....un livre a lire absolument !!
Commenter  J’apprécie          10
La peau sur la table

J'avais lu Faux départ, et sans être vraiment impressionnée j'avais trouvé qu'il y avait une vraie énergie, une vraie colère dans l'écriture. Ici, comment dire... c'est raté. Le sujet est bien trouvé, mais la construction est bancale, la fin bâclée, c'est plein de clichés, d'excès non maitrisés, le livre en perd alors tout son sens, car cela tombe dans une satyre facile. Dommage, vraiment...
Commenter  J’apprécie          10
Faux départ

Ils ont 19 ans, peut-être 23, nulle différence. Alejandro, d’une famille moyenne colombienne pour qui la France est encore un pays de prestige intellectuel, est arrivé à Grenoble après quelques cafouillages avec son dossier universitaire, pour étudier en vue de devenir écrivain. Il y rencontre Aurélie, d’une famille prolétaire, ayant réussi le concours de Science-Po mais ne pouvant s’y rendre, sa famille n’ayant pas les moyens de supporter les frais périphériques de sa scolarité. Tous deux sont des étudiants par défaut, dans une université qu’ils n’ont pas choisie, rapidement conscients de l’inutilité prodigieuse de leur « départ dans la vie ». Ils s’aiment puis se quittent, assez banalement, pour se retrouver quelques mois plus tard sur Paris, où ils ont chacun perdu bon nombre d’illusions et sont partis grossir les rangs des jeunes travailleurs précaires peinant pour joindre les deux bouts, dans une société absurde aux valeurs décalées à jamais de leurs réalités quotidiennes. Lire la suite :
Lien : https://pamelaramos.fr/ser-t..
Commenter  J’apprécie          10
Gilets jaunes, pour un nouvel horizon social

C'est un peu comme les slogans arborés par les Gilets Jaunes on trouve de tout, on retiendras l'empathie et la solidarité manifester par ces auteurs, ce qui est loin de la réalité de terrain. Voir vidéo des "Livres dans la boucle".
Lien : https://www.youtube.com/watc..
Commenter  J’apprécie          10
Faux départ

Un roman sinistre sur les perspectives de vie de la nouvelle génération qui ne peut plus utiliser les modèles de leurs parents et doivent tout réinventer. Mais à quel prix ?

Désillusion, cynisme, renoncement, précarité… Rien ne leur est épargné.

Une vision très dure des lendemains qui déchantent.

J’ai eu beaucoup de mal à être touché par les deux protagonistes, Aurélie et Alejandro, qui à force de désenchantement m’ont fait passé un peu à coté du sujet.

Pour autant, un livre que j’ai lu rapidement, une écriture vive et rythmée qui donne envie de poursuivre.

Un ressenti en demi-teinte.
Commenter  J’apprécie          10
Faux départ

Ce roman s’attelle à raconter l’entrée dans la vie active d’Aurélie, un peu sans elle finalement. Elle ne sait pas où elle veut aller, mais elle veut être avec Alejandro. Ce dernier cherche à mener sa vie pour lui avant tout. Il s’attache à Aurélie, mais n’a pas les mêmes priorités qu’elle. Ils vivent sans véritable repère, ils semblent flotter dans un décor mal adapté. Marion Messina nous plonge dans un quotidien sans fards où les personnages galèrent pour s’en sortir.

Le tableau est globalement noir, la vie est difficile, financièrement mais aussi socialement. Aurélie peine à se faire des amis. L’autrice insiste sur ces aspects fondamentaux de la vie et sur le fait qu’Aurélie n’a plus d’entrain ni d’espoir. Malheureusement, c’est le seul aspect qui ressort et c’est triste d’être autant désabusé à un si jeune âge. Au sortir de cette lecture, le moral n’est pas au beau fixe. Les sujets de société sont abordés avec justesse, mais c’est trop déséquilibré.

Il y a des passages un peu répétitifs où l’autrice énumère des routines, insistant sur la monotonie. C’est parfois un peu pesant, on comprend très rapidement l’idée et il semble inutile d’appuyer sur ces éléments.
Lien : http://voulezvoustourner.blo..
Commenter  J’apprécie          10
Faux départ

Une chronique extrêmement crue et dure des débuts dans la vie d'une jeune femme. L'humour n'en est pas absent, mais il est noir… On note des références à Houellebecq, en particulier avec tous ces mots composés en italiques pour mieux mettre en évidence leur inanité. Une lecture éprouvante, un témoignage majeur sur l'entrée dans la vie active de la jeune génération…
Commenter  J’apprécie          10
Faux départ

Faux départ. Faux départ dans la vie, dans l'amour, dans sa carrière, dans sa famille...

Voici ce que nous décrit Marion Messina, avec la clairvoyance de quelqu'un qui n'a pu qu'en faire l'expérience.

Aurélie, jeune fille de classe moyenne, mise tout sur ses études, obtient un bac avec mention et pense bêtement que cela va l'aider pour la suite de sa vie, part en droit parce que ses parents le lui conseillent... et se rend compte de la réalité de l'enseignement après le secondaire. Là où il ne suffit plus d'être bonne élève pour s'en sortir, où l'on se retrouve plongée dans la masse, dans l'indifférence totale des autres... J'ai eu l'impression de revivre mon histoire à travers la sienne.

Certains diront que c'est une vue pessimiste, mais je trouve simplement que c'est terriblement réaliste. Vous ne voulez pas le voir? Mais si vous le viviez...

Le roman est un peu long sur le début, la description de la situation de Alejandro et Aurélie s'étire sur le quart du bouquin, c'est trop. Mais du reste, j'ai trouvé Aurélie attachante, et l'on ne peut que espérer mieux pour elle au fur et à mesure du roman, parce que je me suis vue en elle.
Commenter  J’apprécie          10
Faux départ

L’habit ne fait pas le moine, c’est bien connu et la couverture ne fait pas le roman non plus. Pourtant, elle me sert souvent de premier critère de choix pour mes lectures. Et j’avoue que celle du premier ouvrage de Marion Messina, "Faux départ" me plaît beaucoup. J’aime ce côté cour d’école, et cette marelle multicolore avec un CDI en guise de ciel.



Mais si la marelle est coloriée, le roman, lui, est plutôt un camaïeu de teintes sombres. Il raconte l’histoire d’Aurélie qui tente de s’extraire de ses origines modestes en traînant son ennui dans une fac de droit et d’Alejandro un jeune Colombien venu terminer en France des études commencées à Bogota car c’est bien pour un Colombien de posséder un diplôme européen. Ils se rencontrent sur le lieu de leur travail ou plutôt de leur petit boulot... il faut bien vivre. Pour le reste, il faut le découvrir.



Le livre ouvert, je n’ai pu le refermer avant d’être arrivée au bout. J’ai été entraînée par l’écriture, sèche, rapide, addictive de l’auteur. C’est étonnant, car comment peut-on être ainsi happée par une écriture aussi froide, digne d’un rapport de police ? Marion Messina ne fait pas dans l’eau de rose, c’est le moins qu’on puisse dire. Elle nous dépeint au contraire le monde avec un pessimisme noir, sans fioritures, et ne nous cache rien des galères auxquelles sont confrontés les jeunes actuellement entre l’université "Pour l’immense partie des jeunes français, l’université était un choix par défaut, un univers où ils étaient parqués afin de ne pas faire exploser les chiffres du chômage." les petits boulots plus humiliants que rémunérateurs "Elle avait postulé via le site de Pôle emploi à une annonce pour un poste d’agent de propreté en pensant à sa mère et avec l’affreux sentiment de valider les thèses du déterminisme de Zola, qu’elle avait toujours détesté.", les problèmes de logement, de transports et autres difficultés de la vie quotidienne pour ceux qui ne sont pas nés dans des draps de soie.



Même l’amour, qui ne réjouit au mieux que les corps, porte des lunettes noires. Et le portrait est bien désenchanté d’une jeunesse en quête d’idéal. S’il est vraisemblable que tout un chacun a un jour le sentiment d’être passé à côté de sa vie, c’est en général après l’avoir vécue. Ne pas avoir vingt ans et déjà imaginer avoir raté son existence est d’une grande tristesse.



Alors, même si je l’ai lu d’une traite, même s'il relève d'une étude réaliste de la société actuelle, même s'il est intrigant et cinglant, même si son écriture est décapante, ce récit me laisse un goût amer, sans doute parce qu'il ressemble à un cri d'alarme. J’aurais préféré continuer à croire que le monde est meilleur, que les jeunes sont heureux, heureux de vivre et d’étudier.


Lien : http://memo-emoi.fr/
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marion Messina (214)Voir plus

Quiz Voir plus

Le Parfum

Quel est le sous-titre du roman ?

Histoire d'un parfumeur
Histoire d'une femme
Histoire d'un meurtrier
Histoire d'un phéromone

10 questions
4794 lecteurs ont répondu
Thème : Le Parfum de Patrick SüskindCréer un quiz sur cet auteur

{* *}