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Critiques de Mark Behr (26)
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Les rois du Paradis

Lâcheté, rédemption, pardon, comment vivre sa propre culpabilité? Comment affronter les fantômes de la mémoire? Comment panser les blessures infligées aux autres? Comment faire le deuil des défunts: un frére, une mére ?

De quelle manière affronter ,sans subir l'opprobre,le regard de tous,après quinze ans d'absence? A l'occasion de l'enterrement de sa mére, Michiel Steyn, jeune afrikaner né dans une famille blanche d'Afrique du Sud, renoue avec les siens au sein de cette ferme familiale nommée "Le Paradis"oú orangers, citronniers, cerisiers, pommiers abondent.....il se souvient de ce qui l'a poussé à fuir.....il cherche partout les traces de son enfance et de sa jeunesse, de l'homme qu'il était avant le drame et l'exil.....Les tyrannies de la nostalgie,du regret et du remords l'assaillent...je n'en dirai pas plus....il a profondément blessé sa mére,une intellectuelle, férue de litterature, figure rayonnante et ouverte aux autres, contrairement à son époux, conservateur, acariâtre, ce pére tant redouté. C' est cette mére, morte d'une crise cardiaque, qui a permis le retour du fils , en analyse depuis des années..." Le petit dernier par qui était arrivée l'infamie" comme le narrateur lui-même se décrit. Ces funérailles réveillent des douleurs intimes et des rancœurs familiales qui révèlent les fractures de l'Afrique du Sud, un pays en pleine mutation. Les déboires de Michiel ne sont rien comparés au drame de son frére ainé,Piet,homosexuel non assumé dont la mort hante à jamais la famille Steyn et ses silences....Les femmes , telle ,Lerato, fille de domestique, noire, devenue , à la force du poignet, cadre supérieure dans une multitude nationale ou Karien , la généreuse, premier amour de Michiel incarnent avec force l'évolution de ce grand pays!

C'est un ouvrage intense et complexe à l'écriture sobre, poignant et puissant,généreux et foisonnant qui brasse de multiples thèmes , oú le racisme,les ravages du sida, l'homosexualité, tant honnie dans ce pays, dans les années 80 sont évoqués au même titre que la charte de la liberté, les droits des femmes, les sévices infligés à un camp ou l'autre, l'intégration....

Un propos lucide , touchant de sensibilité où les émotions de l'enfance côtoient la disparition d'un certain monde, la nostalgie d'un homme, "le délicat suaire du souvenir" et la naissance d'une nouvelle Afrique du Sud !

Magistral! On pense à A.Brink ,à N.Gordimer , J M Coetzee( Disgrace)

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L'odeur des pommes

J’ai découvert ce mois-ci la littérature Sud-Africaine en y allant avec des idées reçus. Je ne connaissais pas Mark Behr, et je ne serai certainement jamais allé cet auteur s’il ne s’était s’agit de chroniquer ce livre dans le cadre des rencontres "Palabres autour des arts" sur la littérature Sud-Africaine. Et mon année s’est trouvée illuminée par la lecture de "L’odeur des pommes", et j’en garde encore des séquelles émotionnelles.





Le petit Marnus Erasmus a 10 ans, et son esprit n’a pas de filtre. Il observe son environnement et nous mets, en spectateur d’un film d’horreur, en présence de cette famille de la bourgeoisie d’extrême droite afrikaners, et qui se trouve au cœur du nationalisme Boers. Par la voix de Marnus, enfant en adoration devant ce père, haut gradé de l’armé Sud-Africaine, nous voyons le cœur d’une famille qui vit l’apartheid du côté de l’oppresseur. Mais plus, que le rapport de la famille à son environnement (les divisions par les races, les pressions internationales…), il y a surtout la grande histoire dans la petite, en filigrane, ce que le gamin lui-même n’arrive pas à percevoir et que le lecteur "voit" : les indépendantes de tous bords, les interventions dans les guerres angolaises, l’édification des lois de plus en plus ségrégationnistes. La famille proche c’est Voorster, Bota ; les tenants de la politique de l’apartehid, et l’enfant Marnus, en éponge, boit et renvoi les pensées des proches, des adultes et surtout, nous montre, par sa voix, le monde vu par l’extrême droite Afrikaneers.



Le point, sans doute la plus marquant, c’est que l’on lit et l’on est mal à l’aise en se rendant compte que l’on s’attache à cette petite famille aimante. Le père est un homme droit, papa idéal et mari prévenant. La mère a sacrifié ses rêves pour sa vie de famille et assume ses frustrations. Marnus va à la pèche avec son père, joue avec sa sœur. Mais attention, l’écart est interdit. La tante "hippie gauchiste" est sans aucun remord exclue de la vie des Erasmus, la petite finira également par être bannie de la vie familiale. Elle est allée un an en étudiant en Hollande et a eu le "malheur" de voir autre chose. A son retour, son regard sur son père, sur son environnement a changé.



Ce livre m’a mis dans les pas de "l’ennemi". Celui que l’on ne connait pas et dont on a le malheur de voir l’humanité alors que l’on aurait préféré qu’il restât un monstre froid. Mark Behr nous montre cette Afrique du Sud des blancs, non pas les hippies humanistes et autre défenseurs des droits de l’homme, non, ce serait trop simple, mais ces Boers qui estiment avoir conquis cette terre africaine par le sang – des anglais – qui méritent d’en avoir la jouissance exclusive.





J’ai été accroché par ce récit du début à la fin. Un livre dure, diaboliquement humain dans la monstruosité des idées, des propos qui sont déversées par la voix d’un enfant. L’écriture de Mark Behr est d’une puissance évocatrice incroyable. Il nous fait vivre les émotions de Marnus et nous fait percevoir ce que son esprit de gamin n’arrive pas à comprendre. Pour s’en convaincre, un exemple parmi tant d’autres, l’évocation de cette odeur de pourrie que sent l’ami Frikkie – un peu turbulence et cancre – de Marnus quand il touche, une à une, les pommes qui sont dans le panier, et Marnus ne sent pas cette odeur fétide. C’est la main qui pue. Le drame familial, dans le drame historique. Les larmes vous montent aux yeux. Magistral.





On pourrait parler des heures de ce livre. L’analyser sous toutes les coutures, en faire, pages après pages, personnages après personnages, le sujet de plusieurs thèse sur notre humanité, "c’est le plus froid de tous les monstres froids" Nietzschéen et une incursion dans les Mister Hide qui habitent en chaque Docteur Jekyll que nous prétendons être. Pour ce coup-ci, je laisse juste parler l’émotion de lecture qui me tient encore, 3 semaines après avoir achevé la lecture de "L’odeur des pommes" du talentueux Mark Behr.
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L'odeur des pommes

Soyons honnête, je n'étais pas franchement emballée à l'idée de me lancer dans L'Odeur des pommes, craignant le mélo sirupeux du genre l'apartheid c'est mal. Mais en fait, c'est beaucoup mieux que ça.



Les Erasmus vivent au Cap (décidément, après Deon Meyer, ça n'arrête pas), au début des années 1970, et apparaissent comme un vrai modèle de l'écoeurante société d'apartheid. Le père est le plus jeune général de l'armée sud-africaine ; la mère, ancienne chanteuse d'opéra, rayonne encore d'une beauté stupéfiante ; la jeune fille de la maison suit la trace de ses brillants parents, tout comme son petit frère, le narrateur étonné et naïf de cette histoire.



"Pendant que je suis dans mon bain chaud à examiner les croûtes sur mes genoux, je repense à tout ce qui s'est passé au cours de ces derniers jours. Tout a changé depuis que le général est arrivé chez nous. Rien n'est plus pareil".



Le père reçoit souvent des officiers étrangers, qui séjournent chez eux de façon anonyme. L'arrivée du général chilien perturbe l'équilibre familial apparemment solide, et agit comme un révélateur des tensions d'un système encore loin de chuter (on est trois ans avant les émeutes de Soweto) mais qui vit ses derniers feux. Plus subtil qu'il n'y paraît, L'odeur des pommes, qui est en même temps un roman de la nostalgie de l'enfance et du passage à l'âge adulte, déploie une richesse étonnante de thèmes, depuis l'ambiguïté des relations père-fils (si le thème vous plaît, n'hésitez pas à lire le sublime Sukkwann Island), jusqu'à la complexité des relations maître-serviteur dans un système de relations de domination (les "bons" maîtres rappellent un peu les personnages de Ceux de July), en passant par l'affirmation de soi, avec le très joli personnage de la grande sœur, par l'étude fine des relations de couple, et la dénonciation d'un régime inique (l'agression sauvage du petit garçon de la bonne), avec une écriture sensible, qui suggère sans "surligner" ce qu'on est censé comprendre.



Finalement conquise donc, par ce roman, dont il me tarde de lire le second volet, Les Rois du Paradis.
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Les rois du Paradis

Les premières pages sont déroutantes : nous sommes dans la tête de Michiel Steyn et nous allons suivre le fil de ses pensées sur près de 400 pages, glissant d'une ligne à l'autre du présent (l'enterrement de sa mère et le retour en Afrique du Sud post-Apartheid), au passé récent (dans ses conversations avec son psychanalyste, dans sa relation avec son compagnon à San Francisco) et plus lointain (depuis l'enfance dans la ferme familiale). Les rois du Paradis (la majuscule a son importance) est un roman puzzle dans lequel il fait bon se caler, une fois assimilés le style délié de Mark Behr et la construction gigogne de son livre. Le nombre de thèmes brassés par l'auteur est impressionnant : l'intime se mêlant au politique et au social. Le racisme ordinaire, l'homosexualité honnie dans l'Afrique du Sud des années 80, les ravages du sida en sont quelques uns. Mais Behr parle avant tout de nostalgie, cette vénéneuse drogue, de lâcheté, de rédemption et de pardon. Et comment vivre avec sa propre culpabilité, affronter les fantômes de la mémoire, panser les blessures infligées aux autres sans se faire trop d'illusions : le mal est fait et la réparation trop tardive. Enfin, faire le deuil des défunts (une mère, un frère) sans pouvoir se débarrasser des souvenirs. Bref, affronter le regard de ceux que vous avez trahis et continuer tant bien que mal. Mark Behr use de toute sa palette : les scènes s'enchaînent, brutales, délicates ou élégiaques. Le puzzle mental de son héros s'assemble peu à peu. On ne sait s'il aura gagné en sérénité mais il aura eu le courage de ne pas fuir ses démons, le temps d'un bref retour au pays natal. Les rois du Paradis est un livre complexe comme l'âme humaine, lucide, étouffant et finalement apaisé. Magistral de sensibilité.
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Les rois du Paradis

Ah un livre écrit par un auteur sud-africain (un Afrikaner) qui se déroule pour une grosse partie en Afrique du Sud… d’emblée, cela m’intéresse. En plus, dès les 1ères pages, est fait allusion à André Brink, un de mes auteurs favoris… André Brink, auteur sud-africain aussi, un Afrikaner qui a écrit contre et sur l’apartheid, en pleine période d’apartheid… ça c’est un homme ! Et un écrivain que j’aime vraiment beaucoup…

Tout était réuni pour que je prenne plaisir à cette lecture… et ça a été le cas. J’ai beaucoup aimé ce livre de Mark Behr, Les rois du Paradis (titre que je comprends après avoir lu le livre, mais qui n’est pas attrayant à prime abord, mais ne vous arrêtez pas à cela et ouvrez-le et lisez-le !).

Ce roman nous parle de l’histoire personnelle de Michiel, jeune afrikaner né dans une famille blanche en Afrique du Sud, propriétaire d’une ferme appelée Le Paradis. Ses parents, Oubaas, le père, dur et peu ouvert pour ne pas dire autre chose, et Ounooi la mère, plus douce, plus ouverte, aventureuse. 2 frères, l’aîné, Peet, mort noyé, et le petit dernier, Benjamin qui sera l’espoir, le préféré du père. Et bien sûr, Michiel, un peu différent, aimant la poésie, peu sur de lui…

A l’occasion de l’enterrement d’Ounooi et le retour pour la 1ère fois de Michiel en Afrique du Sud après 15 ans d’exil, par petite touche, on revient sur l’histoire familiale, qui se confond avec l’histoire de l’Afrique du Sud… on découvre petit à petit ce qui s’est passé pour chacun, et le pourquoi de beaucoup de drames, de secrets… cela permet d’aborder l’apartheid, l’armée sud-africaine, l’homosexualité en Afrique du Sud, l’après apartheid, l’avenir de ce pays… C’est bien écrit et la lecture est assez addictive… livre terminé assez rapidement.

Je vous le conseille vivement.

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Les rois du Paradis

La mort de Mandela a fait fleurir les reportages sur l’Afrique du sud, on a été gavé de « nation arc-en-ciel » mais la réalité a encore des tonalités assez sombres malgré la fin de l’apartheid et l’apparence d’un pays réuni. Ce roman est une belle façon de le toucher du doigt.



Je vous le dis tout de suite, le paradis n’a rien avoir avec un quelconque éden, non c’est tout simplement le nom de la ferme de la famille Steyn, des blancs Afrikaners.

Pour Michiel Steyn c’est un retour au pays après quinze ans d’absence.

Quinze ans à tenter de digérer sa fuite de l’armée où l’attendait une punition à la hauteur de son délit : avoir eu des relations non seulement avec un homme, non seulement avec un officier mais avec un homme de couleur. C’était sept ans avant la fin de l’apartheid.

Il a fuit vers l’Angleterre et l’Australie puis aux USA à San Francisco où il enseigne et vit avec Kamil. S’il revient aujourd’hui c’est pour enterrer sa mère Beth, que tout le monde appelle Oonoi, il appréhende de revoir son père, son frère Benjamin et Karien son amour d’enfance et même un peu plus que cela.

Les souvenirs affleurent : un père honni et violent, une mère adulée mais curieusement sur la réserve, la mort de Piet son frère ainé le mal fait à l’amie d’enfance et pour finir la fuite honteuse. Pour Alida la nounou noire rien n’a changé, elle servait les maîtres blancs, aujourd’hui elle s’occupe toujours d’Oubas qui n’est plus qu’un vieillard dans un fauteuil, mais vieillard qui peut encore craché son venin.

Sa fille elle, Lerato, qui enfant arpentait « les rangées d’arbres fruitiers en cognant sur des casseroles pour effrayer les oiseaux et les babouins » est aujourd’hui responsable de société et mariée à un homme d'affaires nigérian, une exception sans doute....

Et pourtant le veld est si beau, la propriété est magnifique avec ses troupeaux, son verger, les collines de Free State « ces paysages dont la beauté pouvait lui arracher des larmes »



Ce livre qui pourrait être le roman banal du retour au pays est vraiment un très très bon roman qui fait toucher du doigt la fragilité de cette nation et la marque indélébile que l’apartheid a laissée aussi bien sur les noirs que sur les blancs Afrikaners.

L’écriture de Mark Behr est sobre mais intense et la puissance de son propos est forte. Il parvient brillamment à mêler l’histoire du pays et la sienne propre sans jamais laisser retomber l’émotion qu’il nous fait ressentir grâce à un récit d’une grande sensibilité.



Si vous avez lu et aimé Cette vie de Karel Schoenman ou Poussière rouge de Gillian Slovo, alors vous aimerez ces Rois du Paradis


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L'odeur des pommes

Nous sommes en 1973 en Afrique du Sud. Marnus est un garçon âgé de 10 ans qui vit « du bon coté de la barrière ». Un père Général dans l’armée, une mère vouée à sa famille et une grande sœur de 17 ans un peu pimbêche. Une famille croyante et pratiquante, une servante de couleur dévouée … le portait d’une bonne famille d’Afrikaners. Mais, Marnus est à un âge où il se pose des questions. Son ami Frikkie et lui partagent leur temps entre l’école, la pêche dans un pays où l’apartheid les protège. La venue d’un général Chilien qu’il doit appeler Mr Smith et dont il ne faut pas révéler l’identité va bousculer l’enfance de Marnus.



On se retrouve dans la peau de Marnus . Avec toute la toute la naïveté dûe à son âge, on entend les bonnes paroles de ses parents « quand tous ces Noirs et ces Coloured vont se mettre à étudier, les choses ne vont plus être aussi faciles que maintenant », « Ma mère dit que les Coloured sont comme ça. On ne peut jamais leur faire confiance. Après toutes ces années, pendant lesquelles vous leur avez donné un travail et un salaire décent, ils se retournent et vous poignardent dans le dos ».

Sous couvert de la Religion, de morale et de bons sentiments, les différences raciales sont posées avec la soi-disant supériorité des Blancs. Ca fait mal, ça bouscule… et on se retrouve projeté dans un autre monde. Au fil des pages, c’est un portait honteux, écœurant et pourtant bien réel qui nous est dépeint. Par moment, j’ai eu envie de secouer Marnus de lui dire mais ouvre les yeux ! Mais, à 10 ans, il ne peut pas aller contre les idées et les principes de ses parents. Ses parents si parfaits et qui sont un exemple. Le vernis va se craqueler au fil des pages et révéler l’infâme, l’odieux. Je ne vous dirais pas en détail ce qu’il va se passer, il faut le lire…

Le livre intercale l’enfance de Marnus sur une année et ses pensées, bien plus tard, quand il sera soldat en Angola. Cette construction n’était pas, à mon avis, nécessaire et sera mon bémol. Et, je n’ai pas trouvé d’intérêt dans les réflexions de Marnus à l’âge adulte.

Une lecture forte servie par une belle écriture et dont on ne sort pas indemne. J’ai toujours ce goût de pomme pourrie dans la bouche…

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L'odeur des pommes

Né en 1963, Mark Behr est né et a grandi en Afrique du Sud, il a écrit ce roman en africaans, qui a reçu de nombreux prix, et est désormais étudié comme un classique dans ce pays.

Ce roman d’apprentissage relate l’histoire d’un garçonnet âgé d’une dizaine d’années, qui grandit dans une famille blanche du Cap, auprès de sa grande soeur ado, de sa mère, prof de chant classique, et de son père, général haut gradé d’Afrique du Sud, en 1973.

Marnus reçoit une bonne éducation, assez stricte, respectueuse des bonnes manières, de la religion : il est entouré de parents aimants, qui inculquent à leurs deux enfants les valeurs du travail, de l’argent, et les écartent de la triche, du vol, du mensonge. Ils leur apprennent à aimer leur prochain. Bref, de belles notions qui font que l’on se met à apprécier cette famille « bien » et « bien rangée ».

Tout ceci s’entrechoque avec les idées et le mode de vie raciste qui règne en cette période d’arpatheid, et dans cette famille. La mère de Marnus l’appelle notamment avec affection son « petit négrillon ». Son père, qui reçoit un général chilien venu soutenir le régime, tient des discours extrement frappants :

P 105 : » Papa raconte au général que le monde entier est ligué contre l’Afrique du Sud parce que nous avons tout l’or, tous les diamants, et tous les minéraux. [...] Il dit que le monde se cache derrière cette histoire de Bantous, mais nous, au moins, nous n’avons pas tué tous nos Noirs comme les américains ont tué leurs Peaux-Rouges et les Australiens leur Aborigènes. [...] Papa dit qu’un des problèmes, c’est que les meilleurs noirs ont été pris par les marchands d’esclaves. Le sang qui est resté en Afrique est le sang des Noirs les plus stupides – raison pour laquelle on ne peut trouver nulle part un Noir bien éduqué. A-t-on jamais entendu parler d’un Bantou qui aurait inventé qqchose comme le téléphone, la roue ou le moteur à explosion ? Non.Papa dit que c’est parce que les Noirs les plus intelligents et les plus forts ont été expédiés en Amérique. »

Cependant, on n’arive pas à détester cette famille ! En effet, ces relents racistes n’empêchent aucunement à la mère de faire preuve de sensibilité et de compassion, notamment lorsqu’elle apprend que le fils de Doreen, la bonne, a été gravement brûlé par des blancs en représailles d’un vol de charbon. Finalement, dit la mère, « c’est une chose horrible pour qui que ce soit ».

Et lorsque l’on se met à apprécier ces moments de bonté, on s’aperçoit que le système d’apartheid reprend vite le dessus : personne, hormis la soeur, ne connait le nom de famille de Doreen, la bonne au service de la famille depuis de nombreuses années. Et ces moments terribles sont toujours contrebalancés : par exemple, lorsque que sa fille se moque de jumeaux qui sont moches, elle réagit vivement et insiste pour expliquer « qu’on ne doit jamais juger les gens sur leur apparence. Elle dit que Maria Callas était une bien meilleure soprano quand elle était grosse comme un éléphant qu’après, quand elle s’est mise à ressembler à un Biafrais affamé. Ce qui prouve que les apparences peuvent être extrèmement trompeuses. Si seulement le monde pouvait accepter ça, ce serait un bien meilleur endroit où vivre. » (p.192)

Le personnage de la grande soeur, Ilse, est particulièrement attachant : intellectuelle, sportive, que son frère jalouse un peu, se pose de plus en plus de questions quant à l’éthique de son pays, et partage de moins en moins le point de vue de ses parents ; elle reste cependant bien obligée, par respect pour son père et par éducation, de s’incliner



Le texte est entrecoupé de passages en italique, correpondant à la narration de Marnus devenu jeune militaire lieutenant durant les années 88, pendant les grèves, les violences, les lock-out et la guerre civile avant la fin de l’apartheid.

Un moment est particulièrement touchant p183, lorsque Marnus est en pleine guerre, et discute avec un Noir qui appartient à ses troupes : « – Pourquoi est-ce que vous êtes là ?ai-je demandé, et, un peu surpris, il s’est retourné. Il m’a regardé avec un air troublé comme si j’étais devenu complètement fou.

« Je vous demane pourquoi vous êtes ici …en Angola ?

J’avais cesé de me demander pourquoi il se battait contre sa propre liberté. J’attendais sa réponse, j’attendais de l’entendre dire que la conscription, pour eux, c’était une solution économique, qu’il était ici uniquement parce qu’il était incapable de trouver un boulot décent à cause du système. Il a fini par hausser les épaules et dire :

« Pour faire la guerre, Capitaine, Nous ne sommes pas comme les Cubains qui prennent des femmes pour combattre. ce sont les hommes qui doivent faire la guerre. »

Je lui ai souri et j’ai dit : « Ja…Dieu sait…vous autres, Noirs, vous pourriez bien finir par être comme ces foutus Blancs. »

Il m’a regardé pendant un moment et puis il m’a demandé : « A qui d’autre pourrions-nous ressembler, mon Lieutenant ? ».

Alors qu’il s’éloignait dans le crépuscule, j’ai observé son dos étroit sous l’uniforme et son cou noir avait l’air, de façon inattendue, très vulnérable. »



Marnus, encore trop jeune pour se faire sa propre opinion, a beau écrire ses rédactions qui transpirent le racisme, qui le rendent fier, ainsi que ses parents, et a beau être certain que Noirs et Blancs ne partagent pas le même sang, on ne peut pas lui en vouloir, on s’attache à ce petit bonhomme généreux, car c’est son environnement, issu d’une longue tradition on l’on différencie Blancs et Noirs, riches et pauvres, qui le façonne. Au travers du regard de l’innocence de l’enfant, on découvre les indices quotidiens de l’apartheid : traitement séparés dans les hôpitaux, dans les écoles, etc… Le contraste entre les idées racistes de cette famille et ses valeurs morales est assez dérangeant et saisissant. C’est le portrait d’une famille en apparence normale mais complètement dans la réalité de l’apartheid. C’est tout le paradaoxe de la nature humaine… Ce roman oblige à se poser des questions sur ce que nous aurions été à leur place. C’est bouleversant de découvrir de l’intérieur ce régime. On compatit avec cet enfant qui voit aussi ses certidudes ébranlées. C’est le début du ver dans la pomme qui va entraîner les questionnements de Marnus. Texte très puissant, difficile de s’en remettre.

Très gros coup de coeur.

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Les rois du Paradis

Michiel retourne dans sa famille pour l'enterrement de sa mère, en Afrique du Sud. Il sera confronté à son passé, à tout ce qu'il a fui, ses regrets, ses remords d'avoir laissé seul son frère qui est mort. Il reverra le père dur mais malade et qui est désespéré par la mort de sa femme : il se sent seul. Son passé, il s'en sert pour supporter le présent qu'il ne maîtrise pas : sa bisexualité, ses rendez-vous avec un psychologue. Behr nous brosse de beaux portraits d'hommes et de femmes en quête d'un bonheur avec toute la complexité de l'être humain. A travers ce portrait d'homme, c'est toute la société d'Afrikaners, de noirs parmi les blancs, du racisme, de la famille, du deuil, de l'homosexualité, des relations fils/père. C'est bien écrit et nous apprend sur cette société mais aussi sur nous-mêmes qui ont la capacité de se rapprocher des différents personnages attachants.
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Les rois du Paradis

Au début des années 2000, un homme encore jeune, Michiel, retourne dans son pays d'origine, pour assister à l'enterrement de sa mère; il habite maintenant San Francisco et avait quitté brutalement l'Afrique du Sud quinze ans plus tôt à la suite d'un drame dont on ignore tout et qui sera dévoilé au cours de la narration. Son retour est l'occasion de retrouver la ferme familiale nommée "Le Paradis", son père un homme dur et acariâtre, tous les habitants blancs et noirs, et la nostalgie de cette mère belle et bonne; c'est aussi l'occasion d'apprécier l'évolution du pays, en particulier au niveau racial. Il y a de belles descriptions de la région (l'état libre d'Orange), de la ferme, des relations et des souvenirs. On (re)découvre l'histoire de l'Afrique du Sud, la cohabitation de plusieurs langues l'Afrikaans,l'anglais, le sesotho, le zoulou...; ce qui est particulièrement bien rendu par l'auteur: l'ambiance, l'atmosphère qui règne et qui régnait au "Paradis"; ce qu'on peut ressentir en revenant longtemps après à l'endroit de son enfance, les odeurs, ce qui a changé ... et la sensation de se retrouver chez soi. Il y a des révélations de secrets de famille et souvent, insérés dans le récit, des retours à la psychothérapie que suit Michiel à San Francisco. Il est gay, vit avec Kamil, un homme intelligent et sensible, bouddhiste, fils d'une juive et d'un palestinien. C'est un livre passionnant, à la fois nostalgique et plein d'avenir; les relations décrites sont captivantes, c'est très bien écrit ... Un très, très bon moment de lecture.
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L'odeur des pommes

Une satire sans concession de la société sud-africaine de l'apartheid.





Peinture subtile du système d'apartheid, aboli en 1991, ce premier roman de Mark Behr, d'abord publié en afrikaans en 1993, a pour narrateur Marnus, dix ans ; il vit au Cap, dans une belle maison patricienne qui surplombe False Bay. Il a une soeur aînée, Ilse, et un bon copain, Frikkie.



Il vénère ses parents ; surtout son père, plus jeune major-général de l'armée d'Afrique du Sud.qui reçoit souvent des visiteurs étrangers dont il ne faut absolument pas parler à l'extérieur comme ce Mr Smith à l'accent espagnol et venu du Chili au lendemain de la chute du gouvernement Allende. Cette visite va bouleverser Marnus car les non-dits et les silences en feront le complice des adultes.

Plus tard, fidèle à ce père, il endossera l'uniforme militaire et partira combattre en Angola à la fin des années 80 ; cette période fait l'objet du récit en italiques qui entrecoupent celui de l'enfance.



Au travers du regard de l'innocence de l'enfant, le lecteur découvre les indices quotidiens de l'apartheid et le contraste entre les idées racistes de cette famille et ses valeurs morales.

Ce que pense Marnus passe par l'avis de ceux qui l'entoure et dont il digère les propos sans jamais se rebeller ni s'interroger. Sa sœur, influencée par sa tante qui travaille dans un journal libéral puis part en Angleterre, est beaucoup plus critique et saura par petites touches distiller ses révoltes.



« Papa dit toujours que les souvenirs les plus précieux, c'est ce dont on se souvient de son enfance. On n'oublie jamais les choses apprises ou les choses qui se sont passées dans l'enfance. Ces choses constituent les fondations pour l'avenir. » mais, au fil des pages, le vernis se craquelle révélant l’infâme, l’odieux : cet événement très grave de la vie familiale qui va mettre le ver dans le fruit et qui va faire vaciller l’édifice.



Un roman d'apprentissage puissant -à lire pour lui-même mais aussi pour comprendre ce que pouvait être l’Afrique du Sud dans les années 70- dont le lecteur ne sort pas indemne.

Le génie de Mark Behr est de parler cette société afrikaner sans jamais utiliser le mot apartheid.
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L'odeur des pommes

Afrique du Sud. 1973. Le jeune Marnus, dix ans, termine sa dernière année d'école primaire. Il est blanc, fils du plus jeune général de l'armée.

Ses copains, comme lui, appartiennent à la classe dominante ; certes ils fréquentent, par obligation, les Coloured. Tous les Afrikanners ne roulent pas sur l'or. Comme la Bible l'enseigne, la famille aide son prochain.

C'est donc à travers les yeux d'un petit garçon, admiratif de son père, subjugué par les talents musicaux de sa mère, que nous découvrons la bonne société du Cap.

Mêlant les souvenirs de la vie des grands-parents, la crainte et les exactions dans les pays voisins, la douceur voire la futilité des existences chez des nantis, les bonnes actions à l'égard des bons Coloured, les vagabondages de jeunes gamins, le roman laisse peu à peu découvrir le poids des secrets. D'une part. la venue d'un Chilien, sous le nom de Mr. Smith, d'autre part l'amitié de frères de sang avec le cher Frikkie. L'enfant perd doucement la douce ignorance de l'enfance.

L'écriture correspond parfaitement à la vision d'un enfant parcourant tantôt le monde des adultes qui l'entourent, tantôt racontant les histoires rapportées de la vie des grands-parents, ou encore décrivant ses relations avec les autres enfants de l'école, comme les blessures des désillusions.
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L'odeur des pommes

Ce livre relate la déchirure profonde vécue par le jeune narrateur afrikaner dont le monde s'écroule lors d'une nuit qui suit une séance de diapositives. Parmi les figures, qui surgissent au travers des romans, celle de Marnus, le fils de bonne famille de « L'odeur des pommes » formé pour appartenir à l'élite du pays est certainement une des plus pathétiques et l'on frémit pour l'auteur lorsqu'au travers de recherches, on apprend que le récit revêt un caractère autobiographique. D'ailleurs, l'authenticité, servie par un style fluide et une maîtrise narrative, insuffle à ce roman un souffle de vie et l'on entend le timbre de la voix du personnage principal.



Le livre refermé, souvent restent des impressions, les couleurs d'une image forte qui s'impose et ne vous lâche plus : par exemple la nuit africaine épaisse et effrayante dans « L'oeil du léopard » d'Henning Mankell, le joyeux foutoir d'un appartement exigu et moite dans « Une simple affaire de famille » de Rohinton Mistry, les ruelles ensoleillées du quartier Savon envahies de jeunes pousses et d'herbes folles dans « Demain j'aurai vingt ans » d'Alain Mabenckou. Dans « L'odeur des Pommes », c'est la froideur clinique d'une cuisine impeccable, cette propreté sans défaut censée masquer d'odieux remugles. Saisissant.
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L'odeur des pommes

L'histoire de Marnus , 10 ans, qui découvre avec sa candeur d'enfant les ségrégations raciales en Afrique du Sud. Comme Marnus on regarde par les petits trous du plancher et ce qu'on voit du monde des adultes n'est pas beau.

Malgré la gravité du sujet Mark Behr nous enchante avec les descriptions des paysages sud africains.

Une histoire embarrassante et troublante, une écriture pleine d'images, un très bon roman.
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L'odeur des pommes

L'odeur des pommes met en scène Manus, afrikaner, alors qu'il combat pour l'Afrique du Sud (mais surtout pour les Etats-Unis) en Angola contre les russes et les cubains. Il se souvient de l'été de ses 10 ans où son père a invité un général chilien pour quelques jours dans la fastueuse demeure familiale. Magnifiques chroniques de deux périodes de la vie de Marnus où racisme et privilèges sur fond de guerre froide influenceront à tout jamais sa vie.
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Les rois du Paradis

Mark Behr mêle avec brio l'intime et le politique, l'histoire des retrouvailles d'un homme avec lui-même et ses proches sur fond de reconstruction post-apartheid. Mais c'est surtout la sensibilité qui perle d'une écriture sans emphase et la capacité de l'auteur à renouer avec des émotions de l'enfance qui en fait un grand livre.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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L'odeur des pommes

Un livre sur l'histoire de l'Afrique du Sud du point de vue d'un enfant. Intéressant mais la fin hors contexte m'a laissé perplexe.
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L'odeur des pommes

Et bien il ne faisait pas bon vivre en Afrique du Sud lorsqu’on n’appartenait pas à la classe dirigeante ; autrement dit, lorsqu’on n’était pas blanc. Il y a à peine dix ans que cette nation a repris sa place parmi les autres nations en acceptant, enfin, que tous les hommes soient égaux.



Marnus est un petit garçon intelligent, et a de bons résultats à l’école. Il a une sœur, Isle, musicienne, et un copain d’enfance, Frikkie avec lequel il passe le plus clair de son temps. Il vit dans une famille de la bonne bourgeoisie Sud-africaine : Papa est général de l’Armée Nationale, maman musicienne émérite, a, comme il est d’usage dans ce milieu, laissé de côté toutes ambitions professionnelles pour s’occuper de sa famille.



Le narrateur de ce récit c’est Marnus ; l’action se situe principalement dans son enfance, et accessoirement une quinzaine d’année plus tard (dont le texte est en italique) , alors qu’il est à son tour militaire, et qu’il est au front.



Marnus est ainsi conditionné depuis étant tout petit « Maman a dit », « Papa dit que », « le général a dit ».Toute la l’expression de ce gamin passe par l’avis de ceux qui l’entoure et dont il digère les propos sans jamais se rebeller ni se s’interroger. Sa sœur, sera beaucoup plus critique, et saura par petites touches distiller (à petites doses) ses révoltes.

La vie de la famille, se trouvera bouleversée par l’arrivée, en secret d’un haut militaire Chilien, qui sera « Mr Smith ».Les dégâts seront considérables. Marnus n’aura pas le courage de se révolter, de parler.



Dans ce récit, l’auteur dresse une satyre sans concession sur la société Sud-Africaine, à 3 niveaux : les blancs, les noirs qui ne sont rien, et les « coloured » mélange de deux (terme que je n’aime pas mais qui traduit ma compréhension du livre) qui sont encore moins que rien. C’est tout dire.

Pour preuve : « C’est une honte qu’une petite fille aussi adorable ait à vivre dans ce quartier infâme à côté des couloureds » p 92



La famille du petit garçon, bien que très au fait de son appartenance, est décrite comme humainement acceptable. Elle traite mieux ses domestiques, tente d’aider quand elle le peut.

Le petit garçon sera confronté à l’Apartheid au sein de sa cellule familiale, surtout en contact avec le mystérieux ami de son père.



Par exemple : « Le sang qui est resté en Afrique, est le sang des noirs les plus stupides-raison pour laquelle on ne peut trouver un noir bien éduqué » p 106.



Seuls, dans ce récit, les propos attribuer à Marnus, devenu homme, m’ont déstabilisée dans ma lecture. Je ne trouve pas qu’ils aient apportés un plus à la lecture, si ce n’est pour situer un pays en perpétuel conflit contre ses voisins.



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L'odeur des pommes

Un roman qui traite de l'Afrique du Sud... proposé dans un partenariat BOB/JC LATTES.



Je postule, parce que l'histoire de ce pays m'intrigue, m'interroge et questionne mes convictions sur le racisme, l'apartheid, le sort qu'a réservé une identité à une autre.



J'ai lu UN ARC EN CIEL DANS LA NUIT de Dominique Lapierre. Il m'a semblé avoir approché l'inexorable engrenage dans lequel un pays tout entier peut se trouver entraîné quand la colonisation vient - soi-disant - se mêler du mieux-être de ses autochtones. De ses indigènes, comme disent ceux qui les regardent du haut de leur supposée réussite sociale. Imprégnée de l'histoire de ces hollandais qui, en 1652, ont posé le premier pied dans ce pays de noirs, qui petit à petit, bien que minoritaires, se sont investis de tous les droits, y compris de celui de vie et de mort sur ceux qu'ils ont assujettis, je m'attendais à retrouver cette "ambiance" dans le roman de Marck Behr, qui est né et a grandi en Afrique du Sud. Il est né l'année où Nelson Mandela est condamné à perpétuité pour "terrorisme", en 1963.



Ce ne sont que des allusions qui sont faites sur l'histoire de ce pays : la famille Érasmus, dont le père est général, la mère ex-musicienne et cantatrice, les deux enfants, Ilse et Marnus, brillants élèves d'un établissement réservé aux Afrikaners. Cette famille, pieuse et bien-pensante évolue dans le milieu nanti du Cap.



C'est Marnus, le narrateur, qui relate les événements qui vont bouleverser sa vie d'une manière sournoise, insidieuse. Le lecteur est en présence de deux récits, alternés de chapitres en chapitres : soit Marnus a une dizaine d'années et nous conte son enfance, soit Marnus est un jeune soldat en faction dans une Angola en guerre.En filigrane, le poids de l'Apartheid... Ce jeune Afrikaner parle avec naïveté de sa relation avec les Coloured, qui le servent et peuplent sa vie. Mais, sans vraiment comprendre l'importance de ce qui se trame dans le monde des adultes, il va nous rapporter l'intrusion d'un énigmatique M. Smith, dont on apprend vite qu'il est, lui aussi, militaire, qu'il vient du Chili et qu'il soutient le régime de l'Apartheid.



J'ai été gênée par l'innocence affichée de cet enfant (j'ai trouvé cette candeur un peu faussée), même si elle est quelque peu contrebalancée par la réalité de la narration du jeune adulte. Bien sûr, je comprends qu'un petit bonhomme de dix ans n'évoque que ce qu'il constate... mais le texte donne l'impression que l'enfant ne donne pas sens à ce qu'il voit, entend, ressent. Vers la fin du roman, cependant, il lui est accordé d'émettre quelques hypothèses.



L'ODEUR DES POMMES est un roman qui se lit bien, facilement. Le commentaire de J.M. Coetzee le présente comme "captivant et troublant". Je n'ai pas été émue, mais j'ai aimé le découvrir.
Lien : http://livresouverts.canalbl..
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L'odeur des pommes

je m'y suis reprise à plusieurs fois pour finalement abandonner p.68!

Impossible de rentrer dans cette histoire au contexte historique fort et qui doit pourtant être super intéressante... Je trouve que ça n'avance pas, je ne comprends pas les passages en italique, je ne m'attache pas aux personnages... Ce sera peut être pour plus tard!
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