Quelle que soit votre humeur, vous devriez trouver votre bonheur dans cette première livraison de rentrée du Cercle polar. du noir bien serré, bouleversant d'humanité, avec "Les yeux fumés" de Nathalie Sauvagnac. de l'humour ravageur, regard saignant et dialogues au tranchoir, avec "Coup de vent" de l'Américain Mark Haskell Smith. Et du thriller façon douche froide avec la 12° aventure de Harry Hole que son créateur, le Norvégien Jo Nesbø, martyrise encore plus que d'habitude. Chacun ses goûts et ses couleurs !
"Les yeux fumés" de Nathalie Sauvagnac, éd. du Masque
"Coup de vent" de Mark Haskell Smith, traduit de l'américain par Julien Guérif, éd. Gallmeister
"Le couteau" de Jo Nesbø, traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, éd. Gallimard, coll. "Série noire".
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- L'argent ne rend pas heureux, marmonna-t-elle.
- Les gens qui n'en ont pas ne sont pas au courant, répondit Piet en lui tapotant la main.
Comme l'avait si bien dit Pablo Picasso : « L'art lave notre âme de la poussière du quotidien. »
" Les gens sont des abrutis."
Harriet en était convaincue depuis des années. Pendant longtemps, elle avait pensé que c'était dû à l'endroit où elle avait grandi, que les habitants de Sacramento étaient tous cons, mais en vieillissant et en voyageant, elle réalisa que cela s'appliquait à tout le monde, à l'exception des Français. Les Français lisaient encore des livres.
Elle connaissait les règles du jeu. Putain, elle contrôlait le jeu depuis le début. Elle n'avait aucun talent, mais elle avait réussi à devenir une célébrité. Roxy avait beau répété sa routine de strip-teaseuse devant son miroir, elle savait à peine danser, elle chantait comme un pied et, à en croire ses pubs pour cette marque de boissons énergisantes, elle n'avait absolument aucun talent d'actrice. Sauf que par un tour de magie inexplicable, elle était devenue une célébrité. Elle était célèbre pour la seule et bonne raison qu'elle était célèbre, ce qui ne la rendait que plus célèbre encore. Sa seule et unique responsabilité était de se comporter comme une célébrité.
Elle s'efforça de jauger sa situation. Qu'aurait fait Elizabeth si elle avait accidentellement provoqué la chute de cheval de monsieur Darcy et qu'il s'était brisé le cou ? Qu'aurait fait George Sand si, par mégarde, elle avait fait tomber un piano sur Chopin ? Harriet regrettait de ne pas mieux connaître l' oeuvre de Raymond Chandler ou de Dashiell Hammett. Eux auraient su quoi faire. Elle se promit d'ajouter quelques romans de genre à sa liste de lecture.
Harriet trouva un petit boulot dans une librairie. L'opportunité lui parut merveilleuse jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle allait passer le plus clair de son temps à aider les clients à dénicher le dernier livre de John Grisham, Stephen King ou Danielle Steel. C'est là qu'elle comprit que les gens étaient des cons.
Se ficher de ce que les autres pensent de votre physique rend plus fort. Ca vous aide à vous accepter comme vous êtes. Vous prenez possession de votre identité.
C’est étrange cette façon dont le corps est à la fois affiché à outrance, et caché à outrance. Très étrange en fait.
Amy posa son sac surdimensionné sur le tabouret le plus proche et libéra ses cheveux. Elle mit sa veste de jean sur le dossier de la chaise, révélant une ample robe rétro ainsi qu’une quantité impressionnante de boucles et une poitrine abondante. Curtis se força à ne pas la fixer, tout en se demandant s’il ne s’agissait pas là d’une impossibilité biologique. L’ADN du mâle est programmé pour passer en revue le contenu de chaque robe. Il l’avait lu dans un journal scientifique.
On ne joue pas au con avec les flics. Ça ne se fait pas. Autant cogner dans une ruche d'abeilles tueuses avec un bâton. C'était un coup à se faire piquer.