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Critiques de Mark Verheiden (14)
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Aliens, la série originale - Intégrale, tome 1

Papier glacé de couverture, froid, une bête s’y affiche, affreuse. Je la reconnais toujours aussi belle, toujours aussi laide, totalement fidèle à mes cauchemars… Le dessin, notamment de l’Alien, d’un noir et blanc brillant, poursuit l’aventure cinématographique. Je suis un assidu, du moins pour les épisodes 1 à 4 – après je ne sais plus s’il y a eu des reboot, des préquels ou d’autres artifices dont Hollywood a l’habitude de nous resservir. D’ailleurs, j’ai revu le premier il n’y a pas si longtemps. J’aime retourner à l’origine.



Bon, j’aurais du aussi me refaire le second, puisque ce roman graphique, BD ou comics, est une suite directe au second épisode cinématographique. Et c’est là où le bât blesse, parce que je n’ai strictement rien compris à l’histoire. Au bout d’un moment, je me suis même laissé dériver vers l’infini spatiale tant je n’arrivais plus à rentrer dans le scénario, et me contentais presque de ne regarder plus que les images parce que côté graphisme le réalisme est aussi fort que sur grand écran, avec cette bave immonde qui coule de la grande gueule de la bête, ses mâchoires à faire frémir mes nuits.



Tout ce que je perçois c’est que l’homme est avide de pouvoir. Il y a celui qui veut récupérer la bête pour pouvoir « en faire » une arme. Et puis il y a celui qui a perçu le danger de cet alien et qui veut le détruire à tout prix quelques soient les ordres. Duel de commandants donc dans le vaisseau spatial.



En bref, une expérience pas pour moi, malgré l’envie que j’avais de prolonger l’aventure Aliens.

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Infinite Crisis - Urban, tome 1 : Le projet..

Cet album est le deuxième que je lis dans la série d’Urban Comics de grande qualité « les grands récits et sagas DC de 1985 à 2011 ». Il contient le début d’une saga qui a une nouvelle fois bouleversé l’univers DC, l’un de ces aller-retour entre le multivers et l’univers unique.



Cette première partie commence par une enquête menée par l’infortuné Blue Beetle 2ème du nom. On l’a mis sur la paille et il veut savoir qui. Il n’est guère aidé par ses collègues, les Batman ou Superman trop accaparés par la sauvegarde du monde. Mais têtu, il lève un lièvre bien trop gros pour son estomac : un complot pour éliminer tous les êtres doués de super pouvoirs. Il en fait une indigestion…

Cette partie est la plus émouvante, la plus passionnante de l’album, écrite dans l’esprit du superbe « Crise d’Identité » on accède aux évènements à travers les yeux et les pensées de Blue Beetle, un gars obstiné mais qui ne se fait pas entièrement confiance, un gars qui galère, mais qui s’accroche, jusqu’au bout. Peu de baston ici, c’est plus la personnalité du héros qui est disséquée.



La suite voit le complot en action. On comprend que suite à certains évènements évoqués dans « Crise d’Identité » Batman a créé un ordinateur surpuissant – OMAC - sensé surveiller les super doués, mais qu’il en a perdu le contrôle au profit d’un autre individu qui a modifié le programme, passant de « surveillance » à « élimination ».

Cette partie est plus classique. Les épisodes mettant en scène Superman sont un peu répétitifs, illustrés par différents dessinateurs aux styles variés, ce qui nuit à l’unité de l’ensemble. Les épisodes suivants montrant l’ensemble des héros aux prises avec le danger partout à travers le monde ne réservent à chacun qu’une case ou deux. C’est finalement l’action d’un ou deux personnages qui dénoue l’intrigue, comme dans Le Seigneur des Anneaux l’armée est là pour la diversion et le salut vient d’ailleurs. La part dramatique est aussi concentrée sur ces quelques personnages charnières.



Un très bon opus qui mérite sa place dans les « grands récits », bien meilleurs que ce que j’ai pu lire de Justice League Renaissance, la nouvelle mouture post 2011. J’attends la deuxième partie avec impatience.

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Infinite Crisis - Urban, tome 1 : Le projet..

Avec Infinite Crisis, DC Comics nous offre un bon gros cross-over entre de nombreux protagonistes de cet univers. Dans ce premier tome nous retrouvons donc Batman, Superman et Wonder Woman personnages ultra connus, aux cotés de seconds couteaux comme Booster Gold et Blue Beetle.



Et c’est d’ailleurs avec le personnage de Blue Beetle que tout commence. En effet, ce dernier découvre une machination qui cible la population surhumaine de la planète. Toutes les personnes ayant des pouvoirs sont donc concernés, et il n’y pas que des super héros !



La première partie de ce livre démarre avec un compte à rebours, et donc avec un rythme effréné. Je ne vous dévoilerais pas ce qui se passe à la fin du compte à rebours, mais sachez que c’est du sérieux.



Une fois le compte à rebours passé le livre démarre vraiment. Une introduction de 80 pages c’est quand même pas mal. Nous démarrons donc avec le projet O.M.A.C pendant trois chapitres, raconté du point de vue de Sasha Bordeaux qui à depuis peu rejoints les rangs de Checkmate. C’est très accessible, très simple à lire et c’est pourtant très dense et très intéressant. La narration est fluide, les dialogues ne sont pas superflus, on prend beaucoup de plaisir en découvrant l’organisation Checkmate de l’intérieur.



Ensuite nous avons droit à une petite pause qui se passe en parallèle avec quatre chapitres intitulés Sacrifices. Ce sont des numéros parus dans Superman et Wonder Woman qui se déroulent pendant Infinite Crisis. Cette courte histoire en quatre chapitres va mettre Superman en mauvaise posture et ébranlé la sainte trinité qu’il compose avec Batman et Wonder Woman.



Ensuite, nous retrouvons Sasha Bordeaux pour les chapitres 4 à 6 du projet O.M.A.C et pour conclure le premier tome de Infinite Crisis.



Le récit comporte beaucoup d’action mais l’intrigue est très axé sur la psychologie des personnages, sur les doutes et les faiblesses des super-héros, qui sont souvent bien trop humains pour être parfait.



Ca peut paraitre complexe au départ, mais tout s’imbrique parfaitement et on ne s’y perd pas un instant. Certains personnages moins connus demandent parfois quelques renseignement mais l’éditeur à penser a tout puisqu’à la fin il y a un dossier de quelques lignes sur chacun d’eux. Idéal pour ne pas être perdu.



Une très bonne lecture de plus de trois cent pages, ce qui n’est pas rien pour un comics. De plus on a droit à cinq scénaristes, douze dessinateurs, quinze encreurs et huit coloristes. Le travail fourni est colossal et cela se voit vraiment.



La série comptera au total cinq volumes, dont le deuxième sortira le 27 février et fera aux alentours de trois cent cinquante pages. Si vous êtes fan des héros de chez DC, foncez, ce cross-over s’annonce épique !
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Secret Origins Special  #1 )

Comic d'une soixantaine de pages de 1989, dirigé par un jeune Neil Gaiman.



On y voit une équipe de journalistes s'installer à Gotham pour tenter d'interviewer les célèbres vilains de Batman. Ils croient que les médias les ont déshumanisés, portant la population à accepter docilement qu'un justicier s'occupe régulièrement de leur cas à coup de baston. Batman apparaît dans leur chambre au milieu de la nuit pour les en dissuader, ce qui les pousse à persister.



Ce préambule (par Neil Gaiman) est un prétexte pour le reste du comic.



Nous avons donc droit à une entrevue avec le Pingouin (par Alan Grant) et une entrevue de Two-Face (par Mark Verheiden). Sans être mauvais, le lecteur d'aujourd'hui n'y trouvera rien d'extraordinaire. Peut-être en 1989... Je ne connais pas l'état du canon de l'époque.



Puis, le clou du comic, l'origine de Riddler (par Neil Gaiman). On y rencontre un vieux Riddler, complètement dépassé par l'état actuel de Gotham.



Vous voyez, 1989, on est en plein "Dark Age of Comic books". Suite à Frank Miller et Alan Moore, les comics deviennent de plus en plus sombres et violents. Un personnage comme le Riddler (le Sphinx en France) en a beaucoup souffert parce que ce n'était pas vraiment un personnage adaptable à tout cela. Gaiman anticipait donc ici les comics des années 90.



Le Riddler, donc, est nostalgique de l'époque où lui et le Joker pouvaient semer la pagaille à Gotham sans se sentir obligé de tuer qui que ce soit. Le Joker s'est adapté, mais pas lui. Ce qu'il veut, c'est challenger l'intellect de Batman. Montrer son intelligence à Gotham. Pas... devenir un simple terroriste sans intérêt. La soif de sang, ce n'est pas le Riddler.



C'est un bel hommage au Silver Age et une critique pertinente de la décennie de comics qui allait suivre.



Et bien évidemment, le Riddler ne laisse rien échapper sur son origine, sauf sous forme d'énigmes dont nous n'aurons jamais la réponse.
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Aliens, la série originale - Intégrale, tome 1

Tout d'abord, je remercie Babelio et les éditons Vestron pour l'envoi de ce comics dans le cadre de Masse Critique. Je commencerai par dire qu'il est indispensable d'être familier avec la saga des films "Aliens" pour pouvoir apprécier cette BD. Cet ouvrage en particulier est une suite alternative au deuxième Alien. Il a donc été écrit avant la sortie du troisième film, ce qu'il est bon de savoir au cas où l'on chercherait à faire un lien entre cette série et le troisième film car, évidemment, il n'y en a pas. J'ai trouvé la lecture de cette BD intéressante vu le contexte actuel de la franchise Alien : une suite est prévue prochainement au cinéma, faisant table rase du Alien 3 de Fincher qui a été un véritable bide au cinéma, avis que je partage du reste. 

J'ai trouvé dans l'ensemble que le scénario se tenait bien et proposait quelques idées alternatives de suite novatrices : centrer l'action sur Newt et Hicks était habile - seul bémol pour moi, l'absence de Ripley que j'aurais aimé retrouvé à un moment donné - le "culte", un excellent concept pour le coup (que je me contenterai d'évoquer sans en dire plus au risque de gâcher la surprise), ainsi qu'une autre petite surprise dans le scénario qui établit un lien intéressant avec l'univers de Blade Runner. Dans l'ensemble, il y a une belle continuité avec le film de Cameron : on continue à exploiter l'idée de la "corporate greed" (la corporation qui veut à tout prix s'emparer de l'arme alien). Sur le plan du graphisme, les aliens sont bien représentés mais j'ai toutefois trouvé le dessin un peu daté et relevé quelques anachronismes : les robots et vaisseaux ne respectent pas l'imagerie alien du film et on se croirait plutôt dans un Star Wars. C'est dommage car pour le reste, l'univers est respecté.

D'un point de vue général, c'est une BD qui reste néanmoins intéressante à lire pour tous les fans de la saga, il y a plusieurs concepts qui mériteraient d'être développés pour une suite. Par contre, si vous n'êtes pas familier avec le genre, vous risquez de passer à côté.
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The Evil Dead

La rancune des morts

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Ce tome contient une adaptation complète du film The Evil Dead (1981) de Sam Raimi, avec Bruce Campbell. Il regroupe les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2008, écrits par Mark Verheiden, peints par John Bolton, avec un lettrage réalisé par Steve Dutro. L'édition du quarantième anniversaire du film comprend une postface de deux pages écrites par le scénariste en mars 2021, sa précédente postface écrite en juillet 2008, 14 pages d'études graphiques dont celles des couvertures, et celles correspondant aux esquisses de huit pages.



Ash a du mal à croire que les faits se soient déroulés il y a si longtemps. Dans une forêt du Tennessee, une voiture est en train de rouiller à demi enfoncée dans l'eau, avec un squelette sur le siège du conducteur. Scotty avait promis à Ash un endroit reculé, un beau paysage, un endroit parfait pour passer du bon temps avec sa copine. Ça aurait pu être le cas si la copine en question était sourde, idiote et aveugle. Et si ça ne dérangeait pas son amoureux de la voir transformée en une harpie hurlante, tout droit sortie des enfers. Mais Ash anticipe. Par un beau jour d'été, Scotty vient chercher son copain Ash Williams pour qu'ils aillent prendre Linda chez elle. Ash se dit qu'il doit y avoir une loi coutumière qui veut que qu'un copain doive rester avec son pote adolescent attardé, bien après sa date d'expiration. Mais, pour être honnête, c'est Scotty qui lui avait présenté Linda. Arrivée devant chez elle, Ash sort de la voiture et l'étreint, tout en l'embrassant. Les deux copines de Linda sont déjà prêtes avec leur bagage : Cheryl & Shelly. Tout le monde embarque dans la voiture, avec Ash au volant.



En faisant le trajet, Scotty explique qu'il a obtenu la baraque à un bon prix, car tout le monde en a peur du fait de la légende. Linda mord à l'hameçon et demande de quelle légende il s'agit. Un vieil homme vivant isolé qui a perdu les pédales dans les bois, une sorte de folie générée par une vie de solitaire dans une cabane isolée. Il s'en est pris à un promeneur, l'a agressé et mis à terre, puis s'est mis à l'énucléer avec les pouces. Personne n'a jamais su ce qui était vraiment arrivé. Il éclate de rire en se moquant des filles car c'est une histoire qu'il vient d'inventer. Il demande à Ash où ils en sont de la route. Son pote consulte la carte et lui répond qu'ils viennent de franchir la frontière entre le Michigan et le Tennessee. Scotty indique que le volant ne répond plus : ils manquent d'emboutir une voiture venant en sens inverse, puis la direction refonctionne. Ash assure qu'il a fait réviser sa voiture la veille. Ils franchissent un pont qui accuse le poids des ans, limité aux véhicules de moins de trois tonnes. Ils arrivent enfin devant la maison dans les bois. Avec le recul des années, Ash a du mal à croire qu'il était pressé d'arriver, et il sait maintenant que la cabane était également pressée qu'ils arrivent, et que les deadites étaient présents tout autour, dans les arbres, dans la forêt.



Soit le lecteur a déjà vu le film et il sait à quoi s'attendre. Dans la postface initiale, le scénariste explique qu'il s'était fixé trois objectifs en réalisant cette adaptation : en raconter un peu plus que le film en extrapolant sur des détails comme des scènes bonus pour le fan avide, ne pas trahir l'esprit du film et conserver sa sensibilité de folie et de maniaque, enfin capturer l'atmosphère visuelle. Il se félicite que son script ait été confié à John Bolton, artiste remarquable. En fonction de ce qu'il est venu chercher, le lecteur ayant vu le film sera plus ou moins satisfait de la fidélité à l'oeuvre, des ajouts mineurs, et des rares écarts par rapport aux scènes qu'il connaît. Il se dit que Verheiden connaît le film et l'a apprécié. Il reconnaît que John Bolton sait dessiner Ash de manière fidèle, et que ses deadites n'ont vraiment pas l'air frais. Il retrouve l'ambiance de claustrophobie et d'angoisse qui monte, l'horreur corporelle très charnelle, la succession d'agression, la prise de confiance progressive d'Ash pour faire face aux agresseurs. Il apprécie la tonalité de la voix intérieure d'Ash qui commente les faits a posteriori avec une forme de sarcasme bien adaptée aux agressions monstrueuses, une forme de dérision qui ne diminue en rien l'impact horrifique, qui la renforce en faisant ressortir le manque de compréhension des protagonistes, et l'inéluctabilité de leur destin. Éventuellement, il peut trouver discutable l'ajout d'une scène inédite sur la dernière page.



S'il n'a pas vu le film, le lecteur découvre une histoire d'horreur dont l'intrigue lui semble assez mince. Il se dit que l'expérience dans une salle de cinéma doit être plus prenante en ce qui concerne les sensations et l'ambiance, constituant l'intérêt principal plutôt que l'histoire. Il suit donc ces pauvres jeunes gens promis à une nuit inoubliable, mais pas pour les raisons qu'ils souhaitaient. Il sourit en voyant la trappe se soulever d'un coup, et Scotty descendre au sous-sol avec une lampe à huile. Il sourit encore en voyant les objets qu'il a découvert : des accessoires dignes d'un film de série Z, ou d'un comics tellement dérivatif qu'il en devient insipide et inoffensif. Il relève la référence au Necronomicon, et ressent l'invention de ces Kardariens à nouveau comme une civilisation antique prête à l'emploi, sans aucune substance. Il a bien compris que la déclaration du scénariste reflète sa réelle intention : retranscrire l'ambiance malsaine du film dans une bande dessinée.



S'il n'est pas entièrement convaincu par la couverture, le lecteur change d'avis dès la première page du premier épisode : John Bolton est l'homme de la situation. Cet artiste est arrivé à un moment de sa carrière où il maîtrise la combinaison de deux approches graphiques : le photoréalisme et des rendus oscillant entre impressionnisme et expressionnisme, avec une sensibilité pénétrante pour l'horreur corporelle. En voix off, Ash annonce qu'il aurait fallu être sourd, idiot et aveugle pour apprécier cette villégiature. En images, le lecteur voit une étrange tête avec la peau tendue sur le crâne, des yeux rougeoyants, comme intégrée dans un arbre, avec un arrière-plan délavé, puis cette voiture à demi engloutie, gorgée d''une humidité insalubre. La deuxième page est occupée par une peinture en pleine page, une jeune femme hurlant au visage du lecteur, du sang sur les dents, le corps tendu, le teeshirt taché à l'encolure. Il n'y a pas à dire : cet artiste prend l'horreur au sérieux.



La scène suivante se déroule sous un soleil radieux : dans cette large avenue, la représentation oscille entre un rendu photographique et des formes plus simples. Il est difficile de savoir si Bolton travaille à l'infographie, ou peint d'abord et retouche après avec un logiciel, s'il utilise des photographies pour certains décors qu'il retouche et intègre ensuite à ses compositions. Par rapport à sa phase précédente, il est ici arrivé à un amalgame harmonieux entre ces différentes approches de représentation et le résultat est saisissant. Dès la fausse histoire vraie racontée par Scotty, le lecteur voit le sang gicler, un sang épais et visqueux, un sang qui tache. Par la suite, l'artiste s'amuse avec la convention des films d'horreur qui veut que le sang, ça gicle fort. Vient ensuite l'agression du professeur par sa compagne : le lecteur accuse le coup de la sauvagerie sans retenue de l'attaque, le teint cadavérique de la peau, le regard possédé par la folie. À nouveau Bolton ne fait pas semblant. Lorsque Cheryl est attaquée par des vrilles, le lecteur a l'impression de pouvoir toucher la viscosité des vrilles, d'entendre le tissu du teeshirt se déchirer, de voir apparaître les marques sur la peau de la jeune femme. le chapitre deux s'ouvre avec le constat qu'il est temps de cacher le reste des crayons (une remarque pince-sans-rire très drôle dans son contexte), et un dessin en pleine page de Cheryl en train de flotter au-dessus du sol, avec la chair ayant déjà pris une teinte cadavérique : un spectacle vraiment pas ragoûtant. Lorsqu'elle s'empare d'un crayon qu'elle plante dans l'arrière de la cheville de Linda, le lecteur grimace en voyant la chair ainsi déchirée, et le sang s'écouler. Dans la case adjacente, la jeune femme hurle la bouche grande ouverte, et ses dents sont représentées avec une telle justesse qu'un instant le lecteur croit voir une photographie. Un peu plus tard, c'est au tour de Shelly d'être contaminée, et d'avoir sa tête projetée dans l'âtre de la cheminée, un feu y étant allumé. Bolton passe dans un autre registre que celui photographique, avec des taches de couleur pour évoquer une chair putréfiée et brûlée : le résultat est immonde à souhait, totalement convaincant. le lecteur doit avoir le coeur bien accroché pour affronter les visions d'horreur suivantes.



Adapter un film à l'intrigue aussi mince, à l'intérêt résidant dans l'expérience visuelle, l'ambiance et les prises de vue, constitue une entreprise peu raisonnable. le scénariste doit faire en sorte de compenser la vacuité de l'histoire sans la trahir en rajoutant des ingrédients hétéroclites. L'artiste doit parvenir à retranscrire les sensations provoquées par le film, avec des images statiques, sans oublier que la vitesse de lecture est entièrement contrôlée par le lecteur. Pour un lecteur n'ayant pas fait l'expérience du film, le résultat est saisissant : une histoire prétexte s'appuyant sur des références horrifiques clairement affichées, et une narration visuelle très charnelle, avec un regard personnel porté sur ce qu'il y a à montrer, et une maîtrise impressionnante de différentes techniques pour créer des effets horrifiques impressionnants.
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Aliens, la série originale - Intégrale, tome 1

Je remercie Babelio et Vestron pour cette BD monochrome (ou Comics ?) reçue dans le cadre de la Masse Critique "De beaux livres pour éclairer votre lanterne" de décembre 2019.



La lecture n’a pas été simple car je découvrais ce style de livres et j’avais totalement oublié la teneur du second film ! Je conseille d’ailleurs de le revoir avant d’attaquer la lecture de ce livre même si les événements passés y sont rappelés. (La copie de mon échange épistolaire avec Vestron est la fin de cet avis, ne pouvant poster 2 critiques).



Cette série est la suite directe du second film de la saga éponyme « Alien, le retour » car 2 des 3 survivants de la catastrophe de LV-426 sont présents.



Ils se sont séparés à leur retour sur Terre. Quelques années plus tard Newt envahie et déstabilisée par des cauchemars est enfermée en hôpital psychiatrique. Hicks poursuit sa carrière de soldat mais est devenu autodestructeur et instable.



Il est envoyé en mission pour rejoindre la planète qui semble être celle d’origine des Aliens. Il va soustraire Newt des griffes des médecins de l’hôpital et la cacher dans le vaisseau.



Sur Terre, la notion « alien » a fait son chemin et suscite beaucoup de convoitise et de dérives. Certains pensent que Alien est le véritable Messie et l’endoctrinement ne va pas se faire sans mal. Des recherches pour créer une arme biologique sont en cours et une société de biochimie est prête à tout pour avoir des brevets exclusifs estampillés Aliens ! Sans parler de la folie destructrice des militaires.



J’ai beaucoup apprécié les deux premiers films et ce livre m’a plu tout autant car l’ambiance y est identique et les histoires qui se développent sont une suite logique, bassement terrienne, d’une découverte de cette envergure.



Étrange impression que de tourner une page et se retrouver nez à nez avec un Alien, superbement dessiné d’ailleurs !



J’ai été assez déroutée par la mise ne page, plusieurs histoires se déroulent en parallèles et parfois d’une page à l’autre sans indication, sensation renforcée par les traits en nuances de gris qui ne permettent pas à la première lecture de reconnaître un personnage ou une situation. Je pense que les habitués des comics n’ont pas ce genre de problèmes.



Le format, plus petit qu’une BD classique, est facile à tenir et à emporter. Le papier est d’une superbe qualité glacée et l’odeur est…. celle que j’adore, sortie d’imprimerie !



Malgré quelques difficultés techniques tenant à mon inexpérience je me suis régalée avec cette histoire qui prolonge les deux premiers films. Si vous êtes des fans de la saga, n’hésitez pas, en plus c’est un beau livre !



CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020



Echange avec l'éditeur :

05 janvier 2020

Je ne l'ai pas encore terminé mais que j'ai du mal ! Je pense qu'il faut le lire après avoir regardé "Alien, le retour" car c'est décousu avec des références qui ne sont pas dans le livre !

Ma première lecture d'un Comics, ou BD graphique (je ne sais pas en fait) et ce n'est pas facile comme exercice d'autant plus en monochrome !

Autre chose étrange, il n'y a pas de pagination.



Réponse de Vestron :

Il faut bien entendu avoir vu le second film pour comprendre les comics "Aliens, La Série Originale" puisqu'ils en sont la suite directe.



Il faut aussi savoir que "La Série Originale" développe une continuité alternative à celle des films suivants et développe des concepts assez poussés, il faut donc maîtriser la saga ciné pour l'apprécier correctement.



En bref, pour les lecteurs occasionnels ou ceux qui ne connaissent pas l'univers d'Alien sur le bout des doigts, "La Série Originale" est à proscrire.



Mieux vaut se tourner vers n'importe quel autre titre "Aliens" ("Aliens : Cendres", "Aliens : Perdition", "Aliens : Defiance"...) , ceux-ci sont beaucoup plus faciles d'accès puisque leurs histoires sont indépendantes des autres et peuvent se lire dans n'importe quel ordre, sans connaissances particulières des films (et ils sont généralement en couleur).

Il n'y a jamais de pagination.



Bref, mauvaise pioche pour vous ! :)

Ces infos seront néanmoins utiles à ceux qui voudraient découvrir les comics "Aliens" sans savoir par où commencer.

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Secret Origins Special, tome 1

Comic d'une soixantaine de pages de 1989, dirigé par un jeune Neil Gaiman.



On y voit une équipe de journalistes s'installer à Gotham pour tenter d'interviewer les célèbres vilains de Batman. Ils croient que les médias les ont déshumanisés, portant la population à accepter docilement qu'un justicier s'occupe régulièrement de leur cas à coup de baston. Batman apparait dans leur chambre au milieu de la nuit pour les en dissuader, ce qui les pousse à persister.



Ce préambule (par Neil Gaiman) est un prétexte pour le reste du comic.



Nous avons donc droit à une entrevue avec le Pingouin (par Alan Grant) et une entrevue de Two-Face (par Mark Verheiden). Sans être mauvais, le lecteur d'aujourd'hui n'y trouvera rien d'extraordinaire. Peut-être en 1989... Je ne connais pas l'état du canon de l'époque.



Puis, le clou du comic, l'origine de Riddler (par Neil Gaiman). On y rencontre un vieux Riddler, complètement dépassé par l'état actuel de Gotham.



Vous voyez, 1989, on est en plein "Dark Age of Comicbooks". Suite à Frank Miller et Alan Moore, les comics deviennent de plus en plus sombres et violents. Un personnage comme le Riddler en a beaucoup souffert parce que ce n'était pas vraiment un personnage adaptable à tout cela. Gaiman anticipait donc ici les comics des années 90.



Le Riddler, donc, est nostalgique de l'époque où lui et le Joker pouvaient semer la pagaille à Gotham sans se sentir obligé de tuer qui que ce soit. Le Joker s'est adapté, mais pas lui. Ce qu'il veut, c'est challenger l'intellect de Batman. Montrer son intelligence à Gotham. Pas... devenir un simple terroriste sans intérêt. La soif de sang, ce n'est pas le Riddler.



C'est un bel hommage au Silver Age et une critique pertinente de la décennie de comics qui allait suivre.



Et bien évidemment, le Riddler ne laisse rien échapper sur son origine, sauf sous forme d'énigmes dont nous n'aurons jamais la réponse.
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The Evil Dead

Lorsque, en 1981, sort le film "Evil Dead", personne n'imaginait que ce tournage désargenté deviendrait le symbole d'une génération avide d'horreur novatrice. Sam Raimi, avec sa vision décalée, a créé un univers cauchemardesque imprégné d'une touche unique. L'utilisation inventive de la caméra, les effets spéciaux rudimentaires mais efficaces, et l'atmosphère oppressante ont transformé ce film en une expérience cinématographique inoubliable.



"Evil Dead" 40 ans plus tard... superbe hommage graphique d'un Bolton hyper inspiré.



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Aliens, tome 1

Premier tome de la suite non-officielle du film « Aliens, le retour ». Non-officielle car cette suite est parue avant le troisième film qui a exploré une toute autre aventure pour le soldat Hicks et Newt (ironie d’une sort, dans ce livre, Ripley est complètement absente, alors que dans le troisième film, c’est Newt et Hicks qui sont complètement absents).

Les Aliens ont envahit la Terre et l’humanité doit faire face à ces monstres qui exterminent pratiquement toute l’humanité. Pendant ce temps, Hicks et Newt sont coincés dans un cargo qui les emmènent vers une destination inconnue…

Contrairement au troisième volet des films Aliens, l’histoire ne reprend pas directement après « Aliens, le retour » ; du coup, on est un peu perdu : ou est passé Ripley et Bishop ? Pourquoi la Terre a été envahit d’Aliens ? Que font Hicks et Newt dans ce cargo ? Quel est cet androïde à moitié coupé et dont Newt est tombé amoureuse ?… bref, on a l’impression d’avoir raté plein de trucs et ça c’est vraiment le mauvais point de ce livre.

Sinon le récit est assez intéressant même si c’est Newt qui raconte l’histoire à la première personne et que cela donne un faux rythme qui est encore une fois préjudiciable à l’histoire. Il y a pourtant des bonnes idées mais on sent que le scénariste n’a pas laissé libre court à son inspiration : cela manque de conviction dans les moments de tensions et les bonnes idées du scénario (les soldats déserteurs, Spears, les Aliens pour détruire les Aliens…).

A voir si la suite permet de développer un scénario plus rythmé et avec une intrigue plus poussée.
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Aliens : Éruption 1

Je suis vraiment déçu pas cette suite de Aliens, le retour qui reprend l’histoire du film après le retour de Ripley, Newt et Hicks sur Terre.

D’abord le Comics n’assume pas le fait qu’un Alien 3 a prit un tout autre scénario après le 2. Au lieu de dire que c’est une vision des auteurs de la suite de Aliens 2, ils changent les noms de Hicks et Newt et on ne voit aucunement Ripley (tout ça pour des problèmes de droits).

Ensuite, le récit est vraiment alambiqué entre un gourou qui prend l’Alien comme le nouveau Messie, une mission pour aller sur la planète d’origine des Aliens longue à démarrer avec beaucoup (trop) de dialogues et au final une seule scène d’attaque d’Alien !

Enfin, les dessins sont vraiment moches avec des personnages aussi parfois difficiles à reconnaître d’une vignette à l’autre.

Le récit est en 2 volumes, pas sûr que le second tome soit meilleur même si on peut espérer un combat sur la planète d’origine des Aliens.
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Infinite Crisis - Urban, tome 1 : Le projet..

Un récit noir qui se révèle passionnant dans ce début de cycle, titré en V.O. Countdown to Infinite Crisis et OMAC Project, avec de vrais modifications de l’univers DC et des héros perturbés. Voici le menu de ce premier tome qui, s’il souffre un peu de la cassure liée à des épisodes de Superman qui s’intercalent pour amener du background, se révèle très agréable à lire.
Lien : http://bulles-et-onomatopees..
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Infinite Crisis - Urban, tome 1 : Le projet..

Une alternative sanglante et drôle à la suicide squad.
Lien : http://www.bdencre.com/2019/..
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Infinite Crisis - Urban, tome 1 : Le projet..

Ce tome 2 d’Infinite Crisis est donc là encore une bonne surprise avec des récits intéressants et bien mis en valeur par de bons dessins.
Lien : http://bulles-et-onomatopees..
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