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Citations de Marta Hillers (101)


J'ai calculé que nous étions dimanche, le 29 avril. Mais dimanche, c'est un mot pour les civils, aujourd'hui il ne veut plus rien dire. Le front ne connaît pas le dimanche.
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L'horizon fume et rougeoie. L'est est en feu. Autrement dit, les Russes ont déjà atteint la Braunauer Strasse. Justement Braunau, là où Adolf a vu le jour. Ce qui me rappelle une des blagues de la cave : "Dites, qu'est ce qu'on aurait été bien si sa mère avait fait une fausse couche".
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Lundi 28 mai 1945: L'avenir s'étale devant nous comme une chape de plomb. Je résiste, tente de maintenir la petite flamme en moi. Pourquoi? A quoi bon? Quel est le but de mon existence? (p. 223)
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Il ne faut pas placer les evenements dans une optique personnelle et etriquee.Des pulsions et des instincts se sont dechaines.Une certaine soif de vengeance a aussi joue son role;car il ne faut pas oublier ce que nous leurs avons fait la-bas,dans leur pays.Il est temps de se remettre en question et de revoir ses opinions,nous comme les autres.Un monde d'hier,voila ce qu'est notre vieil Occident.Aujourd'hui,il engendre un monde nouveau,celui de demain et cela se fait dans la douleur
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Puis je me suis attaquée à un recueil de drames d'Eschyle et y découvris ses Perses. La longue plainte sur la misère des vaincus est à la mesure de notre défaite - et d'un autre côté, elle ne l'est pas du tout. Notre triste sort d'Allemands a un arrière-goût de nausée, de maladie et de folie, il n'est comparable à aucun autre phénomène historique. A la radio, on vient encore d'entendre un reportage sur les camps de concentration. Ce qu'il y a de plus horrible dans tout cela, c'est l'esprit d'ordre et d'économie : des millions de gens utilisés comme engrais, rembourrage de matelas, savon mou, paillasses de feutre - et cela ne se trouvait pas chez Eschyle.
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Nous aussi, nous nous comportons en hors-la-loi dans les maisons abandonnées, nous y commettons nos petits larcins et y chippons tout ce qui peut nous servir. Ainsi, dans l'appartement voisin (où ils ont, entre autres, transformé l'évier de la cuisine en latrines), je suis allée prendre toute une brassée de briquettes, un marteau et deux bocaux de cerises.
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Notre nouvelle prière du matin et du soir est désormais : "C'est au Führer que nous devons tout cela." Phrase qui, pendant les années de paix, exprimait louanges et gratitude sur des panneaux peints ou dans les discours. Maintenant, et bien que la formulation soit restée la même, le sens est inversé, ne trahissant plus que mépris et dérision. je crois que cela porte le nom de renversement dialectique.
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Voilà quatre jours que la radio est morte. On constate une fois de plus que les objets dont nous gratifie la technique sont bien peu fiable. Ils n'ont aucune valeur en soi , n'en ont que dans certaines conditions tant que l'onpeut les brancher. Le pain a une valeur absolue. Le charbon à une valeur absolue.
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Pour la première fois, nous découvrons quelques maisons qui arborent un drapeau rouge, ou plutôt un fanion – visiblement découpé dans les anciens drapeaux décorés de la croix gammée ; sur certains, on aperçoit encore la partie plus foncée qui bordait le cercle blanc avec sa croix noire.
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Le monde dans lequel nous vivons est celui du roman kitsch, ou de la littérature de colportage.
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Nous qui n'appartenons à aucune Église, nous souffrons dans la solitude de nos ténèbres. L'avenir s'étale devant nous comme une chape de plomb. Pourquoi ? À quoi bon ? Quel est le but de mon existence ? Je me sens désespérément seule, avec mon fardeau.
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À l'époque, je me faisais constamment la remarque suivante : mon sentiment, le sentiment de toutes les femmes à l'égard des hommes, était en train de changer. Ils nous font pitié, nous apparaissent affaiblis, misérables. Le sexe faible. Chez les femmes, une espèce de déception collective couve sous la surface. Le monde nazi dominé par les hommes, glorifiant l'homme fort, vacille – et avec lui le mythe de l'"Homme". Dans les guerres d'antan, les hommes pouvaient se prévaloir du privilège de donner la mort et de la recevoir au nom de la patrie. Aujourd'hui, nous, les femmes, nous partageons ce privilège. Et cela nous transforme, nous confère plus d'aplomb. À la fin de cette guerre-ci, à côté des nombreuses défaites, il y aura aussi la défaite des hommes en tant que sexe.
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Aucun homme ne perd la face quand il abandonne une femme aux vainqueurs, qu'il s'agisse de la sienne ou de celle du voisin. Au contraire, on lui en voudrait d'exciter ces messieurs en leur résistant. P.203
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Ilse et moi échangeons aussitôt les premières questions : " Combien de fois violée , Ilse ? - Quatre fois et toi ? - Je ne sais plus , j'ai dû me hisser du train des équipages au quartier des hauts gradés ... "
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Jeudi 17 mai 1945: Moi-même, j'attends le moment où, pour la première fois de ma vie, j'ôterai le pain dela bouche d'un plus faible.
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Dimanche 13 mai 1945: Je m'accrochais à cette phrase: "La somme des larmes reste constante". ... Il y a là une loi ... l'invariance (p.176)
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Ça m'a toujours répugné de devoir me planquer ainsi dans une cave au milieu d'un troupeau je me suis toujours isolée, j'ai toujours cherché un petit coin où dormir. Mais dès que l'animal dominant pousse son cri, j'obéis et je suis.
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Vendredi......... , 23 heures, dans la cave, avec une lampe à pétrole, mon cahier sur les genoux. Vers 22 heures, trois à quatre bombes sont tombées coup sur coup. La sirène s'est mise à hurler en même temps. Ce qui signifie qu'on l'actionne maintenant à la main. Plus de lumière. Depuis mardi, on descend l'escalier dans le noir. On tâtonne et on avance en glissant les pieds. On entend le ronronnement d'une petite dynamo manuelle qui projette des ombres géantes sur les parois de la cage d'escalier. Le vent s'infiltre par les vitres brisées et fait claquer les stores d'occultation, que plus personne ne déroule. A quoi bon désormais? .
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J'obtiens l'adresse auprès de la gouvernante de notre propriétaire qui a sombré quelque part dans l'ouest de l'Allemagne. Elle a pris la relève de la maison, exerce son autorité et encaisse, pour l'instant, les loyers de juin. Les loyers de mai tombent d'office - le mois de mais 1955 a été rayé de la vie civique.
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Marta Hillers
Notre triste sort d'Allemands a un arrière-goût de nausée, de maladie et de folie, il n'est comparable à aucun autre phénomène historique. À la radio, on vient encore d'entendre un reportage sur les camps de concentration. Ce qu'il y a de plus horrible dans tout cela, c'est l'esprit d'ordre et d'économie : des millions de gens utilisés comme engrais, rembourrage de matelas, savon mou, paillasses de feutre-et cela ne se trouvait pas chez Eschyle.
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