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Critiques de Martin Mongin (66)
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Francis Rissin

Encore sous le choc et sous le charme de ce roman incroyable! Incroyable au sens littéral du terme, tant l’histoire est délirante, et au sens également de peu commun, peu ordinaire.



Ne pas se fier au premier chapitre, qui pourrait être décourageant : le texte du cours universitaire d’une prof de lettres concernant des écrits hypothétiques consacrés à…Francis Rissin, peut paraître abscons. Mais, déjà entre les lignes, quelques indices poussent à la curiosité.



C’est ensuite un festival de romans dans le roman, à partir d’un portrait qui se resserre en cercles concentriques autour de l’énigmatique personnage qui donne le titre au livre. Portrait en négatif, à partir de ce que chacun veut y mettre: le flic obstiné, la foule en délire, les voisins putatifs, et à chaque fois on part sur un récit différent (ce pourrait être un livre pour île déserte, tant il est protéiforme et déstabilisant. il est probable qu’une seconde lecture apporterait un autre regard sur l’affaire.



Mais la forme n’empêche pas le fond : le mythe Francis Rissin est un prétexte adroit pour faire un état des lieux politique, au sens premier, à savoir l’organisation et l’exercice du pouvoir dans une société organisée.Après un récit hagiographique, l’auteur n’hésite pas à inclure une dystopie glaçante sur fond de peine de mort.



Quelle ne fut pas ma surprise, au coeur du roman de voir citer la minuscule bourgade de la Croix Hélléan, à quelques encablures du berceau de ma famille maternelle! Et comme ce phénomène s’est reproduit à plusieurs reprises en cours de lecture, sur des petits détails géographiques ou historiques, la paranoïa ambiante s’est emparée de moi : Martin Mongin, vous me connaissez, je ne vois pas d’autre explication. Ce livre a été écrit pour moi!!!



Par contre, il est possible que l’effet de séduction ne soit pas universel. il faut accepter de se faire balloter comme un fétu de paille au gré des bourrasques imaginatives de l’auteur. Et je comprendrais tout à fait que l’on ne partage pas mon enthousiasme.



S’il y avait un peu moins de pages, et qu’une pile immense ne m’attendait pas pour partir explorer de nouveaux univers d’écrivains, je le relirais immédiatement.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Francis Rissin

Enorme déception.

Les éditions franco-belge Tusitala m'avaient jusqu'ici comblé dans leurs choix. Ceci est leur première sortie inédite, premier roman d'un professeur de philosophie, thème alléchant et objet d'édition toujours aussi beau... pour un résultat... non... développons...

Une base tout ce qu'il y a de plus actuelle en 2019: crise des Gilets Jaunes, normalisation des populismes, etc. L'idée d'un Homme providentiel refaisant surface un peu partout, couplée à une défiance de la classe politique issue du Sérail... Donc, Francis Rissin !



L'auteur prend le parti, intéressant sur papier, d'éclater son récit en onze chapitres comme autant de voix différentes, racontant une histoire chaque fois dissemblable, une variation des possibles non-linéaires, non comme des points de vue d'un même événement, mais bien comme une tentative d' histoire à la David Lynch, semant, mélangés, des noms et des lieux qui résonnent sans garder à chaque fois le même sens. De l'ambition, tant mieux.



Mais ce dispositif déraille très vite, déjà du fait que chaque chapitre, annoncé comme conférence, rapport, script, enquête, etc. n'ont au final pas de style bien identifiable. Je ne suis pas d'accord avec mon amie la mouette, qui dans sa critique parle du premier chapitre comme d'un texte universitaire abscons, alors qu'il m'apparait davantage comme une narration classique à la première personne, un simple récit où la voix parle d'une histoire, d'une recherche, déployant un agréable suspens, une bonne entame accrocheuse digne de tout thriller bien troussé.

A chaque chapitre, en fait, on oublie très vite l'intitulé, car les choses se ressemblent dans la forme, accentuée par le découpage en paragraphes de tailles quasi-similaires tout au long du livre, comme si l'auteur lui-même perdait de vue ce dispositif qu'il tente de mettre en place. Les quelques tentatives pour y revenir, pour différencier, sont souvent maladroites, comme ces réflexions machistes bien attendues du commissaire de police.

L'écriture se vautre dans les noms propres de lieux, de marques, mélangeant le réel et l'imaginaire sans que l'on comprenne bien pourquoi, à part l'idée de brouiller les pistes, d'essayer de trouver un état "sur-réaliste", sans que cela fonctionne réellement, comme si à vouloir complexifier une intrigue, l'auteur l'avait lui-même perdue de vue.

Frustrant !

On en vient à s'ennuyer, alors que certains chapitres remontent la pente, comme celui du commissaire d'exposition, pour ensuite replonger, brouillant des thèmes plus qu'intéressants en fantaisies grand-guignolesques, en "cliffhangers" sans finesse.



Ce qu'il en reste ? En écoutant le Thinkerview d'un ex-politicien hier soir, parlant de la nécessité d'un Homme providentiel, je me prend à gueuler "Francis Rissin" à tout bout de champ, comme symbole d'une attente vaine, au caractère quasi-religieux, dont l'histoire se passerait bien.
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Francis Rissin

Je n'avais encore jamais lu un truc pareil.

Dans des petites communes perdues de l'Ain, des affiches apparaissent soudainement sur tous les murs. En lettres blanches sur fond bleu (comme sur les affiches Ricard), jaillit le nom de "FRANCIS RISSIN". Et le phénomène s'étend à toute la France. Mais qui est Francis Rissin ? Que veut-il ? Que représente-t'il ? C'est ce que ce roman, difficile à résumer et à raconter, va tenter d'expliquer tandis que sa lecture se transforme en expérience littéraire fiévreuse.

Car Martin Mongin entremêle les genres, passe d'une étude universitaire à une enquête policière, y ajoute un récit journalistique, saupoudre le tout de fantastique, ajoute une touche mystique, une dose artistique et des élans poétiques. Sa narration vire au cauchemar, puis à la farce, jusqu'à ce que l'on perde pied. Mais paradoxalement, ça reste lisible, et on a même envie d'aller plus loin, d'en savoir plus -quitte à avoir parfois le tournis et à se mettre à douter de ce qu'on lit.

Car l'auteur s'amuse avec les mots : il déchire ses phrases et recolle les lambeaux un peu plus loin ; il attribue les mêmes noms à des personnages différents. D'où un effet stupéfiant, quasi-hallucinatoire, comme si en clignant des yeux un seul instant, tout avait changé et qu'on ne lisait plus le même roman. Mongin nous maintient en perpétuel décalage, et il y a quelques chose de jouissif à être baladé de la sorte.

Reste une impression étrange quand on referme ce livre : il parle de la France, mais on ne sait pas exactement de quelle France -bien qu'elle paraisse parfois douloureusement proche de notre pays actuel. Et malgré la poésie, la cocasserie et les réflexions philosophiques, ça fait drôlement peur.
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Francis Rissin

Quelle drôle d’histoire ! Même après la lecture, je m’interroge encore. Serai-je passée du côté de la face obscure du roman sans m’en apercevoir ? Suis-je toujours et encore dans l’histoire ? Mais quelle histoire croire ?

C’est que Francis Rissin ne possède pas qu’une seule vérité...



Voici un objet littéraire rare, d’une grande complexité et d’une aussi grande étrangeté. Un objet rare et précieux qui vous emporte vers un ailleurs que vous semblez toucher du doigt mais qui reste toujours inaccessible. Une lecture prenante, envoûtante, addictive.



Vous suivez la trace de Francis Rissin, qui tel le furet de la chanson, est passé par ici et repassera par là. Quand et où n’ont pas d’importance, l’auteur nous trimballe dans l’espace temps et dans l’espace géographique en même temps. Vous visitez la France dans ses moindres recoins, vous assistez à un spectacle grandiose dans un super-zenith parisien, tel un détective vous suivez à la loupe les traces de Francis, vous lévitez au-dessus du centre Beaubourg, vous bivouaquez au fin fond des Cévennes... Et partout et toujours, Francis Rissin vous échappe.





La France va mal. La France s’inquiète. La France s’essouffle...

« Est-ce qu’il y a ici quelqu’un qui pense à la France ? »

Et si Francis Rissin était l’homme providentiel que le pays attendait ?

C’est à travers onze chapitres, onze histoires, que le lecteur découvre la personnalité de cet individu, sorti par hasard de l’anonymat mais qui sait malgré tout, depuis sa jeunesse, qu’il a un destin à accomplir.







Un roman, un polar, une épopée, une page politique, culturelle, un texte sacré ?

Francis Rissin c’est tout cela à la fois. Vous serez surpris, étonné, abasourdi par les péripéties littéraires proposées par l’auteur qui signe ici son premier roman. Un premier roman vertigineux, un premier roman qui parle de la France. Un roman grinçant de vérité profonde sur le Français franchouillard, qui bien souvent m’a rappelé Superdupont, le super héros franco-Français de Gotlib.


Lien : http://mespetitesboites.net
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Francis Rissin

"Ce type apparaissant un peu partout sur des affiches devient une sorte d’idole du peuple au point d’inquiéter le pouvoir. Personne ne sait vraiment qui il est mais peu importe, il va sauver la France. De quoi ? Voilà bien une drôle de question. C’est du reste le grand talent de Martin Mongin que se désintéresser de ce sujet (la France a été menacée de redressement par des générations entières de politiques sans que personne ne sache jamais exactement de quoi il s’agissait).



Francis Rissin marche sur l’eau, est intouchable, ne dépend que de la façon dont on le regarde ou le pressent. On a avec lui la même familiarité qu’avec notre inconscient, un peu lointaine, craintive à l’occasion, un peu comme le spectre du père fouettard dont on sait bien que la menace de son apparition n’est qu’un préalable rituel à la satisfaction de nos désirs en chemin émoussés par une forme de raison qui laissera chacun à sa place.



Du reste je m’égare peut-être à classer Francis Rissin au tiroir politique. Après tout il est peut-être écrivain, un de ceux toutefois dont l’œuvre est introuvable, ou un saint dont la béatification pourra toujours attendre… On aura beau le suivre, on ne le définira pas, on aura beau le précéder, il ne viendra pas. Il reste que cette poursuite proposée par Martin Mongin est obsédante et jouissive. Les quelques 600 pages que nous offrent les éditions Tusitala sont difficiles à lâcher. En somme, le silence qui suit la lecture du roman de Martin Mongin reste du Martin Mongin."

Christian Vignes in DM (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/fran..
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Francis Rissin

Francis Rissin à l’assaut de la France



Martin Mongin signe avec Francis Rissin l’un des ouvrages les plus originaux de cette rentrée. À l’image des affiches portant ce nom et qui vont couvrir tout le pays, il va réussir à imposer ce personnage pourtant très mystérieux.



L’entreprise était aussi audacieuse que risquée: ne pas écrire un roman, mais une sorte de mille-feuilles présentant sous différentes formes l’histoire d’un personnage hors du commun baptisé Francis Rissin. Martin Mongin partait donc avec un a priori des plus favorables pour moi qui aime l’originalité et la création littéraire originale. Mais si j’ai été séduit par l’idée et même fasciné par la manière dont l’auteur joue avec son personnage, entraînant le lecteur dans des voies non balisées, il me faut bien reconnaître que l’enthousiasme suscité par les premiers chapitres a fini par s’éroder sur la fin. Mais revenons au chapitre initial qui nous permet au sens littéral du terme d’approcher Francis Rissin.

Catherine Joule, professeur de littérature à la Sorbonne découvre dans ses recherches bibliographiques un titre énigmatique: Approche de Francis Rissin, signé d’un certain Pierre Tarrent. Si toutes ses recherches pour retrouver un exemplaire de l’ouvrage restent vaines, elle parvient très bien – outre un cours passionnant sur les bibliothèques invisibles – à instiller le doute. Après tout si l’on consacre un ouvrage à cet homme, c’est qu’il doit mériter cet honneur.

On va alors se tourner du côté du polar et nous intéresser à ces «histoires de flics» qui tournent autour de notre homme. Mais leur enquête ne va pas non plus réussir à lever le voile sur Francis Rissin.

Martin Mongin, qui ne manque ni de souffle ni d’imagination va alors convoquer le journal intime, le rapport officiel, l’exposition d’œuvres d’art, les affiches électorales, les témoignages de ceux qui ont côtoyé notre mystérieux héros ou encore le script d’un long métrage qui n’a jamais été réalisé.

À travers ce kaléidoscope, le lecteur devrait finir par voir se dessiner les contours de Francis Rissin. D’autant qu’au fil des pages il apparaît comme celui que le pays attend. Et c’est là que réside la principale qualité de ce roman protéiforme, dans la belle leçon de marketing politique qui s’en dégage. Sur la façon d’imposer un nom, une image, sur l’ascension d’un homme encore inconnu de la population quelques mois auparavant, sur la manipulation des foules, sur ce besoin de figures providentielles, de construire un destin collectif: «Nous ne nous satisfaisions plus de nos vies minuscules, nous voulions bâtir quelque chose de grand et de rare, pour l’avenir. Dans ces moments-là, Dieu lui-même eût été bien en peine de satisfaire nos appétits de titans.»

Le roman aurait à mon sens été plus efficace s’il avait été élagué d’un quart ou même d’un tiers de ses pages. Il aurait gagné en force et en efficacité, comme par exemple avec les 272 pages État de nature de Jean-Baptiste de Froment, un conte politique qui s’inscrit dans la même veine.


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Francis Rissin

Il est certains romans, encensés par les diverses critiques, quelles soient des journalistes, des libraires, des blogueurs ou des membres de Babelio, que l’on a absolument envie de lire, afin de vivre les mêmes émotions que les autres, de se prendre une claque littéraire, de vibrer…



Tout le monde le disait, cette histoire était délirante, folle, géniale…



Hélas, la malédiction se poursuit : je suis à contre-courant de la majorité, une fois de plus.



Non, ce livre ne m’a pas paru génialissime ou autres superlatif ou laxatif. Le pavé fut indigeste et il m’est resté sur l’estomac. Le problème est survenu dès les premières lignes… Mais je n’y ai pas attaché d’importance, sur Babelio, Kittiwake prévenait qu’il ne fallait pas se fier au premier chapitre.



Moi, j’aurais dû, parce qu’il a été le déclencheur de ma Bérézina littéraire. Entre nous, la suite n’a pas été plus prometteuse et ce fut une lecture pire que sur des montagnes Russes.



D’ailleurs, j’en suis sortie barbouillée, avec l’envie d’aller balancer ce livre directement dans une boîte à livre. Il était passé 23h lorsque je l’ai terminé, avec la langue pendante, après avoir sauté des lignes, des paragraphes, des pages.



Francis Rissin est un personnage que l’on n’arrive pas à cerner. Son portrait va être fait par différentes personnes, le cercle se resserrant de plus en plus sur l’homme énigmatique qu’il est. Le tout en 11 chapitres.



Chaque chapitre est différent du précédent, puisque l’on change de narrateur, de témoin, donnant un espèce de charivari de genres littéraires, passant d’une sorte d’étude universitaire à une enquête policière, une dystopie, un récit journalistique, une analyse de l’exercice du pouvoir, une confession…



N’en jetez plus, la coupe est pleine. La narration m’a semblé erratique et je me suis perdue totalement dans ce récit qui semblait n’avoir ni queue, ni tête, me donnant l’impression étrange que je ne lisais plus le même roman, mais plusieurs. Quel bordel !



Finalement, Francis Rissin est comme les personnages de François Pignon ou François Perrin (personnages de fiction créés par Francis Veber), il est légion. Il est partout et nulle part. Il existe sans exister.



Désolée, mais ma préférence à moi (merci Julien Clerc) ira aux François Pignon et Perrin, qui ont au moins eu le mérite de me faire passer de bons moments, là où Rissin ne m’a fait aucun bien.



Je pense qu’avec un tel roman, ça passe ou ça casse. Pas besoin de vous faire un dessin, chez moi, ça a cassé, je ne me suis pas laissée embarquer par le récit, je n’ai pas vibré, me demandant plusieurs fois ce que je foutais dans ce roman qui, clairement, ne me parlait pas.


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Francis Rissin

Voilà un roman qui s’apparente davantage à un kaléidoscope. Mais des images animées qui font apparaître des portraits qui font sens. Même le terme « roman » n’est pas adapté, il faudrait lui trouver une autre appellation, unique, tant cette expérience de lecture est singulière.



Martin Mongin a l’inconscience et la fantaisie du primo-romancier qui ne se pose pas mille questions et surtout ne cherche pas à entrer dans un moule.



Ce livre inclassable est avant tout une ode à l’imagination. Débridée, mais jamais désordonnée, car toujours soutenue par une plume soignée. Luxuriance des mots, beauté de la langue.



Francis Rissin est un nom, mais avant tout un concept. Une présence d’abord évanescente, mais qui prend peu à peu corps (au pluriel).



C’est un puzzle en onze grosses pièces. Onze chapitres d’une cinquantaine de pages, pour un pavé de 600 pages au final. Sauf qu’il y a des puzzles dans le puzzle, poussant le concept à l’infini et au-delà, tant l’écrivain est imaginatif et fait preuve d’érudition.



Martin Mongin est un (encore) jeune professeur de philosophie dans le civil. Ce qu’il faut en retenir, c’est que son savoir est grand (ça se vérifie à chaque page), mais qu’il a surtout un don pour faire passer un message et pour le partager.



Une telle science laisse juste parfois pour seul petit regret de ne pas avoir tout le bagage nécessaire pour bien tout appréhender. Mais qu’importe ! La magie de ce récit est qu’il ambitieux et pourtant accessible. Une sorte de tour de force dont on ressort enrichi et qui laisse une belle part à l’interprétation.



Onze histoires différentes liées dans un récit global qui débute par une abstraction pour ensuite devenir polymorphe. L’idée de départ est formidable : de simples citations dans des livres, des affiches qui surgissent de nulle part, créent une sorte de divagation de masse autour d’un patronyme.



Au fil des chapitres, on croit commencer à saisir ce Francis Rissin, mais il s’échappe, toujours. Un méli-mélo de réalité et de fiction(s), comme des couches archéologiques qui seraient tour à tour étudiées par un universitaire, un flic, des gens du cru, un artiste (et tant d’autres encore…).



L’auteur titille notre curiosité et nous append à lire entre les lignes, tout en se jouant de nous dans un véritable jeu de piste.



Voilà une œuvre qui tient autant de la fable, que du thriller, autant fantastique que chronique sociale de la France profonde (la vraie, loin du microcosme parisien), parfois aussi auto-portrait ou témoignage subjectif.



Un multi-univers d’une richesse inouïe, avec une certaine cohérence dans cet enchevêtrement.



Car tout est politique, dans tous les sens du terme. Cette histoire est un portrait de la France, si elle devait s’incarner dans une personne. Une peinture pas vraiment flatteuse, d’ailleurs. Francis Rissin, initiale FR, tout sauf un hasard.



Une fiction qui montre comment une idée peut prendre corps dans l’imaginaire collectif, comment un pays peut s’emballer pour le concept d’un messie qui réglera tous les problèmes. Quitte à aller dans les excès, laisser cet homme providentiel devenir un tyran, l’élever au rang de mythe et légende. C’est fascinant (et effrayant).



Clairement, se plonger dans ce roman demande de l’investissement. Mais son auteur fait le pari de l’intelligence du lecteur, sans jamais le prendre de haut.



Le résultat est hypnotique. On se dit que c’est un peu long et pourtant on ne veut pas en sortir. D’ailleurs, le refermer définitivement et revenir à la seule réalité est une douleur. Tous les passages ne vous parlerons sans doute pas de la même manière (un des onze chapitres m’est d’ailleurs passé au dessus de la tête).



Il faut dire que, derrière son écriture fouillée et mouvante, Martin Mongin est totalement habité par son sujet, mais toujours avec la volonté de penser au plaisir du lecteur et de rendre son récit ludique.



Ce pari audacieux, à l’ironie souvent mordante, est aussi un bel hommage à la littérature de genre (d’ailleurs, nombre d’auteurs de SF sont cités dans sa dernière partie).



Ouvrez votre esprit, élargissez vos champs d’intérêts, laissez s’égarer votre imagination au loin tout en restant ancré dans notre société. A ces conditions, la lecture de Francis Rissin risque fort de vous marquer pour longtemps.



Prions pour que Martin Mongin garde cette fraîcheur et cette imagination, dans le futur. Il restera alors un écrivain à part, de ceux qui font honneur à la littérature aventureuse.
Lien : https://gruznamur.com/2019/1..
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Francis Rissin

Francis Rissin est le premier roman de Martin Mongin et il fait, à ce titre, partie de la sélection des 68 premières Fois. C’est un pavé de plus de six cents pages et je sais que certain(e)s des membres de notre groupe ont choisi de ne pas le lire, par manque de temps à lui consacrer…

Personnellement, les briques et parpaings littéraires ne me font généralement pas peur ; de plus, j’ai souvent déploré la brièveté de certains récits publiés sous l’étiquette « roman » alors qu’ils ne comptaient guère plus d’une centaine de pages… Pourquoi je vous raconte tout ça, délayant mon introduction ? Parce que je ne sais pas trop comment construire ma chronique, parce que j’ai trop monopolisé ce livre voyageur et qu’il faut bien que j’en parle avant de le renvoyer, tel une patate chaude, vers d’autres yeux…



Francis Rissin est ma dixième lecture des livres sélectionnés par les 68 pour cette rentrée littéraire…

J’ai eu beaucoup de mal à venir à bout de ce livre, au demeurant bien écrit, intrigant…

Comment le définir ? Je dirais que c’est une variation sur le même thème, une déclinaison de récits et de ressentis autour du personnage éponyme, l’énigmatique Francis Rissin. J’y ai lu une illustration digressive de notre société, une peinture poussée à l’extrême de nos dérives, un miroir diffractant, un puzzle à reconstituer…

Je note une progression dans la succession des onze nouvelles qui composent ce livre ; je salue les changements de registre et de style entre le factuel, le fantastique, le journal intime, la polyphonie narrative…

Mais je me suis ennuyée, j’ai sauté des passages, puis des pages… J’ai délaissé ce livre au motif avoué que je le laissais reposer mais, en fait, des lectures plus attractives et choisies, elles, me tentaient davantage.



Francis Rissin et moi, cela n’a pas marché ; je vous jure, j’ai essayé, pris sur moi, etc….

Même pas une déception car je n’avais pas d’horizon d’attente…

Pas du temps perdu non plus, parce que ce n’était pas inintéressant…

L’impression d’avoir été un peu punie, mais de quoi ?

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Francis Rissin

Voici donc le roman le plus incroyable de l'année. Je l'ai lu en juin et il a bien failli polluer toute la suite de mon exploration de la rentrée littéraire. Déjà, pendant que je le lisais, j'avais du mal à le lâcher pour vaquer à d'autres occupations. Et depuis, il m'habite encore, au point de trouver fades bon nombre de textes (qui le sont peut-être, allez savoir). C'est un véritable tour de force, une expérience singulière, une aventure dans laquelle on s'immerge en se laissant peu à peu prendre à un effet hypnotique. Un jeu de piste redoutablement intelligent. Une mécanique qui s'empare de votre cerveau et ne vous laisse aucun répit.



Car vous n'avez plus qu'une obsession : savoir enfin qui est ce Francis Rissin dont le nom envahit petit à petit les murs des villages de la France entière sur ce qui ressemble à des affiches électorales. Il serait inutile de tenter de raconter ou de résumer l'intrigue, et puis cela gâcherait de façon certaine le plaisir du lecteur. Non, il faut entrer dans ce roman avec envie, curiosité et une totale désinhibition... Se laisser balader par l'auteur. Et ça, il sait faire. Chacune des onze parties qui constituent le récit est l'occasion d'un changement d'angle de vue, de style narratif et même de temporalité. Le lecteur avance à tâtons, surpris à chaque tournant, pris parfois à contre-pied au détour d'un chapitre ou déboussolé par une perte de repère temporel. Emporté dans un tourbillon vertigineux.



Le récit est construit autour du thème de l'homme providentiel. A la fois politique, philosophique, il résonne terriblement avec l'actualité récente et interroge avec acuité l'inconscient de la France. Celle des villages, la France profonde, rurale, celle des lecteurs de la PQR dont le rôle est ici essentiel. Un territoire omniprésent et qui contribue à l'ancrage du personnage dans une réalité en opposition au fantasme qui habite peu à peu les esprits. L'auteur pousse très loin chacune des parties, utilise toutes les facettes de la création pour interroger le rapport entre fiction et réalité. C'est fichtrement bien fait.



J'ai retrouvé avec Francis Rissin la même sensation de jubilation qu'à la lecture du précédent roman de Laurent Binet, La septième fonction du langage ou d'Antoine Bello (notamment Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet ou Roman Américain). Il y a ce côté ludique suprêmement intelligent. Mais ici, l'ambition est encore plus forte et les neurones grésillent de plaisir.



Bref, pour moi c'est LA révélation de la rentrée, un premier roman qui provoque une fascination hypnotique. Alors, oubliez tout ce que vous avez lu sur les "romans les plus attendus de la Rentrée littéraire" et courrez chez votre libraire commander votre exemplaire. Après tout, vous aussi vous avez le droit de savoir qui est Francis Rissin.

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NB : pour la petite histoire, les éditions Tusitala publient surtout de la littérature traduite et pas mal d'auteurs de leur catalogue sont... morts. C'est la première fois qu'ils publient un premier roman français, d'un auteur en pleine forme (Martin Mongin a 40 ans, il est professeur de philosophie et passionné de politique ce qui lui vaut d'avoir publié quelques articles dans Le Monde diplomatique). Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Francis Rissin

Après six ans d’existence et seize livres au compteur – et pas un seul à jeter – les éditions Tusitala publient leur premier roman français inédit avec cet intriguant Francis Rissin, de Martin Mongin.



Qui est Francis Rissin ? C’est là toute la question et les onze chapitres de ce roman vont à leur manière lever un peu le voile sur cette figure étonnante tout en la gardant toutefois dans une certaine brume. Nous sommes dans un avenir relativement proche, qui pourrait se situer dans les années 2020 ou 2030 lorsque Catherine Joule donne un cours de littérature à la Sorbonne dans lequel elle évoque un mystérieux livre en quête duquel elle s’est lancée. Approche de Francis Rissin, de Pierre Tarrent, a sans doute existé. Il est en tout cas cité dans de sérieuses bibliographies, des extraits ont été repris dans d’obscures revues, mais il est impossible de mettre la main dessus. Tarrent lui-même semble échapper à la réalité. Ce premier chapitre pose donc le postulat de départ : si Tarrent n’existe pas, Francis Rissin peut-il exister ? Est-il le fruit de l’imagination d’un auteur fantôme ou un personnage bien réel, les deux cas n’étant d’ailleurs pas forcément antonymiques ? Francis Rissin est-il une idée assez puissante pour se faire chair ?



C’est ce que l’on va voir à travers les dix chapitres suivants qui constituent autant d’expériences littéraires sous forme de polar, de journal intime, de rapports officiels, de récit à la frontière du fantastique ou encore de fiction politique.



Tout cela pourrait n’apparaître que comme une suite de récits sans cohérence d’ensemble, n’était la figure fantomatique et omniprésente de Francis Rissin. C’est au contraire un roman kaléidoscopique qui prend forme et dans lequel c’est moins la figure de Francis Rissin lui-même, insaisissable, qui semble glisser comme du sable entre les doigts, qui importe, mais plutôt la manière dont celui-ci est perçu.



Alors que l’on voit d’abord fleurir de mystérieuses affiches électorales à la gloire de Rissin qui paniquent les autorités et que Rissin devient de plus en plus perceptible, pour ne pas dire palpable, tout en demeurant protéiforme, ce qui transparaît de plus en plus, c’est l’idée de révolte et la fascination des Français pour les leaders charismatiques. Et dans le genre on peut sans trop en dévoiler dire que Francis Rissin est potentiellement l’homme providentiel le plus attendu depuis le maréchal Pétain.



Martin Mongin, à travers ce récit philosophique déstabilisant, audacieux et surtout parfaitement maîtrisé, livre donc un roman très politique, dans le meilleur sens du terme. À savoir qu’il s’interroge sur notre rapport à ceux qui nous dirigent, sur la recherche d’une figure forte qui puisse incarner les espoirs d’un peuple, sur le désir constant du changement, mais aussi – et surtout ? – sur la manière dont cette figure et ce changement peuvent s’incarner à travers une construction tout à fait artificielle où sortir du néant et échapper totalement à leurs promoteurs.



Étrange, vertigineux, d’une rare intelligence, Francis Rissin n’est ni un roman feelgood ni un livre confortable. C’est par contre un ouvrage particulièrement stimulant qui compte sur l’intelligence du lecteur et offre une expérience de lecture tout à fait inédite. Peut-être la grande surprise de la rentrée.
Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Francis Rissin

Qui est Francis Rissin ? (Martin Mongin, éditions Tusitala). Vous ne le savez pas ? Sans tambour, ni bannière - "couvrez ce "spoil" que je ne saurais voir" -, je vais vous communiquer une information de la plus haute importance :





J'imagine, avec délectation, les lecteurs de Télérama se pourlécher la babine à la lecture, pas tellement au second degré qu'il y paraît, de ces récits, prétendument "sauveurs" de la Littérature, mais qui ne sont que la manifestation du mépris d'une certaine France par le bobo Parisien, intellectuel autoproclamé, "prôgressiste de gôche" préférablement.





Pléthore de villes et de villages présentés comme "Le fond du trou du cul de la France" (P. 173, édition de poche) ! Ce roman est, assurément, le fond du trou du cul de la Littérature...





Michel
Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Francis Rissin

Quel ennui que cette histoire de Francis RISSIN ! une maîtresse assistante organise une formation sur un livre inexistant, des affiches apparaissent dans des lieux apparemment choisis pour qu'elles soient aussi peu vues que possible ; le style est ordinaire : je ne peux pas continuer de la sorte, je perds mon temps, ce Francis Rissin ne m'intéresse pas.

Voici un des extraits que l'auteur aurait dû biffer à la relecture car il n'apporte rien ni aux connaissances du lecteur, ni à la littérature :

"Les joueurs de poker sont de parfaits bluffeurs, ils sont capables de dissimuler leurs intentions, ou, mieux encore, de faire croire à leurs concurrents qu'ils voient clair dans leur jeu : mais ce sont aussi des machos qui jouent pour la flambe, pour l'apparat".



Merci, Martin MONGIN, de m'avoir appris ce qu'était le poker : sans vous j'aurais cru toute ma vie qu'il s'agissait d'une sorte de jeu de l'oie pratiqué l'été à l'ombre des pins par d'innocentes jeunes filles... 😏
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Francis Rissin

Je m'attendais à autre chose après lu le synopsis ; un truc décapant et original. J'ai malheureusement capitulé après une vingtaine de pages (c'est rare !) ..trop de longueurs, un style lourd et pataud, des répétitions et toujours les mêmes trucs en boucle.

Bref, je n'ai pas trop compris la critique ni l'engouement suscité par ce bouquin .
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Le chomor : Manuel des joueurs

Qu'est-ce qu'on écrit après Francis Rissin ? Ou plutôt, avais-je demandé à Martin Mongin lors d'un entretien, comment fait-on quand on est son créateur pour se défaire de l'emprise d'un tel personnage ? "On crée un autre monstre" m'avait-il répondu.

Venons-en donc à ce nouveau monstre, le Chomor. Si vous avez lu Francis Rissin, vous vous doutez bien que l'affaire n'a rien de simple et qu'il ne sert à rien de vouloir résumer le livre ou l'histoire, de toute façon elles sont multiples. Le Chomor est une expérience. On peut parler de jeu, oui. Complexe. Machiavélique. Captivant. Unique. Martin Mongin joue avec les dimensions, avec l'espace. Mélange les genres dans une orgie d'inventivité qui explore les limites entre réalité et fiction. Et pousse le curseur très très loin. Il convoque les rêves, les fantasmes, flirte avec la folie. Tout ceci avec une fluidité narrative qui rend l'expérience totalement immersive (sauf contre-indications graves telles qu'une allergie à l'imaginaire ou une pensée trop terre à terre, vous voilà prévenus). Attention, rien de tout ceci n'est gratuit. Le propos est sacrément politique, la chasse au grand capital est ouverte, beaucoup est prétexte à pointer les dysfonctionnements de notre société centrée sur la croissance ou à mettre un coup de projecteur sur notre persévérance à détruire la planète. D'ailleurs, la question centrale est peut-être là : quand la situation est désespérée, quand les décideurs restent sourds aux alertes pourtant répétées, vers qui ou quoi se tourne-t-on ? Francis Rissin pouvait être une réponse, il a montré quelques limites. Alors ? Notre salut viendra-t-il des étoiles et d'une lointaine planète encore inexplorée ? De la poésie ? D'une société secrète ? D'un héros providentiel ? Dans Le Chomor, toutes les pistes sont explorées, l'auteur n'hésite pas à convoquer Victor Hugo, Bruce Willis, Le Petit Prince ou le fameux Jean-Marie Massou qui prophétise que "c'est pour bientôt, c'est pour bientôt". Je l'ai dit, Le Chomor s'abreuve à tous les genres et à toutes les formes artistiques, Fantasy, science-fiction, poésie, littérature, cinéma, art contemporain, y compris Le livre dont vous êtes le héros (j'ai bien failli devenir folle, enfermée dans ce chapitre 7), accumule les références et les clins d’œil et vous fait passer par tous les états, avec ici et là des pointes d'humour irrésistibles.



Le propre de l'artiste c'est de nous proposer des angles de vue totalement inédits, de renverser la table, d'oser le décalage. "La caractéristique de la réalité c'est qu'elle dépasse toujours la fiction" dit l'un des personnages du roman, et il suffit de regarder autour de nous pour avoir envie d'approuver. Alors, notre monde ? Est-il fiction ou réalité ? Pas sûr que vous sortiez de cette lecture avec des réponses. Mais vous aurez vécu un feu d'artifice créatif, métaphorique et brillamment littéraire.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Francis Rissin

Une sacrée performance littéraire. Martin Mongin a réalisé un coup de maître avec son premier roman et cette histoire abracadabrantesque !



11 documents vont être soumis à notre sagacité de lecteur. Au début, on ne sait pas trop où tout ça va nous mener. Il y a même de quoi être perturbé : qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

On a affaire à une sorte de puzzle. Chaque document apporte un élément, un regard particulier sur un personnage singulier : Francis Rissin. Une figure à la fois christique et diabolique qui va nous réserver bien des surprises.



Et des surprises, on va en avoir en rafale ! Ce livre est génial et déstabilisant. Plus on avance dans le roman et plus c’est délirant. Et puis le onzième et dernier document bouscule l’ordonnancement. Et voilà qu’on commence à se poser des questions, du genre : « un auteur est-il responsable des personnages qu’il crée » ? « A-t-il la mainmise sur tous ses personnages ou peuvent-ils lui échapper » ?



Vous n’êtes pas sortis de vos peines mais vous pouvez tenter l’expérience : c’est une lecture d’une grande originalité et un auteur qui gagne a être connu.



J'aimerai remercier tout particulièrement Judith alias Booklyn by the sea. Son ressenti était tellement enthousiaste que j'ai filé dare-dare chez mon libraire pour commander ce roman.

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Francis Rissin

Je sors un joker!

C'est bien la première fois que je n'arrive pas à terminer un livre que je trouve bien écrit et que je reste perplexe sur ce qu'il peut apporter au lecteur. Est-ce moi qui ne suis pas réceptive ?



Répertorié comme un premier roman il s'agit plutôt d'un livre inclassable car il me semble que l'auteur de "Francis Rissin", professeur de philosophie, est à la recherche de l'originalité absolue. Martin Mongin propose un pavé de 611 pages avec onze chapitres ou onze nouvelles autour de la question : qui est Francis Rissin?

L'éditeur présente ce livre (dont la couverture est remarquable) comme une sorte de défi, un jeu littéraire construit comme un puzzle. Les différentes parties sont organisées sous forme de pyramide avec un sixième chapitre qui serait tout en haut et des parties qui se répondent, en miroir.

Ajoutons le mélange de fiction et de réalité ainsi que l'utilisation de genres littéraires différents et cela fait beaucoup pour ma petite tête.



J'ai lu dans Babelio que certains avaient accepté l'insaisissable (car on ne sait pas qui est Francis Rissin) et apprécié pour cela ce livre expérimental. Je comprends qu'il suscite un pouvoir de fascination. Pour ma part, je n'ai pas eu le courage de fournir les efforts nécessaires pour terminer ce livre ambitieux, hybride mais dont il est difficile de se détacher de l'exercice formel.





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Francis Rissin

« Francis Rissin » est un drôle de pari, un machin indescriptible, une prouesse littéraire comme on les ose rarement, un voyage dans lequel on s’embarque sans bien savoir où l’on va et pour lequel on regrette parfois de n’être pas mieux équipé en références historico-politico-romanesques qui auraient aidé à baliser le terrain et à progresser plus aisément parmi les récits touffus qui le composent. Onze récits, onze voix qui s’interpellent, se font écho, se superposent parfois pour tisser autour de ce nom, de ce vide, de cette idée, de ce fantasme une histoire, un mythe, une légende, nous hypnotisant jusqu’au vertige, jusqu’au dégoût parfois, jusqu’au malaise toujours. Martin Mongin – disparaissant derrière son personnage au point que, sûrement, on finira par croire que c’est son nom à lui –, en maître de la narration, ancre cette épopée aux échos polyphoniques dans une réalité exacerbée par une profusion de détails vérifiables, agaçant nos sens et notre mémoire, nous entraînant toujours plus loin à la poursuite de ce personnage qui, comme un mot que l’on aurait sur le bout de la langue, s’obstine à nous échapper. Son « Francis Rissin », c’est le joueur de flûte de Hamelin déguisé en homme providentiel, c’est la gueule de bois politique des lendemains de Grands Soirs, c’est un chœur unanime qui clame « Ah ! Ça ira ! », oubliant que, la veille encore, il murmurait « Plus jamais ça », c’est l’Histoire qui se mord la queue et qui s’en mord les doigts, un pavé de plus de 600 pages dans la mare de nos lectures peinardes dont on sort groggy, pas tout à fait convaincu d’avoir tout compris ni tout apprécié, mais sûr de ne pas l’oublier.
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Francis Rissin

Une lecture en deux phases qui m’a laissé un gout d’inachevé…



Phase 1 : j’étais encore en vacances et j’avais donc du temps de cerveau disponible :-)

J’ai lu les trois premiers chapitres de ce pavé (672 pages en poche)



J’ai bien aimé le principe : un chapitre => un personnage nous parle de sa quête au sujet de Francis Rissin.



1 - une prof à la fac raconte sa recherche d’un livre l’approche de Francis Rissin (je me suis demandé si c’était une prof de littérature ou de sciences politiques… on le saura dans un chapitre beaucoup plus loin)

2- Ain : ou comment en l’espace d’un mois l’Ain se retrouve submergé d’affiches électorales avec un inconnu….puis le phénomène essaime dans les départements voisins ainsi qu’à toute la France.

3- Nicolas Sirac, flic à Paris, est nommé responsable de l’enquête autour de Francis Rissin. Auparavant il était en charge de faire tomber un supposé financeur et recruteur de terroristes.

3- 2023 Beaubourg Patrick Beranger organise une rétrospective autour de Francis Rissin qui est le souverain de la France depuis quelques années(l’action se passe après 2023). Une surprise explosive attend les invités….



Phase deux, j’ai repris le boulot et c’est là que cela s’est gâté : avec à peine 60 pages par jour, j’ai trouvé la suite un peu redondante, d’autant plus qu’un des chapitres est raconté par le Francis Rissin du titre et que mon capital de sympathie s’est rapidement écoulé : Francis Rissin est devenu un dictateur…



Bref un rendez-vous raté et je ne sais pas si cela vient du roman ou de moi.…
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Francis Rissin

Ce livre est ambitieux, et son idée de départ est originale. On se perd néanmoins dans les détails inutiles et un certain verbiage, et surtout l’ouvrage pêche par la faiblesse de ses voix narratives. A vrai dire, il n’y en a guère qu’une, et on aurait aimé que la multiplicité des narrateurs se retrouve dans des styles différenciés. Houellebecq est moins ambitieux mais plus convaincant aussi dans ses dystopies. A presque 700 pages, mieux vaut (re) regarder un film de David Lynch.
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