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L'Affaire de Bruay-en-Artois.

[...] ... A Paris cependant, l'extrême-gauche et ses sympathisants appuies bruyamment les certitudes de la population locale et le combat du "petit juge" qui veut faire éclater la vérité malgré les intrigues des puissants.

Dès le 4 mai, dans Le Monde l'avocat Denis Langlois, qui avait courageusement dénoncé certaines "bavures" de la magistrature dans son livre Les Dossiers Noirs de la Justice, s'en prend au procureur Sommier :

"L'initiative du Parquet de Béthune, demandant la mise en liberté de M° Leroy, apparaît d'autant plus insolite que ce même parquet s'est, en plusieurs circonstances, signalé par sa rigueur vis-à-vis de certains justiciables.

N'est-ce pas le procureur de la République de Béthune qui, en 1968, trouvant trop faible la peine de six mois de prison avec sursis infligé à un travailleur algérien qui s'était disputé avec une voisine et lui avait donné quelques gifles, fit appel de cette décision et provoqua ainsi une condamnation à cinq ans de prison ferme ? [...]

Devant cet acharnement à poursuivre certaines personnes et l'exceptionnelle bienveillance que l'on témoigne à d'autres, il est permis de se poser certaines questions sur l'égalité des citoyens devant la loi."

Ces questions, M° Langlois avait certes raison de les poser, comme il avait eu raison de signaler dans son livre quelques iniquités d'une "justice de classe." Mais pourquoi dénoncer en l'occurrence une "initiative insolite" et une "bienveillance exceptionnelle" ? Pour une fois que le Parquet agissait en gardien vigilant des libertés individuelles, la logique eût voulu qu'on s'en félicitât au lieu de s'en indigner. Le scandale, ce n'était nullement que Pierre Leroy bénéficiât de ce traitement, mais que tous les suspects de France ne fussent pas dans ce cas. ... [...]
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L'Affaire Philippe Daudet.
[...] ... Le 20 novembre, en quittant ses parents (auxquels il a pris un peu d'argent), le jeune Philippe Daudet prend le train pour Le Havre, y couche deux nuits de suite, à l'Hôtel Bellevue. Il s'enquiert du prix de la traversée pour le Canada, renonce à ce projet, essaie d'acheter une arme, se voit opposer un refus.

Le 22, il rentre à Paris. Avant de quitter Le Havre, il a écrit une lettre qu'il adresse à ses parents et qui contient ces phrases : "Mes parents chéris, pardon, pardon, pour la peine immense que je vous ai faite. Je ne suis qu'un misérable et un voleur (...) Quand vous recevrez cette lettre, je ne serai plus vivant." Puis il se ravise et déchire la lettre sans l'envoyer. Le tenancier de l'hôtel, M. Provis, intrigué par l'attitude du jeune homme, trouve la lettre, en reconstitue les morceaux. Ce qu'il en fait est l'objet d'une première controverse. M. Provis prétend avoir caché le document et l'avoir envoyé au juge d'instruction, quelques mois plus tard ; Léon Daudet pense que M. Provis l'a communiqué à la Sûreté et que, dès son arrivée à la gare Saint-Lazare, Philippe est désormais filé par la police ...

En tous cas, une fois à Paris, il se rend au siège du journal anarchiste Le Libertaire, se présente (en cachant sa véritable identité) comme un jeune militant disposé à commettre n'importe quel attentat pour la cause. Parmi les personnalités qu'il se dit prêt à abattre, figurent le président de la République Millerand, Raymond Poincaré et ... Léon Daudet.

Pourquoi cette incroyable démarche ? Pour Vidal, le directeur du Libertaire, il est clair que Philippe Daudet est bel et bien devenu anarchiste et qu'il s'est suicidé pour échapper aux rigueurs de sa famille. Cette thèse fera bien des sceptiques, même parmi les partisans du suicide : M° Noguères, dans sa plaidoirie pour Bajot [= le chauffeur de taxi ayant déposé Philippe Daudet à l'hôpital], attribue le comportement de Philippe Daudet à son désarroi intérieur plutôt qu'à une quelconque conviction politique. Enfin, pour Léon Daudet et pour L'Action française, il n'y a que deux hypothèses : ou les propos prêtés à Philippe sont pur mensonge ; ou il a voulu infiltrer les milieux anarchistes pour mieux les combattre. Au début de 1923, un leader de L'Action française, Marius Plateau, avait été assassiné par un anarchiste. D'où l'affirmation de M° de Roux dans sa plaidoirie : "Il est mort pour avoir essayé de protéger, par des moyens puérils, la vie de son père." ... [...]
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L'Affaire Steinheil.
[...] ... Que peut-on lire dans la déposition de Rémi Couillard ? Et dans le carnet d'observations des premiers policiers du quartier Saint-Lambert qui sont arrivés impasse Ronsin ?

Lorsque le valet de chambre s'est approché du lit de Marthe Steinheil où gisait Marguerite, sa mère, il a aperçu, à côté d'elle, sur le drap, un tampon d'ouate sur lequel on ne releva jamais une seule trace de salive. Mme Japy, quant à elle, avait un tampon d'ouate dans la bouche, profondément enfoncé.

Adolphe Steinheil était étendu par terre, un cordonnet autour du cou, les jambes repliées sous lui. A quelques trente centimètres du cadavre, Couillard a trouvé un alpenstock - c'est-à-dire une canne ferrée de montagne - inconnue de tous les familiers de la maison. Quant au cordonnet qui a servi à étrangler Adolphe Steinheil et sa belle-mère, il provient de l'intérieur de la maison ; il s'agit du cordon de tirage, Rémi Couillard et la maîtresse de maison l'identifieront très facilement.

Aucune trace d'effraction ni d'escalade. Seulement un certain désordre dans la maison. Il ne semble pas, à première vue, qu'un vol ait été commis.

Un gant de femme sur un meuble du salon. A côté, un billet de cinquante francs. Rien de très inquiétant ...

Un fait particulier, toutefois : une bouteille d'encre violette est renversée par terre. Et, tous les quelques pas, une tache de la même encre violette, jusque sur l'édredon du lit de la pauvre Mme Japy. ... [...]
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L'Incendie du Reichstag.

[...] ... Cinq accusés, Van der Lubbe, Torgler, Dimitrov, Tanev et Popov, furent déférés devant la cour suprême du Reich (le Reichsgericht) qui siège à Leipzig. Le procès s'ouvrit le 21 septembre et dura jusqu'au 23 décembre. Du 10 octobre au 10 novembre, le tribunal se transporta à Berlin et tint vingt-neuf audiences sur les lieux-mêmes de l'incendie, dans l'une des salles restées intactes du Reichstag.

La justice allemande, à l'époque, n'était pas encore prise en mains par les nazis. Un jour, l'Allemagne saurait, avec le sinistre "Tribunal du Peuple" (le Volksgericht) et son président, Roland Freisler, ce que les nazis entendaient par justice.

Pour l'heure, le procès de Leipzig put se dérouler dans des conditions à peu près équitables, sous la présidence du Dr Wilhelm Bünger, vieux juriste de formation traditionaliste. Les avocats, désignés d'office, étaient sans doute des sympathisants nazis, mais ils s'acquittèrent de leur tâche avec conscience.

Les communistes n'en affirmèrent pas moins, avec un bel ensemble, que le procès était "une parodie de justice." Etrange parodie quand on sait que non seulement le tribunal devait acquitter quatre des cinq accusés, mais qu'il laissa toute latitude à ceux-ci d'interroger les dizaines de témoins qui se succédèrent. Liberté de parole dont Dimitrov, notamment, usa avec véhémence et qu'on aurait aimé retrouver dans les procès qui se déroulèrent après la guerre dans la Bulgarie régentée par ce même Dimitrov ... ... [...]
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