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Citation de Ziliz


Au cours des années soixante, il y avait à Tilliers une demi-douzaine de médecins pour soigner ses douze mille habitants et les quelques milliers qui vivaient alentour. Les praticiens n'étaient pas plus nombreux qu'aujourd'hui, mais ils n'étaient pas surchargés pour autant. Car dans les petites villes de Beauce, on n'allait pas consulter comme ça, à tout bout de champ, pour le premier mal venu. D'abord, tout le monde n'avait pas la sécurité sociale. Certains, qui auraient pu en bénéficier, ne savaient pas comment la demander. D'autres, qui se blessaient au travail, ne savaient pas remplir les papiers. Bref, pour beaucoup de gens, c'était compliqué. 'Parce que, de toute manière, qu'est-ce qu'il va me faire, le médecin ? Un mal de dos, ça tue pas, et faut bien continuer à s'occuper des bêtes !' [...] Pour aller consulter, il fallait une raison sérieuse, quelque chose qui vous rongeait depuis longtemps, qui vous empêchait de travailler ou vous faisait suffisamment peur pour vous faire toquer à sa porte. Quelque chose qui justifiait - dans l'esprit des patients, du moins - de DÉRANGER le Docteur.
[...]
Parfois c'était une boule si monstrueuse sur le ventre ou dans le sein ou sur le côté du cou qu'on avait fait de son mieux pour la cacher tant on avait honte. 'Mais là c'est plus possible vous allez me gronder de pas être venue plus tôt, Docteur, mais ça m'a fait peur'...
(p. 94-95)
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