J'étais la responsable de tant de sentiments déchirants,noyés dans tant de mensonges.Je me suis sentie atrocement coupable et j'ai eu envie de disparaître.
Femme consolatrice ,vous irradiez ma route,exposé à vos soleils brûlants,je n'aperçois plus mon interminable purgatoire.Je ne sais quelle manigance avaient les cieux avant de me conduire dans cette maison mais tout ce que je sais c'est que...mes jours fuyaient sans passion.
Avant vous,je venais d'un long voyage harassant ou la lumière était absente.Ma vie semble inhérente à la vôtre,vous avez soustrait tous les ennuis du monde et rassemblé pour moi les malles du bonheur.
M'entendez-vous,dites-le moi Rébecca même si ce n'est pas vrai je veux me mentir et vous somme de me faire des mensonges!
Je suis confuse de vous avoir envoyé en pleine figure ce tempérament de feu qui gouverne ma nature.Furieuse pour un rien,mes travers vous parviennent comme une injure.Amoureuse de l'amour,je le voudrais,parfait,immuable,immaculé et indicible à la fois,n'appartenant qu'à vous et moi,seuls nos deux prénoms portant cette flamme.
Les mots ne sont que des mots,les vôtres révèlent en moi d'interminables voyages me conduisant aux confins de mes ultimes rêves.Quand je réveille vos lettres c'est vous que j'entends.
Une mystérieuse présence dans ma maison donne à la richesse d'un moment,le hasard d'une rencontre,le brio d'une conversation et cette passion des mots qui m'enchaîne à vous sans pouvoir rien faire.
Si le hasard interprète bien les choses ,je reçois son message avec beaucoup de sagesse car l'éclat de votre personne,le bruissement de vos lettres ont fait de moi un étourdi et,si toute mon admiration vous est vouée pour toujours c'est que vous avez la majesté des Epistolières intemporelles .
Je ne pouvais pas partir sans vous l'écrire.Il me fallait encore ébranler nos deux âmes.Charles vous souvenez-vous de ce chandelier que je vous avait donné en gage de notre union?Il est dans votre maison.Prenez-le mon amour,allez le chercher et touchez sa lumière!C'est un flambeau qui s'allume et qui résiste,entretenez-vous avec lui,la chaleur en est divine.Perpétuez notre flamme éternelle Charles...
Si la tragédie se donne dans les hautes sphères souveraines,la comédie n'est pas loin.On ne joue pas avec ces rires là!
J'écoutai,j'écoutai et les sons ne me rendaient pas à cette fierté tant attendue.Les bafouilleurs piétinaient un peu plus dans leurs dialogues,je ne sais de quel arbre j'étais tombée,mais c'était sûr,j'étais à terre.
Charles,j'ai marché face à l'immensité contre la brise légère de la campagne endormie de l'aurore.Ivre de bonheur,j'ai dévalé les pentes pour m'envoler.Une vois s'est fait entendre,c'était seulement l'écho de mon discours intérieur.Transie d'émotion,le coeur pétri de liberté,j'ai emprunté les sentiers les plus déroutants pour satisfaire ma part de folie,pour défier ma part de sagesse.
Charles,emmenez-moi vers l'impossible,c'est là-bas ou je veux vivre.Je ferme les yeux,vous me conduisez en ce paradis perdu ou nos instants ne sont plus comptés.Je marche sur une plage immense et blanche et vous aperçois au loin,vous pressez le pas,j'accours battant l'air de toutes mes forces et me retrouve,éperdue,pendue à votre cou.Nous tournoyons.