Martine Beck

Depuis qu’il est tout petit, Barnabé ne se sépare jamais de Pluche, son lapin blanc en peluche… et pour cause ! Avec lui, il partage tout. C’est ce doudou qui le rassure la nuit, qui le console de ses gros chagrins, comme des petits d’ailleurs, il l’accompagne jusque dans ses jeux. Son odeur est celle de la complicité, une odeur de rires et de caresses. Mais ce soir, papa a décidé que son état est calamiteux et a jeté Pluche dans le panier à linge sale… quelle tristesse pour Barnabé !

Mon avis : Cet album a tout pour plaire ! Du format nécessaire pour faire tenir Pluche tout entier quand il est pendu par les oreilles, on ne peut plus penaud, au fil de l’étendoir ; avec des couleurs toutes tendres à faire fondre les plus petits et les adultes en quête d’un livre pour leurs petites têtes blondes. En plus, cerise sur le gâteau, il s’agit d’un livre à caresser : Pluche offre aux petits doigts ses bouts d’oreilles, son ventre et le pompon qui lui sert de queue recouverts d’une matière rose un peu râpeuse ! Un texte simple, très accessible aux petits qui ne manqueront pas de s’y reconnaître, des illustrations craquantes de douceur… Alors, quoi ! Pourquoi seulement trois étoiles ??? Pour quelques phrases seulement, pour m’être mise dans la peau d’un enfant à qui on enlève son compagnon juste pour une toilette en bonne et due forme, faisant naître en lui tristesse et inquiétude, d’un enfant qui a besoin d’être rassuré pendant la séparation nécessaire qu’on lui inflige :

« La maman de Barnabé mit le linge à laver dans la grosse machine.

Pluche y passa un très mauvais moment.

Il fut mouillé, savonné, rincé. Il se tourna, se cogna et dégringola.

Il avait terriblement mal au cœur quand enfin tout cela s'arrêta.

La maman de Barnabé l’accrocha sur le fil avec des pinces à linge […….]

Cela faisait un peu mal aux oreilles de Pluche. »

Je ne suis pas sûre, oh non, vraiment pas sûre que ce passage puisse aider à dédramatiser ce moment fatidique… et je le regrette, l’ouvrage ayant tant d’atouts par ailleurs.

Public : à partir de deux – trois ans

Une jolie histoire de doudou joliment mise en images par Mireille d'Allancé, destinée aux jeunes de moins de 5 ans.

Le lavage d’un doudou est toujours un sujet difficile à aborder. Ici, le lavage de doudou ressemble plus à l’expérience de soigner une blessure qu’à une belle balade en forêt. C’est un acte nécessaire mais pas agréable.

Cet album fait la comparaison entre l’expérience de l’enfant et celle du doudou. Ils passent des moments difficiles pour mieux se retrouver.

Il est vrai qu’après le bain nous n’avons plus la même apparence. Cette peluche va subir quelques aventure pour redevenir lui-même et restaurer l’amitié et la confiance qu’il avait avec Barnabé.

Cette histoire enjolive moins la réalité que beaucoup d’autres albums. C’est agréable mais nécessite plus d’explications pour l’enfant.

Tous les petits retrouveront un peu de leur doudou dans ce Pluche. Et tous les parents seront heureux de trouver un livre aussi mignon pour dédramatiser le fameux "laver de doudou" si souvent sujet à crise d'angoisse chez les petits. Un album tendre, à câliner pour de vrai, car Pluche a le bout des oreilles, la queue et le bidou tout doux !