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Citation de enkidu_


Au temps des origines, cet univers était uniquement l’Atman, sous la forme d’un homme (Purusha). Il regarda autour de lui et ne vit rien d’autre que lui-même. Sa première parole fut : « Je suis Lui (Soham) ». Pour cette raison, on lui attribue par la suite l’épithète de Aham, « Je suis ». Et c’est pour cela qu’aujourd’hui encore, lorsqu’on appelle une personne, elle répond d’emblée « Je (c’est moi) », avant d’ajouter les autres noms qui l’identifient. Parce qu’il n’avait pas brûlé (ush) tous ses actes négatifs antérieurs, on l’appela le Purusha. Qui possède cette connaissance brûle tout ce qu’il a pu désirer auparavant.

Il connut la peur. C’est pour cela qu’aujourd’hui encore on a peur lorsqu’on est seul. Il se dit : « S’il n’existe rien d’autre que moi, de quoi donc ai-je peur ? » Cette réflexion chassa sa peur, en effet, qu’y avait-il à craindre ? Car la peur ne surgit qu’en présence d’une seconde personne.

Il n’était pas heureux. C’est pour cela qu’aujourd’hui encore on n’est pas heureux lorsqu’on est seul. Il désira une seconde (lui-même). Il se fit aussi grand qu’un homme et une femme s’enlaçant étroitement. Et ce nouveau corps, il le divise en faisant surgir un époux (pati) et son épouse (patni). Aussi, comme le disait Yajnavalkya, le corps de l’homme avant qu’il ne prenne une épouse est la moitié de lui-même, comme la moitié d’un pois cassé. Et cet espace vacant est rempli par la femme. Il s’unit à la femme et de leur union naquirent les êtres humains.
(…)
En ces temps-là, cet univers tout entier était à l’état d’indifférenciation (non déployé). Puis intervint la différenciation, qui porta uniquement sur le nom (anama) et la forme (rupa) – à ceci, à cela, était attribué tel ou tel nom, et ceci, cela, prenait telle ou telle forme. Et à ce jour encore, cet univers reste différencié par le nom et la forme, tel ou tel nom correspondant à telle ou telle forme. L’Atman est entré et s’est répandu dans ces corps jusqu’aux bout des ongles, semblable au rasoir qui est enfermé dans son étui, ou semblable au feu qui maintient la cohésion du monde tout en demeurant occulté dans sa source. On ne peut voir l’Atman, on ne le perçoit qu’à travers ses manifestations partielles, c’est-à-dire de façon fragmentaire. Lorsqu’on respire, l’Atman est le souffle vital ; lorsqu’on parle, il est l’organe de la parole ; lorsqu’on regarde, il est l’œil ; lorsqu’on entend, il est l’oreille ; lorsqu’on pense, il est le mental. Ce sont là ses noms, tout simplement, lesquels reflètent ses diverses fonctions. Celui qui médite sur l'un ’u l’autre de ses aspect ne le connaît pas vraiment, car il est alors perçu incomplètement ; en effet, l’Atman est coupé de sa totalité dès lors qu’on l’associe à une de ses caractéristiques. Seul l’Atman doit être l’objet de la méditation, car c’est en lui que tout ceci trouve son unité. (Bṛhadāraṇyaka Upaniṣad, I, iv, 1-3 & 7, pp. 86-87)
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