AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Martine Hermant (76)


La première rafale les prit de plein fouet dès qu'ils avancèrent à terrain découvert. Devant la violence de l'attaque, leur réflexe fut de reculer pour se mettre à l'abri de la roche. Les montures, affolées, hennissaient de peur et ils durent les maintenir près du mors. Il attachèrent solidement tout ce qui était susceptible de s'envoler et s'emmitouflèrent eux-mêmes dans leurs vêtements...
Au début, la plus grosse difficulté venait de respirer un air paraissant solidifié par la force qui l'animait...
Il devint bientôt évident qu'ils ne pourraient persévérer longtemps dans de telles conditions. L'épuisement les guettait, avec ce froid qui les engourdissait lentement.
Commenter  J’apprécie          40
Un rire ténu accompagne Estéban lorsqu'il se penche pour se rafraîchir dans l'eau claire.
Qui se moque ainsi de lui ? Rien de visible, mais une voix flûtée chantonne :
— Par la magie du Faith fiada, qui, de l'homme ou du cerf, se présente ici ?
Estéban ne sait que répondre. Le rire reprend de plus belle.
Lorsqu'il aperçoit la licorne, elle se tient au loin près de la cascade, sous le voile de la brumisation qui teinte sa blancheur d'arcs-en-ciel.
Commenter  J’apprécie          30
La pluie ne s'arrêterait-elle donc jamais ? Ménuisel l'entendait ruisseler inlassablement et peupler la forêt de mille bruissements. Sa présence l'oppressait, l'isolait à l'intérieur de sa hutte et rendait plus implacable la certitude qui s'imposait à elle, malgré toutes les objections que lui prodiguait son bon sens.
Elle jeta une fois encore ses cartes sur la pierre polie et, des trois qu'elle retourna, l'oiseau à Grand envol et la Dame Chevauchant persistèrent à sortir. La troisième, l'Unicorne Élancée, lui était aussi apparue à plusieurs reprises, avec une régularité surprenante. Elle cherchait vainement le lien qui pouvait la rattacher aux précédentes dont la signification était évidente. Car elle ne pouvait nier que les cartes lui eussent jamais menti !
Commenter  J’apprécie          30
S'oublier et se fondre dans un rythme journalier, réglé petitement avec la bienfaisance de l'habitude, comme un baume sur la blessure de tout ce qui fut, et un onguent contre tout ce qui sera.
Commenter  J’apprécie          30
Une réponse, peut-être dans cet assemblage de rochers devant lequel sa marche l'a conduite. Il a l'aspect d'un tumulus, la forme archaïque d'une aire sacrée héritière d'un lointain passé, sous la forme d'un enchevêtrement de pierres, de végétation et de terre. Au sommet une croix de facture grossière, taillée dans une lave grise semblable à celle de la roche qui supporte son socle, si usée qu'il ne reste plus rien du relief qui a du la personnaliser, n'est plus garante de la victoire chrétienne sur le paganisme. Le temps a ramené la foi à ses valeurs premières : la croix, recouverte des mêmes lichens que la pierre celtique, fait corps avec l'élément dont elle fut tirée et participe, en parfaite symbiose, à la magie du lieu.
Commenter  J’apprécie          30
Sinon, pour ton autre question, qu'est-ce que j'ai ressenti en jouant le rôle du Garlan pendant "Le Dit d'Alleuze" ? Eh bien, au risque de te décevoir, un rôle comme celui du Garlan ne laissait que peu de place à une identification au personnage. Je ne crois pas que l'on peut dire que j'étais "habité", non ! La sortie sur le mur du cimetière, par exemple, imposait le contrôle de nombreux paramètres. Debout sur un mur d'une trentaine de centimètres, parfois glissant et humide, ébloui par un projecteur arasant, noyé dans une fumée épaisse qui empêche de voir même ses pieds, vêtu d'un costume d'une vingtaine de kilos, le comédien se dit : Attention, au top, c'est parti. OK, contact, micro... je suis à vue... fais gaffe où tu mets les pieds mon pote. Ah ! il a encore réglé son projo trop bas, j'en prends plein la gueule, je vais finir par me la casser ! Attention à la cinquième dalle qui est branlante. C'est quoi qu'on entend là ? Aie ! mon souffle dans le micro. Arrête de respirer, crétin, on croirait un train à vapeur. Bon, où je dois m'arrêter, moi ? Je ne vois pas le repère avec sa lumière. C'est pas vrai, Jack, demain c'est toi qui fais le Garlan ! Pourvu que je n'fasse pas de pain de texte... Ils sont nombreux ce soir, ils ont encore explosé la jauge... Pourvu que le fouet claque bien, pourvu que je ne prenne pas un retour de mèche dans la tronche. C'est quoi qui me tire, là ? Chiotte, je marche sur ma cape, elle est mal attachée. C'est pas vrai ! Marianne, demain, c'est toi qui fais le Garlan... Bon, je crois que c'est là... Attention, le fouet : "shclac" ! Oui, super ! Encore un : "shclac" ! Ah, ah ! Là, ils sont bluffés. Vas-y Garlan, t'es le meilleur ! Fais-leur voir ce que tu sais faire. Attention au texte... pourvu que je n'aie pas de trou... Pourquoi je fais ce métier, moi ?... Attention, texte, go : « Moi qui suis tronqué de nobles proportions, difforme, inachevé, dépêché avant terme, si boiteux et si laid... » C'est marrant, on dirait du Shakespeare... Falstaff, peut-être ?...
Voilà, Viviane, ce qui se passe dans la tête du comédien, debout, tout seul, sur le mur du cimetière d'Alleuze face à six cents personnes... Mais dans le corps par contre, dans le corps, c'est une autre histoire.
Commenter  J’apprécie          20
Voyant Estéban s’assombrir, Marianne ajoute :
― Mais nous sommes liés, tous les trois… Une sorte de transfert en triangle d’amour de nos énergies… Il nous faudra encore beaucoup d’existences pour parvenir au terme de cette étrange alliance…
Puis, elle rit :
― Tu voudrais toujours agir en parfaite innocence comme s’il n’y avait jamais aucune conséquence à tes actes… Tiens, crois-tu prudent de venir visiter mes rêves : tu pourrais toujours y figurer en bonne place !
Estéban regarde Marianne et voit que sa pause abandonnée a pris une aura voluptueuse.
Mais elle rit encore, se moquant de lui :
― Quels que soient mes fantasmes, je ne te laisserais pas y accéder ! Tu ne le mérites plus… Tu gardes juste la possibilité de rester le Prince de ces lieux, ultime refuge dont l’hôtesse en est ta Marraine la fée. Maintenant, pars ! D’autres visions t’appellent…
Commenter  J’apprécie          20
Plus haut, la forêt est promesse d'asile où elle veut s'enfoncer comme on tente de se perdre.
Commenter  J’apprécie          20
Dans l'ambiance feutrée de la Bibliothèque Apostolique Vaticane, la nervosité de Viviane semblait déplacée : une tension presque palpable qui vibrait comme un sacrilège prêt à déchirer le silence de la convenance. Gilles se demandait quelle fantaisie son amie avait encore inventée. Il ne la connaissait pas dans ce rôle de victime aux abois.
Commenter  J’apprécie          10
Dans la chaleur odorante de l'écurie, Ufe et Voreuvi assistent la Licorne en train de mettre bas. Sa robe est perlée de sueur, elle halète et des larmes d'ambre liquide s'échappent de ses yeux. Enfin, le nouveau-né jaillit de son ventre dans une membrane moirée.
Commenter  J’apprécie          10
Elle s'isola dans un recoin de la caverne et s'abandonna au refuge de l'obscurité qui masquait sa faiblesse. Que ne pouvait-elle demeurer là, sans bouger,jusqu'à que l'empire des ténèbres l'ait dissoute en son sein, lui apportant l'oubli.
Commenter  J’apprécie          10
L'effet de ces paroles lui procura un léger vertige. Ainsi, d'autres étaient informés de l'appel qu'elle avait reçu, et avec suffisamment de certitude pour vouloir pallier à la vacance de sa fonction. Elle en ressentait un mélange d’appréhension et d'impatience, vaguement effrayée de trouver la confirmation de ses déductions mais stimulée par l' espoir d'en connaître plus sur le destin qui lui était réservé.
Commenter  J’apprécie          10
Des lueurs semblables à nos feux follets terrestres se signalaient et je me mis à deviner des silhouettes nageant autour de moi - formes humaines - ondoiements de dauphins - tandis qu'un courant m'entraînait avec elles dans une direction inconnue. Je vis des chevelures déployées en étoles d'algues, des éclats de nacre briller sur les bras et les épaules blanches, des mouvances de nageoires comme des jeux d'éventails, indiscernable ballet de grâces aquatiques.
En cette étrange compagnie, je passai entre les vestiges de cités fabuleuses qui m'évoquèrent moins des ruines que des royaumes oubliés.

- Mer de larmes -
Commenter  J’apprécie          10
Merci pour ce roman qui décrit à merveille les beautés naturelles du Cézallier et donne envie de se replonger dans les Hauts de Hurlevent. On redécouvre le plaisir que l'on a pu avoir en lisant les auteurs romantiques du 19ème siécle.
Commenter  J’apprécie          11
Quand parviendrait-il à lui faire raconter son histoire ?Pourquoi ce grand gars athlétique, au rayonnement particulier qui attirait irrésistiblement les femmes, s'était-il mué en une épave dont la vigueur même s'était échouée ?
Commenter  J’apprécie          00
Lorsqu'elle se mettait à danser sa séduction se transcendait, délivrant la vision d'une grâce innée, d'une classe naturelle. Dans cette discipline précise des danses traditionnelles, Jeanne avait su libérer son corps de toutes contraintes, virevoltant et ondulant avec une sensualité, une légèreté fascinante.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Martine Hermant (122)Voir plus

Quiz Voir plus

Le faucon déniché

Qui est l’auteur?

Jack london
Aucun
Miguel combra
Jean Côme nogues

30 questions
399 lecteurs ont répondu
Thème : Le faucon déniché de Jean-Côme NoguèsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}