L’air était lourd, irrespirable. On avait l’impression
que les trottoirs allaient fondre et que le goudron
deviendrait un liquide noir ruisselant dans les caniveaux.
Le 28 n’arrivait pas et Sophia s’impatientait.
Elle voulait quitter la ville. Pourquoi acceptait-elle
toujours de faire des exposés avec des flemmards qui
s’en moquaient complètement ? À chaque fois, elle
devait passer des heures à la bibliothèque pour rien,
ou pas grand-chose. Elle regarda la pointe de ses
boots et se jura que la prochaine fois elle dirait non !
Sophia ressortit de son sac la page 4 du journal, la
défroissa avec le plat de la main et remarqua juste un
détail. Les chevaux semblaient avoir été foudroyés en
plein galop. Quelqu’un, ensuite, avait dû les aligner
dans une sorte de rituel macabre. Mais pourquoi ?