Je te le répète, c'est au hasard d'en décider. Toutefois tu dois me promettre une chose, Pauline: quoi qu'il arrive, quels que soient les événements, quoi qu'on t'en dise, ne touche jamais, je dis bien jamais, à l'escalier de pierre. Si tu le faisais malgré tout, crois-moi: tu ne connaîtrais plus la paix, toi non plus. Car il y a des forces nocives qu'il ne faut pas libérer. Et celles qui se cachent sous cet escalier sont terriblement mauvaises...
Le père avait écouté attentivement le récit de Valérie. Il songeait :"Mais enfin, il y a tant de chiens abandonnés en France, était-ce bien nécessaire d'en ramener un de si loin, avec tant de complications..."
Sa fille le regardait en souriant: "je sais ce que tu penses... Pourquoi celui-là plutôt qu'un autre? Alors voici ma réponse, et c'est un clin d’œil à Montaigne :"parce que c'était lui, parce que c'était moi, voilà tout!"
que voulez-vous répondre à cela? C'est imparable.
Je m'endormis bientôt d'un sommeil lourd... jusqu'à ce coup de tonnerre, tellement puissant que je me redressai sur mon lit, tremblant. Un deuxième coup de tonnerre... Assoiffé, je me levai pour prendre un verre d'eau puis je regardai machinalement par la fenêtre, avec difficulté car les trombes d'eau qui s'abattaient et l'obscurité d'une nuit sans lune m'interdisaient d'y voir grand chose. Un éclair... et mes cheveux se dressèrent sur ma tête : une robe blanche... puis plus rien. Un deuxième éclair : la silhouette de mon père, courant à la poursuite de la robe blanche...
...Ma mère semblait désespérée et mon père, complètement désemparé. Il murmura :"Camille!"
Elle retrouva un peu de vigueur pour lui répondre farouchement :"Non, pas de Camille, plus de Camille! Si tu ne me rends pas le revolver, je me jette dans le bief: ce sera moins propre!"