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Critiques de Martyn Waites (17)
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Né sous les coups

Tout comme le chantait Renaud, moi aussi je me changerais bien en chien, et comme réverbère quotidien, je m’offrirais Madame Thatcher. Et je ne serai pas la seule à aller me soulager sur sa tombe, je le sais.



Pourquoi est-ce que je parle de Miss Maggie dans ma chronique ? Parce qu’il est question de son gouvernement dans ce roman noir social.



Ce fut une lecture dure, âpre, une lecture qui me marquera profondément, un roman dont j’ai dévoré les 200 dernières pages sans pause, restant épuisée à la fin de ma lecture à cause de ma course effrénée dans les rues de la ville, les flics à mes trousses, leurs matraques me chatouillant les côtes et fracassant le sommet de mon crâne, j’ai sauté par-dessus les haies, les chiens policiers à mes trousses, les policiers montés m’ont coursé dans les rues, je me suis faite plaquer contre le mur par les destriers rendu fous par leurs cavaliers, les chevaux redevenant des machines de guerre pour la cause.



Il ne faisait pas bon être mineur gréviste en 1984…



"1984" n’est pas qu’un roman célèbre d’Orwell… C’est en 1984 que l’Angleterre est entrée dans les temps modernes tels que nous les connaissons. C’est en mai 1984 que la bombe à retardement à été enclenchée et que le compte à rebours fut lancé dans un sinistre "tic-tac".



Une seul nom : Margaret Thatcher, dite "la dame de fer". Elle a été réélue pour un second mandat, les gens n’ayant aucune autre alternative crédible. La dame de fer s’est attaqué aux mineurs et les mines ont fermés, entrainant des combats, des tabassages en règle de mineurs et la mort des villes qui vivaient du charbon, pourtant rentable. Les grévistes n’ont pas eu le soutien de la population…



Ce roman jongle avec deux périodes, celle de 1984, nommée "avant" et 2001, nommée "maintenant", nous faisant changer d’époque mais avec les mêmes personnages, sans savoir ce qui s’est passé pour eux pendant ces 17 ans (on le saura à la fin).



1984, dans la ville minière de Coldwell, près de Newcastle… Nous sommes en compagnie de Tony, un jeune footballeur professionnel qui a du potentiel; de Louise qui cherche l’amour; de Tommy, une jeune brute, bras droit et gauche d’un caïd de la pègre locale; Mick un mineur syndicaliste qui aime la dive bouteille et Stephen Larkin, un journaliste idéaliste.



Tout ce petit monde évolue alors que les mineurs se lancent dans leur ultime combat, certains étant plus impliqués que d’autre.



2001… de la ville de Coldwell en état de siège en 1984 à celle décrépite et moribonde, tout a changé et ♪ "non, non, rien n’a changé" ♫.



Si la révolte semble être morte sous les coups de matraque donné en 1984, la résignation qui a engourdi les mineurs continue de faire son œuvre en 2001. La ville est morte et seule la pègre fait son beurre en vendant de l’herbe.



Ce roman nous montre la manipulation des masses par les médias qui, avec un reportage, peut faire passer le clan A pour des brutes et le clan B pour des victimes. Ici, ce furent les mineurs qui se firent passer pour des brutes sanguinaires et les poulets pour des pôvres petits. Démagogie, quand tu nous tiens.



Le gouvernement Thatcher voulait détruire la classe ouvrière et seuls les mineurs se sont révoltés… Le reste du monde ne comprenait rien et s’en fichait. Ce n’était pas son combat et de toute façon, les médias étaient instrumentalisées, les gens manipulés et les mineurs esseulés.



Les personnages de ce roman sont multiples, certains plus attachants que d’autres. Multiples, mais travaillés ! Ils ont leurs contradictions, ils ont des idéaux, des espoirs de vie meilleure, des envies, du courage mélangé à une part de lâcheté. Et les pire ne sont pas toujours les caïds… N’est-ce pas, Keith ?



Martyn Waites nous balance sans ménagements au milieu de cette population fracassée, moribonde, en état de mort clinique quasi. Il nous jette parmi cette population dépossédée de son travail, privée de son droit à faire bouillir la marmite, amputé de leur fierté et de la solidarité entre camarades mineurs.



Ils n’ont plus rien et ne peuvent léguer à leurs enfants que le malheur, le renoncement à tout et la haine de soi.



Pour eux et pour la génération suivante commence une longue et pénible descente aux Enfers, une descente bien plus dégradante que celle qui les transformait en rats qui grattaient la terre pour en extraire les pépites noires.



L’échec ne naît pas de la révolte mais de la résignation…



Un roman aussi noir que l’anthracite mais au bout du tunnel, il y a souvent de la lumière…


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Né sous les coups

Bienvenue dans notre société postindustrielle ! Les cités ouvrières sont devenues des lieux de relégation sociale. Explosion des inégalités. Emergence de travailleurs pauvres. Un travail assoupli et précarisé. L'exclusion, le chômage et l'échec scolaire se sont généralisés. Les services publics se sont détériorés. Nous sommes dans la banlieue de Newcastle mais nous pourrions être dans n'importe quelle autre ville de France ou du Royaume-Uni... Pour comprendre le présent, Martyn Waites souhaite revenir ce qu'il s'est passé une génération plus tôt. Lorsqu'elle accède au pouvoir au début des années 80, Margaret Thatcher va lancer une "révolution libérale" qui va ébranler son pays de manière irréversible. Un de ses objectifs est de réduire l'influence des syndicats en fermant des mines pourtant rentables. Les mineurs lui répondent en organisant de grandes grèves face auxquelles elle se montre inflexible. La répression policière est féroce et les médias orientent l'opinion en présentant les grévistes sous un jour défavorable. La grève échoue. Les mineurs qui scandaient : "du travail pas la charité " vont se muer au cours des années en "cas sociaux" à qui les nouveaux leaders politiques n'ont plus rien à promettre. Une génération perdue qui est née sous les coups de matraque.



Le double fictif de l'auteur est un journaliste qui retourne dans la cité minière de Coldwell pour y faire un reportage. Il renoue ainsi avec son passé, sa famille et un idéalisme émoussé par une brillante carrière. L'auteur met en place un aller-retour permanent entre "avant" et "maintenant". Cela lui permet, par exemple - d'expliquer la déchéance d'un couple qui ne parvient pas à empêcher la chute de ses enfants dans la drogue et la violence. Il mêle des histoires personnelles à un récit social qui illustre l'évolution d'une classe et d'une région industrielle. Il brosse notamment les destins d'une femme au foyer désespérée, d'une adolescente qui flirte avec le danger, d'un truand en quête de rédemption, d'un footballeur à la carrière brisée, etc. J'ai aimé ce roman, son regard social et ses fulgurances noires. Je n'ai qu'un seul reproche à faire à l'auteur : il dévoile trop facilement ses intentions. J'ai apprécié les nombreuses références à des groupes des années 80. Il est vrai que la musique a - en Angleterre plus qu'ailleurs - une place centrale et générationnelle. Je termine en fredonnant comme Belette2911 la chanson de Renaud : "Miss Maggie".

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Né sous les coups



1984, dans une petite ville minière du Nord de l’Angleterre, sur ordre de Margareth Thatcher la police à charger contre les mineurs en grève, la répression est à son paroxysme, il faut faire taire le monde ouvrier. Larkin, jeune journaliste originaire de la ville est le témoin impuissant des affrontements. Le gouvernement conservateur contrôle les médias, à la télévision, dans les journaux les mineurs sont décrits comme des voyous, casseurs, violents etinconscients.Partout, il est écrit que l’avenir n’est pas dans le charbon. Mais au fait, c’est quoi l’avenir d’une petite ville minière sans mine ?



2001, Larkin revient dans la ville de son enfance il veut écrire un livre sur le combat des mineurs sous le gouvernement Thatcher.Il découvre horrifié une ville mourante transformé en temple de l’économie parallèle ; le jeu, la drogue, la prostitution, la pornographie ont remplacé la mine. Il va retrouver les acteurs et les témoins des affrontements passés. Mais les mémoires sont défaillantes et le monde a changé.



Version Hardcore du « Testament à l’Anglaise » l’épatant roman de Jonathan Coe sur les années Thatcher, « Né sous les coups » est un opéra social, une tragédie en cinq actes. Martyn Waites suit ses personnages, les faits valser entre le passé et le présent, empoigne le lecteur et l’entraine dans une fresque politique pleine de bruit et de fureur.



La bande son est formidable et le style un véritable coup de poing. Un sacré roman.
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Né sous les coups

« Le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher avait été réélu pour un second mandat par un raz-de-marée apathique. Les gens avaient voté pour elle parce qu’il n’y avait aucune alternative crédible. Avant les élections, il y avait eu des mouvements de mécontentement contre la façon dont la droite gouvernait. Une diversion se présenta, sous la forme d’un petit conflit dans le sud de l’océan Atlantique, au sujet des îles Malouines, une équipée ultrapatriotique qui permit d’assurer la réélection. Encouragée par ces événements, Thatcher s’était ensuite cherchée une cible intérieure : elle avait trouvé les mineurs. »



Nous sommes en 1984 et, dans la ville minière de Coldwell, près de Newcastle, les destins de Tony, jeune footballeur professionnel issu d’une famille d’ouvriers, de Louise tout juste au sortir de l’adolescence et qui cherche l’amour, de Tommy, la jeune brute qui monte dans la pègre locale, de Mick le mineur syndicaliste, et de Stephen Larkin, journaliste idéaliste, se croisent alors que les mineurs se lancent dans leur ultime combat. Presque vingt ans plus tard, Larkin revient sur les lieux où ses illusions se sont fracassées et croise les mêmes personnes ainsi que d’autres, plus jeunes. De la Coldwell en état de siège à la Coldwell décrépite et moribonde, tout a changé et rien n’a changé. La révolte semble avoir disparu sous les coups de 1984 et la résignation qui a suivi continue de faire son œuvre.



C’est avec un roman social que les éditions Rivages font leur rentrée littéraire. Un roman dur, âpre, qui, par le jeu des allers-retours entre 1984 et 2001, démonte les mécanismes de l’apathie de la classe ouvrière anglaise et de la violence sociale à la lumière de la destruction programmée de ladite classe par le gouvernement Thatcher. Car si les temps sont aux explications simplistes, à commencer par un supposé déterminisme social, pour ne pas dire un atavisme de classe, afin d’expliquer la misère dans laquelle à sombré une grande partie du prolétariat anglais, Martyn Waites propose une vision bien plus nuancée des choses. On n’est bien entendu pas surpris de voir Thatcher montrée du doigt, ce qui est bien la moindre des choses, mais on est toujours étonné de voir comment ce gouvernement a pu se libérer de la contrainte des droits de l’Homme avec l’appui – ou à tout le moins une coupable indifférence – des médias et de la population pour faire plier tous ceux qui se risquaient à lui résister .



À travers ses personnages formidablement construits, avec leurs contradictions, leurs idéaux, leurs espoirs, leurs envies, leurs étincelles de courage et leur lâcheté ordinaire, Waites montre habilement plusieurs facettes du prisme de cette population fracassée, dépossédée du travail qui lui offrait, outre un gagne-pain, la fierté et la solidarité, et qui n’a plus à léguer à la génération suivante que renoncement et haine de soi.



De cette construction implacable constamment rythmée par une bande originale caractérisant situations et personnages, il ressort beaucoup de reniements, d’espoirs déçus, mais aussi de révoltes qui peuvent encore ressurgir, de recherches de rédemptions pas forcément vouées à la réussite et peut-être un soupçon d’espoir. Et Martyn Waites de montrer que si l’échec peut advenir, ce n’est pas la révolte le problème mais bien la résignation.



Cela donne un roman noir social poignant et tragique d’une grande maîtrise qui lie avec bonheur les histoires personnelles de personnages joliment incarnés à l’Histoire contemporaine subtilement dépeinte. Engagé et écrit avec talent, Né sous les coups est une bien belle réussite.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Né sous les coups

Un formidable roman noir d'une rare puissance.

Le choc se produit dès les premières pages.

Après un prologue fulgurant et violent, le premier chapitre de la première partie commence par deux pages de description d'un match de foot pendant lequel un joueur marque un but. La description est tout simplement à couper le souffle.

Et le reste du récit est à l'avenant, prenant le lecteur aux tripes jusqu'à la fin.

Une écriture puissante et racée, des personnages forts qui prennent vie au fil des pages, une intrigue noire et sociale implacable, qui se met peu à peu en place et captive l'attention du lecteur pour mieux montrer les dégâts causés par la folle politique dictatoriale, criminelle et ultralibérale de Thatcher.

Vous pensez que le sujet en tant que tel ne vous intéresse pas, et donc que vous n'accrocherez pas ?

Détrompez vous : Martyn Waites est aux commandes, la construction de son récit est imparable, ses personnages plus vrais que nature, le drame terrible - d'autant plus qu'il est basé sur la réalité - et de plus en plus palpable.

L'auteur nous offre un superbe roman noir et âpre qui témoigne de la déliquescence de la société anglaise sous les coups de boutoir de l'ultra-libéralisme, tout en lui insufflant une puissance romanesque, une intensité dramatique, un suspense et une tension crescendo dignes d'un grand thriller. Une lecture marquante, poignante et édifiante dont on ressort sonné.

Martyn Waites est à coup sûr une révélation éblouissante, une voix originale avec laquelle il faudra désormais compter, et son premier roman, énorme coup de coeur, en est la preuve !

À découvrir d'urgence, à l'heure où ce roman sort en poche (collection Rivages/Noir) et où paraît enfin en France chez Rivages son second roman, "La Chambre blanche".
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Né sous les coups

Né sous les coups.



Et voilà le nouveau « immense roman noir, âpre et cru, entre David Peace et Richard Price » (Rolling stone) ou « bouillant de fièvre, désespéré et palpitant » (le monde des livres). Les exaltés des quatrièmes de couvertures devraient être un peu régulés.



Parce qu’en terme de « cru » Martin Waites ne nous épargne rien des parties de jambes en l’air de ses personnages au point qu’on imagine ce livre écrit une main sur le clavier et l’autre en dessous (érections tonitruantes, poils pubiens humides, éjaculations etc.). Ce qui me semblait irrémédiablement anachronique depuis au moins quinze ans est déversé là comme une poubelle dans une benne. Moche. Très moche.



La répression des émeutes des mineurs en 1984 par Maggie la divine est un prétexte pour dresser les portraits de personnages soit veules soit angélistes et rien ne vient corroborer une quelconque vérité historique : l’exemple même du discours contre-productif. Mal renseignée, mal écrite la description de ces évènements impitoyables perd son sens et s’étouffe comme un feu sous la pluie.



Avec une (dé)composition en chapitres nommés « avant » et « maintenant » et quatre parties inégales, Waite déroule une saga sans intérêt qui lasse au bout de cent pages. Pas de style, pas de suspense, pas de règles. Pas d’effort mais l’odeur de la sueur.



Personne, compris l’auteur, ne tire la moindre leçon de l’Histoire et les scènes grotesques de viol et de tueries sont uniquement des faire-valoir pour une littérature à deux balles censée révéler une réalité tellement mieux décrite par John King par exemple.



On aimerait savoir comment de telles niaiseries vulgaires accèdent à l’étal des libraires et pourquoi.



De la daube en tout cas.



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Né sous les coups

Coldwell est une cité minière dont les ouvriers ont lutté jusqu'à la mort pendant les années Thatcher. Vingt ans plus tard, la ville est sinistrée et gangrenée par la criminalité.

Premier roman, dans la lignée de David Peace. Polar social, contexte de fermeture des mines dans le nord de l'Angleterre alternant les chapitres "Avant" 1984 et "Maintenant", début des années 2000. Nés sous les coups est aussi une expérience sensorielle et émotionnelle. Du grand roman noir britannique. J’ai totalement adhéré




Lien : https://collectifpolar.com/
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La chambre blanche

Après l’excellent Nés sous les coups, c’est avec une certaine impatience que l’on attendait la parution du deuxième roman de Martyn Waites, La chambre blanche. Et l’on devint plus impatient encore de le lire en prenant connaissance de l’ambition de ce roman. Car il s’agit ni plus ni moins, à travers les destinés de plusieurs personnages issus de toutes les couches de la société, de raconter trente années d’histoire de Newcastle et, partant, trois décennies de celle de l’Angleterre. Entre 1946 et 1974, on s’attache donc aux pas de Jack Smeaton, soldat traumatisé par ce qu’il a vu à la libération de Belsen, de Monica Blacklock, abusée par son père, prostituée, de sa fille Mae, de Brian Mooney, petit truand décidé à prendre le pouvoir dans sa ville, de Ralph Bell, entrepreneur au service des projets utopiques du leader travailliste Dan Smith… Autant de destins qui, à leur niveau, font l’Histoire et/ou la subissent dans une Angleterre qui ne parvient pas à briser le cercle de la misère dans lequel est englué son prolétariat.

Voilà donc pour l’intention. C’est en fait du côté de la réalisation que Martyn Waites pèche.

De fait, après un début très prometteur avec notamment une scène saisissante où Jack Smeaton, tout juste employé dans un abattoir, flanche devant ses collègues, et une autre, glaçante, qui voit Monica Blacklock accompagner son père chez un autre homme, Waites semble se laisser dépasser par son ambition de départ et lâcher peu à peu les motifs intéressants qui apparaissaient au départ.

Ainsi en va-t-il du traumatisme qu’a constitué pour Smeaton la découverte des camps. Évoquée avec violence dès le départ du livre, elle en est finalement absente par la suite à l’exception d’une scène relativement banale. Il en est de même des projets de rénovation urbaine socialiste de Dan Smith qui demeurent toujours en arrière-plan et ne servent en fait qu’à justifier la monter en puissance de Mooney et la chute de Bell. Là encore, d’ailleurs, Martyn Waites laissait présager au départ la mise en place d’une véritable tragédie antique, mais il ne nous sert finalement qu’un banal thriller sans grande originalité – la palme étant attribué à égalité à la révélation scoubidouesque de l’identité de Mooney face à un Bell défait et à la découverte grand-guignolesque de l’antre du très méchant Johnny Bell.

Alors si tout n’est pas à jeter – il y a du rythme, quelques beaux personnages, en particulier féminins comme Monica et Mae Blacklock ou Joanne, et même de bonnes scènes d’action – La chambre blanche se révèle être une déception. Là où l’on pensait trouver une fresque noire politique et sociale à la manière de ce que peuvent faire un David Peace ou même un Giancarlo De Cataldo, on se trouve face à un roman noir efficace, certes, mais plutôt superficiel dans lequel les occasions d’offrir une véritable épaisseur au récit et aux personnages sont sacrifiées à quelques effets de manche. C’est dommage.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Né sous les coups

Ni enquête policière, pas vraiment un thriller, Né sous les coups est le digne représentant des romans noirs historico-sociétaux.



Martyn Waites nous plonge dans les années Thatcher en Grande Bretagne. Les Marines sont revenus victorieux des Malouines, la Dame de fer est au somment de sa force ; elle vaincra les mineurs britanniques qui s’opposent aux fermetures de mines qui ont fait fortune du pays.



Au nord de l’Angleterre, dans une bourgade imaginée par l’auteur, ce sont 17 ans qui seront labourées au gré des standards de la pop anglaise de l’époque.

Avant, c’était au moment des grèves, maintenant, c’est en 2001, alors que Stephen Larkin revient pour y écrire un article sur cette ville qu’il a bien connu en 1984.



Le premier intérêt de ce roman, ce sont ses personnages ; nombreux, ils se révèlent tous avec beaucoup de subtilité au fur et à mesure de la narration, tout comme la façon dont ils s’imbriquent les uns aux autres. Il faut savoir être patient, et accepter le flou avant que les choses ne s’éclaircissent au fil du roman.



Le second point fort de ce livre réside dans sa construction faites d’aller et retour entre avant, et maintenant qui donne du rythme à un roman statique, et extrêmement localisé par ailleurs. Ce procédé allège une certaine froideur voulue par l’auteur, et que l’on retrouve dans une écriture sans fioriture, et d’un réalisme qui s’avère parfois, mais justement, relativement cru ; terrifiant, même .



Enfin, l’auteur s’attaque à un sujet historique rarement traité dans la littérature. En ciselant le destin funeste d’une ville et de tout ce qu’elle pouvait comporter d’humain, il lance comme un appel à ne pas oublier ces hommes et ces femmes marqués dramatiquement par des décisions politiques qui les dépassaient tous. Si l’on sent l’engagement de l’auteur, on ne se sent pas pour autant otage de ses options. Il s’en dégage beaucoup de force, une grande maîtrise.



Ce livre est le troisième finaliste pour le prix SNCF du Polar 2014, après Des nœuds d’acier de Sandrine Colette, et Yeruldelgger d'Ian Manook. Pour ce qui est de mon vote, le choix va être cornélien….




Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Né sous les coups

C'est un très bon livre, mais il n'est pas aussi abouti qu'il aurait pu l'être, comme si l'auteur était dépassé par les histoires qui le composent et qu'il n'arrivait plus à les maîtriser. Toutefois, sans atteindre la puissance de David Peace, la description de la grève des mineurs et de leur répression implacable est prenante et saisissante. La description des conséquences de la casse sociale opérée par Thatcher est également bouleversante. Mais Martyn Waites y ajoute une histoire de caïds, de femme au foyer qui s'émancipe, d'ex-espoir du foot intelligent, et de journaliste en échec : au final, le pudding est un peu lourd, mais il se mange quand même très bien.
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Né sous les coups

Un livre qui se lit vite, sur des événements en Angleterre pas forcément connus par tous (notamment la génération née après 1990). La "Dame de fer" n'a pas usurpé sa réputation et le récit du livre, bien que fictif, dénonce l'impact social terrible qu'eurent sa politique sans pitié.

La trame de l'histoire mêle différents personnages à différentes époques. A l'image de l'article qu'écrit le journaliste Larkin dans le livre, je pense que c'est une volonté de la part de l'auteur de montrer le lien entre les maux actuels et les actions passées, d'où ces récits enchevêtrés, sans date, où l'on se demande parfois à quelle époque on est. Quelle importance, puisque finalement, les deux époques ne sont pas si différentes ?

Le seul point noir de ce livre a été pour moi le rôle des personnages féminins. A part subir et faire des fellations à tout bout de champ au moindre homme qui passe, elles ne font pas grand chose... Alors certes, je conçois que dans un tel univers le machisme puisse être fort, et la virilité preuve de puissance, mais montrer des femmes fortes qui surmonteraient également leurs épreuves aurait été une bonne chose.
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Né sous les coups

Déception à la lecture de ce livre dont j'avais lu ici ou là des critiques dithyrambiques. Certes, la plongée dans l'Angleterre de Thatcher, dans le marasme social vécu par les mineurs menacés de perdre leur travail est intéressante, appuyée par des allers-retours dans le temps qui montrent comment une société qui perd son travail se délite et se criminalise.

Néanmoins, cette histoire est bien trop artificielle, très fabriquée, certains aspects, notamment les histoires de coeur des protagonistes, sont franchement cliché.

Au final, peu de suspense, guère de surprises, trop de maladresses dans le texte qui en devient lourd et répétitif, tout est prévisible. Assez ennuyeux, du coup...
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Né sous les coups

Né sous les coups est le deuxième roman de la rentrée littéraire 2013 que je lis grâce à Libfly. Et celui-là il m’a plu.



En alternant une action dans le passé et une action maintenant, Martyn Waites fait la description, d’une société brisée, sans illusion. La cause de la fracture est la répression sans raison valable de la grève des mineurs, car pour Waites cet événement a été un tournant dans l’histoire de l’Angleterre. C’est avec ces grèves que l’Angleterre est entrée de plain-pied dans le libéralisme, ça a transformé durablement le pays et cela a encore des conséquences aujourd’hui. Là où il y avait une sociabilité du fait de la présence des mines, aujourd’hui c’est la pègre qui remplace les mineurs.



L’alternance entre le passé et le présent est très bine maitrisé. Tout le long du roman, le lecteur va, de cette façon, construire les personnages, leur caractère et leurs histoires.



Les descriptions de certaines scènes sont violentes, crues mais tellement évocatrices, réalistes; elles en sont presque terrifiantes. Je me souviens de la description d’une overdose, c’était écrit d’une façon tellement simple mais cela aviat l’effet d’un ccoup de poing.



Voilà ce qu’est Né sous les coups, un coup de poing littéraire que j’ai apprécié recevoir.
Lien : http://lecturesdechiwi.wordp..
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Né sous les coups

Coldwell est une petite cité minière qui va subir une grève très virulente face au gouvernement de Margaret Thatcher. Elle sera réprimée de manière très violente et 20 ans plus tard, les cicatrices sont encore visibles.



On suit les personnages au moment des évènements et ce qu'ils sont devenus à l'heure d'aujourd'hui. La construction narrative est très intéressante car on pourrait croire que toute l'histoire se passe au même moment tant tous les éléments sont imbriqués les uns dans les autres.



Les personnages sont très forts et tous ont beaucoup souffert que ce soit dans le passé ou dans le présent mais une chose est sure c'est qu'ils morflent.



La tension monte au fil des pages jusqu'au dénouement que j'ai trouvé très bien amené.



La boucle est bouclée en somme.



J'ai beaucoup aimé ce premier roman, j'ai tout de suite accroché au . C'est une belle découverte pour moi et puis pour les mélomanes, il y a beaucoup de références musicales de l'époque.



Nostalgie quand tu nous tiens.

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Né sous les coups

Le contexte historique de ce roman noir me plaisait beaucoup, la fermeture des mines anglaises étant un tournant dans l'histoire économique du pays, comme le montre aussi très bien le film Billy Elliot. J'ai moins aimé l'aspect noir et notamment la violence faite aux femmes lors des rapports sexuels, consentis ou non. On ne reviendra pas sur le débat "Faut-il cacher ce genre de violence?", la réponse est non mais cette violence-là n'est pas ce que je souhaite lire. D'autant que même dans la première relation entre la fille de Louise et son ami, il y a des phrases qui m'ont fait rire jaune car je me suis dit que seul un homme pouvait écrire ça. Je trouve aussi que ce roman a le défaut de certains romans noirs, la noirceur est tempérée par une histoire d'amour qui sent un peu l'eau de rose sur la fin. On a même l'impression que l'amour peut facilement sortir l'autre de l'addiction dans lequel il est embourbé depuis des années. Et puis, certaines phrases m'ont agacée:



Leurs yeux étaient si grands qu'il aurait pu y tomber.


Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Né sous les coups

Un roman assez noir, mais je ne l'aurai pas forcément pour autant classé dans la section "Thriller". En revanche, une bonne leçon d'histoire ! Malheureusement l'histoire ne m'a pas emballé. Je n'ai pas gardé un souvenir impénétrable de cette histoire ! Et ce n'est pas un livre qui m'aura marqué outre certains passages de l'histoire faisant référence aux manifestations et altercations entre manifestant et policiers manipulant les médias ! Les faits réels en quelques sortes !

Je ne resterai néanmoins pas sur cette impression et relirai à l'avenir un autre roman de cet auteur !
Lien : http://pasionlivres.blogspot..
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La chambre blanche

Le premier roman de Waites « Né sous les coups » a été encensé - je l'ai raté mais compte bien le découvrir dès que possible -, j'étais donc impatient de me lancer dans ce récit. J'ai achevé « La chambre blanche » qui promettait beaucoup dès les premières pages avec cet être toujours bouleversé par ce qu'il a vu, ce Jack qui traîne sa carcasse et vomit au milieu des carcasses de l'abattoir. Avec Ralph, il va s'attaquer au projet du travailliste Dan. Elle va sortir de terre leur ville neuve et ce sera la fiesta dans les rues. On apprendra vers la fin que les nouveaux immeubles ont très mal vieilli, que le quartier est toujours misérable. Leur rêve n'était qu'une utopie. Et mon enthousiasme a pris une claque. Alors, tu vas me dire, ce n'est pas possible tu as raté des pages, t'as pioncé, eh c’est le gars qui a écrit « Né sous les coups » ! Hop, hop, on se calme, j’explique.



La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2015/11/carcasses.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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