- Tu sais, porter un tatouage au Japon, c'est compliqué. C'est souvent mal perçu. Si on ne t'associe plus immédiatement à un Yakuza, tu renvoies tout de même l'image de quelqu'un qui se rebelle contre la société.
- Akiko, attends moi !
J'essaie de ne pas crier, sauf que ma nièce est trop rapide pour moi. Les gens se retournent pour m'observer. Oui, je sais : on ne hurle pas dans la rue.
Il y a des rêves qu'on réalise, d'autres non. Il suffit d'en trouver un autre pour avancer.
Quand on m'a parlé d'une crêpe, je m'attendais à ce que ce soit un peu différent ce celles que je connais en France. Pas à ça ! La base ressemble bien à une crêpe, sauf que dedans, au lieu d'ajouter du sucre ou de la confiture, ils mettent des fruits, de la chantilly - beaucoup - et de la glace. Sans parler du coulis de chocolat ou de caramel pour le nappage, et je ne sais combien d'autres toppings. Ensuite, c'est roulé, on te donne une cuillère, et débrouille-toi avec ça pour ne pas t'en mettre partout.
- Le vent est frais aujourd'hui.
- Un bon vent d'automne.
De haute lutte, j'obtiens une pause le temps de déjeuner. Je commence un peu à saturer de la nourriture japonaise. Riz, riz, riz...nouilles.
C’est à ce moment-là que je me rends compte que je n’ai même pas encore sorti mon sapin. Avec Caféine, j’ai investi dans un tout petit en plastique déjà décoré, que j’ai juste à sortir et à poser sur la plus haute étagère de mon appartement. Étant un animal paresseux, Caféine ne monte pas sur les meubles. C’est trop fatigant.
- Encore un qui part pour la civilisation, bougonne mon grand-père.
- Tu ne peux pas empêcher les gens de vouloir se rapprocher de la ville.
- Qu'ils aillent s'entasser, ça me fait de l'air.
Je comprends pourquoi tu as craqué. Cette maison cochait toutes tes cases. Sauf une. Nous n'y sommes pas tous les deux.
Je passe mon bras autour de ses épaules avant de le retirer rapidement de peur d'outrer les Japonais qui nous entourent. Ce que c'est stressant, ce côté pudique.