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Critiques de Mary Relindes Ellis (143)
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Je trouve que la force d'un livre c'est le pouvoir qu'il a de nous bousculer, de nous remuer, de nous sentir vivant à travers les émotions qu'il nous envoie .

Dans le Wisconsin, terre âpre du middle west vit la famille Lucas et le couple Morriseau.

John Lucas fermier alcoolique et violent, sa femme Claire qui porte à bout de bras l'exploitation familiale, les deux enfants James et Bill. Claire se fane petit à petit sous les coups de son sauvage de mari .

Nous sommes en 1967 en pleine guerre du Vietnam, autre endroit autre violence.

James et le petit Bill ont pris l'habitude d'aller chez les Morriseau, Ernie et Rosemary. Les deux enfants trouveront beaucoup d'amour et un peut de stabilité parmi ce couple en mal d'enfant.

Le récit commence par le départ de James pour le Vietnam et du soulagement du père de se débarrasser de ce fils encombrant .

On entre en enfer avec le désespoir de Claire, la solitude de Bill sans son frère, la folie de John.

Ernie et Rosemary seront la lumière qui chassera la tempête.

Mary Relindes Ellis nous raconte des vies brisées, le désespoir, la violence, le poids de la culpabilité sans jamais tomber dans le larmoyant.

Ce roman n'est pas une histoire mais des histoires, des vies disséquées, faites de combats intérieurs, d'introspection.

Ce livre m'a bousculé, comment ne pas être insensible à tant de détresse.

La violence conjugale, les enfants battus.

Wisconsin est un roman qui nous fait réfléchir et ouvrir les yeux.

Une belle lecture, dure et éprouvante mais nécessaire.

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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Voilà un premier roman fort sensible, une saga familiale qui nous fait suivre les Lucas et leurs voisins les Morriseau.

La narration se fait chorale, à cinq voix, passant du « je » au « il » pour explorer toutes les nuances de la violence qu'elle soit guerrière ( on suit Jimmy Lucas, 18 ans, engagé volontaire dans la guerre du Vietnam, chapitres très réussis alors que ce ce thème a été multi-traité) ou familiale ( Jimmy, son petit frère Bill et leur mère Claire doivent porter le fardeau d'un père / mari irrémédiablement violent et alcoolique ).



Il y a beaucoup de profondeur pour mettre en lumière le pouvoir de l'amour rédempteur qui transcende la souffrance. Certains passages sont superbes et d'une grande justesse comme lorsqu'il s'agit d'évoquer la psyché féminine ou comment deux femmes qui se méfient l'une de l'autre peuvent se rencontrer et en quelques minutes devenir assez intimes pour parler de leurs douleurs et sauver un autre cher qu'elles ont en commun. On se tient là, tout près des personnages et on les sent vibrer.



Est-il donc nécessaire de faire monter les enchères concernant des révélations de plus en plus terribles ? Dans le dernier quart du roman, j'ai malheureusement été un peu gênée par une de ces révélations qui jouent trop sur le pathos. le récit était déjà suffisamment puissant pour l'amener vers plus de mesure.



Lu dans le cadre de l'US book challenge du groupe Facebook du même nom ( livre 3 : lire un roman portant le nom d'un Etat USA ) https://www.facebook.com/groups/294204934564565/

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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Quoi de mieux qu'un bouquin plein de promesses ? Un bouquin qui les tient ! Et là , avec ce premier roman , Ellis place deja la barre tres haut . Une superbe chronique familiale ou tragédies et nature se partagent les premiers roles...



En lisant la 4e de couv' , l'on se dit que pour les barres de rire , on repassera . Ce roman possede la force comique d'un Damien Saez et d'un Miossec réunis . Rappelant furieusement le Winter's Bone de Woodrell , l'on y retrouve une famille miséreuse traçant irrémédiablement son noir sillon , promesse inégalable d'une récolte riche en amertume et en désillusion . Theme peu ragoutant de prime abord , au second non plus d'ailleurs . Je dis ok . De plus , des livres traitant de tels sujets , il en existe des caisses et l'exercice peut sembler éculé . Re-ok . Seulement voilà , c'était sans compter sur l'écriture d'Ellis ! L'auteure , dotée d'une plume sensible et juste , vous embarque instantanément dans cette région du Midwest Américain en vous dressant le tableau intimiste de deux familles voisines , portraits s'enracinant en pleine guerre du Vietnam et magnifiquement dépeints sur un peu plus de trois décennies !

A ma droite , les Lucas . Claire , maman courageuse devant supporter vaillamment les cuites à répétition de son John de mari qui ne vénere que deux choses au monde : l'alcool à outrance et les taloches prodiguées à l'envie sur toute personne passant à portée de paluche ! Bon à rien , mauvais en tout ! Mauvais pere , mauvais mari , élu chef de famille irresponsable 8 années consécutives ! Ses seuls trophées...

De cette triste union naitront James , l'ainé , et Bill . Sortes de Tom Sawyer et Hucklberry Finn toujours partant quand il s'agit de faire une bétise .

A ma gauche , les Morriseau . Vieux couple touchant ayant bravé les interdits . Une blanche et un sang mélé s'étant juré fidélité ad vitam eternam . Ernie , parfaite antithese de John , ancien vétéran , fait prospérer une ferme qu'il gere de main de maitre . Rosemary , elle , doit vivre au jour le jour avec cette idée qui la ronge de ne jamais pouvoir enfanter . C'est pourquoi , tout naturellement , James et Bill y trouveront , chez eux , un second foyer empli de tendresse et d'amour.

Deux familles dissemblables , deux parcours de vie chaotiques forgés par la guerre et se retrouvant , à des degrés moindres , dans la douleur d'un apre quotidien .



Ellis évoque magistralement le manque , l'absence provoquée par le départ de James , engagé volontaire pour aller "bouffer" du jaune mais surtout pour fuir ce pere qu'il déteste et laisser Bill se construire comme il peut dans son nouveau rôle de soutien protecteur . Quoi de pire que la mort d'un soldat si ce n'est l'annonce de sa disparition . Pas de corps à pleurer , juste l'espoir ténu d'un possible miracle . Ce livre est une longue plainte saisissante . Celle d'une mere ayant le sentiment d'avoir été à coté de la plaque toute sa vie . Celle d'un frere déchiré , semblant avoir hérité des genes du pere , qui pleure autant qu'il boit sa moitié disparue . Celle d'un vieux couple qui assiste , impuissant , à la longue descente aux enfers de cette famille dévastée et qui ne peut se résoudre à accepter l'inéluctable mort d'un p'tit gars qu'ils considéraient comme leur propre fils . Les émotions ne sont que tristesse et désespoir . Elles jaillissent à chaque page et vous éclaboussent de leur noirceur contagieuse ! Ellis maitrise à la perfection une narration qui s'enfonce graduellement dans le cafardeux et le mélancolique . Une misere sociale et morale accablantes .L'auteure verse dans le douloureux sans jamais en faire de trop . Objectivité du récit , sincérité du verbe . Un récit empreint d'une désespérance omniprésente , magnifié par la description de ces paysages d'une beauté sauvage époustouflante . Le tout , dans un contexte de guerre oppressant m'invitant à aller réecouter sur le champ ( de mines ) ces bons vieux standards anti Vietnam que sont Born In The USA du Boss ou bien encore Star Spangled Banner et Machine Gun d'un Hendrix survolté .

Si les themes que constituent la perte d'un etre cher , l'enfance maltraitée , l'hérédité , la solitude , vous titillent , laissez-vous emporter par cette berceuse vénéneuse...



Wisconsin , la beauté déprimante et ténébreuse d'un coucher de soleil hivernal...
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Résilience, destin, humanité, fraternité, souffle... Je n'aime pas les grands mots, mais je ne vois pas comment les éviter ici, tant ils représentent ce roman magnifique, tendre et fort.



Wisconsin, c'est le nom d'un Etat américain au sol aride, aux distractions rares et aux habitants souvent frustres. L'Etat où vit Billy, un petit garçon rêveur dont le père est alcoolique et violent et la mère folle de malheur.



Heureusement, pour oublier tout ça, Billy peut compter sur son grand-frère Jimmy, protecteur et blagueur, mais aussi sur la tendresse et les gâteaux au chocolat des fermiers voisins, ou encore sur les promenades dans la nature ou les jeux avec son bouclier en carapace de tortue...



Forcément, le monde de Billy bascule quand Jimmy part combattre au Vietnam et que sa mère les isole encore plus dans les angoisses et la souffrance. Commence alors pour lui un long chemin de croix.



C'est cette histoire de souffrances et d'espoirs, de solitude et de rencontres, d'alcool et de neige que retrace Wisconsin. Et c'est là que je me heurte à l'écueil de la grandiloquence ! Car le roman parle à merveille de la vie, de l'amour fraternel, de la nature, de l'humanité, du besoin d'être aimé et entouré, des petites lumières qui apparaissent parfois au fin fond du désespoir et de la possibilité de grandir et de se construire même après des événements terribles.



Ce livre est poignant, il donne envie de pleurer et de rire, d'appeler tous ceux qu'on aime pour les remercier, de partir dans le Wisconsin voir les prés, les forêts et les rivières, ou simplement de dire un mot gentil aux gens un peu paumés qu'on peut croiser.



Challenge Atout Prix 8/xx, avec le Prix Littéraire de la Région PACA

Merci Canel pour le conseil, j'ai adoré cette lecture.
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Un roman violent et tendre à la fois.

Un roman sur les liens familiaux, que le lien soit filial ou pas.

Un roman sur la vie, un roman où la mort fait partie de la vie.

Un roman sur l'Amérique profonde.

Un roman qui, malgré sa dureté, fait un bien fou. Rien n'est jamais perdu...

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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Attention, un énorme ♥ pour ce roman ! Le titre n’est pas la traduction littérale du titre original, The turtle warrior, que je trouve plus poétique et qui, une fois le livre lu, nous parle plus. Mais il est vrai que l’auteur dresse ici un portrait du Wisconsin tel qu’il mérite d’en devenir le titre.



Mary Relindes Ellis commence son roman en l’an 2000, mais très vite elle nous fait remonter le temps – au milieu des années 60, dans les contrées méconnues du nord du Wisconsin où une famille survit, en vase clos (ou presque) depuis des années. La mère, dont la déchéance la pousse à l’excès et parfois à la limite de la folie, le père, un homme alcoolique et violent et les deux fils, qui conjurent à leur manière la violence familiale en se réfugiant dans une nature nourricière et protectrice.

Pour fuir les accès de colère du père, les fils ont pris l’habitude d’aller se réfugier dans les bois ou près de la rivière. Car ces terres leur offrent un sanctuaire où ils peuvent se ressourcer et s’y sentir protégés. Ils y pansent leurs blessures, physiques et psychologiques. L’ainé, James, grandit vite, toujours flanqué de son meilleur ami, il aime faire les quatre cents coups. Au grand désarroi du petit frère, Bill, un garçon très émotif – il recueille tous les animaux blessés ou abandonnés, des souris aux couleuvres, sa chambre se transforme en infirmerie. Les deux frères ont sept ans d’écart et l’ainé n’a qu’une idée : s’évader le plus vite de cet enfer familial.



Chaque jour est une épreuve : le retour de l’usine de son père, ou plus exactement d’un bar où le père va dépenser sa paie en boissons. Incapable de labourer la terre, celui-ci est parti travailler en ville. Une moindre remarque de sa part est impensable, le mari ayant la main leste. Ainsi, son épouse, esseulée, a peu à peu laissé mourir en elle l’espoir d’une vie meilleure. Son seul échappatoire est lorsque ses enfants et son mari sont absents, elle en profite pour parcourir une partie de ses terres en parlant à voix haute. Ce comportement étrange a alerté les Morrisseau, les seuls voisins de la famille. Ces derniers forment un couple fusionnel mais dont la vie a refusé de leur donner un enfant. Le mari, de sang mêlé (indien) et son épouse ont peu à peu pris sous leurs ailes James et Bill face au désoeuvrement parental. Ils leur offrent tout l’amour et la bienveillance dont ils ont besoin mais cet équilibre fragile va éclater.



James, l’ainé, est surnommé Elvis car il ne jure que par sa musique et celles de Roy Orbison ou encore de Jerry Lee Lewis ce qui énerve profondément son père qui ne se reconnaît pas dans ce fils trop soucieux de son apparence et qui ose lui tenir tête. Depuis peu, l’ainé prend la défense de sa mère. Aussi le père est-il ravi d’annoncer au Morrisseau que James s’est engagé dans l’armée, comme lui auparavant en son temps. Mais nous sommes en 1968….Un jour, on vient frapper à la porte et on annonce à une mère que son fils est porté disparu. Le petit Bill a tout entendu. Son monde s’écroule.



La narratrice, c’est désormais elle. Elle qui raconte sa vie, sa jeunesse, son école privée, son physique plutôt agréable et puis sa rencontre avec cet homme à un bal organisé pour les vétérans, le charme de ce brun ténébreux, les promesses d’une vie facile et heureuse et puis peu à peu la déchéance, l’isolement, les premiers coups. Et on comprend peu à peu que la folie est parfois le seul refuge à la cruauté humaine.



Mary Relindes Ellis livre un roman magnifique, sublime et profondément humain. J’ai eu peur, je l’avoue, de tomber dans le mélodrame, mais c’est l’opposé qui se passe. L’écrivain ne tombe jamais dans le pathos ou la guimauve, autre écueil de ce genre de roman. Ici, on est en Amérique et les hommes restent des hommes : on chasse, on parle peu et on grandit sans se plaindre. C’est ainsi que Bill grandit, le jeune homme est un géant, près de deux mètres – les années passent mais l’ombre de James continue de planer sur les deux fermes et la vie n’a jamais repris son cours.



Je n’en dirais pas plus mais sachez que la rédemption viendra – inattendue et moment très fort du roman.



Je dois avouer, j’ai aimé ce roman de bout en bout, qui n’est fait que de moments forts 🙂



Un roman qui m’a littéralement pris aux tripes, une déclaration d’amour sublime à la vie et à son pouvoir de rédemption, à la résilience. Une chronique humaine d’une profondeur qui m’a vraiment impressionnée et une maîtrise du récit de bout en bout. Une ode à la nature et à son pouvoir guérisseur.



Un roman choral maitrisé où chaque voix a son rôle – moi qui suis si sensible à cet exercice, ici je suis impressionnée. Chaque personnage a été travaillé, étudié et animé avec un tel amour, j’en reste pantois.



Un premier roman impétueux et obsédant – oui, obsédant – je suis partie dans les terres du Wisconsin et je ne les ai pas quittées.



J’ai dévoré le roman en à peine une journée, incapable de reposer le livre, incapable de quitter ces êtres écorchés vifs mais terriblement émouvants.



Un roman à lire, très vite.
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Wisconsin (titre original : The Turtle Warrior) est le premier roman de Mary Relindes Ellis, jeune auteure américaine qui vit…

dans le Wisconsin.



Vous savez tous où se trouve le Wisconsin ?

Tout au Nord, c’est une terre oubliée où rien ne pousse, où tout gèle sauf le whisky, et où les activités principales sont :

1. Boire

2. Chasser

3. Boire et Chasser en même temps



Là-haut, sur cette terre inhospitalière, deux fermes voisines abritent deux familles au destin singulièrement distinct. « Wisconsin » raconte l’histoire de ces deux familles, par voix interposées, celles des principaux protagonistes qui à tour de rôle montre l’envers du décor et décortique l’ambiance familiale sur cette terre sauvage et aride qui voit plus de bouteilles d’alcool enterrées que de graines de semence.



Il y a tout d’abord la famille Lucas. Un destin tragique. John, le père, violent et alcoolique, qui bat sa femme et ses enfants quand il n’est pas accoudé aux bars de la région. La mère qui subira son destin de femme martyre ne voulant pas quitter la ferme familiale à cause de ses deux rejetons. James, l’ainé, décidé à fuir cet environnement délétère, qui s’engage pour le Vietnam. Il ne reviendra pas, seul son ombre et son esprit resteront sur ces grandes terres. Et enfin, Bill, le cadet, qui se retrouvera seul, et de plus en plus solitaire, dans cet univers froid, sombre et sans perspective d’avenir…



A la ferme voisine, la famille Morriseau. Aucun lien familial avec les Lucas, sauf que ce couple possède des affections très fortes avec les deux enfants Lucas. Ils aiment tant ces deux mioches qu’ils se considèrent vis-à-vis d’eux presque comme des parents et c’est à eux que reviennent la lourde tâche de les voir grandir et de les aider à passer le cap de l’adolescence. Sans eux, il est certain que Bill et James auraient vécu une enfance encore plus misérable et insupportable. Ils veillent sur eux, mais de loin ne voulant pas s’immiscer de trop dans les ingérences de John l’alcoolique.



Les années passent, les morts reviennent hanter les lieux, les alcooliques deviennent plus nombreux, la solitude pèse toujours aussi lourdement dans cet environnement campagnarde. Les drames se jouent au quotidien, je n’ai plus envie de boire. Trop de vies gâchées par la bouteille. L’histoire est poignante, elle vous noue terriblement la gorge. Vous étouffez, vous n’arrivez plus à respirer et vous devez refermer le bouquin pour quelques instants, pour souffler un peu et reprendre calmement votre respiration. Comment une telle histoire peut finir bien, comment des vies ainsi brisées peuvent survivre dans cette terre hostile, tout là-haut dans le Wisconsin, une contrée rude qui entraîne des destins tragiques.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Bill, huit ans, est un petit garçon solitaire, chahuté par les autres gamins qui lui rappellent, au cas où il l'oublierait quelques instants, que son père est un alcoolo minable et violent, et que sa mère est complètement frappée. Frappée par son mari, certes, et personne ne peut l'ignorer. Mais frappée du ciboulot, rien n'est moins sûr.

Bill a un chouette grand frère, Jimmy, qui le bouscule gentiment pour faire le mariole devant les copains mais qui l'aime et le protège. Bill l'adore, ce frérot, c'est le seul adulte sur lequel on peut compter dans ce foyer sinistre où le père terrorise tout le monde. Mais Jimmy a dix-huit ans, et à cet âge on peut s'enrôler dans les Marines pour "voir du pays" (quand on vit dans un bled du Wisconsin, ça ne se refuse pas, un tel... mirage) et accessoirement pour fuir son abruti de père. Oui mais en 1967, les jeunes Américains qui s'engagent dans l'armée sont envoyés au Vietnam...



En regardant cette couverture de loin, je voyais un petit garçon en train de faire pipi. Image surprenante et de mauvais goût qui me faisait bouder cet ouvrage malgré les avis dithyrambiques. Quelle erreur de s'arrêter à une couverture (surtout que je me trompais sur l'image) ! Ce roman est une pépite.

On se glisse vite dans le décor, et comme le fera Jimmy, on regarde Bill souffrir, serrer les dents, porter sa mère à bout de bras, lutter bravement pour ne pas se laisser submerger. Et on rage de n'être qu'un spectateur impuissant face à tant de drames. Cela semble tellement simple de consoler un enfant...

On assiste également à la guerre du Vietnam, la vraie, pas celle des beaux discours politiques censés justifier pourquoi le conflit s'éternise. On la voit à travers le regard de Jimmy et de tous ceux qui se battent dans la jungle, ceux qui voient leurs copains mourir en appelant leur mère, ceux qui attendent le courrier pour garder un petit bout de contact avec leurs proches, un lien avec leur "chez-eux" ; tant que ce fil-là existe, c'est qu'ils sont encore en vie et qu'ils pourront peut-être retrouver tout cela, un jour. Jimmy connaît l'enfer, mais aussi la solidarité, un semblant de famille, une confiance parmi ses frères d'infortune alors que l'équilibre familial était si précaire chez lui.

Dans toute cette horreur, celle d'un petit garçon exposé à la brutalité paternelle et celle d'un jeune soldat dans l'enfer de la guerre, quelques lueurs : douceur et amour d'une mère et d'un couple de voisins, réconfort que l'on peut trouver dans la nature, présence précieuse des morts, par leur souvenir et leur "voix" qui soutient et guide...



Cet ouvrage sombre et sensible est somptueux. De ceux que l'on qualifie de "beau livre", comme 'Seul le silence', 'Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur' et bien d'autres.

On se prend immédiatement d'affection pour Bill, et ses blessures vous prennent aux tripes. On admire Ernie et son image de père/mari idéal, homme obsédé par la guerre en général, celle du Vietnam en particulier, en rogne contre l'enrôlement des jeunes et la responsabilité de leurs aînés qui "laissent faire" - mais quelle alternative ?

Tous les portraits (y compris celui du chien) sont réussis, d'ailleurs, car nuancés : l'auteur gratte le vernis, tout le monde a ses faiblesses, même les gens "bien" qui semblent solides, tout le monde porte une croix - plus ou moins lourde, certes -, même ceux à qui tout semble sourire. Comme le reste, les dialogues sonnent juste, pas posés là pour faire joli : des paroles sages, réconfortantes, mais au moins autant de mots maladroits, blessants, même entre ceux qui s'aiment.



Brillant roman, optimiste malgré toute cette tristesse. de ces livres qui rappellent « que d'autres ont éprouvé des sentiments comparables aux siens ou fait des expériences similaires », et « que, belle ou laide, la vie a de la valeur. » (p. 377)
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Dans le nord du Wisconsin, la terre est ingrate, le climat aussi, les hommes sont rudes, la vie est faite de grands espaces et de solitudes.



Bill, son frère James, ses parents Claire et John Lucas vivent dans une de ces fermes isolée à proximité d'Olina petite ville ouvrière étriquée dans ses préjugés et ont pour voisin Rosemary et Ernie un couple sans enfant. Depuis la seconde guerre mondiale jusqu'à nos jours, l'on va suivre ces six vies. Comme une sorte de huis-clos rural.



James va s’enrôler dans l'armée et sera envoyé au Vietnam pour échapper à son père alcoolique et violent. Bill qui a neuf ans et rêve de pèche et de chevaliers et Claire qui semble sombrer dans la folie vivent dans l'angoisse en attendant de recevoir les lettres de James et surtout en attendant son retour. Cet événement va perturber le fragile équilibre familial et chacun va peu à peu dévoiler sa personnalité, ses blessures profondes, son âme.



Un roman poignant, plein de sentiments à la fois violent et tendre, qui happe le lecteur par son atmosphère. Les thèmes abordés, l'alcoolisme, la guerre, les violences physiques, la solitude et le désespoir sont toujours traités avec sensibilité. La narration est faite par chacun des personnages ce qui permet de varier les points de de vue, de les croiser, de donner au récit une densité et une richesse que l'on ne voit pas si souvent dans le roman américain contemporain.



Un excellent premier roman.
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Quand on s’est lancé dans une découverte régionale de la littérature américaine à travers les écrivains de différents états, et qu’on tombe sur ce titre et cette couverture, il est difficile de résister, quitte à se tromper.



Bonne pioche en l’occurrence, et pourtant le Wisconsin est loin d’y apparaitre sous son jour le plus rieur (je suis d’ailleurs toujours épatée par la capacité des auteurs américains – écrivains, scénaristes - à se raconter en tant que nation avec aussi peu de complaisance).



C’est un roman glauque et violent, un de ces récits de l’envers du décor du rêve américain qui fait mal au ventre, et dont les faibles lueurs de chaleur humaine (puissance de la fraternité, générosité des voisins) et d’onirisme animiste touchent d’autant plus qu’elles ne parviennent pas à faire reculer l’emprise de la misère désespérante qui opprime et oppresse les protagonistes, même la nature ne peut rien faire pour eux.

Malgré la note d’espoir de la fin, la tonalité dominante du roman dont je garde le souvenir est le désespoir, et c’est pourtant un beau souvenir de lecture.

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Bohemian flats

A Augsbourg, la vie n'est pas facile pour Albert et Raimund Kaufmann, les deux fils puînés d'un propriétaire terrien, brasseur de bière. C'est Otto, l'aîné, qui doit hériter de la ferme, même s'il n'a pas les qualités nécessaires à la gestion de l'exploitation. Mais les lois sont ainsi faites et si Heinrich, le père, avait des doutes, nul ne saura jamais s'il aurait osé modifier son testament puisqu'il meurt subitement, faisant d'Otto le chef de famille. Tout aussi tyrannique que son père, il asservi Albert et de son épouse et exige de Raimund qu'il entre dans les ordres. A peine âgé de 16 ans, le benjamin de la famille s'enfuit en Amérique, sur les conseils de son professeur, Herr Richter, père de Magdalena, la femme d'Albert. Le jeune couple ne va d'ailleurs pas tarder à le suivre avec ses deux jeunes fils, pour échapper au pouvoir d'Otto et de la suspicion dont est victime Magdalena -comme sa mère l'était avant elle- en raison de ses origines roumaines. C'est à Minneapolis, sur les Flats que les accueille Raimund. Au bord du Mississippi, se sont installés tous les nouveaux arrivants, venus des quatre coins de l'Europe de l'Est, dans des maisons de bric et de broc. Qualifiés de bohémiens par les autochtones, les habitants, unis par une solidarité à toute épreuve, y vivent en bonne entente, certains avec l'espoir d'une vraie maison en ville ou d'une ferme dans les terres encore inexploitées du Wisconsin.





Une magnifique fresque qui coule de 1881 à 1968, de Bavière jusque dans le Minnesota, en passant par le Wisconsin et même les champs de bataille de la Grande guerre. A travers, l'histoire des frères Kaufmann et de leur épouse et amie Magdalena Richter, Mary RELINDES ELLIS nous raconte le rêve américain de ceux qui quittaient leur pays, leur famille, leurs amis pour tenter autre chose aux Etats-Unis. Chassés de chez eux par la misère ou par l'intolérance religieuse ou politique, ils ont construit le nouveau monde, s'intégrant tout en gardant une part de leurs traditions. Des choix devaient être faits, il fallait parler l'anglais mais transmettre aussi leur langue d'origine à leurs enfants, élever de petits américains sans oublier leur patrie. Souvent mésestimés, ils n'en ont pas moins combattu pour leur nouveau pays lors de la première guerre mondiale, même si pour certains, comme les allemands, il n'était pas facile d'aller affronter des compatriotes. La transmission est au cœur du roman, que ce soit au sein des familles émigrées, ou vers le lecteur qui découvre le quartier des bohemian flats, aujourd'hui rasé malgré sa valeur historique, représentant d'un mode de vie et d'une époque.

Une belle écriture pour laisser une trace, perpétuer la mémoire de ceux qui ont fait l'Amérique. Un coup de cœur.
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Histoire émouvante d'une famille du Wisconsin, vivant dans une ferme isolée entre lacs et forêts, dans les années soixante.

À tour de rôle chacun des personnages de cette famille , ainsi que le couple de voisins, prendra la parole, pour nous raconter les faits, entre passé et présent, en y mettant toutes leurs émotions, leurs douleurs, leurs regrets.



James, le frère ainé , Bill, le cadet et leur mère Claire doivent supporter la cruauté du père de famille alcoolique John Lucas. Ce dernier peut entrer dans des phases de cruauté impitoyable.

Chacun d'eux essaiera à sa manière de contrer et de survivre à cette brutalité, cette violence.



Claire semblera sombrer dans la folie. Cependant c'est une femme intelligente et cultivée. Son mari la brutalisera justement car il ne se sent pas à sa hauteur, il en est jaloux. Lui n'a pas reçu d'éducation, seulement les coups de son père . Bien que Claire semble une coquille vide lorsqu'on la regarde, en elle demeure un attachement viscéral à la nature, la terre , les arbres. Elle sent les pulsations de la nature, la force qu'elle dégage, elle va y puiser sa force pour ne pas sombrer.



James va s'engager pour la guerre du Vietnam dans les Marines, pour faire honte à son père, par défi. Il connait son secret, il sait qu'il est un imposteur quand il leur parle de ses médailles gagnées à la guerre. Il fuit cette vie à la ferme alors qu'il possède d'instinct la capacité et le désir de vivre à la campagne, dispositions naturelles encouragées et apprises par son voisin Ernie. Il est devenu beaucoup plus fort que son père et ses talents irritent et vexent son père , qui lui ne sait que s'enivrer pendant que les autres font le travail à sa place. S'il ne part pas, ce sera l'affrontement.



Bill est un petit garçon sensible, il va être le réceptacle de la douleur familiale. Il s'apitoie aussi bien sur le sort des bêtes blessées que sur ses proches qu'il aime tant. Sauf son père. Il reste imperméable aux sarcasmes de son père, ce qui finalement lui en coutera quand son père voudra lui montrer qui est le chef de famille, à sa manière, violente et lâche.



Les deux voisins Ernie et Rosemary, sont un couple sans enfants et ils en souffrent. Ils essaieront d'apporter leur soutien et leur amour aux deux garçons. Ernie apprendra à James à chasser. Ce dernier deviendra un tireur exceptionnel. Ernie s'en voudra toujours de ne pas avoir réussi à empêcher James de s’enrôler dans les marines, mais que pouvait il face à la jeunesse de ce garçon, prêt à en découdre avec son père, à lui prouver qui est l'homme et qui est le lâche.



Bien que violent, c'est un roman merveilleux.

Il nous décrit des contrées magnifiques :

"La nuit lui semblait féérique, ainsi baignée par le clair de lune et égayée par la musique du vent dans les pins."

"Rien n'est plus agréable que le spectacle d'une rivière au printemps, surtout dans une nature encore sauvage. Pendant des années, j'ai essayé en vain de trouver un mot pour qualifier la couleur de cette saison-cette nuance particulière de vert tendre qui tire au jaune. Ce jour-là, le soleil jouant parmi les feuillages nous a donné à tous des envies d'éternité."



Cette beauté de la nature est mise en opposition avec la cruauté des hommes, au sein de leur famille ou dans la guerre impitoyable et imposée par les grands de ce monde.



Ce livre nous parle de la difficulté de vivre avec les non-dits , de ne pas pouvoir exprimer sa douleur, de la maltraitance. On y parle aussi beaucoup de spiritualité, de ces morts qui se raccrochent aux vivants, de contes indiens transmis par le père d'Ernie.



On referme ce livre avec une note d'espoir, Bill va pouvoir renaitre grâce au pouvoir de la lecture et à l'amour de sa mère et de ses voisins. " Les livres affirmaient que, belle ou laide, la vie avait de la valeur."



Le Wisconsin et la rivière Chipawe nous donne des envies de voyages. La sagesse d'Ernie, qui lui vient de son grand père indien incite à en connaitre davantage sur cette culture, ses contes magiques et envoutants.











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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Un roman de survie et de résilience, une belle histoire américaine, de très belles pages, mais un ensemble un peu inégal.



Des personnages torturés et des scènes émouvantes : des voisins qui ont vu la guerre du Pacifique, Jimmy qui se battra au Vietnam, le jeune Bill qui subit du harcèlement à l’école, des échappées dans la folie et une famille victime de la violence abreuvée d’alcoolisme.



De bons sentiments qui permettent de briser le cercle vicieux du malheur : solidarité, amour fraternel, lien particulier avec les animaux, tendresse et complicité conjugale.



Des procédés d’écriture où plusieurs personnages interviennent tour à tour au « je », avec des incursions dans le rêve, la légende et les esprits fantomatiques.

De bons moments donc, mais parfois une impression de discontinuité. Si j’ai apprécié l’intensité réaliste de certains passages, je me suis parfois demandée ce que d’autres venaient faire dans l’histoire et la psychologie des personnages ne m’a pas toujours convaincue de sa totale cohérence. Il faut peut-être prendre le texte plutôt comme « des histoires » et profiter simplement de ses « moments » de grâce.



P. S. Cela m’agace un peu d’avoir l’impression que celui qui a écrit le résumé sur la couverture du livre ne l’a pas vraiment lu. On mentionne « Bill, le cadet, reste pour protéger sa mère, guidé seulement par l’esprit de son frère ». En fait, Bill a 8-9 ans au départ de son frère, il n’a pas le choix de partir à l’armée avec son aîné. , on ne peut pas dire qu’il reste pour protéger sa mère, mais plutôt que celle-ci est impuissante à protéger son enfant.

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Bohemian flats

C'est toujours surprenant lorsque l'on sait d'avance que la rencontre avec tel roman va être marquante. J'ai donc mis Bohemian Flats dans ma valise lors de mes récentes vacances et cela a été un délice de lecture .



L'histoire de la famille Kaufmann s'étale de 1881 à 1968 , les deux plus jeunes frères savent bien qu'ils n'hériteront pas de la ferme familiale en Bavière et lorsque le père meurt brutalement, le plus jeune Raimund, sur les conseils de son professeur Herr Richter émigre aux États Unis .



Il s'installe dans un quartier défavorisé de Minneapolis le long du Mississippi où habitent des émigrés de nombreuses nationalités, les Bohemian Flats . Début de rêve américain avec ses galères, ses bagarres mais aussi de belles réussites, des coups de chance et une solidarité à toute épreuve entre certains créant une nouvelle famille .



Le second fils, Albert , arrive quelques années plus tard avec sa femme et ses enfants puis l'aventure va se poursuivre pour eux dans une ferme au Wisconsin .



On a beaucoup de thèmes dans ce roman, l'intolérance raciale et religieuse, le sens de la famille , le goût du travail et de la justice , l'attirance pour le Nouveau Monde et la conquête de nouveaux espaces, le patriotisme avec la première guerre mondiale pour ces jeunes hommes nés sur le sol américain mais également rattachés par leurs racines à leur pays d'origine etc ...



Un roman aux personnages vite attachants où l'on ne s'ennuie jamais : parfait pour se détendre et en plus pour moi un réel coup de cœur !
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Bohemian flats

Le roman retrace l'histoire d'une famille bavaroise qui émigre vers les États Unis à la fin du 19è siècle.

Raymond nous fait alors découvrir les Bohemian Flats, sur les bords du Mississippi, communauté rassemblant des émigrés de différentes nationalités : finlandaises, irlandaises, russes, allemandes...



Puis Albert, sa femme et ses enfants viendront le rejoindre pour s'installer dans une ferme. On rencontrera une communauté indienne, avec son lot d'obstacles auquel ils doivent faire face pour préserver leur culture.



Roman qui part hélas dans trop de directions, alors que j'aurais préféré que l'auteure approfondisse la vie des familles dans les Flats, là où on essaie tant bien que mal de mêler les richesses de chacun, alors que la guerre vient réveiller les haines, et le sentiment anti allemand.



Un endroit où la paix est possible malgré tout, l'entraide et la survie primant sur L Histoire.



Des hommes et des femmes en quête d'identité, trimballant dans leurs valises leurs chants, leur musique, leurs croyances. Espérant ouvrir ces valises sur une nouvelle vie, sur un nouvel espoir. Les Bohémian Flats sont riches de leur diversité.





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Bohemian flats

Saga familiale entre 1881 et 1968, entre l'Allemagne et les Etats-Unis.

Heinrich Kaufmann, propriétaire terrien et producteur de bière, est un patriarche borné, tyrannique et violent. Ses deux fils cadets ont bénéficié de cours particuliers chez le professeur Richter, cela leur donne un bagage culturel solide pour oser émigrer aux Etats-Unis lorsque, déshérités par leur père, ils se retrouvent esclaves de leur frère aîné sur l'exploitation familiale.



J'ai eu envie de découvrir ce livre parce que "Wisconsin", premier ouvrage de Mary Relindes Ellis, avait été pour moi un superbe coup de coeur.

Ici, je me suis ennuyée sur les cent premières et sur les cent cinquante dernières pages. Si je calcule bien, j'ai apprécié à peine la moitié du livre. C'est mince. J'ai savouré le coeur de l'intrigue qui évoque à la fois Steinbeck, Vilhelm Moberg ('La saga des émigrants') et 'la Petite Maison dans la Prairie'.

On retrouve sur tout le récit des thèmes visiblement chers à l'auteur, importants également dans son roman "Wisconsin" : fratrie, relations père-fils difficiles, figure paternelle de substitution, douceur maternelle, talents divinatoires, importance de l'enseignement, ravages de la guerre. Ici, en outre, Mary Relindes Ellis s'attache aux problèmes identitaires en cas de double (ou multiples) culture(s), d'exil, d'acculturation (Indiens). La description de la banlieue de Minneapolis "Bohemian Flats" où cohabitent des émigrés de différents pays d'Europe est à ce titre très intéressante.

Par contre je n'ai pas retrouvé la subtilité présente dans "Wisconsin", dans les portraits des personnages, dans leurs échanges et leurs sentiments. Quelques uns des protagonistes de ce "Bohemian Flats" sont sympathiques, mais tout est tellement manichéen que je n'ai guère été émue par leurs aventures.



La lecture est devenue particulièrement laborieuse sur la fin, j'ai eu plusieurs fois envie d'abandonner, je me suis accrochée, espérant retrouver le charme du milieu du roman (ayant par contre renoncé à être aussi touchée que par "Wisconsin"). J'ai attendu pour rien, de plus en plus agacée. J'ai survolé les dernières pages.



- avis : 2.5/5
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Wisconsin est un très beau roman sur l' Amérique profonde de la fin des années 60 .

On suit l'histoire de deux familles , dans la première , il y a le père devenu alcoolique , maltraitant , la mère intelligente qui survit comme elle peut dans cet environnement hostile , qui s'accroche à cette vie dure , sans espoir , par amour pour ses deux fils .

Dans la deuxième famille , un couple qui n'a pas d'enfants qui accueille comme elle peut les deux frères de la maison voisine .

L'aîné va s'engager pour le Vietnam , et laisse son jeune frère désemparé , on a l'impression qu'il n'y a plus aucun espoir de changement car Billy , le deuxième fils se met à boire comme son père mais heureusement , il va rencontre un jeune fille qui croit en lui .

Un très beau livre dont on se souviendra longtemps .
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Je viens de terminé la lecture de " Wisconsin" et je suis encore sous l'émotion de ce magnifique roman de Mary R. Ellis.

A travers le destin de deux familles les Lukas, écrasé par un père violent et alcoolique et les Morrisseau (dont les fils Lukas vont trouver réconfort et amour dans leur ferme voisine), l'on suit les drames de leur vie, de la guerre du Vietnam au début du troisième millénaire.Le tout bercé par une nature splendide et somptueuse. Un roman qui brassent de nombreux thèmes avec pudeur et retenue, tour à tour Ellis donne la parole aux différents protagonismes et l'on est pas près d'oublier James, Billy, Ernie, Rosemary ou Claire.

Comme le dit Eric Neuhoof en quatrième de couverture :"On a envie de le prêter à tout le monde, de se facher avec ceux à qui il ne plaira pas".

Un premier roman fort et envoutant.
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Wisconsin (Le guerrier tortue)



Dans coin perdu du Wisconsin, avec une terre aride, des hivers froids, le retour à la ferme est difficile. Le père boit, frappe, la mère devient un brin cinglée et deux frères se débattent au milieu de ce chaos. Deux frères, abimés, qui trouvent refuge et plus chez leurs voisins.



Le grand s'enfuit au Vietnam, la guerre, les guerres, les combats, le sang ,les morts. Le plus jeune reste,seul, enfermé dans ses cauchemars, jouet de son père, à soutenir une mère qui ne tient à la vie que par un fil.



Ce roman parle de violences, d'alcool, des monstruosités de la guerre et des hommes, de mort, mais il parle aussi de résilience, d'espoir et des morts qui nous accompagnent.



C'est une histoire forte, dure, sensible, jamais mièvre, à laquelle la construction narrative "chorale" ne nuit pas, voir ajoute de l' intensité à ce très beau texte.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Wisconsin (Le guerrier tortue)

Etat paumé au nord des Etats Unis, le Wisconsin est situé au bord des grands lacs, il connait des conditions climatiques particulièrement rudes et des sols pauvres, une agriculture d'élevage et de petites exploitations, à l'échelle américaine, très éloignée de celle des grands de plaine.....bref un état peu attirant. Les distractions sont rares, les hommes boivent, pêchent et chassent...

2 familles dans 2 exploitations voisines...Elles se connaissent mais se fréquentent peu. Les Lucas tout d'abord, le père alcoolique et menteur exhibe ses médailles militaires et enterre ses caisses d'alcool pour le faire vieillir et le conserver, il a deux enfants James dit Jimmy et Bill. il est violent avec sa femme, qui cache ses coups sous ses foulards. Son fils James lui résiste, c'est l'idole de Bill, qui se trouvera bien seul quand il décidera de s'engager dans les GI pour fuir et pour combattre au Vietnam. L'autre famille, les Moriseau sont une famille de braves gens. Il est indien et calme. N'ayant pu avoir d'enfants ils reportent leur affection sur les enfants Lucas, Bill et Jimmy.

On peut être un père et être un salaud avec ses enfants, mais celui qui se comporte comme un vrai père n'est pas toujours le père biologique mais celui qui aime et protège les enfants comme un père devrait le faire...Amitié, mensonge, violence dans les couples, violence envers les enfants..

Je ne souhaite pas en dire beaucoup plus, c'est un roman prenant, qu'on n'a pas envie de lâcher. très bien écrit, il m'a fait penser, par les situation, par la violence, par ses personnages aux livres de Faulkner, de Steinbeck.


Lien : http://mesbelleslectures.wor..
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