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Citations de Mary Shelley (358)


"Les joies que je connaissais n'étaient plus que des simulacres, qui insultaient à ma solitude et me faisaient sentir plus douloureusement encore que je n'étais pas fait pour goûter au plaisir." (p.207)
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Le mont Blanc, le suprême et magnifique mont Blanc, se dressait au-dessus des aiguilles environnantes et son extraordinaire sommet dominait toute la vallée. Une sensation de plaisir depuis longtemps oubliée m'envahit plusieurs fois durant le voyage. Une courbe sur mon chemin, un nouvel objet aperçu tout à coup et identifié m'évoquaient les jours anciens et ravivaient les joies de mon adolescence. Le vent avec ses accents apaisants chuchotait des consolations à mes oreilles et la Nature, maternelle, m'invitait à ne plus pleurer. Et puis de nouveau, cette influence bénéfique cessa d'agir- et je me trouvai enchaîné à mes chagrins, submergé par de tristes réflexions. J'éperonnai ma monture, m'efforçant d'oublier le monde, mes frayeurs et, par dessus tout de m'oublier moi-même.
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"Au fond de son coeur, il demeura toujours attaché à son petit cabanon qui restait à ses yeux l'endroit le plus merveilleux qui lui ait jamais été donné de voir."
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Rien n’est plus pénible à l’âme humaine, après l’exaltation des sentiments par une suite rapide d’événements, que le calme plat de l’inaction et de la certitude qui leur succèdent, et qui excluent à la fois l’espérance et la crainte.
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Que mon exemple, à défaut de mes préceptes, vous aide à mesurer le danger inhérent à l'acquisition du savoir. Sachez que l'homme qui imagine le monde limité à sa ville natale est beaucoup plus heureux que celui qui aspire à devenir plus grand que ne lui permet sa nature.
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Etrange et déchirante doit être son histoire, effrayant aussi l'orage qui fit de ce navire une épave.
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Nous sommes des créatures imparfaites, ne vivant qu'à moitié, si un être plus sage , meilleur, plus cher que nous même, c'est à dire un ami, n'est pas là pour nous aider, pour soutenir nos faiblesses.
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Nous, humains, sommes des créatures incomplètes, ne vivant qu'à moitié, si un être plus sage, meilleur, plus cher que nous-même - ce que devrait être un véritable ami -, n'est pas là, pour nous apporter son aide, pour améliorer notre nature faible et imparfaite. (Victor Frankenstein)
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J'éprouve un plaisir exquis à ressusciter les souvenirs de mon enfance, d'une époque où le malheur n'avait pas encore altéré mon esprit et transformé mes visions enflammées en des réflexions sombres et égocentriques. Pourtant cette évocation me ramène en mémoire les évènements qui, insensiblement, créèrent les conditions de ma misère actuelle.Je m'aperçois en effet, lorsque je m'efforce de comprendre l'origine de la passion qui finit par régir ma destinée, qu'elle émerge, telle une rivière de montagne, de sources viles et presque oubliées. Ce fut en se gonflant au fil du temps qu'elle devient le torrent dont le flux allait emporter toutes mes joies et tous mes espoirs.
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Ces réflexions ont calmé l’agitation avec laquelle j’avais commencé ma lettre, et je sens mon coeur s’enflammer d’un enthousiasme qui m’élève jusqu’aux cieux; rien ne contribue plus à tranquilliser la pensée qu’un but bien déterminé, un point sur lequel l’âme peut fixer ses yeux.
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 J’ai un secret, Elizabeth, un secret abominable. Quand il te sera révélé, tu en frémiras d’horreur et alors, loin d’être surprise de ma misère, tu t’étonneras que je vive toujours après tout ce que j’ai enduré. 
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Mont Blanc
     
I
L’univers éternel des choses
Coule dans l’esprit et fait rouler ses flots rapides,
Tantôt sombres, tantôt scintillants, tantôt réfléchissant l’obscurité,
Tantôt ornant de splendeur, là où depuis des sources secrètes
L’origine de la pensée humaine apporte son tribut 
D’eau ; avec un bruit qui ne lui appartient qu’à moitié,
Comme celui qu’un faible ruisseau produit souvent
Dans les bois sauvages, seul parmi les montagnes,
Où les chutes d’eau s’élancent autour de lui pour toujours,
Où bois et vents s’affrontent, et une vaste rivière 
Sur ses rochers déferle et erre sans cesse.
     
II.
Ainsi toi, ravin de l’Arve – sombre, profond ravin –,
Toi vallée aux maintes couleurs, aux maintes voix,
Par-dessus les pins, et les rocs, et les cavernes de laquelle passent,
Rapides, des ombres nuageuses et des rayons de soleils : scène terrible,
Où le Pouvoir sous la forme de l’Arve descend
Des gouffres de glace qui ceignent son trône secret,
Déferlant brusquement à travers ces montagnes sombres comme la flamme
De l’éclair traverse la tempête ; tu es là,
Ta couvée géante de pins accrochée à toi,
Enfants de temps anciens, parmi lesquels, en amis fidèles,
Les vents sans entraves viennent toujours et depuis toujours
Boire leur parfum, et entendre leur puissant
Balancement –  vieille et solennelle harmonie ;
Tes arcs-en-ciel terrestres qui se déploient par-dessus 
La cascade éthérée, dont le voile
Revêt quelque image grossière; l’étrange sommeil
Qui, quand défaillent les voix du désert,
Enveloppe tout de sa propre éternité profonde ;
Tes cavernes, qui font écho au tumulte de l’Arve,
Un son unique, puissant, qu’aucun autre son ne peut dompter ;
Tu es traversé de ce mouvement incessant,
Tu es le chemin de ce son qui jamais ne s’arrête :
Vertigineux Ravin ! et quand je te contemple,
Il me semble, comme dans une transe sublime et étrange,
Méditer sur ma propre imagination comme distincte de moi-même,
La mienne, mon esprit humain, qui passivement
Maintenant donne et reçoit des influences rapides,
Dans un échange incessant
Avec le clair univers des choses alentour ;
Une légion de sauvages pensées, dont les ailes vagabondes
Tantôt flottent par-dessus ton obscurité, et tantôt reposent
Là où ni elle ni toi n’êtes indésirables,
Dans la caverne silencieuse de la sorcière Poésie,
Cherchant parmi les ombres qui passent,
Spectres de tout ce qui est, une ombre de toi,
Un fantôme, une pâle image ; jusqu’à ce que le sein
D’où elles sortirent les rappelle, tu es là !
     
III.
Certains disent que des lueurs venues d’un monde plus lointain
Visitent l’âme endormie ; que la mort est sommeil,
Et que ses formes dépassent en nombre les pensées affairées
De ceux qui vivent et veillent. Je regarde vers les hauteurs :
Une toute-puissance inconnue a-t-elle déployé
Le voile de la vie et de la mort ? Ou bien suis-je en train
De rêver, et le monde plus puissant du sommeil 
Étend-il au loin, inaccessibles,
Ses cercles ? Car l’esprit même défaille,
Poussé comme un nuage errant d’un précipice à un autre,
Pour disparaître dans les vents invisibles !
Loin, loin là-haut, perçant le ciel infini
Le Mont Blanc apparaît – silencieux, enneigé et serein ;
Ses féales montagnes entassent autour de lui
Leurs formes surnaturelles de glace et de roc ; entre elles,
de larges vallées,
Aux flots gelés, aux profondeurs insondables,
Bleues comme le ciel qui les surmonte, qui s’étendent
Et serpentent parmi les amas escarpés ;
Désert peuplé par les seules tempêtes,
Sauf quand un aigle y emporte un os de chasseur,
Et que le loup le poursuit jusque-là – comme sont hideuses
Les formes qui s’entassent tout autour !
Grossières, nues et hautes,
Horribles, et balafrées et déchirées. Est-ce la scène
Où l’ancienne Furie qui ébranlait la terre apprit à ses petits
La Ruine ? Sont-ce là leurs jouets ?
Ou bien une mer De feu enveloppa-t-elle autrefois cette neige silencieuse ?
Nul ne peut répondre ; tout semble éternel à présent.
Ces régions sauvages ont une langue mystérieuse
Qui enseigne un doute effrayant, ou une foi si douce,
Si solennelle, si sereine, que l’homme pourrait,
Sans cette foi, se réconcilier avec la nature ;
Tu possèdes une voix, grande Montagne, qui abroge
Bien des lois de mensonge et de souffrance ; que tous
Ne comprennent pas, mais que les sages, les grands, et les bons
Interprètent, ou font sentir, ou ressentent profondément.
...
     
V.
Le Mont Blanc toujours brille dans les hauteurs ; là est le pouvoir,
Le pouvoir silencieux et solennel de bien des visions,
Et de bien des bruits, et d’une grande partie de la vie et de la mort.
Dans la calme obscurité des nuits sans lune,
Dans l’éclat aveuglant et solitaire du jour, les neiges descendent
Sur cette Montagne ; nul ne peut les y contempler,
Ni quand les flocons brûlent dans le soleil couchant,
Ni quand les rayons des étoiles les transpercent ; les vents luttent
En silence ici, et amassent la neige d’un souffle
Rapide et puissant, mais en silence !
La foudre inaudible dans ces lieux solitaires
Réside innocemment, et comme une vapeur, médite
Sur la neige. La force secrète des choses
Qui gouverne la pensée, et qui au dôme infini
Des cieux est comme une loi, t’habite !
Et que serais-tu, que serait la terre, les étoiles, la mer,
Si dans les pensées de l’esprit humain,
Le silence et la solitude représentaient le vide ?
     
Mary Shelley et Percy Bysshe Shelley,
Vers écrits dans la vallée de Chamouni (23 juin 1816)
     
(Traduction d’Anne Rouhette, pp. 138-142)
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Rien n'aide autant à apaiser l'esprit qu'un dessein stable, c'est-à-dire un point où l'âme puisse concentrer la force de son intelligence.
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Joyeuse, joyeuse terre! Demeure faite pour les dieux, qui pourtant, hier encore, était froide humide, malsaine. Mes sentiments s'exaltaient devant l'aspect enchanteur que revêtait la nature toute entière. Le passé s'effaçait, le présent était paisible, et l'avenir s'annonçait doré par les brillants rayons de l'espoir et l'expectative de grandes joies.
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Si je suis malfaisant, c’est que je suis malheureux. Ne suis-je pas repoussé et haï du genre humain tout entier ? [...]  Dites-moi alors si je dois avoir pitié de gens qui n’ont pas pitié de moi. […] Dois-je respecter l’homme qui me méprise ? 
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J'ai vécu. Extase, allégresse, plénitude, j'ai connu toutes les multiples et changeantes nuances de la joie. Tout s'est évanoui et ma vie est telle une rivière qui court au milieu d'un désert, de même que sur les rives de Messine, l'image évanescente des contrées qu'elle a traversées persiste dans l'atmosphère - et la distance même ne saurait les estomper.
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Je ne comprenais pas la cause de leur malheur. Si des être aussi aimable étaient triste, il était moins surprenant qu'une créature imparfaite et solitaire comme moi fut misérable. Je me demandais néanmoins pourquoi ces braves gens étaient ainsi désemparés. Ils possèdent une charmante maison (tout au moins à mes yeux) et tout ce qu'on pouvait souhaiter; ils disposaient d'un feu pour se réchauffer quand ils avaient froid de mets délicieux pour satisfaire leur faim et leurs vêtements étaient d'excellente apparence. Qui plus est ils jouissaient de la société et de la conversation les uns des autres et échangeaient chaque jour des regards chargés d'affection et de tendresses.
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I have no friend, Margaret : when I am glowing with the enthusiasm of success, there will be none to participate my joy ; if I am assailed by disappointment, no one will endeavour to sustain me in my dejection. I shall commit my thoughts to paper, it is true, but that is a poor medium for the communication of feeling.
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Du milieu de ces ténèbres, surgit soudain devant moi la lumière... Une lumière si éclatante et si merveilleuse, et pourtant si simple, qu'ébloui par l'immensité de l'horizon qu'elle illuminait, je m'étonnai que, parmi tant d'hommes de génie, dont les efforts avaient été consacrés à la même science, il m'eût été réservé à moi seul de découvrir un secret aussi émouvant.
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Bien long, en vérité est le temps qui lentement s'écoule avant que l'on puisse se résigner à l'idée que plus jamais l'on ne reverra l'être cher que l'on avait chaque jour auprès de soi et dont la vie même était comme une partie de la vôtre.
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