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Citations de Maryse Jaspard (24)


Exerçant leur profession de façon autoritaire, notamment lorsqu'ils bénéficient d'une position de pouvoir, nombre d'hommes ont également des comportements autoritaires dans le cadre familial. Les militaires et professionnels apparentés, les grands patrons, les médecins ou autres notables sont surreprésentés parmi les criminels conjugaux.
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Prendre le nombre de décès de femmes consécutifs à des violences conjugales comme indicateur du niveau de violence apparaît peu pertinent, sauf comme outil morbide de sensibilisation du grand public, pour un système d'information se nourrissant de la détresse et du malheur.
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Avoir vécu une partie de son enfance ou de son adolescence en l'absence quotidienne d'un de ses parents - décédé ou plus souvent séparé ou divorcé - est un facteur de risque moindre que d'avoir été témoin de conduites addictives de membres de la famille ou de relations parentales très conflictuelles [...] Les mauvais traitements physiques répétés, infligés au cours de l'enfance, grèvent durablement l'existence d'une personne en multipliant par cinq le risque d'être en situation "très grave" de violences conjugales ; l'impact des violences sexuelles est du même ordre de grandeur, les deux étant souvent associés.
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Parmi les actes de barbarie qui caractérisent les situations de guerre ou de terrorisme, le viol revêt une importance particulière. Le viol est une arme de guerre, méthodiquement pratiqué lors de la guerre de Bosnie (1992 - 1995). Après examen de la terreur sexuelle exercée sur toutes les femmes de Foca, ville bosniaque, le Tribunal pénal international de La Haye qualifia, le 27 juin 1996, le viol contre les femmes en temps de guerre de "crime contre l'humanité". Le viol à large échelle est un crime facile à planifier et ne nécessitant qu'une panoplie guerrière des plus réduite. Qu'il s'exerce au Rwanda ou en Tchétchénie, il doit détruire l'ennemi. La pratique systématique du viol, par les grossesses qui s'ensuivent, entend effacer la communauté ennemie en brouillant sa libre reproduction et la transmission du lien de filiation.
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Le fait que dans une relation quotidienne, l'interaction entre les partenaires puisse prendre des formes agressives, en cas de profond désaccord par exemple, est somme toute assez banal [...] Mode relationnel par définition, le conflit implique la réciprocité entre les protagonistes et il est susceptible d'entraîner le changement. La violence, si elle peut prendre des formes identiques, est univoque : la même personne subit les coups et cède lors des altercations [...] Alors que le conflit peut être envisagé comme une des modalités fonctionnelles des relations interpersonnelles durables, la violence est un dysfonctionnement conjugal. Elle résulte d'une volonté, plus ou moins consciente, de façonner l'autre pour mieux assurer son pouvoir.
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A l'exception de CVS, les enquêtes françaises n'utilisent pas le mot "viol" - dont le signifiant se révèle trop émotionnel - mais l'expression "rapport forcé".
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La gravité des traumatismes provoqués par les viols a été longtemps sous-estimée ; cela tenait en partie aux réactions des victimes, que l'on interprète maintenant différemment. La terreur provoque des réactions inattendues et, dans le passé, la paralysie ou la sidération ont pu être interprétées comme des formes de consentement, de même que la passivité apparente de la victime, seule possibilité d'échapper à la mort, à la torture.
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[définition des violences à l'égard des femmes, selon l'ONU]
Tous actes de violences dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée.
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Selon le modèle que construisit Walker en 1984, le cycle de la violence conjugale se répète infiniment et comprend toujours les mêmes étapes : montée en puissance progressive de la violence qui s'exacerbe jusqu'à une crise aiguë, à laquelle succède une phase de regrets/pardon, appelée "lune de miel" et souvent idyllique, puis une période variable de rémission, jusqu'à le reprise du mouvement. La pertinence du modèle ne fait aucun doute et permet d'appréhender l'incompréhensible, à savoir pourquoi les femmes restent prisonnières de ces situations. De fait, ce processus peut, à la fois pour les victimes et les auteurs, donner l'illusion de la possibilité de la réparation, l'illusion d'un nouveau départ.
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Concept polysémique et polémique, la violence est une réalité multiforme, non réductible à un seul modèle interprétatif. Mais, plus un concept est large, plus il se prête aux manipulations discursives : l'utilisation abusive du mot "violence" en est l'illustration. Désigner sous un même vocable des situations aussi diverses que les incivilités, massacres, viols, agressions verbales ou inégalités criantes est une forme d'amalgame courante. Appauvrissement du langage ou instrumentalisation d'un concept qui, en développant un sentiment général d'insécurité, masque les réalités socioéconomiques et politiques ?
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Le développement de la cybersexualité présente des effets paradoxaux encore peu analysés : d'un côté, une levée des tabous induite par la tendance à l'exhibitionnisme et l'éventail des pratiques des plus basiques aux plus extrêmes ; d'un autre côté, une standardisation de la sexualité, conséquence de la rationalisation de la vie sexuelle et amoureuse propre aux lois du marché.
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L'importance des taux de pressions psychologiques [dans les enquêtes de victimation] montre l'inadéquation de l’expression "femme battue". Dans un contexte social prohibant la violence physique, les violences psychologiques apparaissent comme une forme moderne de la domination d'un sexe sur l'autre. Bien que cette conception des violences conjugales se heurte parfois à des résistances, la prise en compte des atteintes psychologiques s'impose dans la mesure du phénomène.
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Alors que la lutte pour la contraception et l'avortement fédère, de l'extrême gauche au centre droit sur l'échiquier politique, femmes et hommes, la question du viol divise les femmes entre elles et entérine une fracture entre les féministes et les hommes, quel que soit par ailleurs leur engagement idéologique. Les affrontements les plus virulents éclatent entre les femmes du mouvement [le MLF], toutes tendances confondues, et certains militants d'extrême gauche de l'après-Mai 68 ; ces derniers reprochent aux féministes de vouloir emprisonner les violeurs et de conforter une justice de classe, qui stigmatise des immigrés et des jeunes dont l'état de "misère sexuelle" excuserait les viols.
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La confession et la pénitence sont des éléments spécifiques à la doctrine chrétienne, sans équivalent dans l'histoire. L'importance accordée à l'aveu des péchés à induit une culpabilisation massive de la société et une nouvelle peur, la "peur de soi". En contrepartie, par la pratique de l'introspection, elle a, selon Delumeau, favorisé l'intériorisation de la conscience morale.
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La christianisation du mariage représente une progression des droits des femmes et des enfants, des plus faibles, en général. Le consentement mutuel confère l'égalité morale entre hommes et femmes dans le mariage, l'indissolubilité de l'union protège les épouses et les enfants de l'arbitraire marital. Car, dans le "mâle Moyen Âge", la femme, être faible et sans défense, vit sous l'entière dépendance du mari ; répudiée, elle perd sa position sociale.
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[...] on observe une forte survictimation de femmes qui ont eu des rapports homosexuels. Ce qui peut s'interpréter comme une forme de lesbophobie vis-à-vis d'un groupe qui transgresse les normes de genre. L'enquête Enveff avait mis au jour cette survictimation. Les résultats de CSF le confirment : "44 % des femmes ayant eu des rapports homosexuels déclarent avoir subi des rapports forcés ou des tentatives, contre 15 % des hétérosexuels, dont 31 % avaient moins de 18 ans la première fois".
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Une étude, à partir des données d'ACSF, sur les lecteurs (réguliers) de magazines pornographiques montre que ceux-ci ont une activité sexuelle plus intense et plus diversifiée que les autres. Davantage de partenaires, répertoires de pratiques, de sentiments et de fantasmes plus riches que pour la moyenne des hommes. Donnée plus surprenante, ils ont moins de fantasmes agressifs que les autres.
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La permissivité à l'égard de la sexualité des enfants s'exerce différemment à l'égard des deux sexes : la multiplicité des expériences tolérée pour les garçons ne l'est guère pour les filles.
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Alors que les méthodes [contraceptives] traditionnelles (retrait, préservatif) sont masculines, les méthodes modernes sont féminines, les hommes se trouvent ainsi dessaisis d'une forme de responsabilité qui leur incombait en grande partie. Les méthodes "modernes" apportent une telle liberté aux femmes qu'elles sont dans un premier temps vivement critiquées par les tenants de l'ordre social. Accorder aux femmes cette liberté procréative, c'est leur transférer le pouvoir de régulation de la population, c'est mettre en danger la société entière, l'institution familiale et l'ordre moral.
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Évoquant le "continent noir" de la sexualité féminine, Freud reconnaît-il implicitement certaines fragilités théoriques ? S'il met en lumière que les interdits sociaux pèsent plus lourdement sur la sexualité féminine que sur la sexualité masculine, il édifie par ailleurs l'essentiel de sa théorie sur une définition de la femme en négatif, en tant qu'homme manqué. D'emblée, la dénomination "stade phallique" nie la spécificité féminine : Freud ne conçoit le sexe de la petite fille que par rapport à celui du petit garçon.
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