Agriculture naturelle-Masanobu Fukuoka (en espagnol)
Les savants pensent qu'ils peuvent comprendre la nature. C'est la position qu'ils prennent. Parce qu'il sont convaincus qu'ils peuvent comprendre la nature, on leur confie son étude et son exploitation. Mais je pense que la compréhension de la nature dépasse la portée de l'intelligence humaine.
il n'y pas de but auquel l'homme doivent penser.
On ferait bien de demander aux enfants si oui ou non
une vie sans but est dénuée de sens.
Depuis l'époque où il entre à l'école maternelle commence la
souffrance de l'homme.
L'être humain était une créature heureuse mais il créa un monde dur
et maintenant il lutte pour essayer de s'en évader.
C'est dans un désert américain, que je réalisais soudain que la pluie ne tombe pas des cieux ; elle provient du sol. La formation des déserts n'est pas due à l'absence de pluie ; mais plutôt, la pluie cesse de tomber parce que la végétation a disparu. Construire un barrage en plein désert revient à essayer de traiter les symptômes de la maladie, mais ce n'est pas le bon moyen d'augmenter les précipitations. Il nous faut d'abord apprendre à régénérer les anciennes forêts.
Le médecin prend soin des malades ; la nature prend soin des bien-portants.
L'ironie est que la science n'a servi qu'à mettre en évidence combien la connaissance humaine est petite.

Je me rappelle qu'il y a quelques années, tôt le matin, quelqu'un était entré précipitemment dans la maison pour me demander si j'avais couvert mes champs d'un filet de soie ou de quelque chose de ce genre. Je ne pouvais pas imaginer de quoi il parlait, aussi suis-je sorti sur le champ pour jeter un coup d'oeil.
Nous venions juste de moissonner le riz, et en l'espace de la nuit le chaume du riz et l'herbe qui y poussait s'étaient entièrement couverts de toiles d'araignées comme de la soie. Ondulant et miroitant avec la brume matinale, c'était un coup d'oeil superbe.
Le prodige, quand ceci arrive, ce qui est rare, c'est qu'il ne dure qu'un jour ou deux. Si l'on regarde de près, il y a plusieurs araignées par centimètre carré. Elles sont si serrées sur le champ qu'il n'y a presque pas d'espace entre elles. Sur un are il doit y en avoir je ne sais combien de milliers, combien de millions. Quand vous venez voir le champ deux ou trois jours plus tard, vous remarquez que des fils de plusieurs mètres de long se sont cassés et ondulent au vent avec cinq ou six araignées s'accrochant l'une à l'autre. C'est comme un duvet de pissenlit ou les graines de pommes de pin sont emportées par le vent. Les jeunes araignées s'accrochent aux fils et sont envoyées voguer dans le ciel.
La première considération est qu'une personne développe sa sensibilité pour permettre à son corps de choisir lui-même sa nourriture. Ne penser qu'aux aliments et laisser l'esprit de côté est comme faire des visites au temple, lire les sutras et laisser Bouddha dehors. Il vaut mieux arriver à une théorie à partir de son alimentation quotidienne plutôt que d'étudier une théorie philosophique pour arriver à une compréhension de la nourriture.
Je n'aime pas particulièrement le mot "travail". Les êtres humains sont les seuls animaux qui ont à travailler, je pense que c'est la chose la plus ridicule au monde. Les autres animaux gagnent leur vie en vivant, mais les gens travaillent comme des fous, pensant qu'ils doivent le faire pour rester en vie.
Dans une perspective scientifique, les choses sont grandes ou petites, mortes ou vivantes, croissantes ou décroissantes. Mais cette vision s'appuie sur des notions de temps et d'espace, et n'est pas autre chose qu'une hypothèse pratique. Dans le monde naturel, qui transcende le temps et l'espace, il n'y a, à proprement parler, ni grand ni petit, ni vie ni mort, ni ascension ni chute. Pas plus qu'il n'y a de conflit et de contraction entre les paires d'opposés, droite et gauche, rapide et lent, fort et faible.
Dans la nature il y a la vie et la mort, et la nature est pleine de joie. Dans la société humaine il y a la vie et la mort et les gens vivent dans la tristesse.