Nous découvrîmes enfin la dernière pièce, une bibliothèque. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle était en désordre: toute une foule de papiers, de photos anciennes ainsi que des coupures de journaux s’entassaient joyeusement à côté, entre et sur les rangées de livres. L’endroit abritait à vue de nez deux mille ouvrages. Des romans, des livres sur l’Antiquité, le Moyen Age ou la Seconde Guerre mondiale, d’autres encore qui traitaient d’occultisme. Pour le prof d’histoire-géo que je suis, parcourir ce dernier genre de bouquin, par exemple “Jésus a-t-il vraiment été crucifié?” est un régal. Même si, comme pour les films de série Z, il y en existe de meilleurs que d’autres. (p. 15)
La vue du premier tramway m’arracha un sourire ému. Rouge, aux lignes traditionnelles et composé de deux wagons, il était le symbole du Prague que j’aimais. En arrivant dans le cœur de la ville, les immeubles défraîchis laissèrent place aux tours médiévales, aux vieilles bâtisses Renaissance, ou baroques. Les façades des édifices, aux teintes jaune, vert ou bleu pastel, éclairées par la lumière chaude de réverbères séculaires, se reflétaient dans les flaques de pluie qui dormaient sur les pavés. (p. 7)