A l'occasion du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême nous avons rencontré Mathieu Burniat qui nous a parlé de sa dernière BD "Furieuse" scénarisée par Geoffroy Monde.
Les animaux se repaissent; l'homme mange; l'homme d'esprit seul sait manger.
Brillat-Savarin
- Je sors tout juste de chez l'père Pidou. Il a une fille l'père Pidou... Adèle qu'elle s'appelle. Eh ben regardez ce qu'elle a concocté...[...]
- Des pommes de terre rôties dans leur robe... Une farce élaborée d'une queue de bœuf, rissolée dans sa graisse, cuite ensuite dans un bouillon de légumes et arrosée d'un verre de vin jaune... Un château-Chalon, si je ne me trompe.... Au centre de la composition, un saint-Marcellin légèrement dégourdi au four, nappé d'une crème aux morilles ou se distingue la force du bouillon de bœuf et les arômes de miel et de noisette typique de ce vin inégalable....
Brillat-Savarin a écrit : « La destinée des nations dépend de la manière dont elles se nourrissent. »
Quelle injustice. Moi que l'on désigne comme le Dieu des morts, je règne en fait sur un monde gorgé de vie !
Le sol, c'est 50 à 75 % des cellules vivantes sur notre planète !
Saviez-vous que dans une cuillère à café de terre, il y a plus de bactéries et de champignons que d'humains sur la terre ?
Sur cette planète, 9 plantes sur 10 sont associées à un champignon. Car malgré leurs différences, ces deux règnes ont fait le choix de s'entraider ! Grâce à leurs filaments très fins capables de se propager dans le sol, les champignons procurent aux plantes des minéraux difficilement accessibles. Et en entourant leurs racines, ils les protègent des prédateurs chimiques ou biologiques. En retour, les plantes apportent aux champignons d'autres types de nutriments, comme des sucres, issus de la photosynthèse ! Cette association durablement profitable, c'est la symbiose. Ne représente-t-elle pas une belle leçon de vie pour les humains, qui ne sont capables que de violence envers les autres espèces ?
- Dis-moi... Comment c'est que tu vas cuisiner, mes lapereaux ?
- Qué Baudet ! Tu crois qu'Eugénie va te dévoiler ses petits secrets ?
- Bah c'est mon droit de savoir ce que l'on fait de mes bestioles !
- Alors la recette n'est pas de moi mais de Beauvilliers... Après les avoir cuits a la broche, je les coupe en petit des, que je mêle a du foie gras et de belles truffes. J'y ajoute une sauce légèrement épicée, je lie le tout avec un peu de jaune d’œuf et j'en fais des boulettes généreuses. Je les roule dans des œufs battus puis dans la mie de pain et je les plonge ensuite dans la friture.
il y a là des gelées et des mousses de chanterelles et d’écrevisses, de petites truites confites bourrées d’estragon et d’olives… des hachis de pigeons à la crème, des croquettes de fromage enlaçant des aiguillettes de jambon, des rôties au beurre chargées de foie gras de canard…
De la cuisine, ça? Allons donc! Pour des Iroquois, pour ces princes, pour des Allemands! Pas pour nous.
La différence entre l'être préhistorique et l'être évolué, c'est le livre.
Un gourmet ? C'est un glouton qui se domine !