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Critiques de Mathieu Menegaux (1028)
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Un fils parfait

C’est un mariage parfait pour un couple parfait. Daphné et Maxime s’aiment, se le disent et se le montrent jour après jour. Deux enfants arrivent de cette union, Claire et puis Lucie. Deux fillettes parfaites, espiègles, mignonnes, insouciantes. Chacun gravit les échelons de leur vie, à l’image de leurs priorités respectives. Daphné, commerciale pense avec trop de facilités qu’il vaut mieux donner à ses enfants l’image d’une mère qui réussit professionnellement plutôt que l’image d’une mère au foyer accaparée dans son linge et ses casseroles. Elle est de plus en plus absente, souvent en déplacement à l’étranger. Elle voit peu ses enfants. Jamais tout à fait présente, toujours en partance. Maxime, lui, entre son travail à la banque et ses filles, semble s’en sortir comme un chef. Il est sur tous les fronts. Il gère le fils parfait.



Un soir où Daphné partage un de ces rares moments seule avec ses filles, l’aînée, Claire pleure dans ses bras. Elle sanglote, supplie sa mère de ne plus partir. Car quand elle s’en va, le loup arrive et elle a peur du loup.



Une histoire certes fictive mais qui n’est pas sans rappeler les six millions d’enfants victimes d’inceste en France.



Une histoire accablante qui met en exergue les différents visages de cette tragédie:



Le doute.

Comment croire une enfant de 11 ans accusant son père de l’obliger à bisouter son sexe... Aucune femme amoureuse de son homme ne peut l’imaginer en monstre. Alors Daphné doute, tasse les aveux de sa fille, finit par les oublier. Tellement plus confortable.



Le dégoût.

Une mère connaît sur le bout des doigts ses enfants. La vérité éclate. Les images de l’horreur pleurent sur cette mère coupable de non-assistance.



Affligeante justice.

Pour une simple gifle balancée à la gueule du monstre, Daphné est accusée, internée, mise sous muselière. Et le monstre court libre sous les jupes de ses filles.



Il faudra attendre 2016 pour qu’une loi passe enfin et incrimine tout acte sexuel sur un mineur de sa descendance. 2016! Pour six millions d’enfants victimes d’abus sexuels par l’un des leurs.

Six millions d’enfants qui grandiront meurtris et traumatisés, pour lesquels les chances d’une vie normale à l’âge adulte s’amenuisent à force d’une justice escargot, défaillante, à force de silences des siens, de peurs accumulées et ancrées viscéralement, à force de s’être persuadé qu’on doit aimer son père même nu, le sexe dur contre soi.



Elles n’avaient que sept et onze ans.

Elles n’étaient que confiance et amour.
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Je me suis tue

On fait connaissance avec Claire enfermée depuis deux ans dans une prison dans le quartier des femmes.

On imagine que les faits qu'elle a commis sont graves car elle ne peut être en compagnie des autres détenues. Cela serait dangereux pour elle.

Au deuxième chapitre, on fait un bond dans le temps et on la voit assister à un dîner ennuyeux en hiver, en compagnie de son mari.

Sa vie est lourde car à quarante ans, elle n'a pas pu avoir d'enfants. Elle porte cela difficilement et voir les autres couples entourés d'enfants est très difficile pour elle , même si, avec Antoine, ils ont une vie riche culturellement et professionnellement.

Lors de cette fameuse soirée, elle s'ennuie et prétextant la fatigue, elle rentre seule, laissant son mari poursuivre sa conversation.

Dans un souterrain, elle fait une très mauvaise rencontre et sa vie bascule.

Elle n'osera pas avouer ce qu'elle a vécu à son mari pour sauver la face, garder son quotidien intact mais son drame aura des conséquences.

Elle a choisi de se taire jusqu'au bout aux yeux de tous.

Le prix est lourd à payer.

L'auteur met merveilleusement bien en valeur nos valeurs éducatives et rigides qui nous empêchent de nous confier et d'être nous-mêmes sauf qu'ici, cela tournera au drame des drames, à une tragédie.

C'est un livre dont on ne se détache pas, il est plus que prenant , bien écrit avec des références à des phrases de chansons connues car en prison, Claire attache beaucoup d'importance à la musique et à la littérature surtout.

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Est-ce ainsi que les hommes jugent ?

Le dernier Mathieu Menegaux est un uppercut au cœur même de la machine judiciaire. Machine défaillante qui cherche à tout prix, peu importe la manière et les conséquences, le coupable d’un crime pour panser les cicatrices d’une victime, pour faire justice, pour amener le deuil et réparation.



Gustavo est un homme comme un autre, marié, père de deux enfants. Il a juste le malheur d’avoir dans son garage une Megane blanche ayant subi des réparations au pare-choc. C’est assez pour le considérer suspect d’avoir voulu kidnapper une mineure et tué volontairement son père trois ans plus tôt.



J’ai peut-être moins accroché à ce roman dont l’auteur affectionne les thèmes cauchemardesques de notre pauvre société. Parce que le ton sur les trois quart du roman est bien trop chirurgical à mon goût, dénué d’émotions. C’est au scalpel que se découpent toutes les bavures de la machine judiciaire, on en oublie bien trop les victimes de part et d’autre. Que ce soit la jeune Claire victime d’un enlèvement à treize ans ou Gustavo et les siens dans le tourbillon du réquisitoire et de la fouille du domicile conjugal. Sur ce même thème, ma préférence se porte sur le très grand roman de Alexandre Postel « Un homme effacé », selon moi bien meilleur.



Par contre, les dernières pages m’ont transcendée. Arrive un raz-de-marée apocalyptique auquel on ne s’attend pas.



Un roman qui met en lumière l’obsession et la folie de ceux qui cherchent à tout prix la culpabilité et la vengeance au détriment des innocents qui finissent salis et souillés, traités comme des coupables pour une mauvaise concordance de faits.

Troublant, trop actuel, qui accuser dans pareille dérive ? Ceux qui souffrent devant un meurtrier en liberté ? Ceux qui veulent une justice envers et contre tout ?



Ça fait peur des histoires pareilles car d’innocent à coupable, il n’y a parfois que quelques secondes, parfois qu’un fait insipide et votre vie ne sera plus jamais la même.
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Un fils parfait

Daphné a dit oui devant l'adjoint au maire. Un oui pour le meilleur et pour le pire. Un oui qu'elle rêvait d'entendre depuis le jour de ses fiançailles avec Maxime, un homme qu'elle a rencontré par le biais de sa petite sœur. Le couple file le parfait amour. Max est drôle, prévenant, aimant et doux. Il réussit pleinement sa carrière dans la banque. Très vite, nait une petite Claire. Puis dix-huit mois plus tard, Lucie fait son apparition. Deux enfants chéries, câlinées et aimées. Quelques années plus tard, Daphné, ayant délaissé pour un temps sa carrière, se voit proposer un nouveau travail, responsable export. Un poste qui nécessitera de nombreux voyages et qui la fera quitter la maison du lundi au jeudi. Elle acceptera d'autant que Max l'aura convaincue et qu'une nounou sera là pour pallier à son absence...





Dans ce roman, tout comme dans "Je me suis tue", Mathieu Menegaux se met dans la peau d'une femme qui se confie. Ici, c'est Daphné qui écrit à sa belle-mère. Elle veut à tout prix lui donner sa version des faits, clamer haut et fort la vérité que personne ne veut entendre et encore moins croire, supposant sans nul doute que cette dernière ne peut incriminer son fils en apparence si parfait. S'inspirant d'un fait réel, l'auteur dénonce ici la machine policière et judiciaire, les manquements en terme de lois, les failles juridiques. Il dresse le portrait psychologique d'un homme à qui tout sourit, qui réussit aussi bien socialement que professionnellement. Mais derrière cette apparence de fils parfait, se cache un tout autre personnage, aussi retors que terrifiant. De par son écriture délicate et engagée, ce court roman, intense et parfaitement maîtrisé, relate une vérité bien sombre et effarante.
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Je me suis tue

Une porte lourde qui se referme. Le cliquetis du verrouillage. Claire est tranquille. Au moins jusqu'au lendemain matin. Seule dans une cellule isolée dans la maison d'arrêt des femmes, à Fresnes. Jugée aujourd'hui par ses pairs. Qui pourra la comprendre ? Qui pourra comprendre son geste inavouable ? Qui pourra lui pardonner ? Personne, sans nul doute. D'autant que Claire se tait, s'emmure dans un silence infranchissable. Qu'a-t-elle pu commettre d'aussi irréparable pour se retrouver entre ces quatre murs ? Elle, la bourgeoise parisienne, épanouie dans son travail, sa vie sociale, aimée d'un mari tendre et compréhensif. Seule ombre au tableau idyllique : l'absence d'enfant... du fond de sa cellule, Claire noircit des pages afin de livrer son témoignage...



Ce sont ces pages que nous livre Mathieu Menegaux. Avec justesse et beaucoup d'émotions, il se met dans la peau de cette femme qui, inexplicablement, se retrouve derrière les barreaux. Isolée des autres détenues afin de la protéger, elle, et ses semblables. Afin d'expliquer l'inexplicable, Claire écrit et se livre, sans fard. Sur sa vie d'épouse aimée, sur son manque de maternité et sur le drame qui l'a conduite là où elle est aujourd'hui. L'auteur se glisse parfaitement dans la peau d'une femme et aborde avec sensibilité le couple, le désir de maternité, l'amour, l'intimité... La tension est permanente tout au long de ce témoignage que l'on parcourt d'une traite, le souffle court. L'écriture, sensible et terriblement efficace, nous happe dès les premières lignes.

Un roman étonnant et bouleversant...
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Je me suis tue

Je ne vais pas peser mes mots pour exprimer que ce roman m'a profondément déplu. Même s'il se lit vite, que l'écriture est fluide. Encore heureux que le titre est bien trouvé : je me suis tue. C'est là que le bât blesse. Encore une histoire de femme devant un drame incapable d'extérioriser sa souffrance et dont le silence fait tomber tous les dominos de sa vie.

Si je n'avais pas lu il y a peu le malheur du bas qui est à tout point de vue ou presque le même roman avec les mêmes ingrédients, j'aurai peut-être été plus ouverte et indulgente. Mais trop c'est trop.

Dans le malheur du bas, Inès Bayard choisit de plonger à l'intérieur du mal, elle tranche pour le noir et c'est viscéral.

Dans Je me suis tue, il y a une distance constante entre l'héroïne et tout ce qu'elle traverse. Ce n'est pas un scoop, elle est violée et se retrouve enceinte alors que cela fait quatorze ans qu'avec son mari Antoine, ils essaient d'avoir un enfant. Rien ne m'a semblé crédible à partir de là. .



Je n'ai pas pu ni voulu comprendre cette femme. Le silence est assassin. Surtout ici. Comment continuer sa vie tranquillement avec un tel poids sur sa conscience ?

Je ne fais en aucun cas jugement sur les femmes victimes de viol ayant choisi le silence, ce que je peux bien sûr comprendre. Je ne le comprends pas pour cette héroïne dudit roman. Rien à dire sur la forme mais c’est le fond qui m’a gênée, ce qui m’a empêché de cerner l’héroïne ou de m’y attacher.



Le tout est entrecoupé de phrases musicales, certes pourquoi pas mais à quoi bon, un sujet si grave et zou une petite ballade pour en rajouter une couche.



De loin, ma préférence va pour le malheur du bas qui a eu le mérite de choisir son chemin.
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Femmes en colère

Derrière cette étrange couverture, qui me fait penser à celle de « La vie de Norman », l’excellente bande dessinée de Stan Silas, la femme en colère se nomme Mathilde Colignon. Agressée trois ans plus tôt par deux « hommes », elle s’est fait justice elle-même. En tant que médecin gynécologue, elle savait très bien où allait aboutir sa plainte et n’avait aucune confiance en la justice. Du coup, c’est elle qui se retrouve sur le banc des accusés, risquant vingt ans de réclusion pour acte de torture et de barbarie, face à deux agresseurs transformés en victimes.



« Femmes en colère » est un roman #MeToo qui se déroule aux Assises de Rennes en juin 2020 et qui débute à la fin du procès, à l’heure des délibérations. Le lecteur se retrouve en alternance dans le huis clos de la chambre des délibérations, où il assiste aux coulisses de ce procès d’assises, et dans la cellule de Mathilde qui, en attente du verdict, partage ses émotions et sa vérité.



À l’instar de « Un fils parfait », Mathieu Menegaux met en avant le combat de nombreuses femmes, impuissantes face à leurs agresseurs, et dénonce à nouveau les failles d’un système juridique français qui a tendance à se retourner contre les victimes d’abus sexuels. Au fil des pages, le lecteur découvre non seulement l’ampleur de la vengeance de Mathilde, mais également les actes immondes dont elle a été victime. À travers l’histoire de cette femme, Mathieu Menegaux invite à réfléchir sur une justice qui ne s’obtient pas uniquement dans les tribunaux, mais également dans les médias et sur les réseaux sociaux et donne surtout la parole à des femmes qui ont toutes les raisons d’être en colère tant que l’égalité n’est pas acquise.



Si vous aimez les procès, lisez également l’excellent « Article 353 du code pénal » de Tanguy Viel.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Je me suis tue

« Je me suis tue » de Mathieu MENEGAUX est un roman court ! Juste 137 pages. Mais quel roman ! Comment l’auteur a-t-il pu nous livrer un premier livre aussi fort en si peu de pages. Cela s’appelle certainement le talent.



Claire est incarcérée dans la prison pour femmes à Fresnes. Elle attend son jugement.

Pourquoi ? Quel est son crime ? Et surtout pourquoi ce silence ?

Elle a 40 ans, elle est belle, brillante, mariée à un homme qu’elle aime profondément qui a très bien réussi professionnellement. Bref c’est une femme à qui tout semble réussir. Pas tout, non.

Seule ombre à ce tableau idyllique, ils n'ont pas d'enfant. Claire en est profondément et viscéralement malheureuse. C’est un échec car pour elle une femme qui ne donne pas la vie n’est pas une vraie femme. Elle est d’autant plus meurtrie que le problème vient de son mari.



Un soir, sa vie va basculer. Agressée brutalement et violée, elle va prendre la décision de se taire.

Ne rien dire à personne, surtout pas à son mari. Victime de son orgueil et de sa fierté, elle va s’enfermer dans un silence destructeur, pour finir par se prendre les pieds dans la toile qu’elle a tissée autour d’elle. Elle est incapable d’anticiper toutes les conséquences que cette décision va avoir. Jusqu’à l’irrémédiable.



Difficile d'en dire beaucoup plus sur l'histoire, au risque de dévoiler le secret de Claire.



Vous l’aurez compris, c’est un coup de cœur. Ce livre m’a bouleversé.

Tout le long de sa lecture, la souffrance de Claire, pétrie d’orgueil, persuadée qu’elle a une maîtrise absolue sur sa vie et qu’elle n’a besoin de personne m’a interpellé. En effet, son histoire nous amène tout de même à nous poser un certain nombre de question dont la principale : « comment peut-elle se taire ? »



La force de l’écriture de Mathieu MENEGAUX est qu’il arrive à nous captiver du premier jusqu’au dernier mot de ce roman. Et quelle fin ! Un uppercut !

On a l'impression au fil du livre que la fiction se confond au réel.



Pour finir, je dirai que ce roman est bouleversant et est écrit avec une extrême sensibilité. A la question que je me pose : comment un homme a-t-il pu à ce point décrire l’intimité d’une femme et rentrer si intimement dans son esprit ?

Un début de réponse lors d’une interview de l’auteur sur une radio où il dit : « j’aurai tellement aimé être une femme ».

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Est-ce ainsi que les hommes jugent ?

Après la corvée des courses, Bertrand et sa fille Claire, bientôt 13 ans, ne manquent jamais d'aller fleurir la tombe de maman, décédée quelques mois plus tôt d'un cancer. Malheureusement, en ce samedi froid de janvier, elle ne sera pourtant pas fleurie. En effet, pour parer au plus vite, Bertrand demande à sa fille d'aller à la voiture emmener quelques sacs. Une fois les achats payés, il cherche Claire sur le parking. Introuvable jusqu'à ce qu'il l'entende hurler. Un homme tente de l'enlever. Réussissant à soutirer sa fille des griffes du kidnappeur, enragé, il veut le mettre hors d'état de nuire et lui flanquer une dérouillée. Mais il voit la voiture démarrer, veut lui couper la route et c'est le drame. Le choc frontal. Fatal. Bertrand décède sur le parking tandis que le kidnappeur prend la fuite...

Trois ans plus tard, Gustavo se fait surprendre au lit par des coups frappés à la porte. Il n'est pourtant que 6 heures. On tambourine rageusement. Et la police s'annonce. Une fois la porte ouverte, plusieurs agents entrent précipitamment. Des ordres fusent. Il faut fouiller la maison de fond en comble, jeter un coup d'oeil à la voiture. C'est alors que le commandant Defils lui annonce qu'il est placé en garde à vue pour tentative d'enlèvement et homicide volontaire...



Une tentative d'enlèvement, un homicide volontaire, des années d'enquête et un désigné coupable que tout semble accuser. Gustavo, immigré argentin aujourd'hui promu directeur financier de la filiale française d'un géant suisse de l'industrie pharmaceutique, marié et père de deux fils, va se retrouver soudainement aux prises avec une terrible erreur judiciaire. Une voiture et une veste correspondant à celle du kidnappeur et la machine judiciaire est en route, rien ne semble pouvoir l'arrêter. Mathieu Menegaux, de par son style rapide et entrainant, décrit parfaitement la spirale dans laquelle Gustavo est aspiré, tout jouant contre lui. Aussi bien sa femme que lui restent hébétés, surpris, ne comprenant pas ce qui se trame autour d'eux, d'autant que l'on s'acharne, les médias et les réseaux sociaux s'en mêlant à cœur joie. Le commandant Defils, lui, est sûr de son fait et soulagé d'avoir enfin pu mettre un visage sur le kidnappeur. Ce roman dépeint avec frénésie cette situation ô combien tragique aux rouages parfaitement huilés, la violence de cette accusation et ses retombées, ce désir de vengeance d'une victime, la psychologie des personnages. Un court roman prenant...
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Un fils parfait

Je l'ai lu d'une traite, en deux heures, tant le récit est fluide et mené avec efficacité. L'autre qualité de ce roman est la très grande sincérité de l'auteur pour évoquer un sujet dur, tabou : l'inceste du père sur de très jeunes enfants, puis le combat de la mère prise dans un engrenage fatal lorsque la machine judiciaire et policière la broie au lieu de lui venir en aide. Le lecteur est plongé alors dans l'effroi, il manque d'air bien souvent, tout semble si dingue, notamment lorsqu'il découvre que la notion d'inceste a été absente du code pénal jusqu'à une circulaire de mars 2016 ... sans que ce nouveau texte ne crée un infraction ou des peines spécifiques.



Pour autant, je suis quelque peu réservée sur ce roman :



- je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage de Daphné, la narratrice, la victime, la mère courage qui se bat pour protéger ses enfants, incompréhensible ce manque d'empathie et cela m'a terriblement manqué.



- jamais je n'ai douté de la droiture de Daphné, je l'ai cru illico et non stop lorsqu'elle a dit que ses enfants avaient été abusées sexuellement par leur père. J'aurais tant aimé de l'ambiguïté, du doute, me dire qu'elle était folle, que le père était une victime de cette hystérique puis le chapitre d'après penser le contraire, j'aurais aimé tangué et non être sur une ligne droite fort linéaire.



- j'ai été déçue des dernières pages qui collent une explication psychologique à la Marie-Claire sur le comportement de prédateur sexuel du père, moi j'aime extrapoler, imaginer , supputer, augurer, et là , c'était vraiment trop simpliste même si ça donne au titre, Le Fils parfait, une vraie légitimité.



Bref, j'aurais aimé être totalement embarquée par ce roman au thème fort mais cela n'a pas été le cas.
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Femmes en colère

Ce roman constitue en quelque sorte une réponse au De mon plein gré de Mathilde Forget.



Au Palais de justice de Rennes, se déroule le procès d’une femme accusée d’actes de barbarie et de torture. C’est du moins ce que le jury devra affirmer ou infirmer. Cette femme qui n’a rien d’une criminelle en série, qui exerçait le métier de gynécologue, et était appréciée autant par ses collègues que par ses patientes, a voulu se faire justice. A la suite d’un viol.



Les chapitres alternent le récit de l’accusée, qui explique comment elle en est arrivée à commettre son forfait, et le déroulé des délibérations.



Le débat est donc celui du traitement de ces affaires de viol dont le nombre est très certainement sous-estimé, tant les femmes évitent de déclarer ce crime. Et on les comprend, puisque déposer une plainte et s’en remettre à la justice est une épreuve insoutenable, avec un flou certain entre le statut de victime ou de coupable. C’est le seul cas où la victime devra prouver qu’elle n’est pas en fait la criminelle ! On passe sur l’humiliation de voir son intimité livrée en pâture sur la place publique.



Le roman est mené avec adresse, une progression dans la narration permet de découvrir peu à peu ce qui s’est passé, et le lecteur assiste au débat des jurés, et c’est l’occasion de mettre en avant les insuffisances de la justice en ce domaine, qui peut explique qu’on en arrive à se faire justice soi -même.



Court et efficace.


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Je me suis tue

Tout a été dit déja, peu importe, juste quelques mots .....

Ce livre bascule lu d'une traite pose la question du silence, de l'émotion, de l'orgueil, de l'angoisse, suite à un Violent Traumatisme " TU " obstinément ......





Et quel choc !

L'histoire prenante, addictive de Claire , la quarantaine active, un travail passionnant auprès d'Antoine , un mari aimant mais pas d'enfant, hélas !



Soudain tout bascule , elle devient tour à tour victime puis....



Je n'en dirai pas plus sinon le mystère s'éclaircirait ....



Tout est dans l'écriture efficace , juste, haletante, parfaite et pourtant simple qui prend le lecteur aux tripes et l'interpelle .....

Comment cet écrivain réussit - il à se mettre dans la peau de l'héroïne durant 137 pages ?

Quelle sensibilité rare en décrivant l'incompréhensible !

C'est une tragédie moderne.Un véritable coup de coeur qui ne laissera personne indifférent!

J'ai lu et commenté " Un fils parfait " il y a quelque temps de Mathieu Menegaux .

Un romancier prometteur !



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Femmes en colère

Palais de justice de Rennes, 25 juin 2020. Après quatre journées de débats animés, Clément Largeron, le président de la cour d'assises de Rennes, met un terme aux débats. Chaque partie a défendu, autant que faire se peut, ses clients. Du côté des parties civiles, les deux avocates sont confiantes en ce qui concerne la culpabilité de Mathilde Collignon. D'autant qu'elles sont presque sûres que le président et ses deux assesseurs feront pencher la balance en faveur de la culpabilité. Ce qui suppose alors que seuls trois jurés votent aussi pour. Une formalité selon elle. Si l'avocat général a requis une peine exemplaire, soit vingt ans, elles en espèrent quinze. Me Delannoy, l'avocat de Mathilde, déplore, quant à lui, le fait que sa cliente n'ait pas, au terme de sa déclaration, exprimé des regrets. Dans la salle de délibération où prennent place le président, ses deux assesseurs et les six jurés, chacun devra voter en son âme et conscience : Mathilde Collignon s'est-elle rendue coupable d'actes de torture et de barbarie ?

Pendant ce temps, celle-ci, dans la cellule des accusés, revient sur ce qui l'a conduite sur le banc des accusés...



Peut-on faire justice soi-même dès lors que l'on ne croit plus en la justice de notre pays ? Comment Mathilde Collignon, gynécologue de profession, divorcée et mère de deux filles, est-elle passée de l'état de victime à celle de bourreau ? C'est ce que nous révèle, dans ce court roman, Mathieu Menegaux, qui nous fait découvrir, au fil des pages, les raisons de ce procès très médiatique. Dans le post #metoo, l'auteur revient, avec force et fracas, sur un sujet sensible, à savoir la violence faite aux femmes. Il aborde, avec intelligence, tous les tenants et aboutissants d'un procès qui mènent au verdict et donne la parole aussi bien à Mathilde, aujourd'hui sur le banc des accusés, qu'aux personnes dans la salle de délibération. L'on assiste, ainsi, aux réflexions, au débat, au vote de chacun, tandis que l'on découvre, atterré, les raisons du geste dit barbare de la jeune femme. Un roman haletant, captivant, intelligemment construit, instructif mais aussi poignant qui met en lumière nombre de problèmes sociétaux. Un dénouement en joli pied-de-nez...
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Femmes en colère

J’apprécie en général la plupart des romans lus de Mathieu Menegaux. Pour ce dernier opus, je suis sceptique.



Les passionnés de tribunaux, cour d’assise, jury et tout le ramdam en coulisse d’une délibération vont être servis ici. Car en somme c’est l’autopsie clinique exemplaire de ce qui se joue quand vous attendez un verdict de condamnation.

Sur Mathilde, on en apprend très peu. Elle aime le sexe et l’assume et est mal tombée un soir. La mère de famille s’est vengée. Son récit qui m’a de loin bien plus passionnée que ces sempiternelles délibérations est bien peu fourni. L’auteur a clairement voulu mettre l’accent sur cette sale de jury. Il y a bon nombre de descriptions sur l’architecture et le décor alentour et très peu de fond dans ce texte. L’empathie et l’émotion m’ont également manqué. Ça glisse avec un twist final un peu facile sur le viol de beaucoup de femmes. C’est du vu et revu. Dans un style bien trop factuel pour moi. Rien de neuf ici pour m’ébahir et m’émouvoir.
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Disparaître

Mathieu Menegaux, j’aime beaucoup. Cet auteur maîtrise l’art des faits d’actualité aussi brûlants que dérangeants.

Dans ce dernier roman, il part disséquer les ravages d’une passion amoureuse. Même si au départ, on s’interroge. Ou veut nous emmener l’auteur ?



À Nice, un homme est retrouvé mort noyé, le crâne rasé et les extrémités des doigts brûlés. Cet homme voulait disparaître, cela ne fait aucun doute. Sans laisser d’indices ou de traces.



À Paris, une jeune femme est retrouvée morte en bas de chez elle. Suicide. Elle aussi voulait disparaître.



Peu d’indices dans ce roman puzzle où l’on suit l’enquête d’un commissaire, la carrière d’Etienne grand dirigeant et les premiers pas professionnels d’Esther. Monde carriériste, épuisement, burn out, passion amoureuse, Mathieu Menegaux est ici sur tous les plans.



Si bien que je n’ai peut-être pas réussi à être totalement convaincue par ce roman. Devoir arriver aux dernières pages pour saisir l’histoire est un exercice qui me fatigue, surtout quand l’histoire part un peu dans tous les sens. Les personnages m’ont semblé détachés de tous sentiments, de toutes émotions. L’absence de dialogue ne rend pas la tâche plus aisée.



La fin de l’histoire ne m’a pas semblé convaincante elle non plus surtout en regard des détails distillés au long des pages.



Déçue mais pas fâchée. On peut aimer un auteur mais ne pas adhérer à l’ensemble de ses œuvres, ainsi va la vie, autant d’avis que de livres que de couleurs dans le ciel.



#Disparaitre#NetGalleyFrance
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Je me suis tue

C’est court, concis et terriblement efficace.

On le sait d’emblée : l’histoire de Claire se termine derrière les barreaux. Mais le lecteur est le seul confident de la jeune femme qui n’a jamais révélé ce qui aurait fait d’elle une victime plutôt qu’une coupable.

Quel fut son crime? C’est au terme d’une auto-analyse qui révèle peu à peu l’engrenage, le piège qui se referme autour de la jeune femme que l lecteur découvre l’inimaginable, l’impensable. C’est une descente aux enfers d’autant plus terrible que rien ne pouvait l’annoncer. Réussite sociale, amour, amitié, même l’absence d’enfant semblait être un revers accepté.

Le récit est cours et la langue épurée. Le discours reste factuel, en ce sens que la narratrice ne cherche pas la connivence, ne se cherche pas d’excuse. elle énonce tout au plus quelques regrets, quelques « Si seulement », tout en restant distanciée par rapport à ces drames qui se sont succédés.

Le cheminement psychologique de Claire , que l’on a plus d’une fois envie de secouer pour qu’elle sorte de son mutisme, est très bien évoqué. C’est d’ailleurs une sorte de prouesse de la part de l’auteur qui réussit à ce point à se glisser dans l’univers mental d’une femme. voilà qui remet en cause l’existence d’une plume sexuée. Sans connaître le nom de l’auteur, bien malin celui qui aurait pu imaginer qu’il s’agissait d’un homme.



Reste la question de la raison qui peut pousser cette femme à se murer dans un silence délétère. Le sacrifice inutile d’un être doublement innocent? La perte de tous ses repères? C’est en tous cas une motivation profonde et inéluctable , puisqu’il aurait suffit d’un mot, d’une simple décision, pour que le destin bascule, et ceci à plusieurs reprises.



Difficile de rester indifférent face à cette violence contenue, transcrite avec une économie de mots savamment étudiée, qui en fait une lecture marquante à long terme.
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Un fils parfait

Ce que j’ai ressenti:…L’envers du décor d’une vie parfaite…



Déjà, la lecture de Je me suis tue avait été un choc, mais avec Un fils parfait, Mathieu Menegaux confirme son talent, et me renverse encore une fois, me bouleverse le cœur…Il choisit toujours des sujets difficiles, des personnages féminins, empreints de sensibilité qui subissent un raz-de marée dans leur quotidien, et nous livre avec pudeur, leurs intimes pensées…



Ce n’est pas le genre de lecture dont on ressort tout à fait indemne, on ne peut pas passer à autre chose, car même le livre une fois refermé, il vous reste encore cette sensation de malaise…Lire un livre de Menegaux, c’est ouvrir un témoignage qui a priori, est de la fiction, mais dont on sait qu’il ressemble que trop bien à cette réalité fracassante, et terriblement, fatalement, s’inspire d’un fait réel…Il a juste le pouvoir en tant qu’écrivain de donner une voix pour toutes ses victimes, et peut être une issue plus heureuse…



Avec ce fils parfait, on peut clairement s’apercevoir qu’il y a un certain problème dans la Justice, qu’elle a sans doute la vocation d’être impartiale, mais qu’elle est bien imparfaite, car faite par les hommes…Avec ce témoignage, on se rend compte de ses failles, et il me semble ahurissant que cette femme se retrouve ainsi démunie, face au système judiciaire, dans le combat qu’elle mène. Tout cela, à cause des non-dits, de tabous, elle se retrouve seule contre tous, et cette lettre qu’elle envoie est une bouteille à la mer, l’ultime cri de désespoir pour qu’enfin les mentalités et les lois françaises changent, protègent ce qui il y a de plus précieux en ce monde : l’innocence…



J’ai bien sûr, cru y laisser toutes mes larmes dans ses pages…Daphné croyait vivre un rêve éveillé, mais quand elle se rend compte que sa vie est un cauchemar, on n’a d’autre choix que de lire son expérience face à l’immonde, impossible de lâcher le livre, c’est ce qu’on peut faire de mieux, éviter à tout prix l’indifférence…



Ce livre sera en librairie le 1 février, et je vous conseille fortement, avec la gorge encore serrée, cette lecture, même si elle est bouleversante…


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Femmes en colère

20 ans de réclusion, c'est la peine requise par le Procureur de la République aux Assises de Rennes en ce beau jour de juin 2020. Mathilde, agressée trois ans plus tôt par deux hommes, est l'accusée, les deux hommes en question sont sur le banc des parties civiles en tant que victimes. le monde à l'envers ? C'est le noeud du problème : Mathilde, par ailleurs mère et médecin bien sous tous rapports, s'est fait justice elle-même, convaincue que ni la police ni la machine judiciaire ne feraient leur travail.



L'heure du délibéré a sonné, et pendant que les jurés se retirent à huis clos pour décider de la culpabilité ou non et de la peine éventuelle, Mathilde se morfond dans une cellule du Palais de justice. Pour tromper l'attente et son angoisse, elle couche son ressenti sur le papier. Dans la salle du délibéré, un jury composé de trois magistrats et six jurés non professionnels tirés au sort (quatre hommes et cinq femmes) entament les débats. Mathilde a reconnu les faits, certes, encore faut-il qualifier ceux-ci, s'accorder sur leur nature, et déterminer la peine qui leur correspond. Juger en âme et conscience, selon son intime conviction, sur base des faits et rien que des faits, en faisant abstraction de l'émotion planétaire suscitée par cette affaire sur-médiatisée qui a déchaîné les passions et les réseaux sociaux, la mission est délicate et ne laissera personne indemne.



Dans la foulée du mouvement #metoo, ce roman développe toute la gamme des points de vue, des plus tranchés aux plus nuancés, montre les luttes d'influences au sein du jury, la pression médiatique et les réputations à perdre ou à gagner pour les professionnels de la justice, la difficulté de séparer l'affect et le factuel, oppose les émotions individuelles à la froideur du Code pénal. Faut-il préserver le droit et la morale et infliger une peine exemplaire ? Ou faut-il laisser parler la compassion au risque de valider la vengeance personnelle et la loi du talion et donc d'entériner l'échec de l'institution judiciaire ? Mais surtout : pourquoi en est-on encore là ? Pourquoi la voix des femmes victimes de violences n'est-elle pas davantage écoutée ? Pourquoi est-il si compliqué pour une femme d'affirmer qu'elle aime le sexe ? Pourquoi certains hommes ne comprennent-ils pas que "non, c'est non" et pas autre chose ? Pourquoi la liberté et la peur sont-elles si mal réparties entre hommes et femmes ?



Le déroulement du délibéré est expliqué de façon limpide, le suspense est savamment distillé, le texte se lit d'une traite et le twist final m'a fait sourire. Mais malgré la libération progressive de la parole et des corps, ce roman montre que l'égalité n'est pas acquise, et que les femmes n'ont pas fini d'être en colère.



En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.

#Femmesencolère #NetGalleyFrance
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Femmes en colère

Enfin un thriller psychologique avec une dimension sociale pertinente. En raconter un peu serait en dire trop! Ce livre est une pépite.

Les chiffres sont édifiants...

Je souhaite de tout cœur que les associations, les romans, les reportages donnent du courage aux victimes afin qu'elles parlent et que notre justice fasse son travail de façon juste!

Nous nous sommes battues pour obtenir beaucoup de choses qui nous semblent évidentes aujourd'hui, nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour enrayer les violences que beaucoup trop de femmes subissent.
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Un fils parfait

Daphné & Maxime.

Jolis prénoms, brillantes études, carrières à l'avenant.

Couple radieux sur la photo de mariage.

Les bébés arrivent à point nommé, une ravissante petite fille, puis une seconde dix-huit mois plus tard.

Daphné & Maxime sont bénis des dieux, décidément, tout leur sourit.

Ils s'arrêtent à deux enfants, pour l'instant. Ça les occupe bien, et chacun mène en parallèle une vie professionnelle palpitante - madame est dans le commerce international, monsieur dans la finance. Elle a hésité à prendre ce poste qui lui fait quitter le domicile familial du lundi matin à l'aube au jeudi soir, mais il l'a rassurée : pas question de sacrifier sa carrière ! Avec une nounou sur place de 8h à 20h, et lui présent le soir, ils vont y arriver.



Dès le début, on sent que ce joli portrait de famille est une façade et que Maxime n'est pas un époux/père/fils parfait. On apprend peu à peu, via une longue lettre de Daphné à sa belle-mère, comment il a brisé le foyer.

Il a fallu du temps à la jeune femme pour comprendre. Quand on ressent vaguement que ça cloche, on se rassure comme on peut, on met ça sur le compte du sentiment de culpabilité de la super-woman tiraillée entre boulot, mari et enfants, alors on ferme les yeux (cf. 'Chanson douce', Leïla Slimani).



Au vu de ses deux premiers romans, Mathieu Menegaux semble avoir une dent contre le système judiciaire, au moins celui censé s'occuper des viols et autres affaires de moeurs. Non seulement la justice ne protégerait pas les victimes, mais elle exposerait même les plaignants à un triste sort. Ayant connu quelques situations proches de celles de Claire ('Je me suis tue') et de Daphné ('Un fils parfait'), je partage cette vision pessimiste. Au mieux on classe sans suite et à vous d'en faire votre deuil (si vous avez la chance de ne plus avoir à croiser ceux qui vous ont fait du mal), au pire ça se retourne contre vous.



Cette histoire est aussi glaçante que d'autres faits divers romancés : 'Chanson douce' (Leïla Slimani), 'La maladroite' (Alexandre Seurat), et rappelle le ton du dernier roman de Delphine de Vigan ('Les Loyautés').

J'avais préféré le premier ouvrage de l'auteur - dérangeant mais moins choquant que celui-ci, peut-être parce qu'il s'agissait d'une histoire d'adultes. Ce qui me surprend toujours, quand même, dans ce genre d'affaires, c'est qu'il semble utile de souligner que cela arrive dans tous les milieux. Eh oui...

Petit agacement à la fin.



Quand, bien plombé(e), on referme le livre, on peut se détendre (ou s'énerver, c'est efficace aussi pour se changer les idées) en lisant les petits mots vendeurs de O. de L. sur la couverture : « Une claque, cette histoire est dingue. C'est formidable ! »

« Dingue » ? 😲

« Formidable » ? 😲

Vraiment ? Comme si elle parlait d'un polar sacrément bien ficelé, voire terriblement fun...

Mais ce n'est pas la première fois que je me demande si O. de L. lit (ou comprend) les ouvrages pour lesquels elle fait de la pub...
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