AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.4/5 (sur 60 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1972
Biographie :

Titulaire d'un DEA de droit international privé et de droit du commerce international à Paris I, Mathieu Simonet a été juriste auprès du Tribunal pour enfants de Bobigny avant de prêter serment en 1997.

Installé en 2003, il a co-fondé en 2010 le cabinet 111.

Mathieu Simonet enseigne le droit des affaires et le droit de la communication à Paris XII et à l'ISG. Il a publié plusieurs articles sur le droit de la publicité et le droit de l'audiovisuel dans Légipresse et Stratégie.

Après avoir animé pendant trois ans une émission culturelle sur une radio privée (Le 6e sens, sur Vivre FM), il a publié un premier roman : Les Carnets blancs (Seuil, 2010).

Site Web : http://www.mathieusimonet.com

Ajouter des informations
Bibliographie de Mathieu Simonet   (9)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Ancien avocat et désormais romancier très singulier, Mathieu Simonet propose des actions poétiques, comme dans son livre "La fin des nuages". C'est d'abord un récit de deuil, car Mathieu Simonet a perdu un être très cher, Benoît, qui a fondé un grand festival de musique chaque été sur le parvis de l'hôtel de ville de Paris. Chaque année, l'angoisse de Benoît, c'était qu'il pleuve… Ce qui n'arrivait jamais. Benoît est décédé en 2020 d'un cancer et cette année-là, le festival a été annulé pour cause de pandémie. L'auteur invité sur le plateau de la Grande Librairie était alors en deuil, a cette idée folle et magnifique, qu'il pleuvrait ce jour-là, que le dernier souffle de Benoît provoquerait de la pluie. Et le jour du festival, il a plu. Ce livre est aussi une enquête, qui raconte comment des faiseurs de pluie ensemencent les nuages, et plaident pour que ces nuages aient des droits et soient même inscrits au patrimoine de l'Unesco. Cet ouvrage pose des questions environnementales, géopolitiques, sanitaires, légales... avec toujours cette question en tête : à qui appartiennent les nuages ?  Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/

+ Lire la suite
Podcasts (1)


Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Ce qu'il y a de terrible pour l'écrivain qui ne publie pas, c'est cette impression qu'il lui faut payer, qu'il lui faut supplier pour pouvoir être lu. Ce n'est pas le lecteur qui dit merci à l'écrivain parce qu'il l'aurait ému, c'est l'écrivain qui a genoux photocopie son œuvre, et en rampant demande aux autres de bien vouloir tout lire. Ou juste un peu. Quelques pages. puis il repart la honte au cœur. Cette impression morbide d'avoir écrit les mots les plus forts, et de ne toucher personne. (p 86)
Commenter  J’apprécie          130
Ce qui est écrit, même cru, n'est jamais sale.
Peut-être que je me trompe. Peut-être que je ressemble à un peintre qui viendrait de vomir sur une toile, et qui se retournerait vers des badauds : « Bah quoi ? Je crée ! »
[...]
La question de l'intimité, de mon intimité - qui s'oppose à mon désir d'écrire, d'être lu -, ce complexe, cette contradiction, c'est une poupée que j'ai tordue. Dans le sens de l'écriture. C'est un choix sur lequel je ne reviendrai pas. Même si ces questions reviennent parfois. J'ai la réponse. Une réponse peut-être erronée. je me moque d'être pathétique. J'ai mon écriture dans mes bras. Je me moque d'être pathétique avec elle. Elle me console comme on ne me consolera jamais.
Je comprends que mes phrases, même si elles ont plus de dix ans, même si elles ont été écrites longtemps avant que je n'aie connu [mon compagnon] Baptiste, peuvent le heurter dans son intimité, parce que sa famille, ses amis, ma famille et mes amis, peuvent faire des liens, entre mon écriture, lui, moi. Je comprends.
(p. 95-96)
Commenter  J’apprécie          110
Je n'arrive jamais à rester dans le 'concret'. Mon cerveau transforme toujours tout en écriture. Non pas que j'invente. Mais j'ai un rapport distancié au réel. Comme s'il n'était là que pour m'offrir un matériau d'écriture. Dès lors, je ne suis jamais totalement triste face à une dispute amoureuse, à un décès, à une dépression. J'y vois une forme de cadeau, de glaise, dans laquelle je peux dessiner des sculptures. Pour autant, je ne cherche pas à vivre des situations douloureuses POUR écrire. J'ai, face au bonheur, le même rapport, la même distance. Je suis comme un schizophrène. D'un côté je suis l'acteur de ma propre vie, de l'autre je suis le photographe de cet acteur. Et c'est dans le corps de ce photographe que je me sens le plus vivant.
(p. 10)
Commenter  J’apprécie          110
Hier, maman m'expliquait : « Je lui en veux de ne pas avoir compris que je ne voulais pas qu'elle m'appelle pendant ces cinq années où j'ai été malade. Je voulais dormir. Je ne supportais pas le téléphone. Je lui disais : 'Ne m'appelle pas. Demande de mes nouvelles aux autres.' Elle me répondait : 'Mais c'est toi que je veux entendre.' Je lui disais : 'Souviens-toi quand ton mari était malade, tu faisais barrage pour que personne ne le dérange, moi je n'ai personne pour faire barrage.' »
(p. 135)
Commenter  J’apprécie          110
En décembre 1991, j'ai décidé d'écrire un roman. Je séchais mes cours. Je me réveillais la nuit pour écrire. Je ne voulais voir personne. Je m'alimentais mal. Je ne pensais qu'à ça. Finir un roman. Ce sentiment d'urgence venait de mon échec de mon premier projet, 'Jeunesses vaincues'. J'attribuais cet échec à un problème de temps. J'avais découvert que l'écriture allait moins vite que la vie. Que les thèmes qui m'intéressaient au début de l'écriture de 'Jeunesses vaincues' ne m'intéressaient plus quelques mois plus tard. Il fallait donc que j'écrive suffisamment vite pour que les personnages de mon roman continuent de m'intéresser jusqu'au dernier mot.
(p. 72-73)
Commenter  J’apprécie          100
Je recevais les e-mails de mon père comme des bombes; je n'arrivais plus à les apprécier pour leur poésie surréaliste. J'étais un punching-ball dans le vent. Je souffrais sans ouvrir la bouche. Je pleurais sans larmes. Maman était morte. Lire mon père, c'était plonger la tête dans l'eau : je restais les yeux ouverts tant qu’il restait de l'oxygène.
(p 127 )
Commenter  J’apprécie          100
Elle [ma grand-mère] me parle de Grand-Maman, sa mère. « Petite, je ne la voyais jamais, sauf quelques jours à Pâques et à Noël. Elle détestait les enfants. Elle était mondaine. Mes filles me reprochent de ne pas avoir été maternelle. De ne pas les avoir mises sur mes genoux. D'avoir laissé des nurses les élever. De les avoir mises en pension. C'est injuste, j'ai été beaucoup plus 'maternelle' que ma mère ne l'a été. »
(p. 61)
Commenter  J’apprécie          93
Mes parents, je le sais, ont eu une part essentielle dans mon écriture. A certains égards, elle est davantage leur enfant que je ne suis le leur.
Commenter  J’apprécie          100
Anne-Sarah et moi dormions dans la même chambre, dans le même lit. On aimait bien se toucher pendant qu'on se parlait. Raconter des horreurs sur les gens qu'on aimait. Hurler de rire. Notre humour me semblait universel, ouvert sur les autres. Il ne l'était pas. On se repliait dans notre tanière. Là où personne ne pouvait nous atteindre. On lisait en écoutant de la musique. 
Commenter  J’apprécie          90
J'avais honte parce que c'était une époque où j'étais particulièrement croyant. Je savais que ce n'était pas une pratique encouragée par Dieu. Je savais que le plaisir était sale, que le plaisir devait être craint. Je savais qu'il fallait souffrir, aider les autres, ne pas se plaindre, ne pas s'aimer, ne pas se toucher. Mais le Diable était plus fort que moi. Le soir, je me touchais. Dans les toilettes, je me touchais.
Commenter  J’apprécie          80

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Mathieu Simonet (78)Voir plus

¤¤

{* *} .._..