Au service du roi, de Mathieu Da Vinha
Dans ces années 1770-1774, nous n'en sommes pas encore aux tenues - certes plus confortables mais aussi plus extravagantes - que Rose Bertin réalisera pour la reine quelques années plus tard.
Peu importe que sous cape on moquât encore leurs origines, qu'on les appelat "petits" ou "moyens" officiers, être dans l'ombre du soleil - dont l'éclat rejaillissait sur eux - , tel était bien l'essentiel...
Rappelons aussi le sens du terme « courtisan » qui, étymologiquement, désignait toute personne vivant à la Cour et par conséquent, originellement, toute personne formant l’entourage immédiat du souverain, c’est-à-dire ses domestiques. Versailles n’était pas exempt de cette tradition et, pour faire fonctionner cette immense machine, plusieurs milliers de personnes furent convoquées, depuis les plus simples marmitons qui travaillaient dans les cuisines jusqu’aux plus grands seigneurs qui présentaient la chemise au roi lors de son lever le matin.
« La personne, voire la vie du roi est continuellement en la possession, et en la puissance de ses officiers domestiques : s’ils sont méchants et traîtres, il est du tout impossible d’exempter notre Alexandre d’un mauvais complot ». Aux dires du juriste, il fallait se méfier notamment des Grands (y compris la famille du prince), capables de placer leurs fidèles dans l’entourage royal : où se situait la loyauté entre une fidélité sans faille envers celui auquel on s’était donné (par simple proximité géographique parfois) et la fidélité au roi ?
S’il doit sa position au fait qu’il est le fils de son père, il reconnaît volontiers qu’il n’aurait jamais imaginé tenir la place qu’il occupe aujourd’hui sans l’amitié que lui porte le roi.
Le Roi est peut-être l’homme de son royaume qui pense le plus juste, et qui s’explique le plus agréablement.