Au bout de quelques minutes, la serviette, barrière dérisoire, était imprégnée. Il lui sembla qu'une mort infiniment apaisante lui faisait signe. Il suffit que j'appelle au secours comme quelqu'un qui se noie devant une plage remplie de monde, et l'on me tirera de là. Mais pour quoi faire ? Je suis si lasse ! Je ne suis pas désespérée certes, rarement triste, mais je trouve fatiguant de vivre ces mille et un gestes de la vie quotidienne, ces obligations sociales ténues et résistantes comme une toile d'araignée m'épuisent.
(..)
C'est la première fois que je possède ma vie, que j'en fais ce que je veux. Le suicide, ce n'est pas cela, le corps n'en veut pas, on l'assassine. Tandis qu'en ce moment mon corps est paisible comme une rivière.
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