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Citations de Kesako Matsui (14)


C'est ce que dit ma vieille : il arrive souvent à une femme de ne pas comprendre ses propres sentiments. Alors pour un homme, il est encore plus difficile de décrypter le mystère.
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Pour inaugurer la carrière d'une courtisane au terme de ses années d’assistanat auprès d'une aînée, il y a une cérémonie de présentation qui dure sept jours. Cette cérémonie consiste à faire le tour des maisons de thé qui sont dans la rue Centrale et à leur présenter ses salutations. Il est d'usage que la courtisane elle-même ne prononce pas un seul mot.
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On lui a réservé le sort attendu : il a été banni de sa famille (....) Quand ça arrive vraiment, le fait est enregistré par les autorités administratives et judiciaires; la nouvelle circule par écrit dans toute la famille et le voisinage, et plus personne ne veut avoir a faire à vous.
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Comme je vous l'ai dit, une courtisane est bien à plaindre. Plus elle acquiert de prestige plus les factures grimpent. Il lui faut évidemment s'occuper des assistantes et des apprenties, il lui faut arroser l'entremetteuse ou les gars de pourboires quotidiens pour qu'ils l'aident en toutes circonstances : disons que nulle part l'argent n'a autant de place qu'ici. Pour faire bouger les gens avant tout il faut du pognon ! C'est le pognon qui vous donne des alliés.
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La loi de Yoshiwara n'autorise personne, même les samouraïs, à pénétrer armé dans une maison close.
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Mais je crois bien aussi que le cœur des femmes est pour les hommes un abîme insondable.
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[...] ... Heijûrô, Maison Takunara, Courtier à Kuramae :

... Bon, écoutez, jeune homme ! Si je peux vous donner un conseil, puisque vous avez du temps à consacrer à l'écriture, vous devriez plutôt apprendre à vivre, honnêtement, comme artisan ... Tiens, vous, quand on vous regarde comme ça, de face, on voit bien, malgré votre habillement de bourgeois, que vous êtes issu d'une famille de samouraïs ! Ma clairvoyance vous étonne ? Allons donc ! Depuis des années que je suis courtier, j'ai bien appris à distinguer les bourgeois des samouraïs ! Ah, d'accord ! Vous êtes un fils cadet qui a du mal à trouver une autre famille pour se faire adopter ? Et c'est pourquoi vous êtes résolu à prendre la plume au lieu de l'épée ? Ah bon ? Et il y a beaucoup d'écrivains qui viennent comme vous d'une famille de samouraïs ? Et comme vous voulez faire de cette fameuse affaire la matière de cette histoire, vous vous êtes déjà renseigné sur mon compte auprès des amuseurs et autres gens de cet acabit ? D'accord. Vous avez gagné. Dans ce cas, moi aussi, je suis prêt à tout vous raconter. Et sachant ce que vous allez en faire, je vais vous dévoiler toute la vérité. ... [...]
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On dit souvent qu'une courtisane sincère, ça n'existe pas plus qu'un œuf de forme cubique.
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Vous me demandez pourquoi, la sachant capable de tels mensonges, j’ai fait d’elle une courtisane du premier rang ? Alors là, je dois dire qu’il y a une curieuse faille dans votre raisonnement. Ecoutez-moi bien. Depuis toujours, on dit qu’il n’existe pas plus d’œuf de forme cubique que de courtisane sincère. Tromper les hommes avec art, c’est le métier de ces filles. Et si j’ai décidé de faire d’elle une courtisane de haut vol, c’est justement parce que j’avais vu qu’elle était exceptionnellement douée pour le mensonge. Avec un don pareil, elle irait loin dans ce métier : c’est le pari que j’ai fait. (p. 180)
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Le mot qui désigne notre activité est une expression qui s'écrit avec deux caractères et signifie : les huit oublis. Ce qu'il s'agit d'oublier, ce sont les huit vertus indispensables à l'homme : compréhension, sens du devoir, respect, sagesse, honnêteté, sincérité, piété filiale, solidarité. Et nous, nous sommes précisément de ceux qui ont oublié ces huit vertus.
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"Quoi? Vous voulez que je vous parle de Yoshiwara? Oh, attendez, vous ne manquez pas de culot, vous! Ça ne se fait pas de prononcer ce nom-là à haute voix à l'entrée du magasin! Les employés vont nous regarder avec un drôle d'air!"
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Comment ? Katsugari aussi ? Vous me demandez si Katsugari faisait partie elle aussi de la fine fleur ?
Ah... Katsugari : pour un grand nom, c'est un grand nom ! Et c'est pour me demander ça que vous... ? Ah non ? Ce n'est pas du tout ça ? Ah bon. Dans ce cas, on peut parler d'autre chose ! Dans les jours qu ont suivi l'affaire, des curieux nous tombaient dessus, rien que pour nous interroger sur Katsugari, et je peux vous dire que ça nous embêtait vraiment !
Je ne voudrais pas dire de mal de Katsugari : avec tout ce qu'elle nous a fait gagner ! Quand j'ai dit que je ne voulais pas médire d'elle, les intendants des autres maisons ont fait les yeux ronds. Il est vrai qu'avec les dégâts que cette affaire a occasionnés dans nos comptes, il y aurait de quoi être furieux contre Katsugari. Pourtant, je ne sais pas pourquoi, je n'arrive pas à lui en vouloir. J'aurais même presque envie de lui crier : bravo !
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[...] ... Sakuragawa Azen, amuseur professionnel :

... Et Katsuragi, elle aussi, a réussi à faire beaucoup parler d'elle : toute jeune courtisane qu'elle était, malgré son effronterie, et les réprimandes que cela aurait pu lui coûter, elle était parvenue à se faire valoir aux yeux de tous. Une fille insolente ? Non, plutôt une fille extraordinaire. Cela lui a valu un grand renom. Les gens ont voulu voir à quoi ressemblait une telle courtisane, elle fut dès lors très convoitée, et sa maison a ainsi fait une recette énorme.

La froideur affectée par la jeune femme le premier et le deuxième soirs n'était-elle pas un coup monté par la Maison de l'Oiseau Blanc : une stratégie parfaitement mise au point ? Certains se sont posé la question. Ou bien M. H. était tombé dans un piège, ou bien il était lui-même dans le coup, pour lancer la carrière de cette fille : c'est ce que d'autres supposaient, un peu à la légère.

Quoi qu'il en soit, chacun des deux partenaires jouissait d'une grande estime et aucun n'avait perdu la face. Depuis lors, M. H. est revenu plusieurs fois par mois. J'ai connu beaucoup de courtisanes et de clients dans ce milieu, mais ces deux-là, depuis qu'ils ont noué cette relation, faisaient vraiment des jaloux autour d'eux. Que s'était-il effectivement passé le premier soir ? On se posait la question. ... [...]
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Dans une heure, à l'approche du crépuscule, vous allez voir un spectacle encore plus beau que celui des cerisiers nocturnes illuminés par des lanternes : la procession appelée "voyage" des courtisanes. Leur coiffure ornée de deux grands peignes en écaille, de six longues aiguilles devant et six autres derrière, leur fait comme une auréole ; elles portent trois kimonos d'apparat superposés et des socques à trois lames, et avancent lentement et solennellement, en une ondulation majestueuse : à ce spectacle on oublie tous les tracas de la vie, on dit même que les vieillards pliés en deux se redressent ! Bref, les courtisanes sont de vraies déesses vivantes, aux vertus puissantes et miraculeuses.
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Pastiches littéraires

"L'hiver, la Glavoise est un torrent boueux dont les flots tumultueux charrient des arbres morts, des rochers noirs et des sangliers surgelés. Pourtant, sitôt passées les dernières neiges de mai, elle se métamorphose en une rivière paisible qu'on traverse à pied sec au lieudit du Gué-de-la-Corde. C'est là que le voyageur qui arrive à Courtonac par la route de Saint-Hilaire franchit la Glavoise, au Roc-de-la-Châtre. Un peu en aval, la route en pierre traverse le moulin abandonné du père Plasson. Devant le triste spectacle des ronces qui dévorent les meulines à foulon et les flaterets à courroie, on a bien du mal à croire que, jadis, les ânes, les boeufs et les femmes de Courtonac déchargeaient là leurs ballots de bressac frais pour qu'on les y moulût. Solide comme un linteau, son éternelle bamborgne à la bouche, le père Plasson transformait ici les précieuses gousses en une fécule à cataplasme, délicate comme de la peau d'oreille et fraîche comme un cul de pouliche." "Les engoulevents de la Grange-aux-Loups" est un pastiche des romans signés:

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