Le jardin est propre et ordonné, il n'y traîne aucune feuille, pas le moindre grain de poussière.
Si l'on s'assoit dans le sanctuaire, quelque chose nous aide à nous tenir naturellement droit, concentré.
Jour après jour, cette atmosphère détend l'esprit.
Ôter la poussière afin de purifier son coeur de ses passions.
Déloger la saleté pour faire tomber les attachements qui nous entravent.
Le temps que l'on passe à faire le ménage, avec application et dans les moindres recoins, s'avère très épanouissant.
J'officie en tant que moine bouddhiste au temple Kômyôji, à Tôkyô, dans le quartier de Kamiyachô. En 2003, j'ai frappé à la porte de ce temple pour demander à l'intégrer, et après une période d'apprentissage, je suis devenu moine du courant du Honganji, qui appartient au bouddhisme de la Terre pure.
La journée d'un moine commence avec le ménage.
Balayer l'enceinte et le jardin du temple, en nettoyer avec soin le sanctuaire : nous le faisons non pas à cause de la saleté ou du désordre. Mais bien pour libérer notre esprit de ses tracas.
Le temple est un espace serein par excellence. Lorsqu'on le visite, une puissante sensation de plénitude nous gagne.
La vie est une pratique ascétique jour après jour renouvelée.
Notre esprit est le fruit de nos actions mises bout à bout.
Mener une vie déréglée polluera l'esprit, tandis que s'appliquer à couler une existence mesurée le libérera peu à peu.
Une existence simple, et du temps pour regarder en soi. Chaque instant doit être vécu en pleine conscience. Ce précepte ne s'applique pas seulement à nous autres bonzes : quiconque vit dans la frénésie du présent gagnerait certainement à le suivre.
La vie est une pratique ascétique jour après jour renouvelée.